Clé (outil)

Une clé ou clef ou clé de serrage est un outil à main destiné à appliquer un moment mécanique dans le but d’entraîner un mouvement de rotation à un objet. Généralement en métal, une clé sert à assembler, serrer et desserrer les vis, les boulons, et les écrous.

Pour les articles homonymes, voir clé.

L’américain Solymon Merrick déposa en 1835 le premier brevet sur une clé[1]. De nombreux modèles ont été développés au fur et à mesure des évolutions technologiques et des besoins de l'industrie.

Types de clés

Clé à fourche, couramment appelée clé plate

Clés mixtes œil et fourche.

Ce type de clé est utilisé pour les boulons, les vis à tête hexagonale ou carrée. L'angle entre la fourche et le manche est généralement de 15° (ou 75° pour certains modèles).

Elle est nommée plate pour la configuration plate de la tête sans renfort. Une clé plate a généralement deux extrémités d'ouvertures différentes. Un seul outil suffit alors pour deux dimensions (Par exemple, une clé de 10/11 remplacera une clé de 10 et une de 11).

Certains fabricants ont développé des clés plates ayant un profil permettant comme avec une clé à cliquet de serrer ou desserrer (en retournant la clé) en faisant un mouvement de va-et-vient sans avoir à enlever la clé de l'écrou.

La clé à broche est un type particulier de clé plate n'ayant une fourche qu'à une extrémité, l'autre finissant en une pointe appelée broche, elles sont spécifiques des monteurs de charpente métallique. La broche permet de centrer les trous de pièces métalliques superposées

Elles sont en général forgées à partir d'acier au chrome-vanadium.

Clé à œil

Ce type de clé est le plus courant en version « mixte » avec une clé plate d'un côté, et une clé à œil de l'autre.

L'œil de la clé s'appuie sur les six côtés (version à six pans ou profil spécial) ou coins (version à douze pans) de l'hexagone, offrant une meilleure prise. L'usure et le risque de déformation de la clef sont limitées. Par ailleurs, on diminue le risque de riper sur l'hexagone.

La version à douze pans permet de visser par douzième de tour, c'est utile quand l'espace autour de l'écrou limite l'angle de reprise de la clé.

La clé contre-coudée est à deux ouvertures différentes, avec un œil décalé en hauteur par rapport au manche.

La clé à tête fendue est une clé à œil avec une ouverture permettant le passage d'une tige, elles sont toujours à douze pans.

Le « profil OGV » est un profil de clé à œil développé par la société Facom, et qui dirige la force contre les pans de l'écrou et non sur les angles.[2]

Une clé à molette

Clé à molette

La clé à molette est un outil inventé en 1888 par le suédois Johan Petter Johansson, dont l'ouverture est adaptable à la tête de la vis ou de l'écrou. Elle comporte une mâchoire mobile commandée par une vis sans fin portant la molette de réglage de l'ouverture. Elle est pourvue parfois d'une graduation millimétrique.

  • Avantage : cette clé remplace plusieurs clés plates dans les situations les plus courantes, elle est très pratique.
  • Inconvénient : le mécanisme de réglage est encombrant, donc la clé ne peut servir lorsque l'espace autour de l'écrou ou de la tête de vis est restreint. De plus, si le réglage est mauvais (serrage insuffisant ou jeu dans les mâchoires de la clé), l'écrou peut être abimé. La clé à molette, très adaptée pour les écrous ou vis à tête carrée, ne convient pas pour les desserrages puissants de têtes hexagonales, car elle ne porte que sur 2 plats et comporte toujours un certain jeu et une certaine déformation (réduite en l'utilisant dans le bon sens, effort vers la mâchoire mobile).

Clé anglaise

Une clé anglaise

La clé anglaise (monkey wrench en anglais) comporte une mâchoire mobile sur un système de crémaillère permettant d'adapter l'ouverture, comme la clé à molette. Cette mâchoire se déplace parallèlement au manche, puisque la crémaillère est fixe par rapport à celui-ci. L'ouverture des mâchoires est donc perpendiculaire à la longueur de la clé. Il existe des modèles à deux mâchoires symétriques, de part et d'autre du manche, souvent mieux guidées. Il existe aussi des modèles avec un guidage incertain de la mâchoire perpendiculaire, il est possible de les confondre avec une clé à griffe (ci-dessous).

