Codariocalyx motorius

Codariocalyx motorium (synonyme : Desmodium gyrans), le sainfoin oscillant, est une espèce de plantes dicotylédones de la famille des Fabaceae, sous-famille des Faboideae, originaire d'Asie du Sud. Cette espèce dite « sensitive » est souvent utilisée comme espèce modèle pour l'étude des mécanismes de perception chez les plantes ; elle l'a notamment été au début du XXe siècle par Jagadish Chandra Bose.

Description

Ce sont des arbrisseaux, à petites fleurs roses, poussant naturellement dans toute l'Asie tropicale ; cette plante herbacée aux tiges simples et rectilignes érigées peut atteindre plusieurs mètres de haut dans ces pays chauds et humides ; cultivée en pot, sa taille moyenne varie de 40 à 70 cm de haut[2],[3].

Les feuilles opposées, de couleur vert tendre puis plus foncées en vieillissant, sont composées de trois folioles (deux petites au début du pétiole et une principale d'environ 5 à 7 cm en extrémité). Ces folioles sont plutôt étroites et oblongues avec les nervures apparentes et légèrement velues sur leur face inférieure[2],[3].

Les fleurs, petites et de couleur rose foncé à violacé, sont regroupées en panicule et apparaissent d'août à octobre. Elles donnent des fruits secs, gousses longues et poilues d'environ 3 à 4 cm sur 0,5 cm contenant les graines[2],[3].

La danse

Illustration (1891) d'une branche de Codariocalyx motorius le jour (à gauche) et la nuit.

Cette plante est originaire du Bengale où l'on dit qu'elle « fait danser ses feuilles comme des serpents ». D'ailleurs, elle est connue sous les noms de sainfoin oscillant, plante sémaphore, plante qui danse ou encore plante télégraphe[2],[4],[5].

En effet, des trois folioles qui composent chaque feuille, les deux petites, en position latérale à la base de la plus grande, sont les seules munies de pulvinus qui induisent la rotation des folioles environ toutes les deux minutes, en alternant le sens de rotation à chaque fois. Contrairement aux autres espèces de plantes sensitives comme Mimosa pudica, la réaction des folioles n'est pas défensive mais une stratégie pour capter le plus de lumière solaire possible[4],[6],[3].

Ces pulvinus sont photosensibles (sensibles à la lumière) ; ils le seraient même suffisamment pour que la vitesse de rotation varie selon que le ciel est clair ou couvert[7]. Ainsi, chaque grande foliole peut s'orienter, selon le même mécanisme qu'une fleur de tournesol[réf. nécessaire], pour recevoir le plus de lumière possible, par turgescence de certaines cellules situées à leur attache sur le pétiole[2],[5],[3].

Les folioles de la base se déplacent continuellement le long d'un trajet elliptique afin d'évaluer l'intensité de la lumière du Soleil, ce qui permet à la plante de diriger la grande feuille dans la zone recevant la plus grande intensité lumineuse[4]. Les folioles de la base bougent suffisamment rapidement pour être visible à l'œil ; ce mouvement est d'autant plus rapide qu'il fait chaud et que la lumière est forte. Le déplacement complet des petites folioles dure en moyenne 1 à 3 minutes[2],[6],[3].

Il a été mis en évidence que ces mouvements peuvent également être déclenchés par certains sons[2],[8],[9],[5],[6],[3] ; la plante y a gagné une nouvelle dénomination vernaculaire de plante dansante.

Synonymes

  • Codariocalyx gyrans (L. f.) Hassk.[10]
  • Desmodium gyrans (préféré par BioLib)[11]
  • Desmodium gyrans (L. f.) DC.[10]
  • Desmodium motorium (Houtt.) Merr.[10]
  • Hedysarum gyrans L. f.[10]
  • Hedysarum motorium Houtt.[10]
  • Meibomia gyrans (L. f.) Kuntze[10]

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Notes et références

  1. Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 21 octobre 2018
  2. « Desmodium gyrans », sur jardinage.ooreka.fr (consulté le )
  3. (en) P.Nagendra Prasad, V.N.Meena Devi, L.Arul Mary Syndia, M. Rajakohila, V.N. Ariharan, « ETHNOBOTANICAL STUDIES ON THOZHUKANNI AND AZHUKANNI AMONG THE KANIKKARS OF SOUTH INDIA Review Article », sur studylib.net, (consulté le )
  4. Lucas Heitz, « Codariocalyx motorius, une plante extraordinaire ! », sur alsagarden.com, (consulté le )
  5. « Desmodium gyrans (la plante qui danse) », sur promessedefleurs.com (consulté le )
  6. (en) Gloria Marino, « BLOOM OF THE WEEK - THE TELEGRAPH PLANT », sur nature.berkeley.edu, (consulté le )
  7. Voir Pelt Jean-Marie. Les langages secrets de la nature - la communication chez les animaux et les plantes. Ed. Fayard, Livre de Poche n° 144435, 1996. Chapitre 12 Des plantes mobiles, pp. 153-154.
  8. « Ça vaut le coup d'œil », Science et vie junior, no 332, , p. 26
  9. Francis Hallé, Atlas de botanique poétique, Arthaud, , 128 p. (ISBN 9782081373006)
    page 66
  10. USDA, Agricultural Research Service, National Plant Germplasm System. 2021. Germplasm Resources Information Network (GRIN Taxonomy). National Germplasm Resources Laboratory, Beltsville, Maryland., consulté le 21 octobre 2018
  11. BioLib, consulté le 21 octobre 2018

Liens externes

  • Portail de la botanique
  • Portail des Fabaceae
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.