Charlotte Corday

Marie Anne Charlotte de Corday d’Armont, retenue par l'Histoire sous le nom de Charlotte Corday (elle-même toutefois se faisait désigner et signait sa correspondance de son premier prénom Marie), née le à Saint-Saturnin-des-Ligneries[1] près de Vimoutiers dans le pays d'Auge, guillotinée le à Paris à vingt-quatre ans, est une personnalité de la Révolution française, célèbre pour avoir assassiné Jean-Paul Marat le 13 juillet 1793.

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Biographie

Enfance et instruction

Le Ronceray, la maison où Charlotte Corday a grandi, près de Vimoutiers.

Troisième des cinq enfants de François de Corday d’Armont, gentilhomme normand, ancien lieutenant aux armées du roi, et de Charlotte Marie Jacqueline de Gautier des Authieux de Mesnival (13 mars 1737, morte à Caen le 9 avril 1782), Charlotte Corday est l'arrière-arrière-arrière-petite-fille de Pierre Corneille[2] par sa fille Marie[3]. La légende populaire voulait que Charlotte Corday ait pu s'introduire chez Marat, ancien médecin du duc d'Orléans, grâce à ses relations familiales, mais ce lien n'y fut sans doute pour rien. Sa famille, noble mais sans fortune, vit dans une petite maison près de Vimoutiers. Les parents de Charlotte Corday ont eu cinq enfants dont quatre survivent à la petite enfance. L'un de ses frères, François de Corday, né en 1774, sera fusillé à Auray en 1795[4].

En butte à divers conflits familiaux sur la répartition de l'héritage entre lui et ses frères, François, le père, déménage à Caen, la grande ville la plus proche. Veuf en 1782, il se trouve dans la difficulté : comme beaucoup d'autres membres de la petite noblesse, il cherche à placer ses enfants. Refusée quelques années plus tôt dans la prestigieuse maison de Saint-Cyr, Charlotte Corday, alors âgée de treize ans, est admise avec sa sœur cadette à l'abbaye aux Dames à Caen, qui, en tant qu'abbaye royale, devait accueillir les jeunes filles pauvres issues de la noblesse de la province de Normandie[5].

L'instruction dans ce couvent est donc soignée. Ses lectures sont alors sérieuses  notamment les auteurs classiques  traduisant une curiosité intellectuelle. Son père lui prête quelques volumes de Montesquieu et de Rousseau, ce qui permet de supposer qu'elle a acquis une certaine culture philosophique et donc politique. Elle admire les philosophes, s'ouvre aux idées nouvelles, tout en conservant sa foi religieuse. Pourtant, solitaire, elle est aussi marquée par une piété en voie de transformation, à la fois plus intérieure et spectaculaire : elle cultive le goût du sacrifice, de la mort jeune et de la foi intérieure[6]. C'est au nom de cette foi qu'elle vivra notamment son exécution comme un don de soi, et refusera la confession ultime en prison[7].

Elle reste pensionnaire à l'abbaye aux Dames jusqu'en février 1791, puisque la congrégation est dissoute un an après la nationalisation des biens du clergé et la suppression des ordres religieux[8]. Avec la Révolution, le vote de la loi établissant la Constitution civile du clergé le entraîne donc la fermeture des couvents qui sont déclarés biens nationaux.

Contact avec la politique

Un de ses parents, Frédéric de Corday, racontera plus tard :

« Charlotte avait le feu sacré de l’indépendance, ses idées étaient arrêtées et absolues. Elle ne faisait que ce qu’elle voulait. On ne pouvait pas la contrarier, ceci était inutile, elle n’avait jamais de doutes, jamais d’incertitudes. Son parti une fois pris, elle n’admettait plus de contradiction. Son oncle, le pauvre abbé de Corday m’en a parlé dans les mêmes termes, comme d’une personne qui avait un caractère d’homme. Elle avait, en outre un esprit assez railleur, assez moqueur… Elle était susceptible de sentiments nobles et élevés, de beaux mouvements. Avec l’énergie dont elle était douée, elle s’imposait et n’en faisait jamais qu’à sa tête. Quoique dans la famille les femmes soient toutes énergiques, il n’y en avait pas qui eussent un caractère aussi décidé, aussi capable. Si elle eût commandé un régiment, elle l’eût bien mené, cela se devine[9]. »

« Rendue au siècle », la jeune femme retourne vivre chez son père, qui avait vendu la ferme « du Ronceray », où elle a grandi, pour en acheter une autre, avec de nouveaux fermages, dits « la ferme des Bois ».

Plaque de la rue Charlotte Corday dans la ville normande d'Argentan, dans l'Orne.

Début juin 1791, Marie Anne Charlotte de Corday quitte la campagne pour aller vivre à Caen, chez sa tante, Madame de Bretteville-Gouville, rue des Carmes. Elle a alors vingt-trois ans, et défend fièrement ses idées constitutionnelles, dans un milieu où on compte encore beaucoup de royalistes.

Après la fuite et l'arrestation du roi à Varennes, les Girondins, qui ont une majorité toute relative à l'Assemblée, sont en butte à l'opposition des députés Montagnards, dont fait partie Marat.

