Culture de Peu-Richard

La culture de Peu-Richard est une culture du Néolithique, établie en Saintonge vers 3 400 av. J.-C. Son nom est lié aux nombreux vestiges découverts à proximité du lieu-dit Peu-Richard sur la commune de Thénac dans le département de la Charente-Maritime.

Culture de Peu-Richard
Poterie peu-richardienne au Musée archéologique de Pons
Définition
Caractéristiques
Répartition géographique France
Période Néolithique
Chronologie de 3 400 à 2 900 av. J.-C

Diffusion

Cette culture, dont l'origine est sans doute atlantique, se développe entre 3 400 à 2 900 av. J.-C[1].

La culture du Peu-Richard suit celle des Matignons. Elle a peut-être aussi été influencée par la culture Seine-Oise-Marne.

Il a été établit un sous-faciès ultérieur et continental dit du Moulin-de-Vent, station type sur la commune de Montils, et localisé plus au sud-est, sur le cours inférieur de la Dordogne et le cours inférieur de la Garonne.

Caractéristiques

Céramique

Poterie du Peu Richard avec des dépressions caractéristiques en forme d'œil

Cette culture se caractérise par une céramique au décor varié composé de cannelures superposées, d'incisions horizontales, de guirlandes (autour des anses), de grecques, chevrons, motifs rayonnants… Les céramiques se composaient principalement de vases de stockage mesurant jusqu'à un mètre de haut. Les orifices de certaines anses sont soulignés par des incisions évoquant des yeux leur donnant une allure anthropomorphe[2]. Cette caractéristique en fait peut-être un dérivé de l'étape finale de la culture d'Almería, en Espagne, qui précéda celle de Los Millares.

Outils de pierre

Les outils en pierre de la culture de Peu Richard ne présentent pas d'innovations majeures par rapport au Néolithique moyen et à la culture précédente des Matignons. En plus des grattoirs, perçoirs ou burins habituels apparaissent divers couteaux et très petits burins (micro-denticulés) à base de lames. Des outils de coupe ont été utilisés comme armement, dont la majorité avait une section transversale trapézoïdale. Les pointes de flèches acérées étaient soit du type de Sublaines, en Angoumois[3], soit à retouches bifaciales – que l'on retrouve aussi au sud de la vallée de la Charente.

Les techniques originelles ont subi de légers changements. Alors que dans le faciès continental, seuls des dispositifs de déchiquetage dur étaient encore utilisés, des dispositifs de déchiquetage doux étaient également utilisés dans la fabrication de lames dans le faciès atlantique. Les lames, pour la plupart assez courtes, provenaient principalement de noyaux unipolaires, plus rarement de noyaux bipolaires avec des plans de coupe opposés. Les réductions centripètes ou provenant de noyaux multipolaires sont restées dominantes. La méthode Kombewa fut également de plus en plus utilisée.

Lieux de peuplement

L'habitat est regroupé dans des sites fortifiés de plus de 150 m de diamètre entourés de fossés de m de large et m de profondeur. L'enceinte de Champ Durand, sur la commune de Nieul-sur-l'Autise en Vendée, en est un exemple particulièrement impressionnant. D'autres fortifications ont été trouvés sur les communes de Barzan – lieu-dit de la Colline de la Garde, SemussacChante-Alouette et Chez Reine, L'ÉguilleLes Flottes, CozesLa Maison rouge, etc.

Lieux de sépulture

On a trouvé des squelettes enterrés dans les fossés de sites fortifiés peu-richardiens et dans des dolmens – comme celui de Châteauroux à Tonnay-Charente. Des dolmens anciens de la période mégalithique pouvaient être réemployés pour servir de sépultures peu-richardiennes.

Notes et références

  1. Vincent Ard, Produire et échanger au Néolithique. Traditions céramiques entre Loire et Gironde au IVe millénaire, Paris, Comité des travaux historiques et scientifiques, , 387 p.
  2. Jean Guilaine, La France d'avant la France, Paris, Hachette, , 349 p. (ISBN 978-2-01-011134-1), p. 129
  3. A. Nouel u. a., L’ossuaire néolithique d’Eteauville commune de Lutz-en-Dunois (Eure-et-Loir), Bulletin de la Société Préhistorique Française, , p. 576–648

Articles connexes

Annexes

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