Clément Blanc

Clément Blanc, né le à Perpignan (Pyrénées-Orientales) et mort le [1] à Paris (16e arrondissement), est un général d'armée français, chef d'état-major de l'Armée de terre de 1949 à 1955.

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Clément Blanc

Général Clément Blanc

Naissance
à Perpignan
Décès
à Paris
Origine France
Allégeance Armée française
( Armée de Vichy 1940-42)
Arme Artillerie
Grade Général d'armée
Années de service 19161958
Commandement 63e Régiment d'Artillerie d'Afrique (Fès, Maroc)
Chef d'Etat-Major de l'Armée de terre
Conflits Première Guerre mondiale
Guerre du Rif
Seconde Guerre mondiale
Guerre d'Indochine
Distinctions Grand Officier de la Légion d'honneur
Croix de guerre 1914-1918
Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs
Caporal-Chef honoraire de la Légion Etrangère
Autres fonctions Conseil d'Etat

Origines

Clément Blanc naît le à Perpignan, en France, de Germain Blanc, adjudant de gendarmerie, et de Thérèse Ramon, résidents à Amélie-les-Bains. Il suit ses études à l'école des enfants de troupe, puis au lycée Arago de Perpignan.

Première Guerre mondiale

En octobre 1915, il devance l'appel et il s'engage au 56e régiment d'artillerie, à Montpellier. Admis à l'École d'application de l'artillerie de Fontainebleau, il en sort aspirant début 1916. Affecté au sein du 15e régiment d'artillerie de l'armée française, il participe aux batailles de Verdun, de la Somme, de Craonne, aux combats au sud de Dormans, puis dans le secteur d'Alsace et enfin au forcement du canal de la Sambre et poursuite jusqu'en Belgique du 26 octobre au .

Sous-lieutenant depuis avril 1917, il est cité à trois reprises, dont une citation à l'Ordre de l'armée.

Entre-deux-guerres

Après une période d'occupation en Allemagne, au sein du 15e ra, Clément Blanc prépare à Nancy, en tant que militaire, le concours de l'École Polytechnique, auquel il est reçu au sein de la promotion 1919 spéciale, qui rassemble des élèves ayant servi pendant la guerre. À sa sortie, il choisit de poursuivre sa carrière dans l'armée, et il prend part comme Lieutenant au 4e groupe d'artillerie d'Afrique à la guerre du Rif , notamment aux opérations de la tâche de Taza en 1923 et 1924. Participant à seize combats, il y est blessé, et reçoit le titre de Chevalier de légion d'honneur à titre exceptionnel[2]. Il passe ensuite quatre ans comme instructeur à Fontainebleau, puis commande comme capitaine les batteries à cheval de la 1re division de Cavalerie. Il sort second de l'École de guerre (1932-1934).

La Seconde Guerre mondiale

La campagne de France

La mobilisation de 1939 le trouve chef de la section des Transports stratégiques au 4e bureau (transports et ravitaillement) de l’état-major de l'Armée (EMA), et il contribue, lors de la bataille de France, en mai-juin 1940, à organiser les transports vers le front et le retour des réfugiés.

L'Armée de Vichy

Nommé chef du 4e bureau de l'EMA, il part pour le Maroc en 1942 où, colonel, il prend le commandement du 63e régiment d'artillerie d'Afrique, à Fès. En continuité de son action en métropole, et en cachette des commissions d'armistice italiennes et allemandes, il entreprend de maintenir la préparation de ses hommes à la reprise des combats.

Le réarmement des Forces Françaises

Inspection des équipements américains. De gauche à droite: Colonel Blanc, Général Giraud, Général Leyer.

Dès le débarquement américain du , Opération Torch, les Forces Françaises d'Afrique du Nord reprennent le combat, sous les ordres du général d'armée Alphonse Juin et le colonel Clément Blanc est appelé à Alger pour y prendre les fonctions de premier Sous-Chef de l’État-major général, chargé de l'organisation et du réarmement des Forces Françaises de la Libération. A ce titre, il participe au Joint Rearmament Council[3].

En coopération avec Jean Monnet en mission à Alger[4], il met en place la logistique et l'organisation du réarmement. Le convoi « U.G.S. 6 bis », composé de onze « Liberty ships », transporte 126 000 tonnes de matériel depuis les États-Unis.

« Le colonel Clément Blanc avait la responsabilité de diriger toutes les opérations de déchargement, de montage, d'évacuation, de distribution. Carte blanche lui fut donnée par le général Giraud. La réquisition joua à plein. Tout ce qu'Alger et sa banlieue comptaient d'usines, d'ateliers, de garages fut prospecté : camions, grues, ponts roulants, treuils électriques changèrent de main aussitôt découverts. Plusieurs kilomètres de route le long de la baie d'Alger (la route « moutonnière ») furent inclus dans une zone interdite où l'on installa des chaînes de montage prêtes à fonctionner simultanément, chacune affectée à une catégorie de matériel. 3 700 hommes et cadres, triés sur le volet, constitués en équipes spécialisées, étaient à pied d'œuvre. Une partie provenait des chantiers de jeunesse du colonel Van Hecke. Lorsque, le 13 avril, le convoi se présenta à l'entrée du port d'Alger, tout était prêt. »[5]

Nommé général de brigade en 1944, il conserve son poste à l’État-major général à Alger puis à Paris lors des combats de la Libération et jusqu'à la fin de l’année 1945.