Lors de l'insurrection du 10 août, le roi est suspendu de ses fonctions, puis incarcéré à la tour du Temple. De nombreux « suspects », dont ses derniers serviteurs, répartis dans les prisons de Paris et de province, sont exécutés sommairement entre le 2 et le 7 septembre 1792. Le député jacobin Jean-Paul Marat, dans son journal radical l'Ami du peuple[10], se félicite de ces massacres. Cet événement refroidit certains admirateurs de la Révolution.

Olympe de Gouges écrivait notamment en septembre : « Le sang, même celui des coupables, versé avec cruauté et profusion, souille éternellement les révolutions[11] ». Puis secondant Louvet et les Girondins, Olympe de Gouges dénonce énergiquement le « boutefeu Marat » à l'opinion publique. Les critiques adressées par les Girondins, relayées par les journaux et les articles de Dulaure, Brissot, Condorcet, Mercier ou Villette, furent entendues à Caen.

Marat, symbole de la Terreur

Emportés par les assauts de la Commune de Paris et des députés prônant l'exagération révolutionnaire, vingt-neuf députés Girondins sont décrétés d'arrestation immédiate, suite aux journées du 31 mai et du 2 juin 1793 ; plus de la moitié arrive à fuir Paris. Certains trouvent refuge dans le Calvados, près de Caen[6]. Ils y organisent des réunions politiques à l’Hôtel de l'Intendance, sise rue des Carmes (la rue même où Charlotte de Corday loge chez sa tante), réunions auxquelles Charlotte Corday assiste à plusieurs reprises.

Elle aperçoit alors pour la première fois ces députés qu'elle admirait jusqu'à présent de loin, et parmi eux, Buzot, député de l'Eure, Salle, Pétion, l'ancien maire de Paris, Valazé, Kervélégan, Mollevaut, Barbaroux, Louvet, Giroust, Bergoeing, Lesage, Duchastel, Henry-Larivière. Elle entend leurs explications au sujet des journées d'émeute, qui ont précédé leur décret d'arrestation, actes perpétrés par la Commune contre la Convention nationale, prise en otage par la garde nationale.

Marat, depuis son acquittement au Tribunal révolutionnaire, poursuit de sa vindicte les Girondins par son journal interposé ; il symbolise sans doute aux yeux de Corday l'injustice et le mensonge. Il devient sa cible, après qu'elle a entendu le député girondin de Pézenas s'écrier : « Faites tomber la tête de Marat et la patrie est sauvée[12]. »

Le , elle quitte Caen pour le quartier du Palais-Royal à Paris, où elle descend à l’hôtel de la Providence, rue des Vieux-Augustins au no 19[13], le 11 juillet, à midi. Munie d’une lettre d’introduction du député Barbaroux, elle se rend chez le député Claude Romain Lauze de Perret, qui lui fait bon accueil. Dans la conversation, il lui apprend que Marat, souffrant, ne paraît plus à la Convention. Ayant projeté dans un premier temps de tuer Marat à la Convention nationale, cette nouvelle l’oblige à changer de plan[14].

Le lendemain, elle rédige dans son hôtel un manifeste intitulé « Adresse aux Français amis des lois et de la paix ». Dans ce testament politique, elle annonce son projet d'assassiner Marat, pour sauver la République.

« La Montagne triomphe par le crime et l'oppression, quelques monstres abreuvés de notre sang conduisent ses détestables complots et nous mènent au précipice par mille chemins divers[15]. »

Dans la matinée du 13 juillet, elle cherche par deux fois sans succès à se faire recevoir par « l’Ami du Peuple ». Elle a alors l’idée de lui faire parvenir un court billet :

« Je viens de Caen, votre amour pour la patrie doit vous faire désirer connaître les complots qu’on y médite. J’attends votre réponse. »

En fin de journée, sans réponse, elle décide d’écrire un second billet :

« Je vous ai écrit ce matin, Marat, avez-vous reçu ma lettre ? Je ne puis le croire, puisqu'on m'a refusé votre porte ; j'espère que demain vous m'accorderez une entrevue. Je vous le répète, j'arrive de Caen ; j'ai à vous révéler les secrets les plus importants pour le salut de la République. D'ailleurs je suis persécutée pour la cause de la liberté ; je suis malheureuse, il suffit que je le sois pour avoir droit à votre protection[16]. »

Elle met le billet dans sa poche, sort de sa chambre, fait appeler un fiacre et se rend au no 20 de la rue des Cordeliers. Elle a, glissé dans son corsage et rangé dans sa gaine sous le fichu rouge qui recouvrait sa gorge, un couteau de cuisine à manche d’ébène et virole d’argent, qu'elle a acheté le matin même pour 40 sous, dans la boutique du coutelier Badin, sous les arcades du Palais-Royal, au no 177 de l’actuelle galerie de Valois.

Il est sept heures du soir quand son fiacre s’immobilise devant chez Marat[6].

L'attentat contre Marat

Représentation de l’assassinat de Marat au XIXe siècle par Baudry (1860).
Représentation de l’assassinat de Marat en 1875 par Santiago Rebull.