Clé serre tube ou clé à griffe

Une clé à griffe à mâchoires fixes

La clé serre tube, ou clé à griffe, ou clé Stillson, du nom de son inventeur, est une clé de serrage à ouverture variable commandée par une molette et crémaillère. Les mâchoires ont un crantage pour mordre dans le métal, l'outil ne doit donc pas servir sur des têtes hexagonales qu'elle endommage, ni pour les montages fragiles ou soignés. Il en existe deux modèles :

  • à mâchoires fixes,
  • modèle Stillson (du nom de l'inventeur), elle possède des mâchoires articulées qui pivotent sous l'effort du serrage et assurent un blocage puissant de la pièce (desserrage par retournement de l'outil).

C'est l'outil de prédilection du plombier et autre tuyauteur, car elle rend possible la saisie d'un objet cylindrique lisse dans le but de le faire tourner sur son axe ; par exemple, un tuyau rigide dont le bout est fileté. C'est aussi la clé de dernière chance pour le mécanicien, car elle permet d'actionner des vis dont la tête est détruite ou manquante.

Clé à trois griffes

Utilisé pour dévisser des filtres à huile et autres pièces vissées (tel des bagues de montage de pompe à carburant), ce style de clé vient du domaine mécanique, mais se trouve très utile pour avoir une bonne « agrippe » sur des éléments vissés de trop gros diamètre pour les autres clés (il en est de même pour les clés à sangles).

Clé à pipe

Clés à pipe.

Tout comme la clé à œil, la clé à pipe offre une prise sur les six pans ou angles de l'hexagone d'un écrou ou d'une vis. Nommée ainsi à cause de sa forme évoquant une pipe-à-fumer, elle est pliée à un angle droit à ¼ de sa longueur. Le côté le plus long est le plus souvent utilisé comme manche de l'outil, sur lequel l'effort est exercé. Les extrémités sont constituées d'une correspondance femelle du profil hexagonal de la tête de vis, à six pans, douze pans ou profil spécial. L'outil peut donc servir de l'une ou l'autre de ses extrémités, selon l'accessibilité.

La clé à pipe « débouchée » permet l'accès à un écrou sur une tige filetée trop longue, en la laissant traverser l'outil, dans le cas où une clé à pipe ordinaire ne permettrait pas d'accéder au point de serrage.

Au Québec, cet outil est aussi connu sous le nom de « barre-à-jack ».

Clé à tube

Clé à tube.

La clé à tube est une réalisation simplifiée de la clé à pipe, où un morceau de tuyau métallique de profil hexagonal est plié à un angle droit. Elle est parfois nommée « en tube » pour la distinguer de la clé à griffe qui sert sur les tubes.

Un autre type de clé à tube est rectiligne, afin de pouvoir visser dans des endroits délicats d'accès sur une longue tige filetée (exemple : pour visser un robinet par-dessous un évier).

Clé à cliquet

La clé brevetée par l'Américain J. J. Richardson en 1863
Une clé à cliquet, au premier plan, suivie d'extensions et d'accessoires (adaptateur, cardans), puis au fond, un jeu de douilles.

La clé à cliquet, ou « clé à douilles », « ratchet », ou « racagnac » (belgicisme) est une modernisation de la clé à pipe. Son manche autorise la reprise de l'outil à sa position de départ sans avoir à ôter momentanément l'outil de la vis ou de l'écrou, grâce à un cliquet situé entre le manche et le carré d'entraînement de l'outil, qui les désolidarise temporairement. De plus, l'embout de l'outil, la douille, est amovible, et peut donc être remplacé par un autre d'une taille différente pour une autre vis ou un autre écrou. Ceci évite la nécessité d'avoir un cliquet (mécanisme encombrant, lourd et onéreux) pour chaque taille de tête de vis.

Cet outil fut inventé par Louis Lorent à Fumay dans les Ardennes françaises. Le premier brevet fut déposé le 17/04/1921 en France et le 31/12/1925 en Belgique.

Cet outil fut breveté par J. J. Richardson aux États-Unis le 18 juin 1863[3].

