Le Choc des civilisations

Le Choc des civilisations (en anglais The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order[1]) est le titre d'un essai d'analyse politique rédigé par l'Américain Samuel Huntington, professeur à Harvard, paru en 1996 et traduit en français en 1997. Très controversé depuis sa parution, l'ouvrage a donné lieu à de nombreux débats. La théorie développée par Huntington avait été initialement publiée dans un article de la revue Foreign Affairs à l'été 1993[2]. Cet article ayant suscité de nombreuses réactions aussi bien positives que négatives, Huntington a souhaité approfondir sa théorie et en développer tous les aspects en publiant un livre sous le nom The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order Le choc des civilisations et la refondation de l'ordre mondial »).

Pour les articles homonymes, voir Choc.

Le Choc des civilisations

Les civilisations selon Samuel P. Huntington dans Le Choc des civilisations.

Auteur Samuel Huntington
Genre essai, politique internationale
Titre The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order
Éditeur Simon & Schuster
Date de parution 1996
Éditeur Éditions Odile Jacob
Date de parution 1997

Le projet de Huntington est d'élaborer un nouveau modèle conceptuel pour décrire le fonctionnement des relations internationales après l'effondrement du bloc soviétique à la fin des années 1980. Toutefois, il ne prétend pas donner à son modèle une validité qui s'étend forcément au-delà de la fin du XXe siècle et du début du XXIe siècle[3] et s'appuie sur une description géopolitique du monde fondée non plus sur des clivages idéologiques « politiques », mais sur des oppositions culturelles plus floues, qu'il appelle « civilisationnelles », dans lesquelles le substrat religieux tient une place centrale, et sur leurs relations souvent conflictuelles.

Plan du livre

Préface[4]
Première partie - Un monde divisé en civilisations
  • Chapitre premier - Le nouvel âge de la politique globale
  • Chapitre II - Les civilisations hier et aujourd'hui
  • Chapitre III - Existe-t-il une civilisation universelle ? Modernisation et occidentalisation
Deuxième partie - L'équilibre instable des civilisations
  • Chapitre IV - L'effacement de l'Occident : puissance, culture et indigénisation
  • Chapitre V : Économie et démographie dans les civilisations montantes
Troisième partie - Le nouvel ordre des civilisations
  • Chapitre VI : La recomposition culturelle de la politique globale
  • Chapitre VII : États phares, cercles concentriques et ordre des civilisations
Quatrième partie - Les conflits entre civilisations
  • Chapitre VIII : L'Occident et le reste du monde : problèmes intercivilisationnels
  • Chapitre IX : La politique globale des civilisations
  • Chapitre X : Des guerres de transitions aux guerres civilisationnelles
  • Chapitre XI : La dynamique des guerres civilisationnelles
  • Chapitre XII : L'Occident, les civilisations et la civilisation

Thèse

Nouveau paradigme : un monde multipolaire et multicivilisationnel

Dans cette partie, Huntington donne une première carte indiquant la division du monde en 8 civilisations[5]. Après la chute du mur de Berlin, l'identité d'une nation est de moins en moins définie par son appartenance à une seule et unique nation. Deux exemples sont donnés. Le à Moscou lorsque des universitaires russes et américains se réunirent dans un bâtiment gouvernemental après la fin de l'URSS le . La statue de Lénine avait été supprimée et le nouveau drapeau de la Fédération de Russie avait été hissé à l'envers. À la première pause, les organisateurs s'étaient empressés de corriger cette erreur[6]. Cette anecdote est un signe d'une transition dans la manière dont les peuples définissent leur identité et la symbolisent. La seconde anecdote date du , lorsque 2 000 personnes se sont rassemblées à Sarajevo en brandissant des drapeaux de l'Arabie saoudite et de la Turquie[6]. Pour Huntington, les drapeaux flottent hauts et fiers comme des symboles d'une identité culturelle. Désormais, on soulève également les drapeaux des peuples ayant la même ligne culturelle et identitaire. Enfin, il cite un troisième exemple racontant une manifestation du à Los Angeles contre une loi souhaitant couper toute aide financière aux immigrés illégaux : les manifestants défilaient avec des drapeaux mexicains et certains observateurs se sont demandé pourquoi ils n'avaient pas utilisé le drapeau américain[7].

