Château de Nijō

Le château de Nijō (二条城, Nijō-jō) se trouve à Kyoto, au Japon. C'est Tokugawa Ieyasu qui le fit construire en 1603. Il se constitue de deux cercles concentriques de fortifications, des palais Ninomaru (二の丸) et Honmaru (本丸), de divers bâtiments de soutien et de plusieurs jardins. Il couvre une surface totale de 275 000 m2 dont environ 8 000 m2 de constructions.

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Ancienne villa impériale

Château

Nijo-jo


Le château de Nijō, porte d'entrée.
Nom local 元離宮二条城
Début construction 1603
Fin construction 1626
Propriétaire actuel Ville de Kyoto
Protection  Patrimoine mondial
Site web http://www.city.kyoto.jp/bunshi/nijojo/ Nijō-jō
Coordonnées 35° 00′ 51″ nord, 135° 44′ 51″ est
Pays Japon
Localité Kyoto
Géolocalisation sur la carte : Japon
Géolocalisation sur la carte : Kyoto

Histoire

  • En 1601, Ieyasu Tokugawa, fondateur du shogunat des Tokugawa ordonne aux nobles féodaux de l'ouest du Japon de participer à la construction du château de Nijō. La construction est achevée en 1626 sous le shogunat de Iemitsu Tokugawa. Initialement construit pour servir de garnison, il fit office de résidence temporaire des shoguns Tokugawa lors de leurs visites à la capitale de l'époque : Kyoto.
  • Le palais Ninomaru a été édifié en 1626 sur les ordres d'Iemitsu à l'occasion de la visite de l'empereur Go-Mizunoo.
  • En 1788, le palais intérieur (Honmaru) est détruit par un incendie qui ravage Kyoto. Le centre du palais restera vide jusqu'en 1862.
  • En 1867, c'est dans le palais Ninomaru que le shogun Yoshinobu Tokugawa dut rendre officiellement le pouvoir à l'autorité impériale, mettant fin au shogunat.
  • Un an plus tard, en 1868, les cabinets impériaux déménagent au château de Nijô. L'empereur y tient les premières assises de son gouvernement. C'est le début de la restauration de Meiji.
  • En 1939, le palais est donné à la ville de Kyoto qui l'ouvre au public l'année suivante.

Fortifications

Murs intérieurs et douves du Nijō-jō.

Le château de Nijō est constitué de deux anneaux de fortifications imbriqués. Ils sont tous deux constitués d'une muraille entourée d'une large douve. Les pavillons du Ninomaru sont également entourés d'un mur simple et relativement bas. La muraille extérieure est percée de trois portes (nord, est et ouest) tandis que la fortification intérieure n'en a que deux (est et ouest). On trouve dans le coin sud-ouest les fondations d'une pagode à cinq étages (Goju no Tō) qui a été détruite par un incendie en 1750. Les murs intérieurs protègent le palais Honmaru et son jardin. Entre les deux fortifications se trouvent le palais Ninomaru, les cuisines, la salle des gardes et plusieurs jardins.

Palais Ninomaru

Les 3 300 m2 du palais Ninomaru sont construits presque exclusivement en bois de cyprès. L'intérieur du palais est décoré de peintures murales dorées représentant des pins ou des tigres, dans le but d'impressionner les visiteurs. De somptueux panneaux sculptés y sont également disposés. Les shoguns cherchaient ainsi à montrer leur richesse et leur puissance. Les peintures murales sont des réalisations de l'école Kanō, dont beaucoup ont été réalisées pour décorer le château de Fushimi et transportées ici après son démantèlement en 1623 : il est encore difficile, faute d'archives, d'identifier précisément certains de leurs auteurs.

Ce palais donne un parfait exemple de l'importance de l'architecture dans les rapports sociaux. Les visiteurs de bas rangs sont reçus dans les premières pièces du palais moins richement décorées, vers la sortie, tandis que les visiteurs importants sont reçus dans les pièces intérieures. Les portes coulissantes permettant l'arrivée des gardes dans les pièces ne sont pas dissimulées, dans le but d'intimider les visiteurs.

À l'arrière du bâtiment, le palais abrite les appartements privés du shogun, où seules les femmes pouvaient pénétrer.

Une des caractéristiques du château de Nijô est le plancher rossignol qui recouvre les couloirs. Il est conçu pour que le moindre pas fasse grincer les lattes de bois, qui émettent un son semblable au pépiement d'un oiseau. Ce plancher est prévu pour détecter tout intrus ou assassin potentiel.

La décoration est confiée à un jeune artiste de l'école Kanō, Kanō Tan'yū. L'exécution de ce travail dans un temps limité est une véritable épreuve qui décide du destin de Tan'yū et de sa famille. Grâce à son acharnement, le jeune artiste réussit à donner à tous ces bâtiments grandioses un nouvel éclat, aidé dans sa tâche par son frère cadet Naonobu ou les disciples de talent formés par son père[1].

Cet ensemble de cinq superbes bâtiments, reliés entre eux par de larges corridors, se présente comme l'unique témoin du faste des grands palais de cette époque. La décoration de la partie la plus importante, ō-hiroma (les grandes salles d'audience), est due au pinceau de Tan'yū à la tête de son atelier. Tous les murs sont couverts de grandes compositions polychromes sur fond d'or qui traitent le thème traditionnel des pins et des oiseaux[2].

