Château de Dun-sur-Auron

Le château de Dun-sur-Auron, également dénommé « La Salle-le-Roi », ou encore « Palais Royal » est localisé au cœur du centre-ville de la commune de Dun-sur-Auron, ville située dans le département du Cher, en région du Centre-Val de Loire. Le chantier de construction du Château débute au cours du 1er quart du XIIIe siècle, en 1202. Le tout premier élément édifié du site médiéval est sa porte. Fréquemment confondue avec un donjon, cette porte est également connue sous le nom de « porte de l'Horloge ». À cette époque, au début du XIIIe siècle, elle faisait office d'accès principal pour la seconde enceinte fortifiée de la cité dunoise. La mise-en-place de cette deuxième fortification se manifeste dès lors comme un renforcement de la défense de Chatel vieil. À la fin du XIVe siècle, une deuxième phase de construction s'inscrit dans la partie Est de l'enceinte. Dès lors, l'entrée monumentale dite de « l'Horloge » ne possède plus sa vocation de porte de ville. Toutefois, l'arc monumental conserve sa destination de beffroi. D'importants travaux de remise en état sont effectués au début du XVe siècle, conduisant ainsi à la restauration complète de charpente. À cette occasion, le bâtiment est complété par un escalier hélicoïdal. En 1856, l'ensemble de la toiture subie de lourdes réfections.

Le donjon ou « Tour de l'Horloge » du château de Dun-sur-Auron fait l'objet d'un classement sur la liste des monuments historiques de France (plus précisément celle du Cher depuis le . Ultérieurement, l'intérieur de l'édifice médiéval est modifié afin d'abriter un musée.

Localisation

Le cadre géographique de la commune de Dun-sur-Auron correspond à la dépression dessinée par la vallée de l'Auron et l'ensemble naturel de la champagne berrichonne[2]. Les premières structures du site dunois, édifiées dès l'Âge du fer sur un plateau de nature calcaire[2]. La ville, à l'époque gallo-romaine est longée par la via romana qui relie Bourges / Avaricum à Lugdunum[2].

Au cours du Moyen Âge, aux Xe et XIe siècle, la cité dunoise est limitrophe du Bourbonnais[2]. Elle fait alors partie intégrante des terres appartenant au Berry. Au cours de cette même période, Dun se présente comme étant la 3e agglomérations du territoire berrichon après Bourges et Issoudun[2].

Le château dit « La Salle-au-Roi » est localisé au cœur du centre-ville de Dun-sur-Auron. Les structures de l'édifice médiéval se déploient simultanément sur la « place de la Halle », la « place du Châtelet », et le « boulevard du Midi »[1].

Histoire

Au cours du XIe siècle, le Château de Dun-sur-Auron[Note 2] tient lieu de demeure des vicomtes dunois[1]. L'édifice fait l'objet d'un rachat par Philippe Ier vers 1100[1]. L'ancienne demeure des vicomtes de Dun-sur-Auron subie alors une refonte puis une réfection complètes[1].

À cette époque, la cité médiévale de Dun est attestée sous le nom de « Duno », terme mentionné en 1095[3]. Ce toponyme succède à un autre nom, celui de « Dunesi », un terme attesté au Haut Moyen Âge (période carolingienne, 880. Ces deux toponymes trouvent leurs origines dans le mot de racine gallo-romaine, Dunum, lequel renvoie à la notion d'« enceinte fortifiée », selon les linguistes (notamment Ernest Nègre[3].

Au XIe et XIIe siècle, la cité de Dun-sur-Auron se présente sous la forme de bastion avancé du territoire royal de France[4]. La ville dunoise est incluse territoire capétien à partir de 1101[4],[5]. Celle-ci est alors pourvue d'un mur d'enceinte[4].

Entre 1202 et 1203, les fortifications du château sont entièrement remaniées sous l'impulsion de Philippe Auguste[1]. L'enceinte est alors adjointe de courtines, de tours latérales et d'un donjon[1].

D'autres aménagements d'ampleur sont opérés sur le l'ancien logis des vicomtes de Dun au cours du XIVe siècle[1]. Conséquence d'une mise à sac de la cité berrichonne en 1430, le Château de Dun-sur-Auron fait dès lors l'objet d'une importante reconstruction[1].