Alphonse de Lamartine, dans son Histoire des Girondins, a imaginé la scène, qui n’eut en réalité pas de témoin :

« Elle descendit de la voiture du côté opposé de la rue, en face de la demeure de Marat. Le jour commençait à baisser, surtout dans ce quartier assombri par des maisons hautes et par des rues étroites. La portière refusa d’abord de laisser pénétrer la jeune inconnue dans la cour. Celle-ci insista néanmoins et franchit quelques degrés de l’escalier, rappelée en vain par la voix de la concierge. À ce bruit, la maîtresse de Marat entrouvrit la porte, et refusa l’entrée de l’appartement à l’étrangère. La sourde altercation entre ces femmes, dont l’une suppliait qu’on la laissât parler à l’Ami du peuple, dont l’autre s’obstinait à barrer la porte, arriva jusqu’aux oreilles de Marat. Il comprit, à ces explications entrecoupées, que la visiteuse était l’étrangère dont il avait reçu deux lettres dans la journée. D’une voix impérative et forte, il ordonna qu’on la laissât pénétrer.

Soit jalousie, soit défiance, Albertine Marat obéit avec répugnance. Elle introduisit la jeune fille dans la petite pièce où se tenait Marat, et laissa, en se retirant, la porte du corridor entrouverte, pour entendre le moindre mot ou le moindre mouvement de son frère.

Cette pièce était faiblement éclairée. Marat était dans son bain. Dans ce repos forcé de son corps, il ne laissait pas reposer son âme. Une planche mal rabotée, posée sur la baignoire, était couverte de papiers, de lettres ouvertes et de feuilles commencées.

L’Assassinat de Marat de Jean-Joseph Weerts (vers 1880).

Charlotte évita d’arrêter son regard sur lui, de peur de trahir l’horreur de son âme à cet aspect. Debout, les yeux baissés, les mains pendantes auprès de la baignoire, elle attend que Marat l’interroge sur la situation de la Normandie. Elle répond brièvement, en donnant à ses réponses le sens et la couleur propres à flatter les dispositions présumées du journaliste. Il lui demande ensuite les noms des députés réfugiés à Caen. Elle les lui dicte. Il les note, puis, quand il a fini d’écrire ces noms : « C’est bien ! dit-il de l’accent d’un homme sûr de sa vengeance, avant huit jours ils iront tous à la guillotine ! »

À ces mots, comme si l’âme de Charlotte eût attendu un dernier forfait pour se résoudre à frapper le coup, elle tire de son sein le couteau et le plonge, avec une force surnaturelle, jusqu’au manche dans le cœur de Marat. Charlotte retire du même mouvement le couteau ensanglanté du corps de la victime et le laisse glisser à ses pieds. — « À moi ! ma chère amie ! à moi ! », s'écrie Marat, et il expire sous le coup[17]. »

Représentation américaine de l'assassinat de Marat par Corday, 1892


Charlotte Corday est ensuite maîtrisée par Simone Évrard, la compagne de Marat, et ses gens de maison. Protégée contre la foule, elle est conduite non loin, à la prison de l'Abbaye où elle subit une fouille en règle. Outre quelques objets personnels, on trouve sur elle une feuille de papier pliée en huit, dans laquelle elle explique les raisons de son geste :

« Adresse aux Français amis des lois et de la paix.

« Jusqu’à quand, ô malheureux Français, vous plairez-vous dans le trouble et dans les divisions ? Assez et trop longtemps des factieux, des scélérats, ont mis l’intérêt de leur ambition à la place de l’intérêt général ; pourquoi, victimes de leur fureur, vous anéantir vous-mêmes, pour établir le désir de leur tyrannie sur les ruines de la France ?

« Les factions éclatent de toutes parts, la Montagne triomphe par le crime et l’oppression, quelques monstres abreuvés de notre sang conduisent ces détestables complots […] Nous travaillons à notre propre perte avec plus de zèle et d'énergie que l'on n'en mit jamais à conquérir la liberté ! Ô Français, encore un peu de temps, et il ne restera de vous que le souvenir de votre existence !

L'assassinat de Marat par Isaac Cruikshank (1793).

« Déjà les départements indignés marchent sur Paris, déjà le feu de la discorde et de la guerre civile embrase la moitié de ce vaste empire ; il est encore un moyen de l'éteindre, mais ce moyen doit être prompt. Déjà le plus vil des scélérats, Marat, dont le nom seul présente l'image de tous les crimes, en tombant sous le fer vengeur, ébranle la Montagne et fait pâlir Danton, Robespierre, ces autres brigands assis sur ce trône sanglant, environnés de la foudre, que les dieux vengeurs de l'humanité ne suspendent sans doute que pour rendre leur chute plus éclatante, et pour effrayer tous ceux qui seraient tentés d'établir leur fortune sur les ruines des peuples abusés !

« Français ! vous connaissez vos ennemis, levez-vous ! Marchez ! que la Montagne anéantie ne laisse plus des frères, des amis ! J'ignore si le ciel nous réserve un gouvernement républicain, mais il ne peut nous donner un Montagnard pour maître que dans l'excès de ses vengeances […] Ô France ! ton repos dépend de l'exécution des lois ; je n'y porte pas atteinte en tuant Marat : condamné par l'univers, il est hors la loi. Quel tribunal me jugera ? Si je suis coupable, Alcide l'était donc lorsqu'il détruisait les monstres ! [...]

