Chrétien

Un chrétien est une personne qui adhère à la religion issue de Jésus de Nazareth, et suit son enseignement rapporté par les Évangiles. Il peut se former auprès d'une autorité religieuse (une Église) et/ou en étudiant l'Évangile seul ou avec d'autres personnes.

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Pourcentage de chrétiens par pays (chiffres du Pew Research Center).

Le mot « chrétien » provient du mot « Christ » qui est la traduction du grec Khristos, lui-même traduisant le mot hébreu Massiah désignant le « Messie », c'est-à-dire l'« Oint du Seigneur[1] », celui qui est consacré par une onction divine d'huile sainte.

Au centre de la foi chrétienne est la Bonne Nouvelle, selon laquelle l'humanité a l'espoir de la rédemption à travers l'enseignement de Jésus-Christ, sa mort sur la croix et sa résurrection. Les chrétiens croient que Jésus est le Messie annoncé dans la Bible hébraïque[2]. Une majorité de chrétiens croient en la Trinité, ce qui n'est pas le cas des unitariens.

Les chrétiens sont répartis en trois grandes confessions : les catholiques, les orthodoxes et les protestants. Certains sont à la recherche de leur unité à travers l'œcuménisme, d'autres la refusent.

Étymologie

Le mot grec Χριστιανός (khristianos)  « disciple du Christ »  est dérivé du mot Χριστός (Christos)  celui qui est oint  avec une fin adjectivale empruntée au latin qui signifie « adhérer à » ou « faire partie de »[3]. Dans la Septante grecque, « Christos » est utilisé pour traduire le mot hébreu מָשִׁיחַ (Messie), qui veut dire « (celui qui est) oint » [par Dieu][4].

Utilisation ancienne du terme

Dans le Nouveau Testament, ce terme figure pour la première fois dans les Actes des Apôtres (11:26) : « […] et ce fut à Antioche que pour la première fois les disciples furent nommés chrétiens ». On le trouve à nouveau dans Ac 26:28, le roi Hérode Agrippa II répondant à l'apôtre Paul : « Tu me persuades presque d'être chrétien. » La troisième et dernière référence à ce mot est dans 1 Pierre 4:16 : « Mais si c'est comme « chrétien » qu'il souffre, qu'il n'en éprouve aucune honte ; qu'il fasse, au contraire, honneur à Dieu en se montrant digne de ce nom. »

L'utilisation du mot « chrétiens » se référait, d'une manière péjorative, au fait que ceux-ci ne reconnaissaient pas la divinité de l'empereur de Rome[5]. Le mot est employé pour la première fois à Antioche, ville grecque de Syrie, vers l'année 44[6]. Il est sans doute devenu coutume à partir de l'époque d'Ignace d'Antioche et Polycarpe de Smyrne, probablement à cause de l'acceptation du terme par Pierre[7].

Les premières apparitions du terme dans de la littérature laïque incluent Flavius Josèphe, qui parle de « la tribu des chrétiens »[8] ; Pline le Jeune dans sa correspondance avec Trajan ; et Tacite, qui écrit vers la fin du Ier siècle. Dans ses Annales, il décrit que « par une vulgaire appellation (ils étaient) communément appelés chrétiens »[9] et les identifie comme les responsables du grand incendie de Rome selon Néron[10].

Un autre terme qui apparaît dans le Nouveau Testament est celui de « nazaréen », qui désigne Jésus à plusieurs reprises dans les Évangiles. Ce mot vient du nom de la ville de Nazareth. Les chrétiens des premières générations étaient également appelés de la sorte[11]. L'équivalent hébreu de Nazaréens, « Notzrim », apparaît dans le Talmud babylonien.

Persécutions

Avec plus de 340 millions de fidèles persécutés à travers le monde en 2020[12], le christianisme est la religion la plus opprimée, avec une hausse de 10̥ pour cent entre 2019 et 2020. Les chrétiens d’Orient sont les plus touchés[13].

Notes et références

  1. Bickerman (1949), p. 145 : « The Christians got their appellation from "Christus," that is, "the Anointed," the Messiah. »
  2. (en) « BBC — Religion & Ethics — Christianity at a glance », BBC.
  3. Bickerman, 1949, p. 147 : « All these Greek terms, formed with the Latin suffix -ianus, exactly as the Latin words of the same derivation, express the idea that the men or things referred to, belong to the person to whose name the suffix is added. »
    p. 145 : « In Latin this suffix produced proper names of the type Marcianus and, on the other hand, derivatives from the name of a person, which referred to his belongings, like fundus Narcissianus, or, by extension, to his adherents, Ciceroniani ».
  4. « Messiah », Etymology Online.
  5. Wuest, p. 19 : « Here in Antioch, the name Christianos was coined to distinguish the worshippers of the Christ from the Kaisarianos, the worshippers of Caesar. »
  6. Wuest, p. 19 : « The city of Antioch in Syria had a reputation for coining nicknames. »
  7. Christine Trevett, Christian women and the time of the Apostolic Fathers, 2006 : « 'Christians' (christianoi) was a term first coined in Syrian Antioch (Acts 11: 26) and which appeared next in Christian sources in Ignatius, Eph 11.2; Rom 3.2; Pol 7.3. Cf. too Did 12.4; MPol 3.1; 10.1; 12.1-2; EpDiog 1.1; 4.6; 5.1; »
  8. (en) Flavius Josèphe, « Antiquities of the Jews - XVIII, 3:3 ».
  9. (en) Cornelius Tacite et Arthur Murphy, The works of Cornelius Tacitus : with an essay on his life and genius, notes, supplements, &c, Thomas Wardle, (lire en ligne), p. 287.
  10. (en) Bruce, Frederick Fyvie, The Book of the Acts, Grand Rapids, Eerdmans, , 541 p. (ISBN 978-0-8028-2505-6, lire en ligne), p. 228.
  11. Bulletin of the School of Oriental and African Studies, volume 65, Issue 1, University of London, School of Oriental and African Studies, 2002 « … around 331, Eusebius says of the place name Nazareth that 'from this name the Christ was called a Nazoraean, and in ancient times we, who are now called Christians, were once called Nazarenes';6 thus he attributes this designation … »
  12. « 340 millions de chrétiens persécutés dans le monde en 2020 », Ouest France, (lire en ligne)
  13. « Qui sont ces chrétiens d'Orient qui connaissent la persécution dans une région qui a vu naître la foi chrétienne ? », sur Info Chrétienne, (consulté le )

Voir aussi

Liens externes

Étymologie

  • (en) Elias J. Bickerman, « The Name of Christians », The Harvard Theological Review, vol. 42, no 2, april, 1949, p. 109-124 (JSTOR 1507955).
  • (de) Elias J. Bickerman, Studies in Jewish and Christian history : Pt.1, Leyde (homonymie), Brill, , 288 p. (ISBN 978-90-04-04395-4, lire en ligne).
  • (en) Kenneth Samuel Wuest, Wuest's word studies from the Greek New Testament : For the English Reader, 1973, , 3499 p. (ISBN 978-0-8028-2280-2, lire en ligne).

Historique

  • Jean Verdon, Être chrétien au Moyen Âge, Éditions Perrin, Paris, 2018
  • Portail du christianisme
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