Coalition militaire en Irak

La coalition militaire en Irak (Multi-National Force – Iraq, ou MNF-I) désigne la force armée multinationale conduite par les États-Unis pour attaquer l'Irak en 2003 et stationnée dans le pays pour former et soutenir ses nouvelles forces de sécurité. Depuis le 1er janvier 2010, ce commandement a été remplacé par United States Forces – Iraq (en) (USF-I) regroupant les forces américaines stationnées dans ce pays dans le cadre de l'Opération New Dawn jusqu'au départ de celles-ci en décembre 2011.

Nations supportant la Coalition en 2003
Situation des effectifs en 2006
Zone d'occupation fin 2003

Sa présence a été légalisée par la résolution 1483 du Conseil de sécurité des Nations unies jusqu'à fin 2008. Dans sa résolution 1859, le Conseil a « donné acte de l'expiration du mandat » de cette force au 31 décembre 2008[1].

Historique

En 2003/2004, près d'une cinquantaine de pays de quatre continents ont participé à cette coalition. À son niveau le plus haut, la coalition comptait quelque 330 000 soldats originaires de 38 pays – 250 000 Américains, quelque 40 000 Britanniques, le reste allant de 2 000 hommes pour l'Australie à 218 du côté albanais[2] ou encore 29 hommes pour le Kazakhstan. Ces forces dépendent sur le plan opérationnel du United States Central Command. En plus des activités militaires, la coalition mène des actions civilo-militaires dans le pays.

En juillet 2008, 22 États y ont participé à divers degrés. Le mandat de l'ONU a expiré le 31 décembre 2008 et le gouvernement irakien a demandé à ce qu'il ne soit pas renouvelé[3]. Bagdad doit donc négocier de manière bilatérale avec les autres capitales les conditions de la poursuite de leur engagement. Les seules forces armées autorisées à rester en Irak après l'expiration du mandat de l'ONU sont celles des États-Unis, du Royaume-Uni, de l'Australie, du Salvador, de l'Estonie et de la Roumanie[4].

En janvier 2009, le contingent américain compte 141 000 personnes, 128 000 en juillet 2009.

Selon le Status of Forces Agreement (SOFA) signé avec le gouvernement irakien, les forces de combat comptant 55 000 personnes se sont retirées à la fin juin 2009 des villes et l'ensemble des forces, sauf des conseillers et des unités spécialisé, doivent quitter l'Irak le 31 décembre 2011[5],[6].

Le United States Forces – Iraq (USF-I) remplaçant le commandement de la coalition depuis le 1er janvier 2011 dispose de moins de 50 000 personnes.

Les dernières troupes américaines de cette opération - hors gardes de l'ambassade et quelques formateurs - ont quitté l'Irak le 18 décembre 2011. En 2014, une coalition internationale contre l’État islamique est mise sur pied engageant plusieurs pays occidentaux et arabes.

Blasons et logos de la force de coalition

Pertes de la Coalition

Selon les sites Internet indépendants icasualties.org[7] et antiwar.com[8] le bilan des pertes de la Coalition, du au sont :

  • de 4 792 morts dont 4 475 soldats américains[9] (3 500 morts au combat), 179 soldats britanniques et 139 soldats d'autres pays alliés (805 par accidents ou maladies - à vérifier -, un seul décès d'un soldat non-américain recensés en 2009, aucun depuis).
  • Plus de 36 000 blessés dans la coalition dont 30 718 américains[9].

Le bilan annuel pour les Américains se décompose ainsi :

  • En 2003 : 486 morts et 2 416 blessés
  • En 2004 : 849 morts et 8 002 blessés
  • En 2005 : 846 morts et 5 947 blessés
  • En 2006 : 822 morts et 6 400 blessés
  • En 2007 : 904 morts et 6 103 blessés
  • En 2008 : 314 morts et 2 052 blessés
  • En 2009 : 149 morts et 677 blessés
  • En 2010 : 60 morts et 369 blessés (décompte des blessés arrêté au mois de novembre 2010[10]
  • En 2011 : 54 morts au 22 décembre 2011

Commandant

Nom Prise de commandement Fin de commandement
1 Général Ricardo S. Sánchez (USA) 15 mai 2004 4 juillet 2004
2 Général George William Casey (USA) 4 juillet 2004
3 Général David H. Petraeus (USA) 10 février 2007 16 septembre 2008
4 Général Raymond T. Odierno (USA) 16 septembre 2008
5 Général Lloyd Austin (USA)

Composition par nationalité (2008)

  • Royaume-Uni : 7 100 soldats britanniques déployés principalement dans le sud. Le Premier ministre britannique Tony Blair a annoncé le 21 février 2007 une réduction des troupes de 7 100 à 5 500 soldats, mais n'a pas donné de calendrier précis. En décembre 2008, il y a environ 4 000 militaires britanniques en Irak, le retrait a eu lieu en juillet 2009. Il reste 300 officiers et instructeurs pour encadrer la marine irakienne[11] jusqu'au 22 novembre 2010[12].
  • Corée du Sud : 2 300 hommes. Séoul a ramené son contingent à 1 200 en octobre 2007. Retrait en décembre 2008.
  • Australie : 1 400 dont 550 d'une unité combattante. Retrait en juillet 2009.
  • Pologne : 900. Retrait en octobre 2008.
  • Roumanie : 605. Retrait en juillet 2009.
  • Danemark : 460. Copenhague a retiré en août 2007 ses troupes terrestres déployées dans le Sud de l'Irak (430 hommes) et les a remplacées par une unité d'hélicoptères, composée de 55 militaires qui ont quitté le pays en décembre 2007[13].
  • Salvador : 379. Retrait en janvier 2009.
  • Lettonie : 120. Retrait en novembre 2008.
  • Mongolie : 100. Retrait en septembre 2008.
  • Arménie : 46. Retrait en octobre 2008.
  • Tonga : 45. Arrivée en juin 2004, retrait en décembre 2008[15].
  • Ukraine : 29. Retrait en décembre 2008.