« Ô ma patrie ! Tes infortunes déchirent mon cœur ; je ne puis t'offrir que ma vie ! et je rends grâce au ciel de la liberté que j'ai d'en disposer ; personne ne perdra par ma mort ; je n'imiterai point Pâris le meurtrier de Lepeletier de Saint-Fargeau en me tuant. Je veux que mon dernier soupir soit utile à mes concitoyens, que ma tête portée dans Paris soit un signe de ralliement pour tous les amis des lois ! que la Montagne chancelante voie sa perte écrite avec mon sang ! que je sois leur dernière victime, et que l'univers vengé déclare que j'ai bien mérité de l'humanité ! Au reste, si l'on voyait ma conduite d'un autre œil, je m'en inquiète peu :

Qu'à l'univers surpris cette grande action,

Soit un objet d'horreur ou d'admiration

Mon esprit, peu jaloux de vivre en la mémoire,

Ne considère point le reproche ou la gloire.

Toujours indépendante et toujours citoyen,

Mon devoir me suffit, tout le reste n'est rien,

Allez, ne songez plus qu'à sortir d'esclavage !...

« Mes parents et mes amis ne doivent point être inquiétés, personne ne savait mes projets. Je joins mon extrait de baptême à cette adresse, pour montrer ce que peut être la plus faible main conduite par un entier dévouement. Si je ne réussis pas dans mon entreprise, Français ! Je vous ai montré le chemin, vous connaissez vos ennemis ; levez-vous ! Marchez ! Frappez ! »[18] »

Le procès

Charlotte Corday devant le tribunal révolutionnaire par James Gillray.

Transférée le 15 juillet à la Conciergerie, elle comparait le lendemain au Tribunal révolutionnaire.

Jacques Bernard Marie Montané préside, assisté des juges Foucault, Roussillon et Ardouin. Fouquier-Tinville occupe sa place d’accusateur public. Au banc du jury siègent Jourdeuil, Fallot, Ganney, Le Roy, Brochet, Chrétien, Godin, Rhoumin, Brichet, Sion, Fualdès et Duplain. Montané lui ayant enjoint de désigner un défenseur, elle choisit le Girondin Doulcet de Pontécoulant[19], et, en attendant qu’il la rejoigne, on désigne d’office le citoyen Guyot, « homme de loy[19]. »

Le jour même, Fouquier-Tinville informera Doulcet, mais la lettre lui étant parvenue trop tard pour lui permettre d’assumer cette tâche[19], le président nomme d’office Chauveau-Lagarde, présent à l’audience, défenseur de Charlotte Corday[20].

Après la lecture de l’acte d’accusation, l’audition des témoins, on donne lecture de la lettre qu’elle a écrite à son père, le 16 juillet, et qui a été interceptée. Elle revendique son acte en ces termes :

« Pardonnez-moi, mon cher papa, d’avoir disposé de mon existence sans votre permission. J’ai vengé bien d’innocentes victimes, j’ai prévenu bien d’autres désastres. Le peuple, un jour désabusé, se réjouira d’être délivré d’un tyran. Si j’ai cherché à vous persuader que je passais en Angleterre, c’est que j’espérais garder l’incognito, mais j’en ai reconnu l’impossibilité. J’espère que vous ne serez point tourmenté. En tout cas, je crois que vous auriez des défenseurs à Caen. J’ai pris pour défenseur Gustave Doulcet : un tel attentat ne permet nulle défense, c’est pour la forme. Adieu, mon cher papa, je vous prie de m’oublier, ou plutôt de vous réjouir de mon sort, la cause en est belle. J’embrasse ma sœur que j’aime de tout mon cœur, ainsi que tous mes parents. N’oubliez pas ce vers de Corneille :

Le Crime fait la honte, et non pas l’échafaud !

C’est demain à huit heures, qu’on me juge. Ce 16 juillet. »

Après l’intervention de Chauveau-Lagarde, son défenseur, le jury reconnaît que l’accusée a commis l’assassinat « avec des intentions criminelles et préméditées ».

Le tribunal condamne Charlotte Corday à la peine de mort et ordonne qu’elle soit conduite au lieu de l’exécution revêtue de la chemise rouge réservée aux assassins[21].

L'exécution

Un récit romancé de son exécution figure dans les Mémoires apocryphes de Sanson, en réalité dus à la plume du jeune Honoré de Balzac et de Louis-François L'Héritier de l'Ain. Cette publication destinée à bien se vendre ne peut donc être prise comme un témoignage authentique. Elle révèle bien plutôt la place de Charlotte Corday dans la mémoire de la noblesse catholique et royaliste au XIXe siècle.

Exécution de Charlotte Corday, gravure d'époque, 1793
Charlotte Corday, La dernière toilette par Mathieu Ward (1871).

