Chiharu Shiota

Chiharu Shiota (塩田 千春, Shiota Chiharu) est une artiste japonaise née le à Kishiwada[1]. Elle vit et travaille à Berlin depuis 1996.

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Biographie

Chiharu Shiota a étudié à l’université Seika de Kyoto de 1992 à 1996. Après un semestre d'échange à Canberra en 1993 à l'université nationale australienne, elle vient étudier en 1996 à l'école des beaux-arts de Hambourg en Allemagne. De 1997 à 1999, elle étudie à la Haute École d'arts plastiques de Brunswick, puis en 1999 à l'école des beaux-arts de Berlin[2]. Insatisfaite de la condition de l'artiste au Japon, Shiota s'exile et s'installe à Berlin[3].

En France et en Belgique, Chiharu Shiota est représentée par la galerie Daniel Templon[4].  

Œuvre

Le travail de Chiharu Shiota se caractérise par un mélange de performances artistiques (art performance) et d’installations spectaculaires pour lesquelles elle utilise en les accumulant de vieux objets comme des lits, des châssis de fenêtre, des chaussures ou encore des valises. Elle explore ainsi les relations entre passé et présent. À cela s’ajoute parfois une dimension onirique par le tissage de véritables toiles d’araignées complexes et impénétrables, généralement en cordelette noire, parfois aussi rouge. La simplicité des matériaux rend d’autant plus fort l’impact des œuvres. Ses principales influences sont Christian Boltanski, Annette Messager et William Kentridge[5]. Une grande part est laissée à l'improvisation[3].

Chiharu Shiota a créé de remarquables installations (Memory of Skin) en faisant pendre des tuniques de toile grossière, surdimensionnées, à des pommeaux de douche d’où suintait de l’eau, parfois colorée. Le spectateur est irrémédiablement entraîné dans des réflexions sur les marques du temps qui passe, mais ce dispositif est aussi un poignant rappel des victimes gazées dans les camps d’extermination nazis.

Son travail lors de la 56e Biennale de Venise, un océan de fils rouges (400 km de fil) où se noient deux barques et une multitude de clés usées (180 000) est très remarqué[6].

En 2019, son exposition « The Soul Trembles », au Mori Art Museum de Tokyo, constitue une rétrospective de ses oeuvres depuis ses débuts dans les années 1990[7].

Les œuvres de Shiota sont éphémères, mais elle vise à laisser une impression durable[3]. Elle réalise des installations immersives dans lesquelles un espace entier est traversé de fils de couleur généralement noire ou rouge, couleurs qui selon l'artiste peuvent être associées au ciel nocturne ou au cosmos pour la première, au sang ou au fil rouge du destin dans la mentalité asiatique pour la seconde[7].

Prix – Nominations

  • 2009 : Prix Montblanc, Docks Art Fair, Galerie Christophe Gaillard
  • 2008 :
    • The Minister of Education, Culture, Sports, Science and Technology's Art
    • Encouragement Prize for New Artists, Japon
    • Sakuya Kono Hana Prize, Osaka City, Japon
  • 2005 : Agency for Cultural Affairs (Bunka-cho), Japon
  • 2004 : Arbeitsstipendium Bildende Kunst der Senatsverwaltung für Wissenschaft, Forschung, Kultur, Berlin
  • 2003 : Pola Art Foundation
  • 2002 :
    • Philip Morris K.K Art Award 2002
    • Akademie Schloss Solitude, scholarship

Collections

Bibliographie

  • 2009 :
    • Unconscious Anxiety, galerie Christophe Gaillard, France
    • When Mind Takes Shape, lecture book of Kobe Design University, Shinjuku Shobo, Japon (ISBN 978-4-88008-395-7)
  • 2008 :
    • Zustand des Seins / État d´Être / State of Being, CentrePasquArt, Biel / Bienne, Suisse, Verlag für Moderne Kunst Nürnberg (ISBN 978-3-940748-44-7)
    • Breath of the Spirit, National Museum of Art Osaka, Japon
  • 2007 : From In Silence, Kanagawa Kenmin Hall, Kanagawa Arts Foundation, Japon
  • 2005 : Raum / Room, Haus am Lützowplatz Berlin, Allemagne (ISBN 3-934833-17-9)
  • 2003 :
    • a-i-r- laboratory / december 2003, Centre for Contemporary Art, Ujazdowski Castle, Varsovie, Pologne (ISBN 83-85142-87-8)
    • The Way Into Silence, solo show, Württembergischer Kunstverein Stuttgart, Hrsg: Andrea Jahn, Verlag Das Wunderhorn (ISBN 3-88423-211-8)

Notes et références

  1. (en) Biography, Chiharu-shiota.com
  2. « Chiharu Shiota », sur Culturebase.net
  3. P. Dagen, Chiharu Shiota tisse les fils fragiles de l’existence, Le Monde (19 janvier 2017)
  4. Sabrina Silamo, « Qui est Daniel Templon, ce galeriste qui expose les stars du pop art depuis cinquante ans ? », Télérama, .
  5. Valérie Duponchelle, « Les robes fantômes de Chiharu Shiota », sur Lefigaro.fr,
  6. Valérie Duponchelle, « Biennale de Venise, l'Asie en force », Le Figaro, le 9 mai 2015
  7. (en) « The Largest, Most Comprehensive Exhibition Ever of Shiota Chiharu’s Work ».
  8. « Collection - Chiharu Shiota », sur Fondation Villa Datris (consulté le )

Liens externes

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