Après guerre

Clément Blanc à l'École Militaire.

D’octobre 1948 à décembre 1949, il est le chef d'état-major du général de Lattre, premier commandant en chef des Forces terrestres de l’Europe occidentale, auprès du maréchal Montgomery, à Fontainebleau. Il y est actif pour définir la mise en place du traité de Bruxelles.

En décembre 1949, Clément Blanc est nommé chef d'état-major général des forces armées Guerre (dénomination qui devient en 1951 chef d'état-major de l'armée)[6].

Il crée en août 1950, sous l'impulsion du gouvernement, le Bataillon français de l'ONU qui sera actif en Corée notamment. Via le comité des Chefs d’État-major, il est actif pour définir la Communauté Européenne de Défense, et notamment les conditions du réarmement nécessaire de l'Allemagne.(ref needed)

Les débuts de l'arme nucléaire

Conscient de l'importance des nouvelles armes nucléaires, le général Blanc crée en 1950 au sein de la Section Technique de l'Armée de Terre (STAT) le groupement Y qui étudie les appareils de détection associés[7].

En 1952, il confie à Charles Ailleret la création et la direction du Commandement des Armes Spéciales, dont la mission est de coordonner l'ensemble des activités dans le domaine nucléaire au sein de l'armée[8].

L'Indochine et Dien Bien Phu

Critique de l'engagement français dans la guerre d'Indochine, il écrit un rapport de son inspection en Indochine : Impressions d'Indochine, le [9]. Il y indique que « Le commandement s'est appliqué suivant les décisions gouvernementales à renforcer la situation militaire en Indochine, mais n'a jamais caché que la solution ne pourrait être attendue d'une victoire de nos armes. Tout au plus était-il possible de profiter de succès partiels pour tenter de négocier ».

En février 1954, il accompagne en Indochine le ministre René Pleven. Il constate en visitant le camp de Dien Bien Phu que celui est sous le feu de l'artillerie et que la position est intenable : « Ces troupes sont stationnées dans un camp retranché remarquablement organisé et ravitaillé, mais d'une façon précaire eu égard aux conditions météorologiques et au détriment du potentiel aérien. Il n'existe d'autre part aucune possibilité de sortie, toute la cuvette étant sous l'étreinte très rapprochée et continue de l'ennemi, sous le feu de ses armes. »

Le à Saïgon, il donne un rapport oral[10] à Pleven et Chevigné. Il y explique brutalement que avant le 15 Avril, le camp retranché sera un marécage noyé par la mousson, et qu'y détruire les forces ennemies n'est que pure illusion. Il propose, avec le général Fay, un plan afin d'évacuer le camp retranché. Le général Henri Navarre n'aura connaissance de ce rapport qu'en 1964. Sa prise de position publique lors d'un dîner au même moment est rapportée dans un télégramme du Département d'État des États-Unis du [11] qui souligne le scepticisme de Blanc et du général Fay, chef d'etat-major de l'armée de l'air.

Le , il est nommé Directeur de l'Institut des hautes études de Défense nationale et directeur du Centre des hautes études militaires. Le , il est nommé conseiller du Ministre, délégué à la présidence du Conseil pour les questions militaires.

Par décret du , il devient Inspecteur général de l'Armée de terre. Atteint par la limite d'âge, il est versé le dans le cadre de réserve.

Autres activités

Nommé conseiller d’État, en juillet 1959, il y siège à la section des Finances jusqu'en 1963.

Il prend, en 1960, la présidence du conseil d'administration de la Caisse nationale militaire de la Sécurité sociale et la présidence de l'Association générale de prévoyance militaire jusqu'en 1969.

À titre privé, il s'intéresse à la discussion autour de la localisation de la bataille d'Alésia.

Hommages

Il existe un rond-point Général Blanc à l'entrée d'Amélie les Bains.

Carrière militaire

Décorations

Références

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. Bulletin de l'AGPM, 1960.
  3. (en) [PDF] M. Vigneras, Rearming the French, Office of the Chief of Military History, Department of the Army, 1957.
  4. André Kaspi, La Mission de Jean Monnet à Alger. Mars-octobre 1943, éd. Richelieu, 1971, p. 150.
  5. Jacques Allard, Résurrection de l'Armée française, éditions Tallandier, Paris, 1973.
  6. F. Cailleteau, Les généraux français au XXe siècle, Economica, p. 182.
  7. J. Martinant et D. Mongin, Militaires en République : les officiers, le pouvoir et la vie publique en France, p. 90.
  8. D. Mongin, Genèse de l'armement nucléaire français, no 262, Revue historique des armées, 2011.
  9. Vincennes, Service Historique de l'Armée de Terre, 1 K 145(22).
  10. (en) Bernard B. Fall, Hell in a very small Place, 1966.
  11. (en) département d'État des États-Unis, The Ambassador at Saigon (Heath) to the Department of State.
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