Château du Petit Perron

Le château du Petit Perron, aussi appelé injustement maison des champs des Gondi à la suite d'une erreur d'attribution de l'historien Salomon en 1936, est un château situé sur la commune de Pierre-Bénite, dans la métropole de Lyon, en contrebas du château du Grand Perron, dont il partagea un temps l’histoire.

Château du Petit Perron

Façade extérieure de l'aile est
Période ou style XVIe siècle
Type château
Début construction 1530
Propriétaire initial Jean Camus
Propriétaire actuel Jean-Jacques Renaud - Fondation Renaud
Destination actuelle Propriété privée
Protection  Inscrit MH (2006)
Coordonnées 45° 42′ 01″ nord, 4° 48′ 40″ est [1]
Pays France
Métropole Métropole de Lyon
Commune Pierre-Bénite
Géolocalisation sur la carte : métropole de Lyon
Géolocalisation sur la carte : France

Histoire

L’existence de terres et biens est attestée au Perron dès la fin du XIIe siècle. D’après Pitiot, Guillaume Rufus, chanoine de l’Église de Lyon aurait ainsi été en possession d’une maison de campagne dite « du Perron », sur la paroisse d’Oullins dans les années 1187-1190. En 1220, cet édifice est désigné sous le terme de « grange », ou autrement dit, une habitation entourée de jardins ou de terres.

Dans les années 1520-1530, le hameau du Perron comporte plusieurs types d’habitations, dominées historiquement, géographiquement et socialement par le domaine du Grand Perron, constitué dès 1520 par Antoine Gondi, marchand d'origine italienne.

C'est à Jean Camus, marchand épicier originaire d’Auxonne que l'on doit l'édification du Petit Perron. Probablement intimement lié à Antoine Gondi à côté duquel il habite à Lyon, il achète en 1530 une "Grange" à proximité immédiate du Grand-Perron ainsi que de nombreuses terres en périphérie du domaine des Gondi. Entre 1530 et 1566, il adjoint un second édifice à la grange, l'ensemble est régulé par la mise en place d'une galerie à l'italienne ou loggia en 1566. Jean Camus décède en juillet 1568. L'achat en 1574, par Antoine Camus, fils de Jean, d'un dernier corps de bâtiment, permet de donner à l'édifice sa configuration définitive. Parallèlement à cette transformation des lieux, d’autres manœuvres sont entreprises par Antoine Camus pour faire du Petit Perron une seigneurie digne de ce nom. En 1575, Antoine Camus achète auprès de Pierre d’Epinac, archevêque de Lyon, les cens, servis, et justice du fief du Perron pour la somme de 3000 livres. Dernier acte d'une histoire à laquelle se mêlent amitié et ambition, Antoine Camus rachète le Grand Perron à Albisse Del Bene en 1581. À compter de cette date, l'ensemble des droits de justice, privilèges et autres archives sont transférés du Petit au Grand Perron. En 1609, la famille Camus vend le domaine du Petit Perron à Guillaume I de Balmes, secrétaire du roi en la chancellerie du Dauphiné, qui a épousé Anne de Sèves en 1608. Les familles Camus et de Balmes vivaient à proximité l'une de l'autre à Lyon, dans le quartier du Change (actuel Musée Gadagne).

À partir du début du XVIIe siècle, la succession des propriétaires du Petit Perron s’établit ainsi :

  • (1618) Guillaume II de Balmes.
  • (1648) Mathieu de Balmes.
  • (1677) Justinien de Balmes.
  • (1683) Margueritte Croppet.
  • (1705) Jean-Claude de Camus
  • (1708) Marguerite Constance de Camus
  • (1711) Marguerite Constance de Camus, épouse de Michel de Rosset de la Martelière, conseiller au parlement.
  • (1716) Marie Violet, épouse Blanc.
  • (1743) Claude Jean François Blanc.
  • (1744) Claudine Blanc.
  • (1744) Antoine Fabre.
  • (1748) Antoine Fabre fils.
  • (1767) Antoine et Mathieu Grimaud.
  • (1772) Antoine Grimaud.
  • (1792) Marie Françoise Cliquot.
  • (1799) Jean Meillan.
  • (1807) Jean Flageolet.
  • (1807) Pierrette Gingenne.
  • (1842) François Germagnet.
  • (1861) Mme Drion-Besson, veuve de François Germagnet.
  • (1879) Jeanne Germagnet, épouse Mallet-Guy.
  • (1898) Marie François Joseph Célestin, dit Francis Mallet-Guy.
  • (1898) Marie-Madeleine Gonnard, qui effectue quelques travaux d’aménagement qui dénaturent un peu le style de la demeure.
  • (1919) Pierre Perrin.
  • (1927) Joseph Eugène Rochette.
  • (1930) Joannès François Rivoire.
  • (1980) Jean-Jacques Renaud, qui entreprend des travaux de restauration.
  • (2006) Création de l’association Renaissance du Petit Perron[2].

Architecture

Le château du Petit Perron est une construction de style Renaissance. Il se compose de trois bâtiments principaux formant un « U » autour d’une petite cour (datés de 1530 à 1574) et comprend également, à l’angle nord est du domaine, un pavillon carré ainsi qu'une chapelle, adossée à façade sud du corps principal, qui a été rajoutée en 1748.

La façade extérieure de l’aile est comprend trois niveaux de galeries, l’une, de sept arcades au rez-de-chaussée, et les deux autres, de huit travées, au premier et au second étage. La balustrade en fonte qui relie les colonnes de la galerie supérieure a sans doute été restaurée au XIXe siècle. La façade intérieure de cette aile s’étage sur trois niveaux de loggia à deux arcades en anse de panier reliés par un escalier à vis.

Au rez-de-chaussée de l’aile est, on remarque une cuisine équipée d’une cheminée monumentale. On trouve également, dans différentes pièces de la demeure, des plafonds à la française, des décors peints et d’autres cheminées dont l’une porte les armes des Camus et de la famille Regnauld ( de gueules à la fasce d'argent accompagné de deux losanges d'or, 1 en chef et 1 en pointe.) D'après les recherches menées par Nathalie Mathian, l'étude historique récente et les analyses dendrochronologiques, l'ensemble du décor aurait été peint dans les années 1577-1581.

Parc et jardins

Les jardins occupent les parties orientales et méridionales du domaine. On y découvre encore deux terrasses et des vestiges d’éléments de fortifications datant du XVIe siècle.

Le château du Petit Perron est ouvert à la visite sur demande, ainsi que lors de manifestations spécifiques. Le domaine en totalité, murs de clôture et jardin compris, fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [3].

Armoiries

  • Rosset de la Martelière : d'azur, à trois trèfles d’or
  • Regnauld : de gueules à la fasce d'argent accompagné de deux losanges d'or, 1 en chef et 1 en pointe.

Bibliographie

  • Mémoires, par Société littéraire, historique et archéologique de Lyon (1867)
  • Les marchands banquiers florentins et l'architecture à Lyon au XVIe siècle, par Giuseppe Iacono, Salvatore Ennio Furone (1999)

Notes et références

Voir aussi

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