« Le mercredi 17, à dix heures du matin, j’allai demander l’ordre au citoyen Fouquier. Le citoyen Fouquier était en séance, il me fit répondre que j’eusse à attendre et à ne pas m’éloigner. Je redescendis et j’allai prendre une bouchée chez le citoyen Fournier. Vers une heure de l’après-midi, un citoyen qui descendait du Tribunal nous dit que la fille était condamnée. Je montai alors et je me trouvais dans la chambre des témoins lorsque le citoyen Fouquier la traversa avec le citoyen Montané. Il ne me vit pas, parce qu’il disputait fort vivement avec ledit Montané, qu’il accusait d’avoir été favorable à l’accusée. Ils restèrent plus d’une heure enfermés dans le cabinet. En sortant, le citoyen Fouquier m’aperçut et me dit avec colère : « Tu es encore là ? » Je lui observai que je n’avais pas eu d’ordre. Le citoyen Fabricius entra avec la minute et la copie du jugement qui fut signée, et nous descendîmes à la Conciergerie. Je parlai au citoyen Richard, et en lui parlant je vis la citoyenne son épouse, qui était toute pâle et comme tremblante. Je lui demandai si elle était malade. Elle me dit : « Attendez au tantôt, et peut-être le cœur vous défaillira-t-il plus qu’à moi. » Le citoyen Richard nous conduisit à la chambre de la condamnée. Les citoyens Firrase et Monet, huissiers du tribunal, entrèrent les premiers, je demeurai sur la porte. Il y avait dans la chambre de la condamnée deux personnes, un gendarme et un citoyen qui prenait son portrait. Elle était assise sur une chaise et écrivait sur le dos d’un livre. Elle ne regarda point les huissiers mais moi, et me fit signe d’attendre. Lorsqu’elle eut fini, les citoyens Firrase et Monet commencèrent la lecture du jugement et, pendant ce temps-là, la citoyenne Corday plia le papier qu’elle avait écrit dans la forme de lettre et la remit au citoyen Monet en le priant de la faire venir au citoyen député Pontécoulant. Alors elle a amené sa chaise au milieu de la chambre : s’étant assise, elle enleva son bonnet, dénoua ses cheveux couleur châtain-clair, qui étaient fort longs et fort beaux, et elle me fit signe de les couper. Depuis M. de La Barre, je n’avais pas rencontré tant de courage pour mourir. Nous étions là six ou sept citoyens dont le métier n’est pas fait pour attendrir beaucoup ; elle paraissait moins émue que nous tous et ses lèvres mêmes n’avaient pas perdu leur couleur. Lorsque ses cheveux furent tombés, elle en donna une partie au citoyen peintre qui l’avait dessinée et remit le reste au citoyen Richard pour son épouse. Je lui donnai la chemise rouge qu’elle passa et arrangea elle-même. Elle me demanda, alors que je me préparais à la lier, si elle devait garder ses gants, parce que ceux qui l’avaient liée lors de son arrestation l’avaient si fort serrée, qu’il lui en restait des cicatrices au poignet. Je lui dis qu’elle pouvait faire ce qu’elle désirait, mais que cette précaution était inutile parce que je saurais la lier sans lui faire aucun mal. Elle dit en souriant : « Au fait, ils n’en ont pas votre habitude », et elle me tendit ses mains nues.

Portrait de Charlotte Corday, pastel réalisé dans sa cellule par Jean-Jacques Hauer quelques heures avant son exécution.

Nous montâmes dans la charrette. Il y avait deux chaises, je l’engageai à s’asseoir, elle refusa. Je lui dis qu’elle avait raison et que, de la sorte, les cahots la fatigueraient moins, elle sourit encore, mais sans me répondre. Elle resta debout, appuyée sur les ridelles. Firmin, qui était assis derrière la voiture, voulut prendre le tabouret, mais je l’en empêchai, et je le mis devant la citoyenne, afin qu’elle pût y accoter un de ses genoux. Il plut et il tonna au moment où nous arrivions sur le quai ; mais le peuple, qui était en grand nombre sur notre passage, ne se dispersa pas comme d’habitude. On avait beaucoup crié au moment où nous étions sortis de l’Arcade, mais plus nous avancions, moins ces cris étaient nombreux. Il n’y avait guère que ceux qui marchaient autour de nous qui injuriaient la condamnée et lui reprochaient la mort de Marat. À une fenêtre de la rue Saint-Honoré, je reconnus les citoyens Robespierre, Camille Desmoulins et Danton. Le citoyen Robespierre paraissait très animé et parlait beaucoup à ses collègues, mais ceux-ci, et particulièrement le citoyen Danton, avaient l’air de ne pas l’écouter, tant ils regardaient fixement la condamnée. Moi-même, à chaque instant, je me détournais pour la regarder, et plus je la regardais, plus j’avais envie de la voir. Ce n’était pourtant pas à cause de sa beauté, si grande qu’elle fût ; mais il me semblait impossible qu’elle restât jusqu’à la fin aussi douce, aussi courageuse que je la voyais, je voulais m’assurer qu’elle aurait sa faiblesse comme les autres, mais je ne sais pas pourquoi, chaque fois que je tournais mes yeux sur elle, je tremblais qu’elle n’eut défailli. Cependant, ce que je regardais comme impossible est arrivé. Pendant les deux heures qu’elle a été près de moi, ses paupières n’ont pas tremblé, je n’ai pas surpris un mouvement de colère ou d’indignation sur son visage. Elle ne parlait pas, elle regardait, non pas ceux qui entouraient la charrette et qui lui débitaient leurs saletés, mais les citoyens rangés le long des maisons. Il y avait tant de monde dans la rue que nous avancions bien lentement. Comme elle avait soupiré, je crus pouvoir lui dire : « Vous trouvez que c’est bien long, n’est-ce pas ? » Elle me répondit : « Bah ! nous sommes toujours sûrs d’arriver », et sa voix était aussi calme, aussi flûtée que dans la prison.