Il indique que nous sommes passés d'un monde bipolaire basé sur l'opposition entre le monde occidental, qu'il qualifie de démocratique et plus riche, contre le monde communiste, qu'il qualifie de plus pauvre, à un monde multipolaire. Le monde bipolaire est un monde en trois parties :

  • L’Occident,
  • Les communistes,
  • Le tiers-monde, dit des non-alignés.

Les non-alignés ont été le théâtre d'affrontements opposant Occidentaux et communistes pendant la guerre froide. Dans le monde multipolaire, les oppositions ne sont plus idéologiques, économiques et politiques, mais culturelles. Les civilisations, en cherchant à répondre à la question « qui sommes-nous ? », se définissent en termes de religion, de langue, d'histoire, de valeurs, d'habitudes et d'institutions. Il étudie tous ces aspects qui définissent une civilisation pour in fine définir la nature de leurs identités. Si l'État-nation est toujours au centre de l'organisation du monde, les préférences culturelles se mêlent à la politique et des groupes culturels se forment aussi bien à l'échelle nationale qu'internationale, modifiant considérablement la nature des relations internationales. Ainsi, on observe des guerres ethniques au Rwanda qui affectent l'Ouganda, la République démocratique du Congo et le Burundi mais non au-delà, mais les conflits des Balkans viennent cristalliser des tensions entre Occident et Russie et pays de culture musulmane. Pour Huntington, qui cite Václav Havel[8], la thèse est claire : les conflits futurs seront de plus en plus d'ordre culturel et de moins en moins d'ordres idéologique et économique. Parce que les principes philosophiques, les valeurs fondamentales, les relations sociales, les coutumes et la façon de voir la vie en général diffèrent entre les civilisations, des conflits d'ordre culturel sont hautement probables. Il explique notamment que la réussite économique de l'Extrême-Orient prend sa source dans la culture asiatique, de même que son incapacité à se doter de systèmes politiques démocratiques stables. Il dit que la culture musulmane explique pour une large part l'échec de la démocratie dans la majeure partie du monde musulman. Ensuite, il indique que les cultures issues du christianisme latin ou calviniste/luthérien sont plus prospères économiquement que celles issues du monde orthodoxe, et que dire du monde musulman ? Pour Huntington, il n'y a pas de civilisation universelle ; accepter cet état et identifier les différentes civilisations permettrait de comprendre les différences et atténuer les chocs. Il ajoute également que l'on se définit d'abord en définissant ce que l'on n'est pas.

En résumé, le monde d'après la guerre froide comporte 9 grandes civilisations ; les affinités et les différences culturelles déterminent les rapports, les antagonismes et les associations entre les États-nations. Les pays les plus importants au monde sont issus de civilisations différentes, les conflits locaux qui ont le plus de chances de s'élargir ont lieu entre civilisations différentes. Les formes de développements économiques diffèrent pour chaque civilisation. L'Occident n'est plus le seul à être puissant : la politique internationale est devenue multipolaire et multicivilisationnelle.

