Charles-Philippe d'Orléans

Charles-Philippe d’Orléans, qui porte le titre de courtoisie de duc d’Anjou[N 1], est né le à Paris, dans le 15e arrondissement. Il est un membre de la maison d’Orléans, et a été grand maître de l’une des deux branches de l'ordre de Saint-Lazare de 2004 à 2010.

Pour les articles homonymes, voir Charles-Philippe d’Orléans (1905-1970).

Charles-Philippe d’Orléans
Fonctions militaires
Grade militaire Sous-lieutenant (1996)
Biographie
Titulature Duc d'Anjou
Dynastie Maison d’Orléans
Distinctions grand-maître de l’ordre de Saint-Lazare (2004-2010)
grand-prieur de France, grand-maître émérite de l’ordre de Saint-Lazare
Nom de naissance Charles-Philippe Marie Louis d’Orléans
Naissance
Paris (France)
Père Michel d'Orléans, comte d’Évreux
Mère Béatrice Pasquier de Franclieu
Conjoint Diana Álvares Pereira de Melo, duchesse de Cadaval
Enfants Isabelle d’Orléans

Famille

Charles-Philippe d’Orléans est le fils aîné de Michel d’Orléans (1941), comte d'Évreux[N 2], et de son épouse Béatrice Pasquier de Franclieu (1941).

À sa naissance, il reçoit le prénom de Charles-Philippe en souvenir d'un cousin éloigné de son père, Charles-Philippe d’Orléans, duc de Nemours, qui a soutenu ses parents lors de leur mariage, interdit par le comte de Paris[1].

Par son père, il est le petit-fils d'Henri d'Orléans (1908-1999), comte de Paris et prétendant orléaniste à la couronne de France. Il est donc le cousin germain du prétendant orléaniste actuel, Jean d'Orléans, comte de Paris.

Le 21 juin 2008, Charles-Philippe d'Orléans épouse, à Évora, au Portugal, Diana Álvares Pereira de Melo (1978), duchesse de Cadaval et lointaine cousine du prétendant à la couronne de Portugal, Duarte, duc de Bragance, qui est par ailleurs son parrain[2].

Le couple a un enfant :

  1. Isabelle d'Orléans (née à Lisbonne le [3]), dont le parrain est le roi d'Espagne, Felipe VI[4].

Biographie

Études et carrière

Charles-Philippe d'Orléans passe son enfance et une partie de son adolescence en Espagne, où ses parents sont établis depuis 1973. Tout comme ses sœurs, il est d'abord élève au lycée français de Madrid. Puis, il part effectuer ses études secondaires en France, au collège de Juilly et au lycée Charlemagne, à Paris[1].

Après son baccalauréat, il entreprend des études en sciences politiques et en relations internationales, en France et en Suisse. Une fois diplômé, il commence sa carrière au Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et sa première mission se déroule pendant la crise du Rwanda, en 1994. Il est alors l'un des responsables de la presse et de la mise en place d'infrastructures logistiques dans les camps de réfugiés de Kigali[5].

Militaire de carrière de 1995 à 2003, il travaille à la Direction des Relations extérieures puis est nommé attaché de presse au ministère de la Défense[5]. Il réalise alors plusieurs missions extérieures pour le compte de l'OTAN et des Nations unies en Ex-Yougoslavie et en Afrique[5].

En 2001, il obtient le poste d’attaché de presse de la présidence française de l’Union européenne pour le compte du ministère des Affaires étrangères. Il participe à la création du Centre d'accueil de la presse étrangère[6]. Puis, il quitte le ministère de la Défense pour reprendre des études de troisième cycle au CELSA[5] et participer, en 2003, à la création d'une agence de conseil en intelligence économique et études politico-militaires[7], à Neuilly-sur-Seine.

De 2003 à 2008, il est responsable principal d'une entreprise travaillant dans le domaine du développement de la communication stratégique pour les entreprises clientes des secteurs de la défense, de la banque privée et du luxe. Depuis 2008, il est partenaire fondateur d'une agence Global Communication. Depuis 2017, il travaille également pour la Fondation Prince-Albert-II-de-Monaco.