Portrait de Charlotte Corday par Jean-Jacques Hauer.

Au moment où nous débouchâmes sur la place de la Révolution, je me levai et me plaçai devant elle pour l’empêcher de voir la guillotine. Mais elle se pencha en avant pour regarder et elle me dit : « J’ai bien le droit d’être curieuse, je n’en avais jamais vu ! » Je crois, néanmoins, que sa curiosité la fit pâlir, mais cela ne dura qu’un instant et presque aussitôt son teint reprit ses couleurs qui étaient fort vives. Au moment où nous descendions de la charrette je m’aperçus que des inconnus étaient mêlés à mes hommes. Pendant que je m’adressais aux gendarmes pour qu’ils m’aidassent à dégager la place, la condamnée avait rapidement monté l’escalier. Comme elle arrivait sur la plateforme, Firmin lui ayant brusquement enlevé son fichu, elle se précipita d’elle-même sur la bascule où elle fut bouclée. Bien que je ne fusse pas à mon poste, je pensai qu’il serait barbare de prolonger, pendant une seconde de plus, l’agonie de cette femme courageuse, et je fis signe à Firmin qui se trouvait auprès du poteau de droite, de lâcher le déclic. J’étais encore au pied de l’échafaud, lorsqu’un de ceux qui avaient voulu se mêler de ce qui ne les regardait pas, un charpentier nommé Legros, qui, pendant la journée avait travaillé à des réparations à la guillotine, ayant ramassé la tête de la citoyenne Corday, la montra au peuple. Je suis pourtant familiarisé avec ces sortes de spectacles et cependant j’eus peur. Il me semblait que c’était sur moi que ces yeux entrouverts étaient fixés et que j’y retrouvais encore cette douceur pénétrante et irrésistible qui m’avait tant étonné. Aussi, je détournai la tête. Ce ne fut que par des murmures que j’entendis autour de moi que j’appris que le scélérat avait souffleté la tête, ce furent les autres qui m’assurèrent qu’elle avait rougi à cette insulte. »

Quant à Jules Michelet, voici le récit qu’il en fit dans son Histoire de la Révolution française :

« Au moment où Charlotte Corday monta sur la charrette, où la foule, animée de deux fanatismes contraires, de fureur ou d’admiration, vit sortir de la basse arcade de la Conciergerie la belle et splendide victime dans son manteau rouge, la nature sembla s’associer à la passion humaine, un violent orage éclata sur Paris. Il dura peu, sembla fuir devant elle, quand elle apparut au Pont-Neuf et qu’elle avançait lentement par la rue Saint-Honoré. Le soleil revint haut et fort ; il n’était pas sept heures du soir (17 juillet). Les reflets de l’étoffe rouge relevaient d’une manière étrange et toute fantastique l’effet de son teint, de ses yeux.

Lettre d'adieu autographe de Charlotte Corday à son père, du 16 juillet 1793, paraphé le 17 juillet par le tribunal criminel révolutionnaire. Archives nationales. AE/II/1368

On assure que Robespierre, Danton, Camille Desmoulins, se placèrent sur son passage et la regardèrent. Paisible image, mais d’autant plus terrible, de la Némésis révolutionnaire, elle troublait les cœurs, les laissait pleins d’étonnement.

Les observateurs sérieux qui la suivirent jusqu’aux derniers moments, gens de lettres, médecins, furent frappés d’une chose rare : les condamnés les plus fermes se soutenaient par l’animation, soit par des chants patriotiques, soit par un appel redoutable qu’ils lançaient à leurs ennemis. Elle montra un calme parfait, parmi les cris de la foule, une sérénité grave et simple ; elle arriva à la place dans une majesté singulière, et comme transformée dans l’auréole du couchant.

Un médecin qui ne la perdait pas de vue dit qu’elle lui sembla un moment pâle, quand elle aperçut le couteau. Mais ses couleurs revinrent, elle monta d’un pas ferme. La jeune fille reparut en elle au moment où le bourreau lui arracha son fichu ; sa pudeur en souffrit, elle abrégea, avançant elle-même au-devant de la mort.

Au moment où la tête tomba, un charpentier maratiste, qui servait d’aide au bourreau, l’empoigna brutalement, et, la montrant au peuple, eut la férocité indigne de la souffleter. Un frisson d’horreur, un murmure parcourut la place. On crut voir la tête rougir. Simple effet d’optique peut-être ; la foule, troublée à ce moment, avait dans les yeux les rouges rayons du soleil qui perçait les arbres des Champs-Élysées.

