Château de Beaucamps-le-Jeune

Le fief de Beaucamps-le-Jeune attesté depuis le XIV^e siècle, était détenu, en 1481, par Guillaume de Pisseleu, seigneur d'Heilly, dont le fils François de Pisseleu fut évêque d'Amiens en 1546 et la fille, Anne de Pisseleu, la favorite du roi François I^er[1]. Le château de Beaucamps-le-Jeune fut la propriété de la famille de Pisseleu qui le fit reconstruire vers 1550-1570. En 1553, après la disgrâce d'Anne de Pisseleu, le château est acheté par Charles de Runes qui continue les travaux de construction jusqu'à sa mort[1].

Le château de Beaucamps-le-Jeune reste dans sa descendance jusqu'à sa vente en 1778 par Pauline Gabrielle de Baschi du Cayla, comtesse de Turenne d'Aynac, à Louis Sanson, seigneur de Frières, et Jean-Louis Sanson, seigneur de Zoteux, son fils. L'édifice reste ensuite dans leur descendance jusqu'au début des années 1920.

La veuve de Colay De Villepoix épouse Guillaume de Pisseleu et donnera naissance à Anne de Pisseleu.

Il est agrandi en 1628 (écuries) et en 1667 (logis). En 1771[Note 1], on construit les étables.

En 1935, une longue aile et une tour sont ajoutées à l'édifice par les pères lazaristes , alors propriétaires des lieux [2].

Dans les années 1960, le château échoit à l’évêché d'Amiens, qui y installe une colonie de vacances [3].

En 1975, la famille Richard achète l'édifice, puis le revend à une société britannique qui ambitionne d'y créer un hôtel, mais fait faillite. En 1985, une communauté disant appartenir au mouvement Emmaüs occupa le château.

Maintenu hors d'eau jusque dans les années 1970, le château est ensuite laissé sans entretien. En 2000, il est acquis par les Sylla qui commencent sa restauration [4].

Les façades, les toitures du château et des deux porteries sont classées Monument historique depuis un arrêté du 3 juillet 2003 [2].

Éric Testelin et son épouse, les propriétaires actuels du château, depuis 2005, ont entrepris la restauration complète de ses parties les plus anciennes.

Deux tranches de rénovation du gros œuvre, comprenant des maçonneries, reconstitution des charpentes, des toitures et des menuiseries, ont été menées à bien. Une troisième est en cours en 2017-2018 [5].

Le château de Beaucamps-le-Jeune est bâti autour d'une cour carrée entourée par des écuries et des étables du XVII^e siècle[6]. Il a conservé un aspect féodal en apparence. Cependant, les tours avec leur toiture en poivrière sont dépourvues d'appareil défensif (mâchicoulis, meurtrières, canonnières, chemin de ronde...). Un châtelet avec deux tours encadrant la porte d'entrée en arc brisé protégeait l'édifice. Il a été entièrement restauré au début du XXI^e siècle. Entre les tours, des corps de logis surmontés de toits « à la française » ont été construits dans la seconde moitié du XVI^e siècle. Les fenêtres sont construites avec de larges trumeaux de brique qui sont ornés de bandeaux de pierre. Entre les étages, les fenêtres sont ornées de chaînage en harpe.

La brique est appareillée en losange montrant une influence normande certaine. Ainsi, dans le courant du XVI^e siècle, le château de Beaucamps-le-Jeune témoignait-il de l'évolution architecturale de la Renaissance, transformant un château féodal en demeure résidentielle pourvue de moyens de défense[1].

L'intérieur a conservé son décor de boiserie et de stucs du XIX^e siècle.

• Pierre-Louis Limichin, Notice historique sur Beaucamps le Jeune (Somme), Reims, 1898,
• Josiane Sartre, Châteaux « brique et pierre » en Picardie, Paris, Nouvelles Éditions latines, 2012 (ISBN 978-2-7233-9574-8).

• Liste des seigneurs de Heilly
• Famille de Rune
• Liste des monuments historiques de la Somme
• Liste des châteaux de la Somme

• Ressource relative à l'architecture :
  • Mérimée
• Châteaux de France : château de Beaucamps-le-Jeune