Grand maître d’une branche de l’ordre de Saint-Lazare

Le 12 septembre 2004, il est installé grand maître d’une branche de l’ordre militaire et hospitalier de Saint-Lazare. Il démissionne de cette fonction en mars 2010, invoquant des raisons personnelles. Le 20 novembre 2010, il est installé simple grand prieur de France et grand maître émérite, et remplacé à la tête de l'ordre par son cousin au 7e degré[N 3], Jan Dobrzenský z Dobrzenicz (en)[8].

Autres activités

Actions caritatives

Charles-Philippe d’Orléans est investi dans le domaine humanitaire. Il est ainsi le fondateur de l'association Hannusia-France-Ukraine, dont le but est de récolter des fonds pour acheter, entre autres, des médicaments et des instruments chirurgicaux destinés aux deux hôpitaux pour enfants victimes de la catastrophe de Tchernobyl de la ville de Lviv[9].

Devenu grand maître de l’ordre de Saint-Lazare, il s’est engagé dans la lutte contre les mines antipersonnel au Cambodge[10] et travaille activement sur la problématique de l’eau. Avec son épouse, il s’est ainsi rendu en Éthiopie, où il a signé un accord de partenariat avec le Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR) pour développer dans le pays des projets d’accessibilité à l’eau en faveur des réfugiés[11].

Émission sur TF1

Entre le 14 et le 27 avril 2006, il participe à l’émission de télé-réalité quotidienne (et diffusée en première partie de soirée) Je suis une célébrité, sortez-moi de là !, présentée par Jean-Pierre Foucault et Christophe Dechavanne. Pour lui, sa candidature est motivée par la volonté de recueillir des fonds destinés aux activités humanitaires de l’« ordre de Saint-Lazare »[12]. Il est éliminé la veille de la finale du jeu.

Candidat aux élections législatives de 2012

Le 8 mai 2012, il s'engage en politique et dépose sa candidature sans étiquette aux élections législatives des 3 et 17 juin 2012 dans la 5e circonscription des Français établis hors de France comprenant l'Andorre, l'Espagne, Monaco et le Portugal et créée en 2010[13]. Les autres candidats sont Juliette Estivil (FG), Muriel Guenoux (PRG-GE), Arnaud Leroy (PS), Richard Onses (PR), Carolina Punset (EELV), Laurence Sailliet (UMP) et Bernard Soulier (SE).

Il est éliminé au 1er tour, n'obtenant que 3,05 % des suffrages[14].

Le , le Conseil constitutionnel le déclare inéligible pour une durée de trois ans[15] pour non-dépôt de son compte de campagne dans le délai légal[16].

Démêlés avec la justice

Le 7 novembre 2006, il est interpellé et placé en garde à vue à Paris dans le cadre d'une affaire de déstabilisation économique touchant le laboratoire pharmaceutique clermontois Théa[17]. Le lendemain, il est mis en examen pour « faux et usage de faux, dénonciation calomnieuse et usurpations d'identité »[18]. Le 14 avril 2008, le Parquet de Clermont-Ferrand requiert contre Charles-Philippe d'Orléans un renvoi devant le tribunal correctionnel[19]. Le 8 septembre 2010, celui-ci le reconnait coupable de faux et usage de faux, et le condamne à deux mois de prison avec sursis[20]. Charles-Philippe d’Orléans fait appel du jugement du tribunal correctionnel de Clermont. Le 16 février 2011, il comparait devant la cour d'appel de Riom[21]. Le 16 mars, la cour d'appel de Riom rend son délibéré, Charles-Philippe d'Orléans est relaxé et donc innocenté de tous les chefs d'accusation qui pesaient contre lui[22].

Titulature et controverses

Titulature

Les titres portés actuellement par les membres de la maison d’Orléans n’ont pas d’existence juridique en France et sont considérés comme des titres de courtoisie. Ils sont attribués par le « chef de maison ».

  • 10 décembre 1976 - 24 juin 1999 : comte Charles-Philippe d’Évreux (naissance) ;
  • 24 juin 1999 - 8 décembre 2004 : Son Altesse royale le prince Charles-Philippe d’Orléans ;
  • 8 décembre 2004 - 21 juin 2008 : Son Altesse royale le duc d’Anjou ;
  • depuis le 21 juin 2008 : Son Altesse royale le duc d’Anjou, duc de Cadaval.

