Clara Campoamor

Clara Campoamor (Madrid, Lausanne, ) est une féministe et femme politique connue pour son action en faveur des droits des femmes, dont leur droit de vote, lors de la rédaction de la constitution espagnole de 1931. Issue d'une famille ouvrière, Campoamor commence à travailler comme couturière à l'âge de 13 ans, puis en tant que fonctionnaire jusqu'à son inscription en droit à l'université de Madrid. Elle est active dans un certain nombre d'organisations féministes avant de poser sa candidature à l'assemblée constituante de 1931, où elle est élue avec une autre femme, Victoria Kent, à une époque où les Espagnoles ne disposent pas encore du droit de vote.

Son militantisme conduit à l'inscription de l'égalité des femmes et des hommes dans la constitution espagnole de 1931. Elle perd plus tard son siège parlementaire et sert brièvement comme ministre avant de fuir le pays lors de la guerre d'Espagne. Elle est morte en exil en Suisse.

Biographie

Clara Campoamor naît à Madrid dans une famille ouvrière. Elle commence à travailler en tant que couturière mais continue à étudier à temps partiel pour pouvoir passer l'examen d'entrée à la faculté de droit[1],[2]. Elle exerce différents métiers dans la fonction publique, d'abord au bureau de poste de Saint-Sébastien en 1909, puis comme professeur de dactylographie à Madrid en 1914. Enseignante, elle commence à s'investir dans la politique madrilène en prenant un second emploi dans un journal progressiste[2]. Elle réussit à l'examen d'entrée à la faculté de droit de l'université de Madrid. Elle exerce plusieurs métiers en plus de ses études : enseignante, secrétaire de son journal et dactylo pour le gouvernement. Elle commence aussi à rédiger des articles politiques et rejoint des organisations féministes[2]. Après avoir obtenu son diplôme en 1924 (à l'âge de 36 ans) et être entrée en exercice, Campoamor commence à prendre part à des débats au sein de sociétés intellectuelles de Madrid[1].

Buste de Clara Campoamor à Madrid (2006).

En tant qu'avocate, elle se spécialise dans les affaires liées aux femmes, dont celles ayant trait à la parenté et au mariage. Elle fait connaître ces affaires au sein des organisations professionnelles dont elle devint membre et de la Fédération internationale des femmes juristes, qu'elle contribue à fonder en 1928.

En 1927, Clara Campoamor fait campagne avec succès pour l'amélioration de la législation du travail des enfants et la modification du droit électoral. Quand les femmes obtiennent le droit de poser leur candidature à l'assemblée constituante de 1931, elle se porte candidate et est élue, alors qu'elle-même n'avait, ironiquement, pas le droit de vote[1]. Le 1er octobre de la même année, elle devient la première femme à s'adresser à l'assemblée constituante, dans un discours en faveur du droit de vote des femmes[3].

Son militantisme pour les droits des femmes se heurte à l'opposition non seulement des conservateurs du monde politique et de l'Église catholique, mais aussi des hommes politiques de gauche et de la seule autre femme élue à l'assemblée, Victoria Kent, qui estime que les femmes espagnoles ne sont pas prêtes à posséder le droit de vote. Quand son propre parti décide de s'opposer au droit de vote des femmes, Clara Campoamor le quitte et continue de militer en faveur de ce droit à l'assemblée en tant que députée indépendante.Tout au long de sa carrière politique, son principal objectif reste la promotion des droits des femmes. Malgré son statut d'indépendante et le poids important du régime des partis de l'époque, elle parvient, avec le soutien des féministes espagnoles, à faire inscrire le principe d'égalité entre les hommes et les femmes dans la nouvelle constitution[2]. Après la rédaction du projet de constitution, elle est rejetée par la classe politique espagnole à cause de son militantisme assumé et de son empressement à abandonner son parti pour une question de principe. Elle perd son siège au parlement en 1933 et devient directrice des services de bien-être social de 1933 à 1934. En 1936, lorsque la guerre civile espagnole atteint Madrid, elle s'exile à Lausanne, en Suisse. Le régime franquiste lui interdit de rentrer en Espagne si elle refuse de dénoncer ses soutiens et de présenter des excuses pour ses déclarations passées contre l'Église catholique. En exil, elle continua à écrire sur le féminisme et son expérience politique[2].

Clara Campoamor inhumée au cimetière de Polloe à Saint-Sébastien, Espagne.

Clara Campoamor est morte en exil en 1972. Sa dépouille est rapatriée et inhumée à Saint-Sébastien quelques années plus tard[2].

Œuvres

  • El derecho de la mujer en España, 1931.
  • Mi pecado mortal. El voto femenino y yo, 1936.
  • La révolution espagnole vue par une républicaine, trad. Antoinette Quiniche, Plon, Paris, 1937.
  • El pensamiento vivo de Concepción Arenal, 1943.
  • Sor Juana Inés de la Cruz, 1944/1945
  • Vida y obra de Quevedo, 1945.
  • Heroismo criollo: la Marina argentina en el drama español, 1983. Livre écrit en collaboration avec Federico Fernández Castillejo.

Clara Campoamor dans la culture

Notes et références

(en)/(es) Cet article est partiellement ou en totalité issu des articles intitulés en anglais « Clara Campoamor » (voir la liste des auteurs) et en espagnol « Clara Campoamor » (voir la liste des auteurs).
  1. (en) Helen Rappaport, Encyclopedia of Women Social Reformers, ABC-CLIO, , 888 p. (ISBN 1-57607-101-4, lire en ligne), p. 129–130.
  2. (en) Janet Perez et Marie Ihrie, The Feminist Encyclopedia of Spanish Literature, Greenwood Publishing Group, (ISBN 0-313-32444-1, lire en ligne), p. 94–98.
  3. Texte intégral en espagnol sur le site d'El País.
  4. https://www.20minutos.es/noticia/2056466/0/google-dedica-doodle/clara/campoamor/.

Liens externes

  • Portail de la politique
  • Portail des femmes et du féminisme
  • Portail de l’Espagne
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.