Autres modèles de relations internationales critiqués par Huntington

Après la guerre froide, le modèle bipolaire n'est plus pertinent pour expliquer la nature des relations internationales et d'autres modèles ont émergé. Le modèle le plus célèbre est celui de Francis Fukuyama qui a avancé la thèse de la fin de l'histoire. Fukuyama, en développe les thèses dans un livre controversé publié en 1992, La Fin de l'histoire et le Dernier Homme, dans lequel il défend l'idée que la progression de l'histoire humaine, envisagée comme un combat entre des idéologies, touche à sa fin avec le consensus sur la démocratie libérale qui tendrait à se former après la fin de la guerre froide. Or, pour Huntington si le monde est devenu différent après la chute du mur, il n'en est pas devenu pacifique pour autant. L'harmonie demeure une illusion déjà rencontrée à la fin de la Première Guerre mondiale avec le concept de « der des der », la montée du fascisme et des nationalismes, la Seconde Guerre mondiale qui elle-même a engendré la guerre froide. Huntington rejette également la vision d'un monde résultant d'une dichotomie entre « eux et nous », entre les pays riches et les pays pauvres, les pays du nord et les pays du sud ou encore entre les possédants et les possédés. Cette vision dichotomique n'est pas pertinente car elle suppose une homogénéité des sociétés non-occidentales qui n'existe pas en réalité. Les sociétés japonaises, chinoises, hindouistes ou musulmanes entre elles sont bien trop différentes pour être considérées comme une même entité. Cette dichotomie est donc un mythe. La théorie « réaliste » est également critiquée de même que la théorie du chaos international dont les livres Out Of Control de Zbigniew Brzezinski et Pandaemonium de Daniel Patrick Moynihan relèvent. Pour lui, une vision du monde à 9 civilisations permet de condenser ces 4 théories et d'en tirer les avantages sans en prendre les inconvénients.

Critique de sa vision du monde multipolaire et multicivilisationnel

Ces dernières analyses sont sujettes à critique car Huntington n'aborde pas encore le soutien de l'Occident aux formes de pouvoirs despotiques en raison de préoccupations d'ordre économique et géostratégique. Ainsi, il n'y a pas forcément d'Occident démocratique et d'ennemis de l'Occident non démocratiques.[réf. nécessaire] Il suggère également que la situation économique d'un pays est influencée par la nature de sa culture. Les pays riches sont issus de la tradition chrétienne et les pays pauvres d'autres cultures. Cette théorie est partiellement remise en question par la crise financière actuelle [époque ?] notamment par les crises des dettes occidentales.

Le concept de « choc des civilisations » a été beaucoup critiqué dans les milieux universitaires, sa véridicité étant régulièrement remise en cause. Parmi les intellectuels de premier plan qui dénoncent ce concept : Pascal Boniface[9], Noam Chomsky[10], Francis Fukuyama[11], Timothy Garton Ash[12], Yuval Noah Harari[13], Bernard Lewis[14], Olivier Roy[15], Edward Saïd[16], Amartya Sen[17] ou encore Emmanuel Todd.

La chute du mur de Berlin en 1989 annonce le passage d'un monde caractérisé par des clivages idéologiques, entre communisme et capitalisme, ou impérialisme et anti-impérialisme, à un monde marqué par des clivages culturels. « Pour la première fois dans l'histoire, la politique globale est à la fois multipolaire et multicivilisationnelle. »[18] À l'appui de sa thèse, Huntington montre que la chute des idéologies s'est accompagnée d'une résurgence des sentiments identitaires, que ce soit dans le monde musulman, avec le réveil de l'islam radical, qu'en Asie ou dans les pays d'Europe orientale (comme la Pologne par exemple), qui ont fait leur révolution au nom de leur nation et de leur culture.

Le deuxième temps de la « thèse du grand seigneur » d'Huntington consiste à avancer que ce réveil identitaire ne s'affirme plus par le biais des nations, comme au XIXe siècle et au XXe siècle, ou à celui des ethnies.mais à l'échelle civilisationnelle, du fait de la mondialisation des échanges. Or, pour Huntington, les civilisations ont toutes pour origine une grande religion qui en a formé le socle moral et politique.

Argumentation

Étymologie

Huntington parle de culture pour désigner cette « culture de Davos » car, selon lui, celle-ci ne répond pas aux critères pour être une civilisation et n'en sera jamais une. Le nom de cette culture fait référence à la ville de Davos, en Suisse, où se déroule la réunion annuelle du Forum économique mondial[22],[23],[24].

Description

Après la fin de la Guerre froide, Huntington explique que le monde ne sera pas unipolaire comme le pensaient beaucoup. Il pense qu'une civilisation universelle, qu'il appelle la « culture de Davos » est impossible. Pour lui, le monde est alors multipolaire, ou multi-civilisationnel. La domination de l'Occident sur la planète ne pourra pas créer une civilisation humaine unique mais va au contraire réveiller les identités civilisationnelles. Et ainsi aura lieu un choc des civilisations[25].