Situation 2009/2010

Au mois de juillet 2009, une seule nation avait encore des forces de combat sur le sol irakien :

Au 30 novembre 2010, le chiffre était descendu à 47 000 hommes stationnés en Irak[17].

États et organisations ayant des forces en Irak hors Coalition

  • Organisation des Nations unies : Dans le cadre de la United Nations Assistance Mission in Iraq[18], 219 militaires fidjiens assurent la sécurité de la mission sous casque bleu et d'autres militaires de plusieurs nationalités ont le statut d'observateurs.
  • OTAN : Dans le cadre de la NATO Training Mission - Iraq, elle assure une formation pour les forces armées et de police irakienne. La Jordanie, non-membre de l'alliance, assurant la formation de 50 000 policiers en 2007[19]. La mission d’assistance et de formation se termine le 31 décembre 2011. Elle a « formé plus de 5 000 militaires et plus de 10 000 policiers en Irak ». Elle a permis à « plus de 2 000 autres personnes de participer à des stages organisés dans les pays alliés, et a fourni pour plus de 115 millions d’euros de matériel militaire ainsi que des fonds d’un montant total de 17,7 millions d’euros, versés au titre de fonds d’affectation spéciale »[20].
  • Union européenne : Dans le cadre de la mission EUJUST LEX[21], mise en place en juillet 2005 dans le cadre de la PESC, entre une trentaine et une centaine de fonctionnaires forment le personnel, judiciaire et pénitentiaire. Un bilan de 2007 indique 1 572 personnes formées[22] et en octobre 2010 de 3 581 personnes. Cette mission a été reconduite chaque année et durera au minimum jusqu'en juin 2012[23].
  • Japon : 600, le Japanese Iraq Reconstruction and Support Group servit uniquement à l'action civilo-militaire et la logistique et ne dépendait pas du commandement de la Coalition. Déployé en 2004, retrait en décembre 2008[24].
  • Nouvelle-Zélande : Bien qu'opposée à l'invasion de 2003, elle a envoyé après celle-ci dans le cadre de la résolution 1483 du conseil de sécurité une petite force de génie militaire et de logistique de 61 membres pour la reconstruction et l'aide humanitaire qui restée jusqu'en octobre 2004. Retrait en septembre 2004.

Galerie

Notes et références

  1. (fr) « Irak: l'ONU entérine la fin du mandat de la Force multinationale » ladepeche.fr, 22 décembre 2008.
  2. AFP, « L'Albanie retire ses troupes d'Irak », Le Figaro, (lire en ligne , consulté le ).
  3. (fr) Irak: l'ONU entérine la fin du mandat de la Force multinational, AFP, 22 décembre 2008
  4. (fr) Fin de la mission sud-coréenne en Irak, Le Nouvel Obs, 1er décembre 2008
  5. (fr) L'angoisse des généraux, 21 janvier 2009, Le Monde
  6. (en) Agreement Between the United States of America and the Republic of Iraq On the Withdrawal of United States Forces from Iraq and the Organization of Their Activities during Their Temporary Presence in Iraq, 17 novembre 2008 [PDF]
  7. Site icasualties.org
  8. Site antiwar.com
  9. Rapport du site officiel du département de la défense u.s [PDF]
  10. (en) Iraq Coalition Casualties: U.S. Wounded Totals
  11. (en) UK Troops to Withdraw from Iraq by June- Paper, Iraq Updates, 12 décembre 2009
  12. La Grande-Bretagne quitte l’Irak. C’est le premier pas, RIAN Novosti, 23 novembre 2010
  13. (en) Denmark to pull air force out of Iraq, 19 décembre 2007
  14. (fr) Fin de mission en Irak pour les soldats bulgares, Bruxelles2, 1er décembre 2008,
  15. (en) Royal Tongan Marine contingency ends operations in Iraq, 5 décembre 2008, MNF
  16. (en) No more Estonian troop units in Iraq, AFP; 22 janvier 2009
  17. (en) Iraq War Facts, Results & Statistics at January 30, 2011 - Deborah White, About.com US Liberal Politics, 15 février 2011
  18. Site de l'UNIRAQ
  19. (en) Post-War Iraq: Foreign Contributions to Training, Peacekeeping, and Reconstruction , Centre de recherche du Congrès, 25 septembre 2007 [PDF]
  20. « Le secrétaire général de l’OTAN annonce la fin de la mission OTAN de formation en Iraq (NTM-I) », sur OTAN, (consulté le )
  21. (en) Site de l'EUJUST
  22. (fr) S. White, il faut soutenir l'état de droit, Bruxelles2, 21 janvier 2009
  23. (en) EU Integrated Rule of Law Mission for Iraq, octobre 2010 [PDF]
  24. (fr) Les troupes japonaises quittent l'Irak, Aujourd'hui le Japon, 8 décembre 2008

Annexes

Liens externes

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