L'effort des artistes tend, ici, à magnifier la puissance du nouveau dictateur. Sur une longue cloison de la quatrième salle, celle des gardes, un seul pin gigantesque occupe un espace de 14 m de longueur sur m de hauteur. Perché dans le feuillage, un vieil aigle semble dominer toute la salle de sa dignité royale, toutes serres dehors, surdimensionnées. La monumentalité de ce décor repose en grande partie sur ces très vieux pins, noueux, dont les formes particulièrement trapues sont le signe de leur résistance continue à des vents violents et à des neiges épaisses. Des aigles vigilants sont postés dans leurs branches colossales. Ces pins géants monstrueusement torturés symbolisent traditionnellement la longue vie et la résistance aux intempéries, mais ici, plus généralement, ils symbolisent un pouvoir qui résiste absolument à tout.

Légende du plan : 1. Yanagi-no-ma (salle du saule). Wakamatsu-no-ma (salle du jeune pin). 2. Tozamurai-no-ma (salle d'attente). 3. Shikidai-no-ma (salle de réception). 4. Ōhiroma : San-no-ma (troisième chambre). 5. Ōhiroma : Ichi-no-ma (première grande chambre), Ni-no-ma (deuxième grande chambre), Musha-kakushi-no-ma (chambre des gardes du corps). 6. Kuroshoin (salle d'audience intérieure). 7. Shiroshoin (quartiers résidentiels du shogun). 8. Ōhiroma : Yon-no-ma (quatrième chambre d'honneur). 9. Rōchu-no-ma (cabinets des ministres). 10. Chokushi-no-ma (salle du messager impérial).

Palais Honmaru

Le palais Honmaru couvre 1 600 m2, divisés en quatre parties : appartements, salles de réception et de divertissement, hall d'entrée et cuisines. Les différentes parties sont reliées par des cours et des corridors. L'architecture est du style de la fin de la période Edo, et un grand nombre de peintures ont été réalisées par l'école Kanō.

En 1788, le palais intérieur (Honmaru) est détruit par un incendie qui ravage Kyoto. Le centre du palais restera vide jusqu'en 1862.

Jardins

Le bassin du jardin du palais Ninomaru.

Le château est parsemé de plusieurs jardins, vergers de cerisiers du Japon et de ginkgos. Le jardin du Ninomaru a été dessiné par l'architecte et maître de thé Kobori Enshū. Il est situé entre les deux fortifications, à côté du palais du même nom. Le jardin possède entre autres un grand bassin avec trois îles et de nombreuses pierres placées avec précision, ainsi que des pins miniatures.

Le jardin Seiryū-en (清流園) est la partie la plus récente de l'ensemble du château de Nijō, construit en 1965 dans la partie nord du complexe architectural. Il a été imaginé pour faciliter la réception des hôtes de marque de la ville de Kyoto, et l'organisation d'événements culturels. On y trouve deux maisons de thé et un arrangement de plus de 1 000 pierres.

Notes et références

Notes
    Références
    1. Dictionnaire Bénézit 1999, p. 692.
    2. Akiyama Terukazu 1961, p. 136, Iwao Seiichi, 2002, p. 105, Felice Fischer et Kyoko Kinoshita, 2015, p. 23-24 (photographie). Felice Fischer précise que Tann'yu était chargé du décor de la grande salle des audiences (ō-hiroma), dont la salle des gardes (yonnoma) est dépourvue de mobilier permanent, les visiteurs étant assis sur les tatamis et entourés par les peintures qui couvrent les cloisons et les portes coulissantes (fusuma) sur trois faces.

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Dictionnaire Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, vol. 7, Éditions Gründ, , 13440 p. (ISBN 2-7000-3017-6), p. 692-693.
    • (en) Felice Fischer (éditeurs scientifique), Kyoko Kinoshita et al. ([exhibition, Philadelphia, Philadelphia Museum of Art, February 16-May 10, 2015]), Ink and Gold : Art of the Kano, Philadelphia Museum of Art et Yale University Press, , XV + 305 p., 27 x 30 cm (ISBN 978-0-87633-263-4, 0-87633-263-7 et 978-0-300-21049-1), p. 61-66 (The Meiji Revival of the Kano school: The Final Chapter).
    • Iwao Seiichi (dir.) et al., Dictionnaire historique du Japon, t. 11 (K), Maisonneuve et Larose, (1re éd. 1985) (ISBN 2-7068-1633-3, lire en ligne), p. 103-105 : article « Kanō-ha » (école Kanō).
    • Christine Shimizu, L'Art japonais, Flammarion, , 448 p. (ISBN 978-2-08-120787-5 et 2-08-120787-7), p. 284-285 : « Kanō Tan.yū ». Voir aussi édition précédente grand format, reproductions couleurs augmentées : Christine Shimizu, L'Art japonais, Paris, Flammarion, coll. « Vieux Fonds Art », , 495 p., 28 x 24 x 3 cm env. (ISBN 2-08-012251-7), p. 380-381 et 269.
    • Akiyama Terukazu, La Peinture japonaise. Les trésors de l'Asie, Genève, éditions Albert Skira, , 217 p., p. 125, 135-137, 181-182.

    Articles connexes

    Lien externe

    • (en) Nijō-jō sur le site de la municipalité de Kyoto
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