Claude-Joseph Trouvé

Claude-Joseph Trouvé, le baron Trouvé, est un fonctionnaire et diplomate français, né à Chalonnes-sur-Loire le , et mort à Paris le .

Biographie

Claude-Joseph Trouvé est le fils d'un ouvrier menuisier. Il fait de bonnes études au collège d'Harcourt lui permettant d'être employé en qualité de clerc de notaire à Paris.

À partir de 1791, il est rédacteur au Moniteur universel, puis rédacteur en chef après le 9 thermidor, et y publie des articles politiques et des vers. Il fait représenter le à Paris, sur le théâtre de la rue Feydeau, par les Comédiens français, la tragédie Pausanias qui est une retrace le drame du 9 thermidor.

En 1795, il est secrétaire général du Directoire exécutif mais donne sa démission après quelques jours pour reprendre la rédaction du Moniteur.

En comme secrétaire de la légation française à Naples, puis chargé d'affaires à la cour de Naples six mois plus tard. En , Louis-Marie de La Révellière-Lépeaux s'inquiète des agitations politiques passionnées dans la République cisalpine, des interventions de l'état-major et la concussion des militaires français. Il propose en mai au Directoire d'y envoyer un ambassadeur[1]. Trouvé est nommé par le Directoire exécutif ambassadeur près la République cisalpine. Jean-François Reubell, président du Directoire exécutif, lui envoie les Instructions pour l'Ambassadeur de la République Française près de la République Cisalpine envoyé de Paris le 15 prairial an VI () lui demandant de modifier la constitution de cette république rédigée un an plus tôt par Napoléon qui est inefficace et ruineuse[2]. Il a imposé une nouvelle constitution liant les politiques intérieure et extérieure de la République cisalpine à celles de la République française[3]. Il a réduit le nombre des départements de 20 à 11 pour limiter le personnel administratif et le nombre de mandats électifs pour réduire le déficit. Puis il a purgé le Directoire de la République cisalpine des agitateurs populaires et les remplaçant par des « gens de fortune ». Il a convoqué chez lui le les membres des deux Conseils pour leur soumettre son projet de constitution. 86 sont venus et 64 ont approuvé le texte, soit le quart des membres des Conseils. et les lois organiques annexes. Le lendemain, ce sont les seuls qui ont pu entrer dans leur salle de séance et voter la nouvelle constitution et les lois organiques annexes. Le Corps législatif est ramené de 240 membres à 120 et deux directeurs sont remplacés[4]. Il était venu à Milan avec Guillaume-Charles Faipoult qui a rédigé les règlements organiques des grands service publics. Mais Trouvé se heurte à l'opposition de Brune qui commande l'armée d'Italie qui réussit à gagner à sa cause Lucien Bonaparte[5] et Paul Barras ce qui aboutit au rappel de Trouvé et son remplacement par Joseph Fouché qui va passer son temps à défaire ce qu'a fait son prédécesseur. Le Directoire change encore de position[6]. Fouché et Brune sont destitués le . Fouché est remplacé par François Rivaud le 3 frimaire an VII () qui a rétabli la constitution de Trouvé[7]. Trouvé est ensuite nommé ministre plénipotentiaire près le duc de Wurtemberg en .

Il revient ensuite à Paris où il siège au Tribunat de décembre 1799 à 1803.

En 1803, il est nommé préfet de l'Aude et baron d'Empire. Après la chute de l'Empire, il prête serment de fidélité au roi et refuse d'obéir aux ordres qui lui sont transmis par les émissaires de Napoléon Ier pendant les Cent-Jours. Il se retire alors à Paris en 1815. Il obtient de Louis XVIII de revenir dans l'Aude en , mais est destitué en .

Il devient éditeur et un des rédacteurs du Conservateur entre 1819 et 1820. Il est imprimeur-libraire en 1821-1822. Il est breveté imprimeur le et libraire le .

À l'arrivée du ministère Jules de Polignac, il est nommé maître des requêtes au Conseil d'État en 1829 et abandonne ses activités d'imprimeur-libraire. Germain-Félix Locquin, breveté imprimeur, prend en sa succession d'imprimeur le et Marin-Jean-Louis Louvet-Desmares est son successeur comme libraire, le .

Il est chef de la division des beaux-arts au ministère de l'Intérieur en 1830. Il est révoqué lors de la révolution de Juillet.

Publications

  • Quelques explications sur la République cisalpine, imprimerie de H. Agasse, Paris, 1799 (lire en ligne)
  • Pausanias, tragédie en 5 actes, imprimerie de Gabriel Gareng, Carcassonne, 1810 (lire en ligne)
  • Description générale et statistique du département de l'Aude, imprimerie Firmin Didot, Paris, 1818
  • Essai historique sur les états généraux de la province de Languedoc, 2 volumes, 1818-1819 tome 1, tome 2
  • Jacques Cœur, commerçant, maître des monnaies, argentier du roi Charles VII et argentier, Paris, 1840 (lire en ligne)
  • Appel au public par un ancien serviteur de l'État, imprimerie de J. Claye, Paris, 1850 (lire en ligne)
  • Anne de Beaujeu, Jeanne de France et Anne de Bretagne, esquisse des quinzième et seizième siècles, Batignolles, 1854 (lire en ligne)
  • Le Dauphin Duc de Bourgogne, petit Fils de Louis XIV. Étude historique, 1856

Il a publié Voyage dans la Belgique, la Hollande et l'Italie, d'André Thouin, 2 volumes, en 1841.

Distinction

Notes et références

  1. Camille Leynadier, Histoire des peuples et des révolutions de l'Europe, depuis 1789 , Librairie historique, Paris, 1846, tome 3, p. 182 (lire en ligne)
  2. Louis Pierre Édouard Bignon, Du système suivi par le Directoire exécutif relativement à la République cisalpine et quelques détails sur les derniers événements qui ont eu lieu dans cette République p. 12-16, 25-26, 65-66 (lire en ligne)
  3. Lauro Rossi, « Giovanni Fantoni en exil à Grenoble (1799) », dans Annales historiques de la Révolution française, 1998, no 313, p. 515-543 (lire en ligne)
  4. « Proclamation de Claude-Joseph Trouvé le 15 fructidor an VI », dans Journal des débats et lois du Corps législatif. Fructidor an VI, chez Baudouin, Paris, p. 376-384
  5. Réimpression de l'Ancien Moniteur depuis la réunion des états-généraux jusqu'au consulat, tome 29, p. 350-351
  6. Réimpression de l'Ancien Moniteur depuis la réunion des états-généraux jusqu'au consulat, tome 29, p. 574
  7. Albert Pingaud, La domination française dans l'Italie du Nord (1796-1805). Bonaparte, président de la République italienne, Perrin et Cie libraires-éditeurs, Paris, 1914, tome 1, p. 178-181 (lire en ligne)
  8. « Trouvé, Claude-Joseph », base Léonore, ministère français de la Culture

Annexes

Bibliographie

  • Biographie des hommes vivants, Histoire par ordre alphabétique de la vie publique de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs actions ou leurs écrits, chez L. G. Michaud libraire-éditeur, Paris, 1819, tome 5, p. 472-473 (lire en ligne)
  • Biographie universelle ancienne et moderne, histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs talents, leurs vertus ou leurs crimes, chez Madame C. Desplaces, Paris, tome 42, Toscane-Vattier, p. 213-214 (lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

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