Chérif de La Mecque

Le chérif de la Mecque est le titre anciennement donné par les musulmans au gardien des lieux saints de la Mecque et Médine (deux des trois lieux les plus sacrés de l'islam, avec Jérusalem).

Signification du terme

Un chérif est l'appellation d'un descendant de Mahomet. À la mort de celui-ci, la garde des deux lieux saints fut confiée à ses descendants, d'où le terme chérif attribué à ces personnages.

Histoire

Depuis le XIIe siècle, c'est la dynastie des Hachémites qui occupe le poste sans interruption jusqu'à sa suppression en 1924 lors de l'annexion de la région par Abd al-Aziz ben Abd al-Rahman Al Saoud.

Le pouvoir du chérif de la Mecque est bien souvent plus nominal que réel, la région étant sous la souveraineté successive des Fatimides, Mamelouks et de l'Empire ottoman. De 1805 à 1811, la ville sainte est occupée par les émirs saoudiens du Nejd pendant la guerre ottomano-wahhabite (en), puis reprise par l'armée égyptienne de Méhémet Ali qui la restitue au sultan ottoman. De 1872 à 1918, le chérifat est intégré à une province ottomane, le vilayet du Hedjaz.

Durant la Première Guerre mondiale, le chérif Hussein joue un rôle important en s'alliant aux Britanniques contre l'Empire ottoman. Une importante correspondance a lieu entre le chérif et Henry Mac-Mahon quant à la délimitation du futur État arabe dont il devait prendre la tête. Malgré l'accord Sykes-Picot de 1916, qui réduit considérablement son projet de « grand royaume arabe », les deux fils de Hussein montent finalement sur les trônes de Jordanie et d'Irak. Mails la famille hachémite perd son domaine d'origine lorsque les lieux saints du Hedjaz, le , sont conquis par les Al Saoud du Nejd, qui fonderont en 1932 l'Arabie saoudite.

La prise de la Mecque par Abd al Aziz ben Abd al Rahman Al Saoud en 1924 inaugure aussi une nouvelle ère. La ville sainte doit s'aligner sur les principes de l'imam Abdelwahab, l'ardent théologien du XVIIIe siècle (ère chrétienne) et inspirateur de la dynastie séoudite : le nouveau régime se traduit par des monuments rasés, pratiques cultuelles « païennes » abolies, tabac et musique bannis... Les ressortissants des diverses obédiences minoritaires islamiques : chiîtes, druzes, etc., sont tolérés dans le sens propre du terme. Ce sont des « fautifs » qu'on supporte. Le wahhabisme à partir de cette époque a gagné droit de cité dans la Mère des cités[1],[2].

Les souverains de la dynastie saoudienne, n'étant pas descendants de Mahomet, ne peuvent porter le titre de chérif. C'est habillé en simple pèlerin que Abdelaziz Al Saoud entre à la Mecque le pour en chasser le chérif Hussein et mettre ainsi la main sur le prestige du lieu et de façon plus prosaïque sur les revenus assurés par le pèlerinage annuel.

Ainsi prend fin la suite ininterrompue de chérifs de la Mecque.

Gardien des Deux Saintes Mosquées

Le roi Fahd a adopté officiellement en 1986 comme titre officiel du souverain saoudien : Gardien des Deux Saintes Mosquées[3] ou Serviteur des Lieux saints. Ce titre a été conservé par ses successeurs, les rois Abdallah et Salmane.

Annexes

Notes et références

  1. La Vie quotidienne à la Mecque de Mahomet à nos jours de Slimane Zeghidour - Éd. Hachette - 1992 - (ISBN 2-01-013947-X), 446 pages / page 14
  2. Une saison à la Mecque - Abdellah Hammoudi - Éd. du Seuil - 2005 - (ISBN 2-02-066980-3), 315 pages - pages 147 à 149
  3. www.hajinformation.com
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