Coloeus monedula cirtensis

Coloeus monedula cirtensis est une sous-espèce du Choucas des tours (Coloeus monedula), espèce d'oiseaux appartenant à la famille des Corvidae. Elle est endémique de la ville de Constantine (Algérie).

Coloeus monedula cirtensis
Coloeus monedula cirtensis (couple)
Classification (COI)
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Aves
Ordre Passeriformes
Famille Corvidae
Genre Coloeus
Espèce Coloeus monedula

Sous-espèce

Coloeus monedula cirtensis
(Rothschild & Hartert, 1912)[1]

Synonymes

Choucas d'Algérie, Choucas des tours (d'Algérie), Choucas des tours oriental[2]

Morphologie

C. m. cirtensis présente les mêmes caractéristiques que les autres sous-espèces de Coloeus monedula à savoir, un corps noir avec les parties inférieures du corps, la nuque et les côtés de la tête d'un gris ardoise et un iris blanc.

Il diffère de C. m. spermologus par ses parties inférieures d'un pur gris ardoise beaucoup plus pâle, cela est particulièrement visible sur la poitrine, l'abdomen et les sous-caudales, et même sur les sous-alaires , mais la gorge est plus foncée. Aussi, la nuque est gris plus terne, et la calotte n'est pas aussi violacée. Ainsi C. m. cirtensis ressemble, dans la couleur de sa partie inférieure, plus à C. m. monedula, mais le dessous n'est pas aussi gris souris, mais plutôt d'un pur gris ardoise[3], et il n'existe pas le demi-collier pâle ou qu'il est faiblement visible[4] sur les côtés de la nuque, cette dernière étant également beaucoup moins gris blanchâtre.

Mensurations: la plus petite des 4 sous-espèces, aile pliée: 218-228mm[5].

Répartition et habitat

Gorges du Rhummel

Cette sous-espèce est endémique de Constantine où elle vit et niche au niveau des gorges du Rhummel[3].

Systématique

C. m. cirtensis a été élevé au rang de sous-espèce pour la première fois en 1912 par Rothschild et Hartert lors de leur exploration ornithologique en Algérie, "cirtensis" vient de Cirta, ancien nom de Constantine[3].

Selon K. H. Voous, il serait isolé des sous-espèces eurasiatiques et surtout des populations ibériques bien avant la dernière glaciation[6].

Coloeus monedula cirtensis et l'homme

Menaces

BirdLife International classe le Choucas des tours en préoccupation mineure[7]. Cependant, la sous-espèce cirtensis est considérée comme menacée vu son effectif très réduit et sa distribution très localisée, aussi par les nuisances humaines au niveau des sites de nidifications traditionnels[8].

Protection

Le Choucas des tours bénéficie d'une protection totale sur le territoire algérien depuis le décret exécutif n° 12-235 du 3 Rajab 1433 correspondant au 24 mai 2012 fixant la liste provisoire des espèces animales non domestiques protégées[9].

Références culturelles

  • La légende de Sidi M'Hammed Loghrab (Loghrab qui veut dire corbeau en arabe), un marabout jouissant d'une certaine notoriété à Constantine et condamné à mort par le bey de Constantine à l'époque, Salah Bey. Pour cela Sidi M'Hammed Loghrab est conduit à kef chkara (grotte du sac) en haut de la falaise de la casbah à la sortie des gorges du rhummel, mis dans un sac pour être jeté, et cela comme était la coutume pour les condamnés à mort à cette époque là, Sidi M'Hammed demanda qu'on lui laisse sa main et son batôn hors du sac, chose accordée, Les bourreaux turcs le projetèrent du haut du Kef Chekara dans le vide, mais à ce moment on aperçut, sortant du sac, un corbeau qui s’enfuit d’un vol rapide, c’était Sidi-M’Hammed qui, par son pouvoir de magicien, avait réussi à se transformer en corbeau[10].
  • Lors du siège de Constantine par Hammouda Pacha le bey de Tunis pour aider Ingliz bey récemment destitué à reprendre son pouvoir, les soldats tunisiens lancèrent devant l’échec de leur mission « Bénissez la mémoire de vos aïeux qui ont construit votre ville sur un roc; les corbeaux fientent ordinairement sur les gens tandis que c'est vous qui faites tomber vos excréments sur les corbeaux »[11], pour parler de l'aspect de forteresse quasiment imprenable de la ville de Constantine, sur son rocher, avec ses hautes falaises et profondes gorges sillonnées tout le temps par les Choucas.

Notes et références

  1. (en) « IOC, version 6.2 » (consulté le )
  2. http://avibase.bsc-eoc.org/species.jsp?avibaseid=01260AD4EA253435
  3. (en) Lionel Walter Rothschild, et E Hartert, « Ornithological explorations in Algeria » [PDF], Novitates Zoologicae Vol.18, sur www.biodiversitylibrary.org, (consulté le )
  4. (en) Charles Vaurie, « Systematic notes on Palearctic birds. No. 5, Corvidae. American Museum novitates ; no. 1668 » [PDF], sur digitallibrary.amnh.org, (consulté le )
  5. (hu) Keve Kleiner András, « Rendszertani tanulmányok a Kárpátok medencéjének varju-féléin és azok földrajzi fajtakörein. », Aquilla 46-49, sur biodiversitylibrary.org, 1939-1942 (consulté le ), p. 146-227
  6. (en) K. H. Voous, « The post-glacial distribution of Corvus monedula in Europe », LIMOSA, sur www.nou.nu, (consulté le )
  7. « Corvus monedula (Eurasian Jackdaw, Jackdaw, Western Jackdaw) », sur www.iucnredlist.org (consulté le )
  8. (en) Josep del Hoyo et al., « Handbook of the Birds of the World - Volume 14 | Lynx Edicions », sur www.lynxeds.com, (consulté le )
  9. « Journal officiel de la république algérienne N°35 » [PDF], sur www.joradp.dz,
  10. Achille Robert, L'Arabe tel qu'll est: études algériennes & tunisiennes, Impr. J. Angelini, (lire en ligne), p. 79
  11. Société historique algérienne, Revue africaine, t. 7, (lire en ligne), p. 90

Voir aussi

Articles connexes

Références taxonomiques

  • Portail de l'ornithologie
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