Charles Maignen

Charles Maignen (1858-1937), est un ecclésiastique, théologien, militant et essayiste catholique et nationaliste français.

Biographie

Il appartient à une famille d'obédience royaliste, son grand-père ayant été attaché à la garde de Charles X. Charles Maignen poursuit ses études au séminaire français de Rome, dirigé par le P. Eschbach qui distingue les dons du jeune séminariste. Il est ordonné prêtre en 1884, avec le titre d'abbé que l'on donne alors habituellement aux prêtres, au sein de la congrégation des Frères de Saint Vincent de Paul[1] que son oncle Maurice Maignen, ami de jeunesse d'Albert de Mun et du P. Le Prévost, avait rejointe des années plus tôt. Charles Maignen devient le premier aumônier de la nouvelle Association catholique de la jeunesse française, dont il critique plus tard l'évolution. Il soutient Drumont, ce qui lui vaut d'être relevé de ses fonctions. Il est docteur en théologie et passe alors une dizaine d'années à publier des articles anti-libéraux, et en faveur de la doctrine sociale de l'Église. Sa congrégation est en effet vouée à l'évangélisation des classes ouvrières. Il représente aussi un courant du catholicisme intégral hostile à la politique du « ralliement » [2] à la République. À partir de 1898, il publie des articles dans le journal La Vérité sous le pseudonyme de « Martel »[3]. Il se dresse contre l'américanisme (courant privilégiant l'action au détriment de la contemplation, et prônant le pluralisme politique, né aux États-Unis), notamment dans son livre Le Père Hecker est-il un saint? (1898) et contre le modernisme dans Nouveau catholicisme et nouveau clergé (1902). Ce dernier livre commence en introduction par ces mots: « l'Église catholique va se trouver réduite, en France, à la condition d'une association privée soumise à une loi de police que le pouvoir civil édictera sans que Rome ait été ni consultée, ni entendue. »

Il est nommé procureur de sa congrégation en 1904 (sous le pontificat de Pie X) à Rome[4]. Mais en 1907, le P. Anizan, hostile au catholicisme intégral, est nommé supérieur de la congrégation et l'abbé Maignen est envoyé à la maison-mère de Tournai. En 1914, la tendance se renverse, le P. Anizan est écarté et la congrégation se divise en deux courants adverses. Un tiers des 250 membres de la congrégation demandent leur sécularisation[5]. Le P. Anizan fonde en 1918 les Fils de la Charité où se retrouvent les anciens membres plus libéraux, les autres restant au sein de la congrégation des Frères de Saint Vincent de Paul. En 1914, à la suite de la visite apostolique ordonnée par saint Pie X dans l'Institut, il reprend la direction du scolasticat de Rome, est nommé à nouveau procureur général de sa congrégation en 1917 et désigné comme qualificateur du Saint-Office par Benoît XV. Charles Maignen exerce ces charges jusqu'à sa mort ; il passe ses dernières années à publier à propos de la doctrine sociale de l'Église, comme en 1933 La Doctrine sociale de l'Église d'après les Encycliques.

Il meurt le .

Quelques publications

Liens externes

Références

  1. Fondée en 1845 par Jean-Léon Le Prévost
  2. Revue Catholica, N° 49
  3. (en) Article en anglais
  4. Émile Poulat, Intégrisme et catholicisme intégral. Un réseau secret international antimoderniste : « La Sapinière » (1909-1921), éd. Casterman, Paris, 1969, p. 274
  5. Et plus de la moitié de ceux en France
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