Christian Jambert

Christian Jambert, né le à Fourchambault dans la Nièvre et retrouvé mort le à Auxerre, est un gendarme français.

Il eut un rôle déterminant dans l'enquête de l'affaire des disparues de l'Yonne. Il est également connu pour les circonstances troublantes dans lesquelles il fut retrouvé mort.

Enquête sur les disparues de l'Yonne

Sept viols et assassinats ont été commis à Auxerre et aux environs entre 1977 et 1979 sur des jeunes femmes de la DDASS déficientes mentales légères âgées de 16 à 27 ans[1].

Dès 1979, le gendarme Jambert, qui a enquêté sur l’affaire des disparues de l'Yonne, avait soupçonné Émile Louis d'être à l'origine de ces disparitions. Le , il est chargé du dossier[2].

Inculpé pour le meurtre de Sylviane Lesage, Émile Louis bénéficie d’un non-lieu en 1984 malgré la relation qu’il entretenait avec la victime, chose démontrée par le gendarme Jambert. L’affaire des disparues de l’Yonne est également classée sans suite, malgré le fait que le gendarme Jambert avait démontré là encore des liens entre Émile Louis et la totalité des disparues.

La même année, Christian Jambert demande au substitut au parquet d'Auxerre, Daniel Stilinovic, l’autorisation de continuer l’enquête sur les disparues. Son supérieur, le procureur de la république René Meyer, donne son accord. Daniel Stilinovic fut radié des cadres pour faute grave dans ce dossier mais finalement blanchi et mis en retraite anticipée[3].

En 1984, Christian Jambert adresse au parquet d'Auxerre un rapport qui met en cause Émile Louis et des réseaux proxénètes sado-masochistes de l'Yonne qui exploitent les filles de la DDASS.

Le procureur de la République René Meyer n'ouvre pas d'information par manque de preuves mais demande informellement au gendarme de poursuivre l'enquête. Le rapport est égaré et ne sera retrouvé qu'en 1996.

Émile Louis a finalement été arrêté, condamné en appel en 2006 à Paris à la réclusion à perpétuité avec 18 ans de sûreté et emprisonné jusqu'à sa mort en 2013. La contribution de Christian Jambert pour l'arrestation d’Émile Louis, a été unanimement reconnue par tous les intervenants du dossier. Lors du procès d'Émile Louis, il a été décrit par des gendarmes comme un « enquêteur hors pair, un modèle professionnel et une personnalité remarquable »[4].

Sa mort

Le , le gendarme est retrouvé mort. Il se serait suicidé de deux balles dans la tête, deux jours pourtant avant son audition comme témoin principal dans l'affaire Émile Louis, affaire liée à celle des torturées d'Appoigny[5], l'enquête de sa vie qui allait enfin aboutir.

Le dossier est refermé, jusqu’à ce qu’Isabelle, la fille de Christian Jambert, intriguée par les développements de l’affaire Émile Louis, se décide à demander une nouvelle enquête sur les « causes de la mort » de son père[6].

En , le parquet ouvre une information judiciaire contre X pour assassinat sur la base d’un premier rapport d’autopsie jugeant les deux impacts de balles peu compatibles avec un suicide. Lors de l'autopsie de la dépouille de Christian Jambert à l’Institut médico-légal de Paris, il a été constaté deux orifices présents sur le crâne du gendarme correspondant aux entrées de deux projectiles, tirés selon deux angles perpendiculaires.

En , un non-lieu est rendu sur sa mort. « Contrairement à ce qu’avait affirmé l’expert balistique d’un premier collège d’experts, la carabine retrouvée à proximité du corps, et dont le fonctionnement avait été modifié par Christian Jambert pour que l’arme puisse tirer en rafale, était bien celle qui avait tiré deux balles dont les fragments avaient été retrouvés dans le crâne de l’ancien gendarme », explique le procureur d’Auxerre.

La famille du gendarme fait appel de cette décision qui est confirmée par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris en [7]. La famille de Christian Jambert, par l'intermédiaire de son avocat, se pourvoit en cassation[8].

Documentaires télévisés

  • « Suicide du gendarme Jambert, une balle de trop. » dans Jeudi investigation, Canal+, .
  • « Jambert : suicide ou assassinat ? » dans Affaires criminelles sur NT1, et .
  • « L'énigme de la mort du gendarme Jambert » dans Non élucidé, France 2, .

Notes et références

  1. « Le tueur en série Emile Louis hospitalisé », sur www.lyonne.fr (consulté le )
  2. « Chronologie », sur L'Obs (consulté le )
  3. « Le substitut du procureur d'Auxerre blanchi », sur L'Obs (consulté le )
  4. « Le gendarme Jambert, des "disparues de l'Yonne", s'est bien suicidé », sur Le Point, (consulté le )
  5. « Affaire des torturées d'Appoigny ».
  6. « Le gendarme Jambert a sans doute », sur leparisien.fr (consulté le ).
  7. « Non-lieu confirmé dans l’affaire Jambert », sur www.bienpublic.com (consulté le ).
  8. « La famille du gendarme Jambert se pourvoit en cassation », sur www.lyonne.fr (consulté le ).
  • Portail de la criminologie
  • Portail des années 1990
  • Portail de l’Yonne
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.