Château de Pouzauges

Le château de Pouzauges est un château situé dans la ville de Pouzauges, en Vendée. Edifié aux XIIe siècle et XIIIe siècle par les Vicomtes de Thouars, et démantelé par Dugesclin en 1372, il constitue un bel exemple de l’architecture militaire du Bas-Poitou, comparable à celle des châteaux de Niort, Tiffauges, Noirmoutier et Châteaumur.

Château de Pouzauges

Le château de Pouzauges
Architecte Civile romane
Début construction XIIe siècle
Destination actuelle Ruines
Protection  Classé MH (1862)
Coordonnées 46° 47′ 07″ nord, 0° 50′ 23″ ouest
Pays France
Région Pays de la Loire
Département Vendée
Commune Pouzauges
Géolocalisation sur la carte : Vendée
Géolocalisation sur la carte : Pays de la Loire

Il fut notamment habité par Catherine de Thouars, épouse de Gilles de Rais, au XVe siècle. Ce dernier n'y a cependant jamais résidé, lui préférant le château de Tiffauges.

Historique

Période "Pouzauges - Pareds - Chantemerle" (vers 1000-1239)

Au XIe siècle, le château de Pouzauges appartient à la famille de Zacharie de Pouzauges qui la transmet à la famille de Chantemerle, puis après le décès de Belle-Assez de Chantemerle vers 1230 à sa fille Alix de Mauléon qui épouse Guy Ier de Thouars.

Période "Thouars - Pouzauges" (1239-1441)

Le château passe aux vicomtes de Thouars qui administrent presque toute la Vendée. Ils donneront le château à un cadet, Hugues II de Thouars, qui possédera également Tiffauges et Mauléon.

Ce sont les vicomtes de Thouars qui donneront au château sa configuration définitive. Après la bataille de Taillebourg en 1242 ou Louis IX, roi de France écrasait Hugues de Lusignan, Aimery de Thouars dut livrer son château au roi. La forteresse aurait été démantelée par du Guesclin en 1372[1].

Catherine de Thouars apporte le château de Pouzauges à l'apanage de Gilles de Rais grâce à leur mariage. Devant la barbarie de son époux, elle vient y résider avec sa fille Marie. Sous l'égide de Catherine, le donjon subit de nombreux aménagements pour le rendre propice à l'habitation. Un nouvel étage est rajouté ainsi qu'un escalier à vis le reliant à tous les autres. Plusieurs fenêtres sont percées en remplacement des anciennes meurtrières afin de faire pénétrer la lumière à l'intérieur.

Période "Vendôme" (1441-1560)

Par son remariage avec Jean de Vendôme, le château et la seigneurie de Pouzauges passent à la famille de Vendôme jusqu'à François qui, en 1560, lègue par testament la seigneurie de Pouzauges à son oncle Claude Gouffier.

Période "Gouffier" (1560-1634)

Son descendant Louis Gouffier vend la baronie de Pouzauges en 1634 à Louis Grignon, seigneur de La Pélissonnière au Boupère.

Période "Grignon Pelissonière" et bien national (1634-1819)

Le château est vendu comme bien national à Brillanceau en 1792.

Durant les Guerres de Vendée (1793-1794), les hommes d'une « colonne infernale » commandés par le général Lachenay fusillent 32 Pouzaugeais qui s'étaient réfugiés dans l'enceinte du vieux château. Cet acte est commis le à l'issue d'un banquet offert par ce républicain au général Grignon. Le même jour, les villages alentour sont incendiés et une partie des habitants massacrés. C'est en leur honneur qu'a été érigée la Croix du Massacre qui se dresse dans la cour du château.

Période "de Bagneux" (1849-1988)

En 1849 le château est légué par testament à la famille de Bagneux.

Le château est classé au titre des monuments historiques par la liste de 1862[2].

Le comte de Bagneux entreprend la restauration du château en 1970. Philippe de Bagneux vend la nue propriété à la commune de Pouzauges en 1988, qui poursuit les travaux de restauration. L'usufruit est conservé par Madame de Lestrange Audouin, née Béatrix Frotier de Bagneux.

Architecture

Une tour du château.

Les ruines du château de Pouzauges sont dominées par son majestueux donjon dans un premier temps estimé du XIIe siècle. Mais des fouilles archéologiques menées entre 2017 et 2019, en vue d'une restauration des façades, et dirigées par Teddy Béthus, archéologue médiéviste, ont démontré grâce à une datation au Carbone 14 qu'il daterait du XIe siècle[3].

Le donjon, de plus de 25 m de haut, est l'une des 12 tours qui composaient la courtine, offrant ainsi aux visiteurs un exemple de l'architecture civile romane[4]. Il s'agit d'un donjon assez commun dans le Bas-Poitou, de style Niortais, c'est-à-dire une grosse tour quadrangulaire renforcée aux angles et au milieu de chaque façade[4].

Une partie de l'enceinte.

Ce donjon faisait partie d'une enceinte ovoïde comprenant douze tours reliées entre elles par des courtines, et près du donjon l'entrée était renforcée par un châtelet d'entrée [5] ou une barbacane. Des écuries étaient adossés aux remparts, une petite église aujourd'hui disparue se trouvait près de l'entrée.

Une autre enceinte plus vaste entourait le château actuel, et formait peut être des remparts urbains fortifiant un gros bourg[5]. Elle suivait les rues actuelles des Remparts, du Bournigal, du Bourg Bélard, de la Ragoille et Fortuné Parenteau.

Une troisième enceinte existait, c'était une chemise du donjon. C'était une muraille qui limitait la progression de soldats sapeurs qui auraient eu envie de creuser sous les fondations du donjon pour ouvrir une brèche[5].

Notes et références

  1. Société Vexillologique de l'Ouest, 2021
  2. Notice no PA00110201, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. « Pouzauges. Le donjon du vieux château a 1000 ans. », Ouest-France, (lire en ligne)
  4. Gilles Bresson, Châteaux forts de Vendée : guide d'histoire et de visite, Saint-Sébastien-sur-Loire, Editions d'Orbestier, , 111 p. (ISBN 978-2-84238-152-3), p.68
  5. Gilles Bresson, Châteaux forts de Vendée : guide d'histoire et de visite, Saint-Sébastien-sur-Loire, Editions d'Orbestier, , 111 p. (ISBN 978-2-84238-152-3), p.69

Annexes

Articles connexes

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