Chouette

Chouette est le nom vernaculaire de certains oiseaux de la famille des Strigidae, qui regroupe environ 200 espèces, caractérisées comme des rapaces solitaires et nocturnes. Les chevêches sont en principe plus petites que les autres chouettes[1]. Les chouettes se distinguent des hiboux par l'absence d'aigrettes sur la tête (faisceaux de plumes qui, dans le cas du hibou, donnent l'impression d'oreilles ou de cornes).

Chouette
Nom vulgaire ou nom vernaculaire ambigu :
l'appellation « Chouette » s'applique en français à plusieurs taxons distincts.

Taxons concernés

Sous cette appellation, se retrouvent également des rapaces nocturnes appartenant à la famille des Tytonidae.

Étymologie

Le terme « chouette » dériverait de l'ancien français choue, supposé être issu du vieux bas francique *kawa et du suffixe diminutif -ette, et partagerait la même étymologie que le terme choucas, un corvidé. La même racine semble se retrouver d'ailleurs dans de nombreuses langues nord-européennes comme dans kaie en norvégien.

Les premières attestations du terme, dont est issu « chouette » en français, datent du XIe siècle sous la forme de çuete, chouate ou même choe[2].

Biologie

Les chouettes chassent principalement des petits mammifères, surtout des petits rongeurs, des insectes, des serpents ainsi que d'autres oiseaux.

Certaines espèces se sont spécialisées dans la pêche. On trouve des chouettes sur toute la surface de la terre, à l'exception de l'Antarctique, d'une grande partie du Groenland, ainsi que de certaines îles lointaines.

La chouette peut pivoter sa tête à 270°. Ses yeux, bien qu'imposants avec leurs disques faciaux arrondis qui recouvrent la moitié de la tête, ne lui permettent de bien voir que sur un faisceau de 70° sur un champ de vision total de 180°. Leurs grands yeux frontaux traduisent une acuité visuelle accrue et une vision binoculaire qui permet de mieux apprécier les distances, les reliefs, les mouvements, notamment les proies en déplacements[3].

L'ouïe de cet oiseau est très développée, elle fait de lui un grand chasseur. Ses oreilles situées asymétriquement (l'oreille droite est plus haute que l'oreille gauche) captent les variations de temps d'arrivée des ondes sonores de ses proies, lui permettant ainsi de les localiser. Ainsi, dans le cas d'une proie qui tente de s'enfuir, la chouette la localise par la provenance des sons et n'a pas besoin de la voir pour la chasser.

La chouette est très silencieuse en vol. Ce qui lui permet d'approcher ses proies sans faire de bruit.

État des populations, menaces

Dans les paysages anthropisés et artificialisés (villes, zones périurbaines, zones d'agriculture intensive, bords de routes...) la plupart des rapaces nocturnes ont disparu d'une partie importante de leur aire naturelle ou potentielle de répartition ou, sur les bords de route, les milieux sont devenus pour eux des puits ou des pièges écologiques. Ainsi les chouettes sont très sur-représentées parmi les oiseaux tués par les véhicules (phénomène dit de « roadkill »).

Les oiseaux nocturnes, éblouis par les phares ou les luminaires alors qu'ils chassent de nuit, semblent moins bien éviter les véhicules[4].

Comme tous les rapaces, ces oiseaux sont aussi sensibles à la bio-accumulation dans le réseau trophique de certains polluants (pesticides), ou poisons (raticides, souricides...) utilisés dans la lutte contre certains petits mammifères.

Espèces

parfois également incluses :

Symbolique

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Aryballe protocorinthien en forme de chouette, vers 630 av. J.-C.

La symbolique de la chouette est multiple, et a beaucoup varié :

