Ciselure

La ciselure est un terme qui peut être appliqué à diverses techniques mais son caractère essentiel est une recherche de la finesse et de la précision.

Elle se distingue de la gravure car il n'y a pas de retrait de la matière. Le graveur retire du métal là où le ciseleur vient « l'imprimer » en le comprimant à l'aide de ses marteaux et de ciselets sélectionnés sur un support qui ressemble à de la cire à cacheter et qui s'appelle du ciment de ciseleur.

Définition

La ciselure sur bronze, exécutée à l'aide d'un marteau et de différents ciselets forgés par le ciseleur consiste à retoucher une pièce brut de fonderie pour lui redonner son caractère spécifique.

Exemple de ciselets pour bronze.

Il existe différents types de ciselure comme la ciselure tracé matis, réalisée sur des plaques plates, le repoussé qui consiste à repousser le motif par l'arrière pour lui donner du volume ou alors la reprise de fonte qui consiste à reprendre un objet fondu (la cire de ce moulage et la fonte sont d'ailleurs le plus fréquemment réalisés par le ciseleur lui-même). L'objet une fois fondu sera alors repris par le ciseleur qui lui redonne son caractère premier en travaillant son grain, ses effets de matière, etc.

L'apprenti ciseleur pourra choisir de travailler dans la bijouterie, l'orfèvrerie (art de la table...), le décor d'horlogerie ou la restauration pour des musées. Le plus souvent de style, la ciselure tend aujourd'hui à s'ouvrir à la création contemporaine notamment grâce à l'école Boulle qui, en plus de formation pré et post bac de ciselure en atelier, propose des cours d'art appliqué, d'expression plastique, de modelage, d'infographie, de dessin technique, d'histoire de l'art... ouvrant ainsi ses élèves vers un métier complet où ils pourront apporter un aspect créatif à la ciselure d'aujourd'hui tout en sachant respecter les styles d'autrefois.

Applications

La ciselure sur métaux précieux

Ciselets mats.

Le premier témoignage à ce jour du métier de ciseleur se trouve au Musée de Baghdad et qui est un casque cultuel réalisé il y a 4500 ans. Le casque de Meskalamdug (en) réalisé en or au titre d'environ 917 millièmes c'est-à-dire presque de l'or pur donc très malléable. La réalisation du décor en tracé-matis et repoussé pour évoquer la chevelure du prêtre est très fine. Très liée par le passé à des bijoux primitifs ou ethniques, la ciselure sur métaux précieux ne demandait pas de gros outillage. Elle pouvait être effectuée au cours des transhumances ou des exodes. Depuis la technique de ciselure sur or ou argent s'est affinée et ne présente pas de différences avec la ciselure sur bronze. Outils et techniques sont identiques et ont évolué simultanément souvent dans les mêmes ateliers. Les outils sont essentiellement des outils clairs : traçoirs, planoirs, bouterolles. Il faut attendre l'apparition du bronze comme élément de décor sur des meubles(création d'André Charles Boulle) pour que se développe la fabrication des ciselets mat. Le grain de ces mats a évolué au cours des différents styles depuis le XVIIe siècle et le règne de Louis XIV jusqu'au XIXe siècle. Donc il existe un outillage spécifique pour le bronze d'ameublement depuis cette époque.

La ciselure sur pierres fines

Il faudrait parler du travail du lapidaire qui n'a rien à voir avec la ciselure. Le terme sculpture sur pierre serait plus approprié. Mêmes observations que pour les métaux (agates, camées) où le travail est direct et sans repentir.

N. B. : Les techniques de miniaturisation des petits outillages électriques ont permis le polissage des fonds avec de la poudre de diamant.

Le ciment de ciseleur

Il est composé de carbonate de chaux, de colophane, d'huile et de paraffine ; un colorant rouge vif l'identifie sous le nom de « ciment de Fontaine ». Il faut ajouter à ce produit de base du goudron de Norvège et un peu de suif en fonction des besoins spécifiques. Ce produit existe depuis 4500 ans et a été créé en même temps que ce métier[1].

Il est appliqué sur un « boulet de ciseleur ». Dans le ciment chauffé, l'objet à ciseler est inséré et maintenu par le ciment mis en forme à la main.

Quelques objets ciselés

Guy de Bois attire l'attention sur plusieurs objets ciselés réunis au Louvres, divers chefs-d'œuvre de Thomas Germain (salle 605 aile Sully, 1er étage) dont une écritoire en argent doré (OA 9941), et dus à d'autres grands orfèvres : écuelle aux armes du Grand Dauphin (1690-1692, argent doré, OA 7757) ; coffre des pierreries de Louis XIV (encore appelé Coffre dit d'Anne d'Autriche, MS 159, salle 601).

Citations

Dans le Dictionnaire de l'Industrie au XIXe siècle, on trouve cette définition de la ciselure sous la plume de Lucien Falize : « le ciseleur a le devoir de faire dire au métal ce que le sculpteur n'a pu lui donner; ce que ne livre ni la terre ni la cire ni le bois ni le marbre; cette fleur de l'épiderme, le chairé de la peau, la maille du tissu, les nervures des feuilles, le moiré des fleurs, tout cet infini délicat qui charme l'œil et donne la couleur et l'esprit à la matière ».

Références

  1. « LA CISELURE ET SES TECHNIQUES » GUY DE BOIS Éditions Vial.

Voir également

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