Critiques

Cette théorie est contestée dans certains milieux intellectuels et universitaires nord-américains.

Elle constitue un tenant de la base idéologique de la guerre contre le terrorisme[26]. Parmi les détracteurs de S. Huntington et de sa thèse géopolitique figurent l'écrivain britannique Vidiadhar Surajprasad Naipaul, auquel se joint Edward Saïd dans l'introduction à la nouvelle édition de son ouvrage L'Orientalisme ; ils s'inscrivent en faux par rapport à cette définition des rapports du Monde, lui opposant la thèse de la civilisation universelle. Pour Huntington, « Le concept de civilisation universelle est caractéristique de l'Occident[27]. »

La scientificité de la théorie est également contestée dans les milieux universitaires, en particulier par l'approche zététique : selon cette approche, la construction théorique de Samuel Huntington ne fournit aucun moyen de réfutation potentielle, ce qui invaliderait le critère de discrimination entre science et pseudo-science défini par Karl Popper[28].

Sur le plan méthodologique, l'ouvrage a été critiqué en détail par le politologue Georges Contogeorgis[29].

Critiques d’ordre géopolitique

Selon ces critiques, la thèse d’Huntington offre un axe de lecture tentant, mais réducteur et simplificateur. En effet, le découpage des aires civilisationnelles est arbitraire et l’auteur lui-même reconnaît quelquefois la faiblesse de certains choix, comme l’incertitude de l’existence d’une civilisation subsaharienne. Quant à la civilisation musulmane, elle masque l’extrême complexité des différentes tendances de la religion et les éventuels conflits internes.

Par cette grille sont ignorés la présence de conflits au sein même de ce qu’il appelle les civilisations, tels les affrontements interethniques (Bosnie, Rwanda), avec les cultures « en guerre contre elles-mêmes » (Yvon Le Bot), ou encore l’enjeu du pétrole au Moyen-Orient.

Outre le manque de pertinence du critère géographique pour le tracé approximatif de ces aires, le choix du facteur de la religion comme facteur déterminant occulterait complètement d’autres variables géopolitiques, économiques, etc. La thèse serait contredite par le libéralisme économique contemporain et la mondialisation, qui montreraient que chaque aire considérée échange avec les autres et tendrait à s’uniformiser avec le reste du monde (voir plus bas, la citation d'Huntington).

L’ASEAN seule montrerait le recoupage de plusieurs aires d’une zone de libre-échange[30].

Abdelwahab Meddeb, auteur de La Maladie de l'islam, s’oppose à une telle conception et avance que le fondamentalisme n’est pas spécifique à une religion, mais les touche bien toutes, notamment à cause justement des rapports et des échanges avec les autres cultures.

Selon Georges Corm, la thèse d'Huntington privilégie une lecture religieuse des conflits, qui masque l'instrumentalisation de la religion au service d'intérêts politiques. Dans son essai Pour une lecture profane des conflits, il appelle à une interprétation multifactorielle des conflits, afin d'éviter le biais de la cause unique[31].

Dans sa Géopolitique de l'émotion, Dominique Moïsi considère qu'Huntington a été influencé dans sa thèse par « sa quête d'un nouvel ennemi capable de recentrer la politique étrangère des États-Unis après la chute de l'Empire soviétique ». Ainsi, « [il] a dangereusement confondu les notions de culture et de culture politique »[32].

Critiques d’ordre démographique

Dans leur ouvrage de 2007 Le Rendez-vous des civilisations[33], Youssef Courbage et Emmanuel Todd répondent à Samuel Huntington avec une analyse démographique du « monde musulman » : étant donné la diversité de l'islam, il est très difficile de parler d'un monde musulman. Ils vont à l'opposé de la thèse d'un « choc des civilisations » et montrent que les processus démographiques vont faire aboutir à une convergence des civilisations, sans toutefois gommer toutes les différences. Les trois principaux facteurs sur lesquels s'appuie leur thèse sont le taux de natalité, le taux d'analphabétisme, le rapport endogamie/exogamie.

