Château japonais

Les châteaux japonais (, shiro) sont des fortifications construites principalement de pierre et de bois. Ils ont évolué à partir des édifices de bois construits lors des siècles précédents, jusqu'aux formes les plus connues, qui apparaissent à la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe siècle, suivant l'exemple du château d'Azuchi, construit par Oda Nobunaga, le premier de son genre à faire appel à la pierre pour la base du château, de manière à le rendre plus robuste. De même que dans d'autres parties du monde, les châteaux japonais étaient construits pour défendre des points stratégiques ou importants, tels que des ponts, des fleuves ou des routes, et prenaient presque toujours en compte les caractéristiques du lieu pour en tirer profit à des fins défensives.

Le château de Himeji, dans la préfecture de Hyōgo, est l'un des châteaux les plus importants du Japon et appartient au patrimoine de l'humanité.

Les châteaux japonais connurent plusieurs étapes de destruction. Pendant le shogunat Tokugawa apparut une loi destinée à limiter le nombre de châteaux que chaque daimyō (seigneur féodal) pouvait posséder, en limitant ce nombre à un seul par fief, ce qui amena à la destruction de plusieurs d'entre eux. Après la chute du régime shogunal et le retour au pouvoir de l'empereur du Japon à l'époque de la restauration Meiji, bon nombre de châteaux furent également détruits et d'autres démantelés, dans un effort de rompre avec le passé et de moderniser le pays. Pendant la Seconde Guerre mondiale, beaucoup de châteaux furent détruits par les bombardements dans les régions de la côte du Pacifique, et seuls quelques châteaux, situés dans des zones reculées, comme le château de Matsue ou le château de Matsumoto restèrent intacts.

Après la Seconde Guerre mondiale, beaucoup de châteaux furent reconstruits avec des matériaux modernes, tels que le béton, bien que dans quelques rares cas on ait fait appel aux matériaux d'origine et en ayant recours aux mêmes techniques qu'à l'époque de leur splendeur. De nos jours, douze seulement ont su conserver leur structure originelle, avec en particulier le château de Himeji (le « château du Héron blanc »), localisé dans la préfecture de Hyōgo. Parmi les châteaux existants, qu'ils soient d'origine, reconstruits, ou en ruine, beaucoup d'entre eux ont reçu de l'UNESCO le statut de patrimoine de l'humanité, pendant que d'autres se sont vu attribuer celui de trésor national ou de bien culturel important.

À l'orée du XXIe siècle, nombre de ces châteaux se sont reconvertis en musées et abritent des objets d'importance de la région, et racontent l'histoire des villes où ils se trouvent.

Étymologie

En japonais, le kanji utilisé pour désigner un château est «  », qui se lit « shiro », selon la prononciation kun'yomi[1], lorsque le kanji est employé seul, ou «  » selon la prononciation on'yomi[1] lorsqu'il fait partie d'un mot (ex. : le château de Kumamoto (熊本城, Kumamoto-jō)).

Les châteaux sont en général nommés selon la ville, la région ou la préfecture où ils se trouvent. Ainsi, le château de Gifu se trouve dans la ville de Gifu, de même que le château de Komoro, ou encore le château de Hiroshima.

Histoire

Période Yayoi

Les premières fortifications au Japon datent de la période Yayoi (environ - 300 à environ 300), période qui se caractérise par l'expansion de la culture du riz ainsi que par l'introduction dans l'archipel de métaux, le fer, tout d'abord, puis le bronze, du fait de visiteurs venus du continent asiatique[2]. Les communautés de culture Yayoi commencèrent à grandir et à prendre la place des populations indigènes, amenant à la construction de fortifications pour protéger leurs intérêts et leurs implantations[3]. Les premières fortifications furent construites sur des hauteurs de façon à permettre par ailleurs de surveiller d'éventuelles attaques[3].