La douille est un cylindre alésé à un bout en profil d'hexagone (six pans) ou douze pans pour épouser la forme de la tête de vis ou de l'écrou ; et du côté opposé, un autre alésage, celui-ci de section carrée, reçoit l'axe de l'outil, que l'on emmanche de force à la manière d'un bouton-pression de vêtement. L'élasticité du mécanisme est obtenue grâce à une petite bille protubérante d'une des quatre faces planes de l'axe, poussée par un ressort, et qui s'engage dans une rainure transversale de l'alésage lors de l'enclenchement, et ainsi maintient la douille à l'outil. L'axe de l'outil peut être d' ¼ de pouce de côté (« radio »), de ⅜ de pouce (« junior » le plus courant), d' ½ pouce (« standard »), de ¾ de pouce (« camion »), ou d' 1 pouce mammouth ») dans le cas des grosses douilles pour travaux sur machinerie lourde. La taille de cet axe n'a pas été adaptée au système métrique et le système américain de la SAE demeure le standard.

Les douilles existent aussi en empreintes Torx ou en étoile (XZN). Des embouts mâles hexagonaux, Torx, XZN, plats ou cruciformes peuvent aussi être adaptés sur les cliquets. On trouve aussi des manches dynamométriques (à indication de couple ou à limitation de couple) permettant, avec une douille, de former une clé dynamométrique.

Le manche à cliquet est souvent fourni accompagné d'accessoires tels que des rallonges d'axe, un cardan, un levier sans cliquet, un manche tournevis (pour la série « radio ») ou un vilebrequin (pour les séries plus grosses), un ou des adaptateurs permettant d'utiliser des douilles plus petites (douilles « junior » sur manche standard par exemple).

Le bon fonctionnement exige normalement que l'on ne bloque ni ne débloque avec cet outil. L'utilisation est exclusivement dédiée au serrage et au desserrage (avancement et dés-avancement). Il existe cependant chez certains fabricants des variantes de manches[4] et de douilles produisant et supportant (respectivement) les chocs et les couples de blocage ou déblocage importants. Il existe des clés à choc pneumatique ou bien même électrique[5]

Clé en croix

Une clef en croix

La clé en croix, souvent simplement appelée « croix » ou « croisillon », est un outil composé de quatre clés en tube, utilisé pour le serrage et le desserrage des écrous de roues d'automobile. La longueur des bras permet un couple de serrage/desserrage appréciable. Parfois une des extrémités comporte un embout de clé à douille (voir ci-dessus) au lieu d'une clé en tube.

Clé lavabo

Type de clé utilisée par les plombiers pour accéder à des écrous dans des lieux exigus et/ou difficiles d’accès. Elle se compose d'une tête de serrage formée d'une pièce en croissant munie de crans sur la face intérieure et d'une pièce articulée sur la première et permettant un auto-serrage. La clé possède un long manche articulé permettant d'utiliser l'outil dans toutes les positions. À son extrémité le manche possède une croix améliorant la prise en main et permettant de forcer.

Clé mâle

La clé « Allen »[6], "BTR" ou clé « Inbus », en (Suisse romande), la plus courante des « clés mâles », ou « clef pour tête à six pans creux » est une version mâle de la clé à pipe. Elle n'opère que sur les vis conçues à cet effet, celles dont une empreinte hexagonale (femelle) est frappée dans le haut de la vis. Une telle vis peut donc être sans tête.

La clé mâle peut avoir une empreinte Torx ou XZN (en), le modèle à empreinte plate ou cruciforme est le plus souvent appelé tournevis coudé.

Notes et références

  1. , histoire des outils
  2. Voir image du catalogue Facom de 1986, avec explication.
  3. (en) « Improved wrench », Scientific American, Munn & Co., vol. 10, no 16, , p. 248 (lire en ligne)
  4. Clé à chocs manuelle 3/4" "Dynapact" - Catalogue Facom 2013 [PDF]
  5. (en-US) « Tout savoir sur les clés à choc », 123 Bricolage, (lire en ligne, consulté le )
  6. Marque déposée en 1943 par Allen Manufacturing Company à Hartford dans le Connecticut.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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