La Commune de Paris et le tribunal donnèrent satisfaction au sentiment public, en mettant l’homme en prison. »

Postérité

Charlotte Corday à Caen en 1793, huile sur toile de Tony Robert-Fleury (XIXe siècle).

À sa mort, les accusateurs jacobins de Charlotte Corday pensent qu'elle a agi par amour pour un homme, aussi font-ils vérifier sa virginité. À leur grand dam, elle est déclarée virgo intacta[22].

Dès son procès, elle est soit vue comme une tyrannicide libératrice, soit honnie comme une meurtrière parricide. De nombreuses pièces de théâtre lui sont consacrées au XIXe siècle. Alphonse de Lamartine, dans son Histoire des Girondins, l'appelait « l’ange de l’assassinat ». Les historiens de ce siècle la dépeignent soit comme une ardente héroïne de la Révolution, soit comme une royaliste illuminée[6]. C'était plus banalement une constitutionnaliste et une monarchiste tiède.

Peu de temps après sa mort, une controverse naît à Paris à propos de la couleur de ses cheveux. Son passeport la décrit brune alors que Jean-Jacques Hauer peint un portrait de Corday avec des cheveux blonds et poudrés. Cette histoire est liée au contexte anti-royaliste de l'époque, le poudrage des cheveux étant un symbole de la noblesse. Selon la journaliste Clémentine Portier-Kaltenbach, son corps aurait été autopsié à l'hôpital de la Charité pour attester de sa virginité (l'accusateur public lui ayant attribué de nombreux amants) puis transféré au cimetière de la Madeleine, alors que son crâne aurait été conservé par Charles-Henri Sanson, remis à Rousselin Corbeau de Saint Albin, secrétaire de Danton puis acquis, en 1858, par la famille Bonaparte et se trouverait aujourd’hui chez les descendants du prince Radziwiłł [23]. Les ossements du cimetière de la Madeleine (dont le squelette de Charlotte Corday), désaffecté en 1794, ont été transférés dans les Catacombes de Paris.

Poésie

André Chénier est l’auteur d'un poème en l’honneur de Charlotte Corday :

Opéra

En 1937, à l'occasion du centenaire du Grand Théâtre de Caen[24], fut créé un drame lyrique en 3 actes, Charlotte Corday[25], composé par Léon Manière sur un livret de Maurice-Charles Renard.

Un opéra, Charlotte Corday, a été composé en 1988 par le compositeur italien Lorenzo Ferrero, dont la première a eu lieu au Teatro dell'Opera di Roma le 21 février 1989, pour célébrer le 200e anniversaire de la Révolution française.

Littérature

  • Représentation vers 1850
    Alexandre Dumas, Ingénue, 1853.
    Dans un chapitre, Marat, présenté comme un satyre, est corrigé par Charlotte Corday qui sauve l'héroïne, Ingénue, d'une agression.
  • Catherine Decours, Mémoires de Charlotte Corday : écrits dans les jours qui précédèrent son exécution, Plon, 2009.
  • Hélène Maurice Kerymer, Le Roman de Charlotte Corday : pourquoi Marat devait mourir, Monaco, Éditions du Rocher, 2013.
  • François-Henri Désérable, Tu montreras ma tête au peuple, Paris, Gallimard, 2013.
  • Gwenaële Robert, Le dernier Bain, Robert Laffont, 2018.

Filmographie

Télévision

En 2008, un documentaire-fiction, intitulé Pourquoi Charlotte Corday a-t-elle assassiné Marat ?, lui est consacré dans le cadre de l'émission Secrets d'Histoire[26].

Charlotte Corday fait également partie des figures féminines de la Révolution Française traitées dans le cadre de l'émission Secrets d'histoire, intitulée Les femmes de la Révolution diffusée le sur France 2[27].

Jeu vidéo

  • Assassin's Creed Unity (2014) Une mission annexe propose au joueur de résoudre le meurtre de Marat ; Charlotte Corday y apparaît donc comme la coupable.
  • We. The Revolution (2019) Charlotte Corday y apparaît étant jugée pour le meurtre de Marat.