Controverses

  • Altesse royale : le mariage, en 1967, de Michel d’Orléans avec Béatrice Pasquier de Franclieu n’ayant pas été autorisé par Henri d'Orléans (1908-1999), comte de Paris, les enfants qui en sont issus (dont Charles-Philippe) ne pouvaient porter selon le prétendant orléaniste le prédicat de courtoisie d’altesse royale et étaient considérés par ce même prétendant comme n’appartenant pas à la maison de France jusqu’en 1999[N 4]. Néanmoins, le , le nouveau prétendant orléaniste, Henri d’Orléans (1933), comte de Paris et duc de France, a entendu « réparer […] les injustices commises contre [ses] frères Michel et Thibaut [ainsi que leurs descendants], sans pour autant défaire les avantages donnés précédemment »[N 5]. En conséquence, Charles-Philippe use désormais du prédicat de courtoisie d’altesse royale, mais son oncle Jacques d’Orléans et ses descendants mâles ont le pas sur son père, Michel d'Orléans (pourtant jumeau aîné de Jacques), sur lui-même et sur son jeune frère, François, dans le supposé « ordre de succession » tel qu’établi par l’actuel « comte de Paris »[23].
  • Prince : pour la même raison, Charles-Philippe d’Orléans portait jusque-là le seul titre de comte Charles-Philippe d’Évreux[N 6], ainsi que le prévoyait l'acte de collation du défunt comte de Paris disposant que « les descendants mâles aînés de Michel d’Orléans porteront, après la mort de leur père, le titre de comte d’Évreux ; les cadets celui de comte N. d’Évreux[24] », sans qualification de prince. Depuis 1999, le nouveau prétendant orléaniste lui reconnaît cependant le titre de prince d'Orléans et la qualité de petit-fils de France[25].
  • Duc d’Anjou : le , Charles-Philippe d’Orléans reçoit de son oncle Henri d’Orléans (1933) le titre de courtoisie de duc d’Anjou. Il s’agit là d’une « promotion » controversée puisque le titre est traditionnellement porté par les aînés des Bourbons depuis 1919, et que Louis de Bourbon l’a repris à la mort de son père en 1989. La famille de l’aîné des Capétiens et ses fidèles ont d’ailleurs protesté publiquement à la suite de cette attribution[26].
  • Duc de Cadaval : à la suite de son mariage avec la duchesse de Cadaval, il est devenu duc (consort) de Cadaval, mais il utilise ce titre uniquement au Portugal.

Décorations

Charles-Philippe d'Orléans est, entre autres, titulaire des décorations qui suivent :

Décorations françaises

Médaille de l'Outre-Mer (France, à titre militaire)
Médaille de la Défense nationale (France, à titre militaire)
Médaille de reconnaissance de la Nation (France, à titre militaire)
Médaille commémorative française pour l'ex-Yougoslavie (à titre militaire)

Décorations étrangères

Médaille commémorative de l'OTAN pour l'ex-Yougoslavie (à titre militaire)
Médaille commémorative de l'OTAN pour le Kosovo (à titre militaire)

Décorations dynastiques étrangères

Empire d'Éthiopie
Commandeur de l’ordre de la Reine de Saba[27]
Ordre militaire et hospitalier de Saint-Lazare
Grand-croix de justice de l’Ordre militaire et hospitalier de Saint-Lazare[27]
Empire russe
Commandeur de l’ordre de Saint-Stanislas[27]

Autres distinctions

  • Citoyen d'honneur de Prague (2003)
  • Président d'honneur de l'association Unité capétienne
  • Membre du jury du prix littéraire Hugues-Capet.

Notes et références

Notes

  1. Aucune autorité souveraine n’a octroyé le titre de duc d’Anjou depuis Louis XV (en faveur de son petit-fils Louis-Stanislas-Xavier, comte de Provence, futur Louis XVIII) ce qui en fait un titre de courtoisie. Le titre de duc d’Anjou est aussi porté depuis 1919 par la branche des Bourbons, issue du second petit-fils de Louis XIV.
  2. Texte pris « en application de l’acte du 14 février 1967 et de celui du 10 décembre 1976 ». Philippe de Montjouvent, Le Comte de Paris et sa descendance, Éditions du Chaney, Paris, 1998, p. 312.
  3. Le père de Charles-Philippe d'Orléans est cousin issu de germains de Jan Dobřenský z Dobřenic.
  4. Collation du comte de Paris en date du (accordée En application de l’acte du 14 février 1967 et de celui du 10 décembre 1976). Philippe de Montjouvent, op. cit., p. 312.
  5. Il en avait émis le souhait, ainsi formulé, dans sa Lettre à mes fils, signée « Prince Henri d’Orléans », 1990, citée par Chantal de Badts de Cugnac et Guy Coutant de Saisseval, Le Petit Gotha, Paris, 2002, p. 470.
  6. Il s'agissait là d’un titre de courtoisie, comme celui dont usait son père : « Michel, comte d’Évreux »

