Classements des vins de Saint-Émilion

Le premier des classements des vins de Saint-Émilion a été effectué en 1955, à la suite d'une décision prise en 1954 par le Syndicat viticole des vins de Saint-Émilion[1]. Il s'agit d'un classement des crus de l'appellation saint-émilion-grand-cru et non de ceux de l'appellation saint-émilion qui n'a pas de classement officiel.

Différence notable, contrairement au classement de 1855 (classement ne concernant que des vins de la rive gauche de la Garonne), il est révisable tous les dix ans.

Depuis sa création, ce classement décennal a été revu six fois : en 1959, 1969, 1986 (les dix ans n'ont pas été respectés), 1996, 2006 et 2012.

À la suite d'un imbroglio judiciaire très dense, qui faisait suite au classement de 2006, le règlement du classement a été modifié, et il se déroule désormais sous l'autorité de l'INAO. C'est sous cette autorité que le classement de 2012 a été établi, qui consacre 82 propriétés, après dix mois de travail la Commission de classement, sous l’égide de l’INAO et des ministères de l’Agriculture et de la Consommation.

Imbroglio à la suite du classement de 2006

Le classement de 2006 est devenu un véritable imbroglio judiciaire[2] puisque, tout d'abord suspendu par le tribunal administratif de Bordeaux le 29 mars 2007[3] avant d'être rétabli par le conseil d'État en novembre de la même année[4], un recours en annulation déposé par huit propriétés déclassées lors de cette dernière révision du classement[5] a provoqué l'annulation formelle du classement le par le Tribunal administratif de Bordeaux[6], annulation qui a conduit le Sénat, une semaine plus tard, à rétablir de fait par un amendement[7] le classement de 1996 en autorisant les exploitations en ayant bénéficié de 1996 à 2006 à en utiliser la mention sur les étiquettes des millésimes allant de 2006 à 2009[8].

L'annulation prononcée par le Tribunal administratif de Bordeaux a été ensuite confirmée par la Cour administrative d'appel de Bordeaux le 12 mars 2009[9] puis par le Conseil d'État le 23 décembre 2011[10].

Toutefois, après deux tentatives mises en échec par le Conseil constitutionnel en décembre 2008 et février 2009, le Parlement, par une loi du , a complété l'initiative prise par le Sénat en 2008, en étendant la durée de vie du classement de 1996 jusqu'en 2011 et en autorisant l'utilisation des mentions « Grand cru classé » (châteaux Bellefont-Belcier, Destieux, Fleur Cardinale, Grand Corbin, Grand Corbin-Despagne et Monbousquet) et « Premier grand cru classé » (châteaux Pavie-Macquin et Troplong-Mondot) pour les huit propriétés promues par le classement annulé de 2006 et non comprises dans le classement de 1996 remis en vigueur[11].

À la suite de ces incidents, une nouvelle procédure de classement avait été mise en place pour la récolte de 2012[12], plaçant l'ensemble de la procédure sous l'autorité de l'INAO. Ce nouveau classement a été rendu public le 6 septembre 2012 par l'INAO[13] et est entré en vigueur en novembre de la même année au moment de sa publication au Journal Officiel[14]. En 2013, le classement établi en 2012 fait l'objet de plusieurs demandes d'annulation, en raison d'erreurs et de non-respect de la réglementation. La même année, trois viticulteurs déchus de ce classement portent plainte contre X pour prise illégale d'intérêt, considérant que les lauréats de ce classement sont juges et partie car participant à la désignation des membres et du président de la commission de classement, Hubert de Boüard, propriétaire du Château Angélus[15].

Le classement de 2012

Avant 2012
  • 1996 : Ce classement comprenait 13 premiers grands crus classés et 55 grands crus classés.
  • 2006 : Deux montées en premier Grand cru classé B, six entrées en Grand cru classé.
En 2012
  • Deux montées en premier Grand cru classé A, quatre entrées en premier Grand cru classé B, neuf entrées en Grand cru classé[16]. Ce dernier classement a été proposé provisoirement par l'INAO en date du 6 septembre 2012 et a fait l'objet d'une validation définitive et est entré en vigueur au moment de sa publication au Journal Officiel[14].

Premiers grands crus classés A

On appelle couramment les Premiers grand crus classés A les vins qui sont, dans le classement officiel, situés dans la partie Premiers Grands crus classés et qui ont reçu la « distinction A »[14].