Au XVIIe siècle, l'une des ailes de l'édifice est réorganisée afin de faire office de chambre d'auditoire d'une part, de prison et de conciergerie, d'autre part[1].

Enfin, au cours du XIXe siècle, le château devient uniquement un bâtiment destiné à l'incarcération et tient lieu de tribunal juridictionnel[1].

Architecture

La Porte de l'Horloge

La porte dite « de l'Horloge » est disposée sur un plan d'architecture de forme carrée. Elle présente en outre deux tourelles qui se déploient sur chacun des angles de sa facade[6]. Le type d'architecture de la porte monumentale dunoise, dont le prototype serait le donjon de Bourges, réalisé aux environs de sous l'impulsion de Philippe Auguste. Son style architectural se manifeste également au sein d'autres édifices médiévaux tels que le celui du Louvre et dont la période de construction s'échelonne entre 1200 et 1300[7]

Notes et références

Notes

  1. Plus précisément, les différentes étapes de la construction et réfection du Château de Dun-sur-Auron s'échelonnent sur le 1er quart XIIIe siècle ; le XIVe siècle ; le XVe siècle ; le XVIIe siècle et le 3e quart du XIXe siècle.
  2. La cité dunoise était autrefois connue sous le nom de « Dun-le-Roi », ou encore « Dun-le-Roy »[2].

Références

  1. « Château de Dun-sur-Auron », notice no PA00096788, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. « Histoire et patrimoine », sur Ville de Dun-sur-Auron (Site officiel), (consulté le ).
  3. Ernest Nègre, « Noms de peuples gaulois 2421 2546 », dans Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Librairie Droz, , 708 p. (lire en ligne), page 150.
  4. « Notice », sur Base Mérimée, (consulté le ).
  5. Guy Fourquin, « Devailly (Guy). Le Berry du Xe siècle au milieu du XIIIe siècle : étude politique, religieuse, sociale et économique. », dans Guy Fourvin et al., Histoire (depuis l'Antiquité), vol. tome 54 (fascicule 2), Revue belge de philologie et d'histoire, (lire en ligne), page 561.
  6. Christian Trézin, « Les hourds du château de Forges (Concrémiers, Indre) et leur contexte berrichon. », Bulletin Monumental, vol. tome 158, no 3, , page 200 (DOI 10.3406/bulmo.2000.8436, lire en ligne, consulté le ).
  7. André Châtelain, Châteaux forts et féodalité en Ile de France, du XIe au XIIIe siècle, EDITIONS CREER, , 507 p. (lire en ligne), page 293.

Bibliographie

  • Collectif - DIREN (Direction Régionale de l'Environnement), « Fiche 9 : La vieille ville de Dun-sur-Auron. », dans Direction Régionale de l'Environnement, Atlas des sites du département du Cher., Centre du développement durable, , 110 p. (lire en ligne [PDF]), pages 51 à 56.
  • Michel Balard (dir.), Jean-Philippe Genêt (dir.) et al., Des Barbares à la Renaissance, vol. 14/456/9, t. 20, Paris, Hachette, coll. « Initiation à l'Histoire », , 280 pages et 42 cartes p. (ISBN 978-2-01-006274-2).
  • Michèle Dassas, « Dun-sur-Auron : la guerre des Lys », dans Michèle Dassas, Sur la Route de Jacques Cœur : Rêves et découvertes - des lieux et des contes, Romorantin, Éditions CPE, , 192 p. (ISBN 2-84503-168-8), pages 141 à 148.
  • Jean-François Lemarignier (dir.), La France médiévale : institutions et société, Paris 5e arrondissement, Librairie Armand Colin, coll. « collection U », , 416 pages p. (ISBN 2-200-31061-7).
  • Jacqueline Soyer, « Les fortifications circulaires isolées en France. », Annales de Normandie, vol. 15e année, no 3, , pages 353-414 (DOI 10.3406/annor.1965.6731, lire en ligne, consulté le ).
  • Jacqueline Soyer, « Cadastres romains et terroirs circulaires. », Dialogues d'histoire ancienne, vol. 10, , pages 330 et 331 (DOI 10.3406/dha.1984.1631, lire en ligne, consulté le ).
  • Querrien Armelle, « Parcellaires antiques et médiévaux du Berry. », Journal des savants, no 2, , pages 235 à 366. (DOI 10.3406/jds.1994.1580, lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Liens externes

Articles connexes

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