Château d'Assier

Le château d'Assier[1] est situé dans le département du Lot et la région Occitanie sur la commune d'Assier. C'est un témoignage exemplaire de la diffusion de l'art de la Renaissance hors des châteaux du Val de Loire. Le château d’Assier, comme une centaine d’autres monuments, propriété de l’État, est géré, animé et ouvert à la visite par le Centre des monuments nationaux[2].

Château d'Assier

Le château d'Assier relevé fin XVIIe siècle pour Gaignières.
Nom local Château d'Assier
Période ou style Renaissance
Début construction 1518
Fin construction 1535
Propriétaire initial Jacques Galiot de Genouillac
Propriétaire actuel état
Protection  Classé MH (1901, château)
 Inscrit MH (2001, Logis)
 Inscrit MH (2005, Pigeonnier)
Coordonnées 44° 40′ 30″ nord, 1° 52′ 43″ est
Pays France
Anciennes provinces de France Quercy
Région Occitanie
Département Lot
Commune Assier
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Midi-Pyrénées
Géolocalisation sur la carte : Lot

Histoire

Origine

Construit entre 1518 et 1535 dans le style des nouveaux châteaux de plaisance, il est l'œuvre de Jacques Ricard de Genouillac -dit "Galiot" de Genouillac, premier maître d'armes de François Ier. Tacticien militaire de génie, il est à l'origine de l'artillerie de campagne mobile, rapide et précise, invention qui le rendit célèbre lors des guerres d'Italie et de la bataille de Marignan en 1515. Édifie sur l'emplacement d'un château féodal plus ancien qui appartenait déjà à la famille Ricard de Genouillac et où Jacques -dit "Galiot"- était né, le château du début du XVIe siècle se composait d'un vaste plan en quadrilatère de 40 m de côté reprenant les soubassements de l'édifice du Moyen Âge dont il avait conservé les 4 tours rondes massives à chaque angle coiffées de dômes à l'impériale.

Le château d'Assier, reflet de la réussite exceptionnelle d'un homme, constitue un précieux témoignage de l'architecture de la Renaissance en Quercy.

La ruine

Pignon sud du château en 1903. Photographie par Eugène Trutat, conservée au muséum de Toulouse.

Jeanne, seule héritière de Galiot de Genouillac, se marie à Charles de Crussol, vicomte d'Uzès. En 1768, le duc d'Uzès, son descendant, réserve à l'aile ouest un usage agricole et vend la majeure partie du château à des démolisseurs et marchands de matériaux. Malgré le classement en 1841 par Prosper Mérimée, l'aile restante est utilisée comme remise agricole jusqu'à ce que l'ensemble des ruines soit acquis par l'État en 1934. Dès 1901, de nombreuses restaurations sont réalisées.

Architecture

Il ne subsiste que l'aile ouest percée d'un portail spectaculaire à portiques, loggias et frontons qui abritait, dans la niche au premier étage, une statue équestre de Galiot de Genouillac. La façade sur cour est ornée de travées de fenêtres et de deux larges frises, richement sculptées d'emblèmes qui font référence aux fonctions militaires de Galiot de Genouillac et à la légende d'Hercule.

  • À l'intérieur, un escalier d'apparat, voûté sur croisées d'ogives, associe deux volées droites à une demi-vis. Le palier du premier étage est orné d'un très élégant pilastre orné d'une succession de motifs à la "grotesque", d'une réussite formelle incontestable.
  • L'aile du corps de garde, le moulin, la tour garde manger, les caves, les traces d'escalier rappellent la splendeur d'une œuvre et sa fragilité.
  • La décoration extérieure et intérieure constituent le type même de l'école de la Renaissance : ordres antiques (ionique, dorique, corinthien) scènes de la légende d'Hercule (Antée, l'Hydre de Lerne, le lion de Némée), rinceaux, arabesques, putti, médaillons mais aussi des éléments plus assiérois comme les canons, les épées, le collier de l'ordre de St Michel.
  • L'intérieur se compose de salles voûtées d'ogives renfermant un petit musée lapidaire et également des tableaux en grisaille représentant des trophées d'armes.
  • Le grand escalier à rampe droite au noyau rond garni de nervures en hélice conduit au célèbre pilier en marbre dont les décors sont d'une très grande finesse et que certains considèrent comme l'œuvre de Jean Goujon ou l'un de ses élèves.

L'ancien colombier à pied, donc de seigneur haut justicier, daté de 1537, est une tour à toiture à lanternon. L'intérieur comporte 2500 boulins de terre cuite vernissée, desservis par une échelle de visite tournante. Propriété privée il a été inscrit monument historique le [3].

Le moulin a été édifié au début du XVIe siècle à l'emplacement d'un moulin médiéval et plusieurs fois transformé. C'est un bâtiment en pierres à un étage dont la cheminée en pierre de taille de la salle des meules est du XVIe siècle. Les quatre paires de meules et leurs mécanismes datent des environs de 1880. Le moulin hors d'usage depuis 1914 est propriété de l'état depuis 1934[4].

Le logis nommé grange de Bargues, situé dans l'ancienne basse-cour du château a été mentionné dès 1545 comme la demeure de l'écuyer Murat de Montaï. Ce logis a été inscrit monument historique le [5] Avec Montal, Couanac, Cénevières ou Cieurac, le château d'Assier fait partie des plus remarquables châteaux de la Renaissance en Quercy.

Visites

Le château se visite de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h. Il est fermé le mardi.

Notes et références

  1. Bruno Tollon - Le château d'Assier - pp.137-149 dans Congrès archéologique de France. 147e session. Quercy. 1989 - Société Française d'Archéologie - Paris - 1993
  2. Centre des monuments nationaux
  3. « Ancien pigeonnier du château », notice no PA46000037, base Mérimée, ministère français de la Culture
  4. « Château », notice no PA00094967, base Mérimée, ministère français de la Culture
  5. « Ancien logis dit "grange de Bargues" », notice no PA46000024, base Mérimée, ministère français de la Culture

Voir aussi

Bibliographie

  • Marie-Rose Prunet-Tricaud, Jean Guillaume, Le château d'Assier en Quercy. Une œuvre majeure de la Renaissance retrouvée, Picard éditeur, Paris, 2014 (ISBN 978-2-7084-0951-4) ; 200 p.
  • Catherine Didon, Châteaux, manoirs et logis : le Lot, p. 172-175, Association Promotion Patrimoine, Éditions patrimoines & médias, Chauray, 1996 (ISBN 2-910137-18-X) ; 336 p.
  • Bruno Tollon, Le château d'Assier, p. 137-149, dans Congrès archéologique de France. 147e session. Quercy. 1989, Société française d'archéologie, Paris, 1993 (lire en ligne)
  • Paul Vitry, « Château et église d'Assier », dans Congrès archéologique de France. 100e session. Figeac, Cahors et Rodez. 1937, Paris, Société française d'archéologie, , 570 p. (lire en ligne), p. 330-342
  • Catherine Didon, Châteaux, manoirs et logis : le Lot, Chauray, Association Promotion Patrimoine, Éditions patrimoines & médias, , 336 p. (ISBN 2-910-13718-X), p. 172-175
  • H. de Montégut, Le château d'Assier, en Quercy, et la statue équestre du roi François Ier, p. 138-144, Réunion des sociétés savantes des départements à la Sorbonne. Section des beaux-arts, Ministère de l'instruction publique, 1903, 27e session (lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

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