Chondrichthyes

Les chondrichtyens (Chondrichthyes) ou poissons cartilagineux forment une classe de poissons caractérisés par des nageoires appariées, des narines appariées, des écailles, un cœur à chambres en série et un squelette constitué de cartilage plutôt que d'os. La classe est divisée en deux sous-classes: Elasmobranchii (requins, raies et poissons-scie) et Holocephali (chimères). Au sein de l'infra-embranchement Gnathostomata, les poissons cartilagineux sont distincts de tous les autres vertébrés à mâchoires.

Chondrichthyes
Exemple de Chondrichthyens : en haut de l'image, des Elasmobranchii et en bas de l'image, des Holocephali.
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Infra-embr. Gnathostomata
Clade Eugnathostomata

Classe

Chondrichthyes
Huxley, 1880

Sous-classes de rang inférieur

Étymologie

Le terme Chondrichthyes dérive du grec ancien : χόνδρος, khóndros, « cartilage » et de ἰχθύς, ikhthús, « poisson ». Ce terme vient du fait que le squelette est formé de divers cartilages, sans os calcifié.

Contrairement à son groupe frère, les ostéichthyens (Osteichthyes), qui ont un squelette osseux.

Description

Ces poissons possèdent un squelette cartilagineux (le mot grec ancien Hóndros signifie cartilage) et une peau recouverte d'écailles placoïdes (en forme de dents). Le cartilage, environ deux fois plus léger que l'os, confère aux Chondrichthyes un squelette léger, ce qui, avec leur foie énorme[1] gorgé de lipides (matière grasse moins dense que l'eau), compense leur flottabilité négative due à l'absence de vessie natatoire[2]. Ils ne sont toutefois pas les seuls poissons pourvus d'un squelette cartilagineux, puisque c'est également le cas des Chondrostéens parmi les Osteichthyes. Le degré de minéralisation des tissus cartilagineux et osseux reflète des adaptations pour des caractéristiques telles que l'équilibre, la flottabilité, la conservation de la température et l'énergie[3].

Chacune de leurs branchies possède une ouverture propre. Ils ont aussi une paire d'évents. Leur tube digestif possède une valve spiralée. Le système dentaire des chimères est différent de celui des Elasmobranches : les dents des chimères ne tombent pas, alors que pour les autres espèces de la classe, les dents tombent et repoussent en continu. Les dents de ces espèces sont souvent les seuls organes calcifiés[4]. Ils sont le plus souvent ovipares mais certaines espèces de requins pratiquent la gestation interne, soit sans lien mère-embryon (ovovivipare) soit avec un lien (vivipare). Double, l'organe de copulation est issu de la transformation des nageoires pelviennes.

Contrairement aux Osteichthyes, les Chondrichtyens ne possèdent pas ou très peu d'os périchondraux[5] (os qui remplace le cartilage et se forme au cours du développement chez les ostéichthyens). En revanche, ils présentent une couche de cartilage calcifié prismatique à la périphérie de leurs pièces squelettiques cartilagineuses. Ils n'ont pas non plus de vessie natatoire, et utilisent l'huile de leur foie pour assurer leur flottabilité.

Les poissons cartilagineux sont très variés en taille comme le sagre elfe qui mesure 17 centimètres et le requin baleine qui lui atteint 18 mètres de long.

Classification systématique

Les Chondrichthyens sont divisés en deux sous-classes : la sous-classe des Elasmobranchii (anciennement nommés : Sélaciens), à laquelle appartiennent les raies, les torpilles et les requins ; et la sous-classe des Holocéphales, à laquelle appartiennent les chimères. Les Holocéphales ont leur mâchoire supérieure complètement rattachée au neurôcrane alors qu'elle ne l'est que partiellement chez les Elasmobranchii.

Les Elasmobranchii sont divisés en deux groupes :

  • les Pleurotrèmes : ils possèdent des fentes branchiales latérales, tout comme leurs yeux, et leur corps est fusiforme. On trouve le groupe des squales (requins) parmi ces Pleurotrèmes.
  • les Hypotrèmes : leur corps est aplati dorso-ventralement. Leurs nageoires sont hyperdéveloppées et se rejoignent à la tête. Les fentes branchiales se situent sur le ventre. On trouve le groupe des raies et des torpilles parmi ces Hypotrèmes.

Mais cette distinction n'est pas phylogénétique  : le groupe des raies et torpilles est apparu au sein d'un des clades de requins.

À noter : le genre éteint de poissons cartilagineux Gladbachus est rattaché aux Chondrichthyes, mais n'a reçu depuis sa découverte aucun classement en termes d'ordre et de famille. La seule espèce connue est Gladbachus adentatus.

Liste des sous-classes et ordres

Selon ITIS :

Ordres vivants de poissons cartilagineux
Groupe Ordre Image Nom commun Autorité Familles Genres Espèces Note
Total
Requins
galéomorphes
Carcharhiniformes Requin-marteau,

roussette, etc.

Compagno, 1977 8 51 >270 7 10 21
Heterodontiformes Requin dormeur L. S. Berg, 1940 1 1 9
Lamniformes Grand requin blanc,
requin pèlerin, etc.
L. S. Berg, 1958 7
+2 extinct
10 16 10
Orectolobiformes Requin-chabot,
requin-baleine, etc.
Applegate, 1972 7 13 43 7
Requins
squalimorphes
Hexanchiformes Requin-lézard, etc. de Buen, 1926 2
+3 extinct
4
+11 extinct
6
+33 extinct
Pristiophoriformes Requins-scies L. S. Berg, 1958 1 2 6
Squaliformes Squale noir,
aiguillat, etc.
1 2 29 1 6
Squatiniformes Anges de mer Buen, 1926 1 1 23 3 4 5
Raies Myliobatiformes Raie pastenague,
raie manta, etc.
Compagno, 1973 10 29 223 1 16 33
Pristiformes Poissons-scies 1 2 5-7 5-7
Rajiformes Raies
et
raies-guitares
L. S. Berg, 1940 5 36 >270 4 12 26
Torpediniformes Raies
électriques
de Buen, 1926 2 12 69 2 9
Holocéphales Chimaeriformes Chimères Obruchev, 1953 3
+2 extinct
6
+3 extinct
39
+17 extinct
1

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

Références taxinomiques

Notes

  1. Le foie fait 5 % du poids du corps chez les poissons osseux, 20 % chez les poissons cartilagineux.
  2. Denis Poinsot, Maxime Hervé, Bernard Le Garff, Mael Ceillier, Diversité animale. Histoire, évolution et biologie des Métazoaires, De Boeck Superieur, (lire en ligne), p. 371.
  3. (en) Brian K. Hall, Bones and cartilage. Developmental and evolutionary skeletal biology, Academic Press, , p. 102.
  4. Gilles Cuny, « La longue histoire des requins », dossier, sur Futura-Sciences,
  5. G. Lecointre & H. Le Guyader, Classification phylogénétique du vivant, 2006, Belin
  6. Nelson JS (2006) Fishes of the World. (ISBN 0471250317).
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