Charlotte Duplessis-Mornay

Charlotte Duplessis-Mornay, née Charlotte Arbaleste de la Borde et connue également sous le nom de Charlotte Arbaleste ( - ) est une autrice et poète française.

Biographie

Charlotte Arbaleste naît de Guy Arbaleste et Madeleine Chevalier[1] : son père se convertit au protestantisme au début des années 1560, tandis que sa mère reste catholique[2],[3].

En 1567, elle épouse Jean de Pas, un commandant d'armée en Picardie[1], également converti au protestantisme[2]. Il meurt des suites d'une blessure le , un an avant son père, sa sœur et son beau-père. Charlotte Arbaleste impute à ces morts successives sa santé fragile[1].

Le , elle épouse Philippe Duplessis-Mornay. Elle donne naissance à 7 enfants[1].

Œuvre

Charlotte Duplessis-Mornay entretient une correspondance fournie[1]. Elle écrit également les Mémoires[4] de son mari, qui s'apparentent plutôt à ses propres mémoires entrecoupés d'informations sur la vie de son mari[2], et qui sont publiés en 1824 par Henriette Guizot de Witt[1].

Dans ses Mémoires, elle écrit pour convaincre son fils Philippe de défendre la cause protestante, à laquelle la majeure partie de la famille a adhéré. Elle est convaincue que son mari est investi d'une mission divine, et raconte l'histoire de la famille et de son engagement à la cause protestante[1]. Elle ajoute un témoignage direct du massacre de la Saint-Barthélemy, qu'elle a fui avec sa fille Suzanne, âgée de deux ans à l'époque[3]. Sa mère, catholique, refuse d'héberger la petite fille tant qu'elle restera protestante[3], et Suzanne et Charlotte vont de refuge en refuge, finissant par arriver à Sedan, où Charlotte rencontre son futur mari, Philippe Duplessis-Mornay[3].

Ses Mémoires contiennent également les principales affaires politiques, militaires et religieuses auxquelles Philippe de Mornay a participé, se plaçant en archiviste des actions militantes de son mari jusqu'à l'avènement d'Henri IV. Elle interrompt l'écriture de l'ouvrage à l'annonce de la mort de son fils Philippe, le [1].

Postérité

Le manuscrit autographe de ses Mémoires est conservé à la bibliothèque de la Sorbonne[1]. Une édition critique des Mémoires est parue en 2010[5],[6].

Ouvrage

  • Charlotte Duplessis-Mornay, Les Mémoires de Madame de Mornay, édition critique par Nadine Kuperty-Tsur, Paris, Champion (« TLR » 2), 2010, 460p. (ISBN 978-2-7453-2052-0)

Notes et références

  1. « Charlotte Arbaleste », sur siefar.org (consulté le )
  2. Susan Broomhall et Colette H. Winn, « La représentation de soi dans les mémoires féminins du début de l’époque moderne », Tangence, no 77, (ISSN 0226-9554 et 1710-0305, DOI 10.7202/011697ar, lire en ligne, consulté le )
  3. Nadine Kuperty-Tsur, « Le portrait de Philippe Duplessis-Mornay dans les mémoires de son épouse : entre hagiographie et apologie », Albineana, Cahiers d'Aubigné, vol. 18, no 1, , p. 565–585 (DOI 10.3406/albin.2006.1080, lire en ligne, consulté le )
  4. Charlotte Duplessis-Mornay et Henriette Guizot de Witt (édition), Mémoires de Madame de Mornay, Paris, Mme Vve Jules Renouard, 1868-1869 (notice BnF no FRBNF34187783, lire en ligne)
  5. Berriot-Salvadore, Evelyne, « Charlotte Duplessis-Mornay, Les Mémoires de Madame de Mornay, Édition critique par Nadine Kuperty-Tsur », Réforme, Humanisme, Renaissance, vol. 72, no 1, (lire en ligne, consulté le ).
  6. Trotot, Caroline, « Charlotte Duplessis-Mornay, Les Mémoires de Madame de Mornay, édition critique par Nadine Kuperty-Tsur », Cahiers de recherches médiévales et humanistes. Journal of medieval and humanistic studies, (ISSN 2115-6360, lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Liens externes

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