Christine l'Admirable

Christine l'Admirable (ou Christina Mirabilis), née à Brustem (près de Saint-Trond) en Belgique vers 1150 et morte le au couvent dominicain Sainte-Catherine à Saint-Trond, est une sainte commémorée régionalement le . Elle retient encore l'attention aujourd'hui pour d'étranges descriptions de visions et phénomènes paranormaux, auxquels cependant les bollandistes donnent peu de crédit.

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Biographie et légendes

Fille de paysans, Christine perd ses parents à l'âge de quinze ans. Il se dit qu'elle aurait souffert d’une crise d’épilepsie majeure peu après sa vingtième année et que son état, après une violente crise, était si grave qu'elle parut comme morte. Pendant le service religieux de ses funérailles, elle « se redressa pleine de force, stupéfiant toute la ville de Saint-Trond, témoin de ce miracle ». Une lévitation la porta jusqu'aux combles de l'église. Elle expliqua par la suite qu'elle n’arrivait pas à supporter l'odeur des pécheurs qui se trouvaient à côté d’elle[1], puis « l’étonnement s’accrut quand on apprit de sa propre bouche ce qui lui était arrivé après sa mort ».

Elle rapporta qu'elle avait vu ce qu’étaient le ciel, l'enfer et le purgatoire. Elle raconta, est-il écrit, « dès que mon âme eut été séparée de mon corps, elle fut reçue par les anges qui la conduisirent dans un endroit très sombre, entièrement rempli d'âmes » et les supplices qu'ils y enduraient « semblaient si démesurés » qu'il était « impossible de donner une idée de leur rigueur ».

Elle poursuivit :

« J'ai vu parmi eux beaucoup de mes connaissances et, profondément touchée de leur triste condition, j‘ai demandé si c'était l'enfer, mais on m'a dit que c'était le purgatoire ». Ses anges gardiens la conduisirent jusqu'à l'enfer où de nouveau elle identifia ceux qu'elle avait autrefois connus. Ensuite elle fut transportée au ciel, « et même jusqu’au trône de la Majesté divine », où elle fut « regardée d'un œil favorable », elle éprouva une joie extrême et ces paroles lui furent dites : « En vérité, ma chère fille, tu seras un jour avec moi. Maintenant, cependant, je te permets de choisir, soit de rester avec moi dès maintenant, soit de revenir sur Terre pour accomplir une mission de charité et de souffrance. Afin de libérer des flammes du purgatoire les âmes qui t’ont inspiré tant de compassion, tu vas souffrir pour elles sur la terre : tu vas supporter de grands tourments, sans pour autant mourir de leurs effets. Et non seulement tu soulageras les défunts, mais l'exemple que tu donneras aux vivants et ta souffrance continuelle amèneront les pécheurs à se convertir et à expier leurs crimes. Après avoir terminé cette nouvelle vie, tu retourneras ici chargée de mérites. »

Christine, en entendant cela, voyant quels grands avantages en retireraient les âmes, décida sans hésitation de revenir à la vie et ressuscita immédiatement. Elle dit à son entourage que son seul dessein en revenant avait été le soulagement des morts et la conversion des pécheurs et que personne ne devrait s’étonner des pénitences qu'elle pratiquerait, ni de la vie qu'elle mènerait par la suite. On rapporte qu’elle a dit : « Ce sera tellement extraordinaire que rien de semblable ne se sera jamais vu ». Faire pénitence pour les âmes du purgatoire et de l'enfer devait désormais devenir la plus grande préoccupation de sa vie.

Christine commença immédiatement le travail pour lequel elle croyait avoir été envoyée par Dieu, renonçant à tous les conforts de la vie, se réduisant à un dénuement extrême, elle vécut sans domicile, et non contente de ces privations elle cherchait avidement tout ce qui pourrait la faire souffrir.

Selon les chroniques de ses contemporains, en particulier Thomas de Cantimpré  alors chanoine régulier et professeur de théologie remarquable  et le cardinal Jacques de Vitry qui la rencontra, elle se jetait dans des fours brûlants et y subissait de grandes tortures pendant des périodes prolongées, poussant des cris terrifiants, mais sortant sans aucun signe de brûlures. En hiver, elle plongeait dans la Meuse gelée pendant des heures, voire à chaque fois pendant des jours et des semaines, tout en priant Dieu et en implorant sa miséricorde. Elle se laissait parfois emporter par les courants en aval jusqu’à un moulin où la roue « la faisait tourbillonner d'une manière terrible à voir », mais jamais elle ne souffrit de voir ses os disloqués ou brisés. Elle fut pourchassée par des chiens qui mordaient sa chair et la déchiraient. Elle courut pour leur échapper dans des fourrés d'épines, et, bien que couverte de sang, elle revint sans blessure ni cicatrice.

Christine meurt de mort naturelle au monastère dominicain de Sainte-Catherine à Saint-Trond, âgée de 74 ans. Comme la prieure en témoignera, malgré son comportement, Christine obéissait humblement et entièrement à n’importe quel ordre qu’elle lui donnait.

L'Église catholique n’a jamais approuvé officiellement la vénération de Christine, mais une forte dévotion envers sa personne subsiste dans sa région natale du Limbourg.

Représentation

Dans l'art religieux, Christine est dépeinte comme une nonne ailée, alors qu'elle n'est jamais entrée dans les ordres.

Postérité

Le chanteur Nick Cave a écrit un morceau sur Christine l'Admirable, Christina the Astonishing, repris sur l'album Henry's Dream sorti en 1992.

Notes et références

Bibliographie

Liens externes

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