Clitophon

Clitophon (en grec ancien Κλειτόφων / Kleitóphôn) est un dialogue d'authenticité douteuse attribué à Platon. Œuvre éthique sur l'exhortation, il est l'un des dialogues socratiques courts, bien que Socrate n'en soit pas l'interlocuteur principal et qu'il y soit critiqué ainsi que son enseignement (il n'y est pas traité avec le même respect que dans les autres dialogues de Platon).

Les personnages

Principaux
  • Socrate
  • Clitophon, homme politique athénien
Secondaire

Le dialogue

Prologue

Clitophon, ancien disciple de Socrate devenu politicien, a eu un entretien avec le rhéteur Lysias lors duquel il a établi un parallèle entre Socrate et Thrasymaque. Devant la préférence affichée pour Thrasymaque par Clitophon, Socrate demande à connaître les raisons de son jugement.

Dialogue

Le ton du dialogue est tendu : Socrate est critiqué par Clitophon parce qu'il enseigne ce qu'il ne connaît pas forcément, en en faisant l'éloge, privilégiant l'exhortation plutôt que l'apprentissage de la technique par ses leçons[1]. Le discours met en évidence l'opposition entre les socratiques et les sophistes. Les propos de Socrate lui ont été rapportés lorsqu'il rencontre Clitophon qui relate l'entretien ; Clitophon dit qu'il voit Socrate fâché, même si celui-ci feint l'indifférence, et dément. Ce qui a été rapporté à Socrate est une version des faits ; Clitophon expose la sienne.

Questionnements

  • Premier questionnement : Les exhortations de Socrate sont-elles suffisantes ?
  • Deuxième questionnement : Comment faut-il cultiver la vertu ?
  • Troisième questionnement : La vertu enseignée fait-elle intervenir opinion ou science ?

Authenticité

Par ses incongruités de fond et de forme, le Clitophon serait inauthentique[2]. Toutefois, il y a controverse à ce sujet, G. S. Bowe en a passé quelques-unes en revue[3].

Les trois reproches faits à Socrate sont déjà présents dans La République :

  • (409 b-c) : Socrate exhorte à la justice sans la définir ni expliciter ses vertus[4]
  • (409 d-e) : Socrate ne se contente pas d'une définition de la justice et ce qui en ferait l'instrument de l'amitié des citoyens[5]
  • (410 a-b) : Lorsque Socrate définit la justice, il cite Simonide de Céos, que Clitophon combat[6]

Références

  1. Pour Socrate, la justice, c'est faire du tort à ses ennemis et du bien à ses amis ; Clitophon menace d'aller trouver Thrasymaque si Socrate ne lui enseigne rien et persiste à dire qu'il ne sait rien
  2. Schleiermacher l'a notamment affirmé dans ses Introductions aux Dialogues de Platon (1804-1828).
  3. (en) G. S. Bowe, « In Defense of Clitophon », Classical Philology, The University of Chicago Press, vol. 102, no 3, , p. 245-264 (lire en ligne, consulté le ).
  4. République, I, 336 d.
  5. République, I, 351 d.
  6. République, I, 332 d-336 a.

Bibliographie

  • Platon, Œuvres complètes, Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade, 2 vol.), Paris, 1970-1971.
  • Platon, Œuvres complètes. Clitophon, édition de Léon Robin, Belles Lettres (CUF), Paris, 1970.
  • Platon, Œuvres complètes, Flammarion, sous la direction de Luc Brisson, Paris, 2008.
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