  • la chouette chevêche[5] est le symbole de la sagesse dans le monde antique. Elle est liée à la déesse grecque Athéna, à laquelle Homère attache déjà l'épithète de glaukopis aux-yeux-de-chevêche »)[6], peut-être pour sa perspicacité dans les ténèbres (de la nuit pour l'oiseau et de l'ignorance pour la déesse). Déesse des Arts et de la sagesse, de la guerre défensive et de l'activité intelligente, elle prête son symbole ailé à la ville d'Athènes, qui frappe monnaie à l'effigie de l'animal qui se retrouve actuellement sur la pièce grecque de un euro. Dans de nombreuses institutions (écoles, universités), la chouette fait partie des armes héraldiques ;
  • dans le monde romain, les termes striga (sorcière) et strix (chouette/stryge) sont utilisés en parallèle. On accuse les oiseaux nocturnes de boire le sang des enfants pendant la nuit (d'où le mythe des stryges). Les Romains empruntent aux Grecs leur vision des chouettes. Ils y voient aussi un symbole de mort, car elles volent de nuit et nichent en des lieux difficiles d'accès. Voir une chouette de jour devient alors un mauvais présage ;
  • au Moyen Âge, elle est associée à la rouerie et à la tromperie : elle profite de la nuit pour chasser, moment où ses proies sont souvent « aveugles » tandis qu'elle voit clair. On la cloue donc devant sa porte pour conjurer le mauvais sort ;
  • dans l'armée française, elle est le symbole du commandement du renseignement[7]. L'ANAJ-IHEDN édite également une revue baptisé "La Chouette" en référence à Athéna[8] ;
  • pour les Roumains, le cri de la chouette annonce le décès proche de quelqu'un vivant dans le voisinage. Cette croyance se retrouve dans certaines régions françaises mais ici associée au décès d'un être proche au niveau familial ;
  • son caractère nocturne lui vaut aussi une connotation démoniaque : elle se retrouve être l'animal de compagnie des sorcières (voir les familiers dans Harry Potter) ;
  • sa capacité à voler en silence, sa couleur blanche et son cri strident, expliquent le nom de la chouette effraie (dite aussi Dame Blanche), et sa présence dans de nombreuses histoires de fantômes ;
  • la chouette chevêche, attribut de la déesse grecque de la sagesse, est le symbole de l’École nationale supérieure de l'aéronautique et de l'espace (ISAE-SUPAERO).

Au Japon, les chouettes sont des symboles positifs ou négatifs en fonction de leur espèce. Les chouettes effraies sont démoniaques alors que les chouettes hulottes sont des messagères des dieux.

Culture

Écriture

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Philippe J. Dubois, Chouettes et hiboux, Gallimard, 1997, 36 p.
  • (en) James Ralph Duncan, Owls of the world : their lives, behavior, and survival, Firefly Books, Buffalo, N.Y., 2003, 319 p. (ISBN 1-552-97845-1)
  • Liliane Bodson (dir.), Regards croisés de l'histoire et des sciences naturelles sur le loup, la chouette, le crapaud dans la tradition occidentale (Journée d'étude, Université de Liège, 23 mars 2002, organisée par le Groupe de contact interuniversitaire sur l'histoire des connaissances zoologiques et des relations entre l'homme et l'animal), Université de Liège, Liège, 2003, 142 p.
  • Michel Cuisin, Chouettes & hiboux, Artémis, Paris, 2005, 61 p. (ISBN 2-84416-311-4)
  • Guilhem Lesaffre, Anthologie des chouettes et des hiboux, Delachaux et Niestlé, Paris, 2006, 223 p. (ISBN 2-603-01336-X)

Documentaires

  • La Chouette, le Canard et le Pic, film documentaire réalisé par Charles Patey (dir. scientifique Jorund Rolstad et Erlend Rolstad), SFRS, Paris, 1995, 30 min (VHS)
  • Les Ailes de la nuit, film documentaire réalisé par Robert Luquès, Calune productions, Bonnes, 2007, 52 min (DVD)
  • L'Héritage de la chouette, série télévisée documentaire (13 épisodes de 26 min) réalisé par Chris Marker (1989)

Liens externes

Notes et références

  1. Définitions lexicographiques et étymologiques de « chevêche » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
  2. Définitions lexicographiques et étymologiques de « Chouette » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
  3. (en) Orlowski J, Harmening W, Wagner H., « Night vision in barn owls: visual acuity and contrast sensitivity under dark adaptation », J Vis., vol. 12, no 13, , p. 4 (DOI 10.1167/12.13.4.).
  4. Guinard E. & Pineau C. (2006). Mesures de limitation de la mortalité de la chouette effraie sur le réseau routier. Services d’études techniques des routes et autoroutes (SETRA). 11 pages.
  5. Thompson, D'Arcy Wentworth. A glossary of Greek birds. Oxford, Clarendon Press 1895, p 45-46.
  6. γλαυκῶπις, Liddell & Scott
  7. « L'insigne du commandement du renseignement »
  8. http://www.anaj-ihedn.org/2010/01/revue-la-chouette.html
  • Portail de l'ornithologie
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