Charézier

Charézier est une commune française située dans le département du Jura en région Bourgogne-Franche-Comté.

Charézier

Mairie, chapelle et fontaine.
Administration
Pays France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Jura
Arrondissement Lons-le-Saunier
Intercommunalité Terre d'Émeraude Communauté
Maire
Mandat
Stéphane Bellat
2020-2026
Code postal 39130
Code commune 39109
Démographie
Population
municipale
177 hab. (2018 )
Densité 19 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 36′ 41″ nord, 5° 43′ 41″ est
Altitude Min. 434 m
Max. 609 m
Superficie 9,26 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Lons-le-Saunier
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Saint-Laurent-en-Grandvaux
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
Charézier
Géolocalisation sur la carte : Jura
Charézier
Géolocalisation sur la carte : France
Charézier
Géolocalisation sur la carte : France
Charézier

    Géographie

    Communes limitrophes

    Châtillon Charcier
    Blye N Uxelles
    Vertamboz
    O    Charézier    E
    S
    Mesnois Patornay

    Urbanisme

    Typologie

    Charézier est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Lons-le-Saunier, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 139 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (64,7 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (64,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (33,5 %), prairies (29,2 %), terres arables (26,2 %), zones agricoles hétérogènes (9,3 %), eaux continentales[Note 3] (1,7 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Histoire

    Le mont Saint-Sorlin

    Le site du mont Saint-Sorlin

    Le mont Saint-Sorlin est une butte-témoin qui domine la rivière d’Ain de 150 mètres dans son cours moyen entre Chatillon et Blye. Placé sur la rive gauche, à l'est de la rivière, il se trouve aujourd’hui sur le territoire du hameau de Lieffenans, commune de Charézier, dans le département du Jura.

    Il culmine à 580 m et son sommet a été occupé depuis au moins l’époque romaine : on peut penser qu’une garnison était installée dans le secteur pour contrôler la vallée de l’Ain et la route entre les sanctuaires celtiques et gallo-romains du lac d’Antre près de Villards-d'Héria et Champagnole (Saint-Germain-en-Montagne et Mont Rivel) et au-delà vers Salins. On suppute aussi la présence d’un temple dédié au dieu Saturne sur le sommet de la colline qui aurait été christianisé par un édifice consacré à saint Saturnin tandis qu’une bourgade s’installait sur le flanc est[8].

    Le site religieux de Saint-Sorlin

    Ermitage de Saint-Sorlin

    Vers l’an 600 des moines venus de l’abbaye de Saint-Oyan (abbaye de Saint-Claude) fondèrent sur la partie sud du sommet une église dédiée à saint Saturnin, évêque de Toulouse et martyr, sans doute choisi pour effacer le souvenir du temple romain dédié à Saturne, tandis qu’un important village fortifié nommé Saint-Sorlin, déformation locale de saint Saturnin, se développait sur le versant oriental : il devint le centre de la grande paroisse de Saint-Sorlin (elle englobait par exemple Doucier ou Marigny[9]) qui payait une partie de dîme à l’abbaye de Saint-Claude.

    Le village fut ravagé en 1361 par une des Grandes Compagnies composée des mercenaires de la guerre de Cent Ansdémobilisés qui, sous la conduite de Jacques Huet, parcourait les bords de l’Ain, pillant et semant la désolation aux environs de Lons-le-Saunier et de Clairvaux. Le château résista mais les habitants quittèrent Saint-Sorlin pour les villages environnants : la grande église du sommet – sans doute transformée au XVe siècle - fut cependant conservée comme lieu de culte jusqu’en 1686 où elle menaçait ruine. Désaffectée, elle s’écroula : seul le chœur demeura mais en piteux état. Celui-ci fut transformé en une sorte de chapelle et il retrouva un rôle au moment de la Révolution où les lieux servirent de refuge à des prêtres réfractaires pendant quelques années. Le bâtiment à l’abandon fut finalement réhabilité par une ermite en 1834.

    En effet, Joseph-Elie Simonin, originaire de Lieffenans, y installa alors six cellules monacales à l’arrière du bâtiment du chœur qu’il releva de ses ruines et qu’il transforma en chapelle en édifiant un clocher-porche. Il le décora de statues évoquant le martyre de saint Sorlin (saint Saturnin ou saint Sernin) : la tête est représentée au fronton et les deux mains encadrent le porche alors que sur le seuil figurent les pieds entourés par la queue d’un bœuf. Saturnin qui refusait de sacrifier un taureau aux dieux romains fut - dit-on - attaché à la queue de l’animal qui fit périr l’évêque en le traînant dans la campagne en l’an 250.

    L’ermite vécut là-haut de 1834 à 1837 avec sa femme et quelques compagnons puis de nouveau de 1848 à 1852 quand, deux ans après la mort de sa femme, il rejoignit la congrégation des missionnaires du Saint-Esprit près d’Amiens puis dans le Puy-de-Dôme où il mourut en 1856. Ses restes reposent à Saint-Sorlin depuis 1987.