Notes et références

  1. Aujourd'hui sur le territoire de la commune d'Écorches.
  2. Généalogie de Charlotte Corday. Lien avec Pierre Corneille.
  3. Pierre Corneille x Marie de Lampérière, dont : Marie Corneille x Jacques de Farcy de l'Isle, dont : Françoise de Farcy x Adrien de Corday de Launay-Cauvigny, dont : Jacques-Adrien de Corday x Marie-Adélaïde de Belleau de La Motte, dont : Jacques-François de Corday d'Armont, dont : Charlotte de Corday d'Armont
  4. Jacqueline Delaporte, Charlotte Corday : une Normande dans la Révolution, Musées départementaux de la Seine-Maritime, , p. 89.
  5. Jean Epois, L'affaire Corday-Marat, Cercle d'or, p. 67
  6. Jean-Denis Bredin, « Charlotte Corday, "ange de l'assassinat" », émission Au cœur de l'histoire sur Europe 1, 6 mars 2012
  7. Lettre à Barbaroux, 16 juillet 1793.
  8. Bernardine Melchior-Bonnet, Charlotte Corday, Tallandier, , p. 23.
  9. Lettre citée dans : Les Grandes Heures de la Révolution, tome III G. Lenotre André Castelot. Paris, Perrin, 1963.
  10. Dans l’Ami du peuple, le 19 août, Marat, avait déjà appelé au massacre des prisonniers : « Quel est le devoir du peuple ? Il n’y a que deux partis à prendre… Le plus sûr, le plus sage est de se porter en armes à l’Abbaye, d’en arracher les traîtres, de les passer au fil de l’épée… » Extrait du texte cité dans : Condorcet, un intellectuel en politique, Élisabeth et Robert Badinter, Fayard 1988, p. 470.
  11. Benoîte Groult, Ainsi soit Olympe de Gouges, Paris, Grasset, 2013, 208 p., (ISBN 978-2-24680-414-7).
  12. Léon Thiessé, Débats de la convention nationale, ou Analyse complète des séances de cette mémorable assemblée, avec les noms de tous les membres, pétitionnaires ou personnages remarquables qui y ont figuré, t. 1, Bossange, coll. « Collection de mémoires sur la révolution française », (lire en ligne), p. 269
  13. Aujourd’hui 14 rue Hérold.
  14. Paris révolutionnaire G. Lenotre, Paris, Perrin, 1947.
  15. Jacques Guilhaumou, La mort de Marat, Éditions Complexe, , p. 152.
  16. Ce billet fut retrouvé sur elle après le meurtre. Sur ce même billet, le commissaire qui procéda à la fouille nota : « La présente n’a point été remise à son adresse, devenue inutile par l’admission de l’assassin à sa 2eprésentation, vers les 7 heures et demie de relevée ; heure à laquelle elle a consommé son forfait. » Fac-similé du billet : Charlotte Corday, Bernardine Melchior Bonnet, Perrin 2000.
  17. Histoire des Girondins, t. II., livre 44, Paris, Ratier, p. 100-2.
  18. Marie-Louise Jacotey, J'ai tué Marat, Langres, D. Guéniot, 2004, 76 p., (ISBN 978-2-87825-281-1).
  19. Albert Sorel, Charlotte de Corday : une arrière petite fille de Corneille, Paris, Hachette, 1930, 246 p., p. 218.
  20. Louis Du Bois, Charlotte de Corday : essai historique, offrant enfin des détails authentiques sur la personne et l'attentat de cette héroïne, Librairie Historique de la Révolution, (lire en ligne), p. 141
  21. Concernant la chemise rouge, voir l'article 4, titre Ier, 1re partie, Code pénal de 1791.
  22. (en) Stanley Loomis, Paris in the Terror, JB Lippincott, , p. 125
  23. Clémentine Portier-Kaltenbach, Histoires d'os et autres illustres abattis : morceaux choisis de l'histoire de France, Paris, Lattès, , 264 p. (ISBN 978-2-7096-2830-3, lire en ligne)
  24. Raymond Faigle, « La création au Grand-Théâtre de Caen de Charlotte Corday, héroïne caennaise », Le Petit Parisien, (lire en ligne [PDF])
  25. Programme de Charlotte Corday
  26. « Secrets d'Histoire - S02E06 - Pourquoi Charlotte Corday a-t-elle assassiné Marat ? », sur Télérama Vodkaster (consulté le )
  27. « Les femmes de la Révolution à l’honneur dans « Secrets d'Histoire » sur France 2 », La Depeche du Midi, (lire en ligne)

Annexes

Bibliographie

Charlotte Corday conduite à la guillotine par Arturo Michelena (1889).

XIXe siècle

  • Alphonse de Lamartine, Histoire des Girondins, Paris, Furne, 1858, 4 (vol. , portrait in III, Typographie Henri Plon.
  • Léon de La Sicotière, « Charlotte Corday et Fualdès », Revue des questions historiques, Paris, vol. 2, , p. 218-247 (lire en ligne). — Tiré à part : Paris, V. Palmé, 1867 (texte remanié et augmenté de l’article paru sous le même titre dans Le Droit : journal des tribunaux, n° 148, 23 juin 1861, p. 606-607).
  • Jules Michelet, Histoire de la Révolution française, Paris, Gallimard, 1961-1962
  • Charles Vatel, Charlotte de Corday et les Girondins, Paris, H. Plon, 1864-1872, 506 p. (lire en ligne)

XXe siècle

  • Michel Corday, Charlotte Corday, Paris, Ernest Flammarion, 1928.
  • Jean de La Varende, Mademoiselle de Corday, Rouen, Henri Defontaine, 1939.
  • Gérard Walter, Actes du Tribunal révolutionnaire, Paris, Mercure de France, 1986.
  • Bernardine Melchior-Bonnet, Charlotte Corday, Librairie Académique Perrin, 2000 (1re édition : 1972).
  • G. Lenotre, André Castelot, Les grandes heures de la Révolution française, t. III, « Les dix journées de Charlotte Corday », Librairie Académique Perrin, 1963 (réédité en 1968).
  • Jacqueline Dauxois, Charlotte Corday, Paris, Albin Michel, 1988.

XXIe siècle

Articles Connexes

Liens externes

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