Charfia

La charfia, charfiya ou chrafi (arabe : الشرفية) est une méthode de pêche traditionnelle remontant à plusieurs siècles et pratiquée largement dans l'archipel tunisien des Kerkennah mais aussi à Djerba.

La pêche à la charfiya aux îles Kerkennah *

Dispositif d'une charfia aux Kerkennah.
Pays * Tunisie
Subdivision Kerkennah
Liste Liste représentative
Année d’inscription 2020
* Descriptif officiel UNESCO

Origines

La légende raconte qu'une princesse répondant au nom d'Aziza Othmana, de passage dans les Kerkennah au début du XVIIIe siècle, constata la détresse et le dénuement des habitants. À son retour à Tunis, elle propose au bey de permettre aux habitants de posséder chacun une propriété maritime puisqu'il s'agissait de la seule richesse disponible. Le souverain accepte alors sa demande et découpe la mer en parcelles dont la location est mise aux enchères chaque année avant le début de la saison de pêche.

Pratique

Depuis, les Kerkenniens se partagent 500 pêcheries fixes construites à l'aide de lignes de feuilles de palme et composée d'un « pied », d'une « grande maison », d'une « petite maison », d'une « lampe », de deux nasses, d'une « chambre de capture » et d'« ailes »[1]. Le dispositif est censé guider les poissons vers des enclos clayonnés et cernés par les nasses, véritables pièges à poissons que les pêcheurs relèvent depuis leurs embarcations.

Puisque le renouvellement d'une charfia dure environ deux mois[1], les pêcheurs kerkenniens ont également d'autres méthodes de pêche pour assurer leurs revenus : la pêche au filet ou la sautade, une chasse plutôt qu'une pêche, qui consiste à diriger le poisson en l'effrayant par des coups de bâtons sur la mer vers des claies posées à plat dans l'eau.

Étant donné que la charfia est considérée comme une méthode de pêche biologique et qui permet de ramasser les poissons vivants, les habitants seraient à la recherche de moyens pouvant aider les pêcheurs à renforcer leurs charfias en transformant les grandes chambres en chambres d'élevage ayant pour but d'augmenter la rentabilité des pêcheries[1] en appoint de l'action de largage de récifs artificiels réalisée le [2] à quelques centaines de mètres du rivage. Ceux-ci sont censés empêcher les chalutiers de détruire l'écosystème marin de l'archipel.

Reconnaissance

En 2020, la pêche à la charfia aux îles Kerkennah est classée sur la liste du patrimoine culturel de l'humanité[3].

Références

  1. Tallel Bahoury, « Kerkennah et ses charfias : une longue tradition », sur webmanagercenter.com, (consulté le ).
  2. Tallel Bahoury, « Kerkennah : quand une association se mobilise pour sauver une île ! », sur webmanagercenter.com, (consulté le ).
  3. Mohsen Tiss, « La pêche à la charfiya aux îles Kerkennah inscrite sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité », sur leconomistemaghrebin.com, (consulté le ).

Lien externe

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