Références

  1. Philippe de Montjouvent, « Charles-Philippe Marie Louis d'Orléans » dans Le Comte de Paris et sa descendance, Éditions du Chaney, p. 323.
  2. Point de vue no 3086, p. 22-25
  3. Site officiel
  4. El Príncipe Felipe, padrino del bautismo de la Princesa Isabelle de Orleans, ABC, 24 octobre 2012.
  5. « Parcours » sur le site officiel de Charles-Philippe.
  6. site officiel du Centre d'accueil de la presse étrangère
  7. Ministère de la Défense
  8. Site web de l'ordre. Consulté le 19/02/2011.
  9. « Par-delà les ors des "Galas"… » sur Les Manants du Roi.
  10. « Cambodge : Charles-Philippe d’Orléans s’engage contre les mines antipersonnel » sur Al Wihda
  11. « SAR le Prince Charles-Philippe d’Orléans, Duc d’Anjou, mène une délégation de l’ordre en mission humanitaire en Ethiopie » sur le site de l’Ordre de Saint-Lazare.
  12. Point de vue no 3015, p. 28-31.
  13. AFP, « Législatives : Charles-Philippe d'Orléans, candidat des Français de l'étranger » dans Le Parisien du 09-05-2012
  14. Résultats officiels de l'élection législative des 3 et 17 juin 2012 pour la 5e circonscription des Français établis hors de France
  15. « Décision n° 2013-4882 AN du 24 mai 2013 », sur www.conseil-constitutionnel.fr (consulté le )
  16. Législatives : Charles-Philippe d'Orléans déclaré inéligible, Le Figaro, 24 mai 2013.
  17. Cyrille Louis, « Charles-Philippe d'Orléans placé en garde à vue » dans Le Figaro du 15 octobre 2007.
  18. « Charles d'Orléans devant ses juges » sur Intelligence online
  19. « Le duc d'Anjou en correctionnelle » sur RTL info du 22 avril 2008.
  20. Dépêche AFP du 9 septembre 2010
  21. Article dans La Montagne: Le prince d'Orléans clame son innocence en appel
  22. Article dans Le Parisien: Déstabilisation économique, Charles-Philippe d'Orléans relaxé en appel
  23. « Succession dynastique dans la Famille royale de France » par le « comte de Paris et duc de France »..
  24. Philippe de Montjouvent, op. cit. , p. 312.
  25. Chantal de Badts de Cugnac et Guy Coutant de Saisseval, op. cit., p. 470.
  26. Emmanuelle de Dampierre, « Apanage en débat » sur Royal artillerie
  27. (en) John James, comte de Tara, Almanach de Gotha, édition 2019

Annexes

Œuvre

  • (fr) Charles-Philippe d'Orléans, Aurore de Trénarvan, Éditions Dualpha, Collection « À cette époque », Paris, 2005 (OCLC 57636926).
  • (pt) Charles-Philippe d'Orléans, Reis no Exílio, Portugal refúgio real, A Esfera dos Livros, Lisbonne, 2011 (ISBN 9789896263454).

Bibliographie

  • (fr) Isabelle, comtesse de Paris, Mon bonheur de grand-mère, Robert Laffont, Paris, 1999. (ISBN 2221079973)
  • (fr) Isabelle, comtesse de Paris, L'Album de ma vie, Perrin, Paris, 2002. (ISBN 2262018324)
  • (fr) Philippe de Montjouvent, « Charles-Philippe Marie Louis d'Orléans » dans Le comte de Paris et sa descendance, Du Chaney Eds, Paris, 1998, p. 322-323 (ISBN 2913211003).

Articles connexes

Liens externes

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