    Un incendie détruisit les cellules de l’ermitage en 1885 et celui-ci redevint un lieu de pèlerinage et aussi un site touristique accessible par un chemin piétonnier d’environ un kilomètre.

    Le château de Saint-Sorlin

    Châteaux-forts dans le secteur du mont Saint-Sorlin

    Le château a été construit par les sires de Clairvaux qui s’inquiétaient des ambitions de leurs voisins de 1301 à 1312 sur la partie nord du sommet dominant la rivière d’Ain en profitant des défenses offertes par les escarpements du relief. En effet la fin du XIIIe siècle et le début du XIVe siècle voient s’intensifier dans le Jura actuel les rivalités entre seigneuries qui élévent de nombreux châteaux-forts dans le secteur : château de Beauregard à Publy consolidé par les sires de Monnet, château de Mirebel de la famille de Vienne et aussi château de Chatillon vendu aux ambitieux sires d’Arlay en 1298 qui se confrontaient aux Cluzel de Clairvaux en édifiant à partir de 1304 le château de l'Aigle à l'entrée de La Chaux-du-Dombief sur les plateaux du Grandvaux et le château de Binans, - aujourd’hui à Publy – qui domine la rive ouest de l’Ain ).

    On démembra la seigneurie de Clairvaux en 1312 pour créer la baronnie de Mont-Saint-Sorlin qui fut attribuée en fief à Nicole de Clairvaux avec les villages environnants d'Auge, Barésia, Blesney, Charcier, Charézier, La Charne, Cogna, Lieffenans, Piételle, Uxelles et Vertamboz et la garde de la chartreuse de Bonlieu. « Le seigneur avait toute justice, haute, moyenne et basse, la banalité des fours, des moulins, les épaves, la montre d'armes, des prestations en nature et en argent, et tous les autres droits inhérents à la haute justice ». Les héritiers revendirent bientôt (en 1340) la baronnie de Saint-Sorlin à la famille de La Baume de Montrevel, une des plus importantes de la Bresse qui possédait déjà près d'Arinthod le fief de Vallefin qui relevait du château d’Orgelet[10]. Guillaume de La Baume, dont les successeurs seront faits comtes de Montrevel en 1427, devint ainsi baron de Saint-Sorlin (ou de Mont-Saint-Sorlin) . Ses descendants conservèrent le titre avant de le transmettre à la fin du XVIIe siècle à la famille Bauffremont qui possédait déjà Clairvaux.

    Le château qui constituait une forteresse imposante sur 40 ares fut détruit en 1479 par les armées du roi de France Louis XI en guerre contre l’Espagne : il n’en reste que quelques ruines[11].

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    avant 1995  ? Henri Maitre DVD  
    mars 2001 mars 2008 Denis Germain    
    mars 2008 mars 2014 Frédéric Pasteur[12]    
    mars 2014 2020 Bernard Girardot LREM Cadre
    2020 En cours Stéphane Bellat    

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[13]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[14].

    En 2018, la commune comptait 177 habitants[Note 4], en augmentation de 14,94 % par rapport à 2013 (Jura : −0,29 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    174191192198291283280271274
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    256265262251251242225207186
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    169165152156142138135140146
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
    141140110104116139146144172
    2018 - - - - - - - -
    177--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[15] puis Insee à partir de 2006[16].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    Chapelle Saint-Sauveur (Lieffenans)
    • Ruines du château (XIIIe s);
    • Sculpture de Saint Antoine (XVIe s)
    • Chapelle Saint-Antoine (XIXe s);
    • Chapelle Saint-Sauveur (Lieffenans);
    • Ermitage de Saint-Sorlin (XIXe s);
    • Fontaines (5);
    • Lavoirs (2);
    • Barrage de Blye-Charézier (XXe s), sis à Lieffenans, inscrit à l'IGPC depuis 1995[17]. La centrale électrique a été mise en service en 1957 ; le barrage, d'une longueur de 250 m, est de type poids, avec une retenue d'eau d'un million de m³ et de 56 hectares. 12 millions de kWh sont produits par an.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
    4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. Dictionnaire géographique, historique et statistique des communes de la Franche-Comté (tome I page 477)Par Alphonse Rousset 1853
    9. page 422
    10. - Extrait du Dictionnaire des communes de la Franche-Comté de A. Rousset. Tome VI (1854)
    11. Dictionnaire géographique, historique et statistique des communes de la Franche-Comté (tome I page 477) Par Alphonse Rousset 1853
    12. Préfecture du Jura, Liste des maires élus en 2008, consultée le 2 mai 2010
    13. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    14. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    15. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    16. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    17. « Centrale hydroélectrique (XXe s) », notice no IA39000063, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    • Portail du département du Jura
    • Portail des communes de France
    Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.