Critiques d'ordre anthropologique

Pour Huntington, une civilisation est valable par sa définition essentialiste. En effet, chacune aurait son identité propre et serait comme un bloc revanchard, cohérent, anhistorique et intègre. Or, certains affirment que les civilisations se caractérisent par leur capacité à s’ouvrir à l’extérieur et à échanger avec d’autres pour apporter et recevoir.

Il est envisagé que cette interprétation du monde actuel peut être dangereuse, car pouvant légitimer des politiques qui ont tendance à lui conférer une réalité. Cependant, le choc des civilisations semble se dérouler quoi qu'on en dise. Il est important de rester prudent et précautionneux sur la question.

Il ne tient pas compte non plus du métissage possible entre les cultures et il considère même que certaines civilisations n'auraient pas la capacité de se "moderniser" (si on assimile l'évolution de l'occident à du progrès pur et simple, ce qui peut être défendu étant donné l'augmentation des niveaux de vie et de l'espérance de vie constaté, mais un peu plus discutable dès qu'on considère les changements sociaux. Là encore, précaution est de mise.)

Remarques

L'un des premiers ouvrages maîtres sur les questions des identités et des civilisations a été en 1987 Grammaire des civilisations de l'historien français Fernand Braudel[Pour qui ?], que Huntington cite à de nombreuses reprises[34],[35].

Dans Difficile tolérance (avec Yves Charles Zarka), Cynthia Fleury fait remarquer que « les premiers théoriciens du choc des civilisations ne sont pas forcément ceux que l’on croit, à savoir les partisans de Huntington, mais bien plutôt les oulémas qui ont été, à leur manière, les premiers à opérer un découpage du monde en blocs religieux, donc en blocs civilisationnels » (p. 176). Olivier Roy va dans le même sens en soulignant que « Ben Laden [était] huntingtonien ». Il ajoute que « le choc des civilisations [est] de la fantasmagorie, mais ça marche parce que ce fantasme est dans la tête des gens en Occident, et qu'il est auto-réalisateur. Le 11-Septembre est une belle réussite de ces idées[36]. »

Postérité

Alors que la thèse de Samuel Huntington a été largement invalidée dans le milieu universitaire, la presse française et internationale a cité l'ouvrage à de nombreuses reprises à l'occasion des attentats du 11 septembre 2001 en y voyant une validation a posteriori de son analyse[37]. D'après Pascal Boniface, la thèse du choc des civilisations « interviendrait auprès des acteurs comme un nouveau paradigme des relations internationales. Ce paradigme ne se caractériserait pas par la confirmation explicite de la théorie dans les discours mais se détermine dans l’utilisation implicite de schèmes interprétatifs que la théorie offre. Ainsi, les représentations et les images que ses émetteurs traduiraient permettraient un usage simplifié et récurrent de la théorie et une explication simpliste des conflits pour ses récepteurs »[38].

Le titre du livre est entré durablement dans le langage courant et le débat politique français. Olivier Schmitt avance que « pour les spécialistes de relations internationales, il s’agit d’un concept zombie, qui a été disqualifié de multiples fois théoriquement et empiriquement, mais qui refuse manifestement de mourir »[39].