Premiers grands crus classés B

On appelle couramment les « Premiers grand crus classés B » les vins qui sont, dans le classement officiel, situés dans la partie Premiers Grands crus classés et qui n'ayant pas reçu la « distinction A » sont considérés comme B (même si aucune distinction B n'existe officiellement).

Grands crus classés

  • Château Balestard-La-Tonnelle
  • Château Barde-Haut
  • Château Bellefont-Belcier
  • Château Bellevue
  • Château Berliquet
  • Château Cadet-Bon
  • Château Cap de Mourlin
  • Château le Châtelet
  • Château Chauvin
  • Château Clos de Sarpe
  • Château la Clotte
  • Château la Commanderie
  • Château Corbin
  • Château Côte de Baleau
  • Château la Couspaude
  • Château Dassault
  • Château Destieux
  • Château la Dominique
  • Château Faugères
  • Château Faurie de Souchard
  • Château de Ferrand
  • Château Fleur-Cardinale
  • Château la Fleur Morange
  • Château Fombrauge
  • Château Fonplégade
  • Château Fonroque
  • Château Franc Mayne
  • Château Grand Corbin
  • Château Grand Corbin-Despagne
  • Château Grand-Mayne
  • Château les Grandes Murailles
  • Château Grand-Pontet
  • Château Guadet
  • Château Haut Sarpe
  • Château Jean Faure
  • Château Laniote
  • Château Larmande
  • Château Laroque
  • Château Laroze
  • Château la Marzelle
  • Château Monbousquet
  • Château Moulin du Cadet
  • Château Pavie-Decesse
  • Château Peby Faugères
  • Château Petit Faurie de Soutard
  • Château de Pressac
  • Château le Prieuré
  • Château Quinault l'Enclos
  • Château Ripeau
  • Château Rochebelle
  • Château Saint-Georges (Côte Pavie)
  • Château Sansonnet
  • Château La Serre
  • Château Soutard
  • Château Tertre Daugay, renommé en 2011 en château Quintus
  • Château la Tour Figeac
  • Château Villemaurine
  • Château Yon Figeac
  • Clos des Jacobins
  • Clos la Madeleine
  • Clos de l'Oratoire
  • Clos Saint-Martin
  • Couvent des Jacobins

Notes et références

  1. « L'histoire d'un classement » (consulté le )
  2. Classement des Vins de Saint-Émilion de 1959 (révisable) sur le site Château Loisel.
  3. [PDF]Décision du Tribunal administratif de Bordeaux nº 0701082 – 0701192 - 0701195 et 0701197 du 29 mars 2007
  4. [PDF]Communiqué de presse du Conseil des vins de Saint-Émilion du 17 novembre 2007
  5. Bordeaux. Huit propriétés demandent l'annulation du classement 2006 des Saint-Emilion dans La Dépêche du 26 mars 2008
  6. Le tribunal administratif annule le classement 2006 des Saint-Emilion dans La Dépêche du 2 juillet 2008
  7. Compte rendu analytique officiel du 9 juillet 2008 - Amendement no 1078 sur le site du Sénat
  8. Le Sénat protège Saint-Emilion mais refuse la pub pour le vin sur le net dans La Dépêche du 10 juillet 2008
  9. Arrêt de la Cour administrative d'appel de Bordeaux du 12 mars 2009
  10. Décision du Conseil d'État du 23 décembre 2011
  11. Article 106 de la loi n° 2008-776 du 4 août 2008 de modernisation de l'économie
  12. Le-classement-2006-est-definitivement-enterre dans Sud Ouest du 26 décembre 2011
  13. AOC Saint-Émilion grand cru : classement des « premiers grands crus classés » et « grands crus classés » sur le site de l'INAO
  14. « Arrêté du 29 octobre 2012 portant homologation du classement des crus de l'appellation d'origine contrôlée « Saint-Emilion grand cru » », sur Legifrance.gouv.fr, (consulté le )
  15. « Soupçons de conflit d'intérêts sur le classement des vins de Saint-Emilion », sur Le Monde.fr,
  16. Deux nouveaux Saint-Émilion 1er grand cru classé "A", Le Figaro, 6 septembre 2012.

Annexes

Bibliographie

  • Kilien Stengel, Les classements des vins de France : Classifications, distinctions et labellisations, Paris, L'Harmattan, , 276 p. (ISBN 978-2-343-10823-0).

Lien externe

Articles connexes

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