Circuit économique

Le circuit économique est le fait que chaque vente finale de bien ou service représente un revenu, dépensé ou épargné, pour les facteurs de production employés. C'est l'un des outils basiques de l’analyse économique. Il apporte une représentation schématisée de la circulation de flux de richesses (monnaie, biens, services, main d’œuvre) entre des pôles (production, consommation). Il permet d’évaluer les poids économiques des objets (production, consommation, emploi, importation/exportation).

William Petty : l'Arithmétique politique

Sir William Petty (1623-1687) dans son Arithmétique politique publiée vers 1690 met en œuvre une analyse économique reposant sur l'emploi de statistiques[1].

Boisguilbert : circulation et débouchés interposés

Dans l'ouvrage de Pierre Le Pesant de Boisguilbert publié en 1712 sous le titre Testament politique du Maréchal de Vauban..., la partie intitulée « Dissertation sur la nature des richesses, de l'argent et des tributs » souligne que les diverses professions d'un pays se servent mutuellement de débouchés pour leur production :

« Il faut convenir d'un principe qui est que toutes les professions quelles qu'elles soient dans une contrée, travaillent les unes pour les autres et se maintiennent réciproquement non seulement pour la fourniture de leurs besoins, mais même pour leur propre existence.
Aucun n'achète la denrée de son voisin ou le fruit de son travail qu'à une condition de rigueur, quoique tacite et non exprimée, savoir que le vendeur en fera autant de celle de l'acheteur, ou immédiatement, comme il arrive quelquefois, ou par la circulation de plusieurs mains ou professions interposées ; ce qui revient toujours au même »

Cité par H. Denis dans son Histoire de la Pensée économique[2].

François Quesnay et le Tableau économique

La première représentation et description formalisées d’un circuit économique est celle de François Quesnay. L’économiste physiocrate publie en 1758 son Tableau économique.

Développements ultérieurs

Depuis, le circuit économique a été complexifié. L’extension spatiale de l’économie capitaliste et la multiplication des acteurs (politiques, financiers, économiques) ont fait évoluer et diversifié les flux. On distingue les flux réels et les flux monétaires. Les flux réels correspondent au travail et à la production. Les flux monétaires correspondent aux salaires et aux dépenses de consommation.

Le circuit économique donne une approche macro-économique, c’est-à-dire qu’il configure une approche globale des liens entre différents acteurs (échelle régional, nationale…). Il met en relation des agents (producteurs, consommateurs, travailleurs, État…) avec des opérations (consommation, emploi, investissement, épargne…) dans le but d’agréger les données qui leur correspondent.

En France, les agrégats sont collectés par l’Insee et utilisées par la Comptabilité nationale dans la représentation des circuits économiques réels.

Notes et références

  1. R. Barre, Cours d'Économie, PUF Thémis, 1966
  2. Henri Denis, Histoire de la pensée économique, PUF Thémis, Paris, 1966, édition 1999 (ISBN 978-2-1305-0171-8).

Annexes

Articles connexes

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