Notes et références

  1. Basé sur The Clash of Civilizations?, un article de 1993 dans la revue Foreign Affairs et qui avait déjà suscité beaucoup de débats à l'époque (Le Choc des civilisations, préface, p. 9).
  2. Article original sur le site internet de la revue Foreign Affairs "The Clash of civilizations publié à l'été 1993.
  3. Le Choc des civilisations, p. 10.
  4. La table des matières se fonde sur l'édition 2000 de la traduction française chez Odile Jacob. La table des matières ne compte que quatre parties, mais dans son introduction (p. 17 et 18), Huntington fait explicitement référence aux cinq parties de l'ouvrage.
  5. Le Choc des civilisations, p. 22.
  6. Le Choc des civilisations, p. 15.
  7. Le Choc des civilisations, p. 16.
  8. Le Choc des civilisations, p. 23.
  9. « Pas de choc de civilisation mais une guerre contre le fanatisme », sur www.estrepublicain.fr, (consulté le )
  10. (en-US) Khaled Diab, « The Invasion of Iraq and the Clash Within Civilizations », sur Huffington Post, (consulté le )
  11. Damien Theillier, « Huntington vs. Fukuyama, la controverse du « choc des civilisations » », (consulté le )
  12. (en-GB) Timothy Garton Ash, « Timothy Garton Ash: It always lies below », The Guardian, (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  13. (en) Yuval Noah Harari, « Why there's no 'clash of civilisations' between Islam and the West », sur Noted, (consulté le )
  14. « Le choc des civilisations, mythe ou réalité ? », sur Le Figaro, (consulté le )
  15. Stéphanie Le Bars, « Les religions à l'épreuve de la mondialisation », Le Monde, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  16. « « Le mythe du Choc des Civilisations » - par Edward W. Saïd », sur Club de Mediapart, (consulté le )
  17. « “La notion de guerre des civilisations s'est insinuée dans l'inconscient collectif.” », sur Télérama.fr, (consulté le )
  18. Le Choc des civilisations, p. 17.
  19. Samuel Huntington, Le Choc des civilisations, p. 15.
  20. Le Choc des civilisations, p. 71
  21. Le Choc des civilisations, p. 69
  22. Samuel Huntington, Le Choc des Civilisations, Paris, Éditions Odile Jacob, , 545 p. (ISBN 978-2738108395, lire en ligne), p. 71
  23. Mariethé Ferrisi, « Une culture de Davos... pour la planète? », sur blogs.mediapart.fr, (consulté le )
  24. (en) Peter L. Berger, « Four Faces of Global Culture », sur nationalinterest.org, (consulté le )
  25. (en) Samuel Huntington, « The west and the rest », sur prospectmagazine.co.uk, (consulté le )
  26. « Depuis le 11 septembre, l’un de ces monstres est invoqué d’un studio de télévision à l’autre par ceux qui dénoncent la menace que représentent ces barbares pour notre civilisation capitaliste mondiale. » Tariq Ali, « Au nom du "choc des civilisations" », Le Monde diplomatique, octobre 2001.
  27. Le Choc des civilisations, p. 84.
  28. « Mémoire CORTECS de sciences politiques – analyse critique du « Choc des civilisations », de S. Huntington | Collectif de Recherche Transdisciplinaire Esprit Critique & Sciences », sur cortecs.org (consulté le )
  29. Georges Contogeorgis, « Samuel Huntington et "le choc des civilisations" : "Civilisation religieuse" ou cosmosystème ? », Pôle Sud, vol. 14 « État ou nation(s) ? », no 1, , p. 107-124 (lire en ligne)
  30. Huntington traite de cette critique à la page 188 et suivantes et insiste sur le caractère problématique et limité de cette coopération.
  31. Georges Corm, Pour une lecture profane des conflits, Paris, La Découverte,
  32. Dominique Moïsi, La géopolitique de l'émotion : comment les cultures de peur, d'humiliation et d'espoir façonnent le monde, Flammarion, dl 2015, cop. 2015 (ISBN 978-2-08-136380-9 et 2-08-136380-1, OCLC 911122780, lire en ligne)
  33. Le Rendez-vous des civilisations, Emmanuel Todd et Youssef Courbage, Paris, Le Seuil, coll. « La République des idées », 2007 (ISBN 2-02-092597-4)
  34. Le Choc des civilisations, p. 42, 44, 45, 55, 67, 88, 103.
  35. Cela ne signifie pas que Huntington se réfère à Braudel comme à un maître à penser, simplement qu'il en reconnaît le travail de précurseur et qu'il en partage certaines idées.[Interprétation personnelle ?]
  36. « Olivier Roy : "Comme solution politique, l'islamisme est fini" », Rue89, 20 février 2011.
  37. Pierre Mélandri, « Le 11 septembre annonce-t-il un « choc des civilisations » ? », Cités, no 14, (lire en ligne)
  38. Aude Lorriaux, « «Guerre de civilisation», expression choc pour concept en toc », sur slate.fr, (consulté le )
  39. Olivier Schmitt, « Le Choc des civilisations : un concept zombie », sur http://tempspresents.com, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Liens externes

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