Au-delà des témoignages archéologiques, les anciennes chroniques chinoises se rapportant au Japon que la Chine connaissait jadis sous le nom de « Wa », firent état de la construction de fortifications à cette époque. Le document le plus ancien qui traite de ce sujet se trouve dans le Wei Zhi, qui documente l'histoire de la dynastie Wei (220-265)[3]. Une autre chronique importante se trouve dans le Hao Hanshu, compilé aux alentours de l'an 445.

Au cours des études menées sur les anciens sites d'implantations de la période, comme ceux que l'on peut trouver à Otsuka, près de Yokohama et à Yoshinogari, à Kyūshū, on a découvert d'autre part que quelques implantations étaient protégées par des digues, y compris pour celles qui se trouvaient situées sur des hauteurs[4].

Les derniers authentiques donjons du Japon

Seuls douze donjons sont encore considérés comme originaux :

Notes

    Notes et références

    1. (en) « Yamasa Online Kanji Dictionary »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur yamasa.cc (consulté le ).
    2. Turnbull 2008, p. 4.
    3. Turnbull 2008, p. 5.
    4. Turnbull 2008, p. 6.

    Annexes

    Bibliographie

    • (en) Catharina Blomberg, The Heart of the Warrior : Origins and Religious Background of the Samurai System in Feudal Japan, Sandgate/Folkestone/Kent, Routledge, , 240 p. (ISBN 978-1-873-41013-4, lire en ligne).
    • (en) Anthony Bryant et Angus McBride, Samurai : 1550-1600 [« Samurai, fifteen hundred to sixteen hundred »], Oxford, Osprey Publishing, coll. « Warrior » (no 7), , 66 p. (ISBN 978-1-855-32345-2 et 1-855-32345-1).
    • (en) Anthony J. Bryant, Sekigahara 1600 : The Final Struggle for Power, Oxford, Osprey Publishing, coll. « Campaign » (no 40), , 96 p. (ISBN 978-1-855-32395-7).
    • Louis Frédéric, Japan Encyclopedia, Harvard University Press, (ISBN 0-674-01753-6).
    • Christian Kessler, Francis Mothe et Roland Stehlin, Le Château et sa ville au Japon. Pouvoir et économie du XVIe au XVIIIe siècle, Paris, Sudestasie, , 393 p. (ISBN 978-2-858-81084-0).
    • (en) Jennifer Mitchelhill et David Green, Castles of the Samurai : Power and Beauty, Kodansha International, , 110 p. (ISBN 978-4-770-02954-6, lire en ligne).
    • George Sansom, A History of Japan 1334-1615, Stanford University Press, .
    • (en) Stephen R. Turnbull et Richard Hook, Samurai Armies 1550-1615, Oxford, Osprey Publishing, coll. « Men-at-arms » (no 86), , 48 p. (ISBN 978-0-850-45302-7).
    • (en) Stephen Turnbull, Samurai Warfare, London, Sterling Publishing Co, , 158 p. (ISBN 978-1-854-09280-9).
    • (en) Stephen R. Turnbull, The Samurai Sourcebook, Londres, Cassell & Co, , 320 p. (ISBN 978-1-854-09523-7)
    • (en) Stephen R. Turnbull et Peter Dennis (Illustrations), Japanese Castles 1540-1640, Oxford, Osprey Publishing, coll. « Fortress » (no 5), , 64 p. (ISBN 978-1-841-76429-0).
    • Stephen Turnbull, Japanese Castles 1540-1640, Oxford, Osprey Publishing, , 64 p. (ISBN 1-84176-429-9).
    • Stephen Turnbull, Ninja, AD 1460 - 1650, Osprey Publishing, 2003b, 64 p. (ISBN 978-1-84176-525-9 et 1-84176-525-2).
    • (es) Stephen R. Turnbull, Samuráis, La Historia de los Grandes Guerreros de Japón, México, Libsa, , 240 p. (ISBN 978-9-681-34131-2 et 978-8-466-21229-8).
    • (en) Stephen R. Turnbull et Peter Dennis, Japanese Castles AD 250-1540, Oxford, Osprey Publishing, coll. « Fortress », (ISBN 978-1-846-03253-0 et 1-846-03253-9).

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