Charles-Eugène Delaunay

Charles-Eugène Delaunay, né le à Lusigny-sur-Barse (Aube) et mort le dans la rade de Cherbourg, est un astronome et mathématicien français.

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Charles-Eugène Delaunay
Charles-Eugène Delaunay
Naissance
Lusigny-sur-Barse (France)
Décès
Rade de Cherbourg (France)
Domicile Paris
Domaines mécanique céleste, calcul des perturbations
Institutions Sorbonne (1849-1855), puis Bureau des longitudes (1855-1870) et Académie des sciences et enfin directeur de l'Observatoire de Paris (1870-1872).
Diplôme École Polytechnique, École des Mines de Paris
Renommé pour Paramètres orbitaux de Delaunay, surface de Delaunay
Distinctions médaille d'or de la Royal Astronomical Society (1870), membre étranger de la Royal Society (1869).

Compléments

Son nom figure parmi celui des 72 savants inscrits sur la tour Eiffel.

Biographie

Charles-Eugène Delaunay naît le à Lusigny[1]. Il est le fils de Jacques-Hubert Delaunay, géomètre, et de son épouse Catherine Choiselat[2]. En , la famille s'établit à Ramerupt où le père a acquis un office d'huissier[3]. Delaunay y passe les premières années de son enfance[3]. En , afin de poursuivre sa scolarité à Troyes, il est placé chez son grand-oncle Joseph Cornet, menuisier[3]. En , il entre, comme pensionnaire, au collège de Troyes[4]. En , il prépare à Paris le concours d'entrée à l'École polytechnique et suit le cours de mathématiques spéciales du lycée Charlemagne[5]. En , il est admis à l'École polytechnique[5]. Il en sort major en [5]. À sa sortie de l'École polytechnique, François Arago lui propose d'entrer, comme élève astronome, à l'Observatoire de Paris[6]. Mais il en est dissuadé par Félix Savary et préfère entrer à l'École des Mines[6]. En , il est nommé répétiteur adjoint du cours de géodésie et machines à l'École polytechnique[7] (géométrie descriptive, mécanique analytique, dessin mécanique et physique élémentaire). En , il est reçu docteur ès sciences[8]. En , il est nommé aspirant ingénieur des mines[8]. Fin , Jean-Baptiste Biot le choisit comme son suppléant pour le cours d'astronomie physique qu'il professe à la Sorbonne[8]. En , Delaunay est nommé ingénieur ordinaire des mines de deuxième classe[8]. En , il est chargé du cours de mécanique physique et de géométrie descriptive à l'École des mines[9]. De à , il est professeur de mathématiques spéciales au collège Sainte-Barbe[9]. Fin , il est nommé répétiteur à École polytechnique[10]. Il intègre en 1849 le corps enseignant de la Sorbonne, où il devient professeur de mécanique physique, pour occuper deux années plus tard le même poste à l'École polytechnique. Fin , il est nommé titulaire de la chaire de mécanique et machines à l'École polytechnique[11].

II siège en 1855 au Bureau des longitudes et à l'Académie des sciences et devient directeur de l'Observatoire de Paris en 1870. Il reçoit la même année la médaille d'or de la Royal Astronomical Society.

Son travail porte notamment sur la mécanique lunaire en tant que cas particulier du problème des trois corps. Son développement en séries pour calculer la position de la lune converge trop lentement pour être utilisable en pratique, mais fut un catalyseur pour le développement de l'analyse fonctionnelle. En 1866, il émet avec William Ferrel l'hypothèse d'un ralentissement de la rotation terrestre sous l'effet des marées océaniques.

Il apporta aussi une contribution importante en géométrie différentielle, en classant les surfaces de révolution de courbure moyenne constante, qui aujourd'hui portent son nom : surface de Delaunay. Il est fait membre étranger de la Royal Society en 1869.

Il meurt noyé lors d'un accident de bateau le , en inspectant la fin des travaux de la récente rade artificielle de Cherbourg.

Travaux

Les éléments de Delaunay[12],[N 1] sont un ensemble de six éléments orbitaux. Les éléments , et sont homogènes à un moment cinétique par unité de masse[12]. Les éléments , et sont sans dimension[12]. Ils sont reliés aux éléments képlériens par[14] :

, et sont respectivement le demi-grand axe, l'excentricité et l'inclinaison, et où , et sont respectivement l'anomalie moyenne, l'argument du périastre et la longitude du nœud ascendant.

Honneurs et distinctions

Le [15], Delaunay est élu à la section d'astronomie de l'Académie des sciences en remplacement de Victor Mauvais[16].

Le , il est fait chevalier de la Légion d'honneur[17].

Le , il est nommé membre correspondant de l'Académie royale des arts et manufactures de Toscane[18].

La , il est nommé membre associé de la Société royale d'astronomie[19].

Le , il est élevé au grade d'officier de la Légion d'honneur[20] ; et, le du même mois, il est fait chevalier de l'ordre des Saints-Maurice-et-Lazare[20].

Le , il est nommé membre étranger de la Royal Society[21].

Le , il est nommé membre de l'Académie royale des sciences de Suède[22] ; et, le , de l'Académie impériale des sciences de Saint-Pétersbourg[22].

Son nom fut gravé sur la tour Eiffel par Gustave Eiffel, parmi 72 scientifiques en reconnaissance de leurs contributions.

En , l'Union astronomique internationale a donné son nom au cratère lunaire Delaunay.

Depuis , son nom est porté par un laboratoire de recherche dépendant du CNRS et de l'Université de technologie de Troyes.

L'astéroïde (8688) Delaunay lui est également dédié.

Publications

Notes et références

Notes

  1. Les éléments de Delaunay sont aussi connus comme les coordonnées de Delaunay[13].

Références

  1. Thévenot 1878, § Ier, p. 131.
  2. Thévenot 1878, § Ier, p. 131-132.
  3. Thévenot 1878, § Ier, p. 132.
  4. Thévenot 1878, § Ier, p. 133.
  5. Thévenot 1878, § Ier, p. 134.
  6. Thévenot 1878, § Ier, p. 135.
  7. Thévenot 1878, § Ier, p. 136.
  8. Thévenot 1878, § II, p. 139.
  9. Thévenot 1878, § II, p. 141.
  10. Thévenot 1878, § II, p. 148.
  11. Thévenot 1878, § II, p. 150.
  12. Capderou 2011, chap. 6, sect. 6.3, § 6.3.6, p. 176.
  13. Ceccaroni, Biscani et Biggs 2014, sect. 7, p. 15.
  14. Capderou 2011, chap. 6, sect. 6.3, § 6.3.6, p. 176 (6.58).
  15. Thévenot 1878, § III, p. 153.
  16. Thévenot 1878, § III, p. 152.
  17. Thévenot 1878, § III, p. 155.
  18. Thévenot 1878, § III, p. 164.
  19. Thévenot 1878, § IV, p. 170.
  20. Thévenot 1878, § IV, p. 219.
  21. Thévenot 1878, § IV, p. 228.
  22. Thévenot 1878, § IV, p. 251.

Voir aussi

Biographies

Études

  • [Le Lay 2016] Colette Le Lay, « Introduction à la théorie de la Lune de Delaunay », Bibnum, no 683, , 9 p., fig. et portr. (lire en ligne).
  • [Persson 2016] Anders Persson (trad. de l'anglais par Alexandre Moatti), « Pourquoi la Lune nous abandonne-t-elle ? », Bibnum, no 678, , 16 p., fig. et portr. (lire en ligne).

Divers

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