Château Saint-Gilles

Le château Saint-Gilles (en arabe قلعة طرابلس), aussi appelé forteresse du Mont-Pèlerin, est une forteresse située à Tripoli, au Liban, construite en 1103 par le comte Raymond de Saint Gilles[1] sur la colline de Hajjage, à trois kilomètres de la côte méditerranéenne[2]. Le comte y mourut en 1105, peut-être en se jetant de désespoir d'un toit du château[3]. Le comte Pons de Tripoli y aurait été assassiné[4].

Château Saint-Gilles
Nom local قلعة طرابلس
Début construction 1103
Propriétaire initial Raymond de Saint Gilles
Coordonnées 34° 26′ 00″ nord, 35° 50′ 40″ est
Pays Liban
Région historique Gouvernorat du Nord
Ville Tripoli
Géolocalisation sur la carte : Liban

Historique

Cet emplacement stratégique, entre la mer et la montagne, sur un promontoire dominant la vallée du Nahr Abou Ali, a incité l'empereur sassanide Khosro II à y installer des garnisons dès le VIe siècle[5]. En 636, bien avant l'arrivée des Croisés et la construction du château, le site est fortifié par les Arabes. En effet, lorsqu'Omar ibn al-Khattâb envahit la Syrie en 641, la ville, alors byzantine, oppose une âpre résistance. Elle n'est prise qu'en 644 après la fuite par la mer des habitants qui échappent à la surveillance des Musulmans malgré la construction à l'écart de la ville d'un petit fort destiné à les observer[6].

Au XIe siècle, les Fatimides y ajoutent une mosquée que les Croisés transforment plus tard en une église dont il ne reste que les fondations[7]. L'objectif de cette forteresse, édifiée avec l'aide d'Alexis Ier Comnène, était de conquérir Tripoli et ses alentours[8],[9]. Guillaume de Tyr raconte sa construction :

« Il choisi devant la cite de Triple pres a deus miles un tertre bien fort de siege il le ferma; dessus fist mout bele forteresce et bien la garni. En remenbrance de ce que eu pèlerinage avoit este ferme le fist apeler Mont Pelerin : ce non a encore. »[10]

La ville de Tripoli, construite par le sultan mamelouk Qala'ûn en 1289, est bâtie autour de la forteresse[11]. Agrandie par les Mamelouks et les Ottomans, la forteresse actuelle, qui mesure 140 mètres de long sur 70 de large, est le résultat d'une restructuration massive opérée au début du XIXe siècle par le gouverneur de Tripoli de l'époque, Mustafa Agha Barbar[12].

Pièce de monnaie, Tripoli, IIe siècle AEC

Le Musée du Liban Nord & du Akkar

La citadelle abrite le Musée du Liban Nord & du Akkar. Le petit musée possède une collection numismatique remarquable couvrant la plupart des périodes de l'époque hellénistique jusqu'aux Ayyoubides.

Notes et références

  1. Construction de Qalaat Sanjîl ou Mont Pèlerin sur templiers.net
  2. Tripoli la deuxième ville Mamelouke après Le Caire, aux quartiers qui émergent du cœur de l'histoire et qui compte 170 monuments du patrimoine archéologique et culturel sur nna-leb.gov.lb
  3. Joseph-François Michaud, Histoire des Croisades, vol. 3, (lire en ligne), p. 33
  4. Richard Simon, Le Grand Dictionnaire de la Bible : Explication littérale et historique de tous les mots propres du vieux et nouveau testament, (lire en ligne), p. 323
  5. Charles Le Beau et Hubert-Pascal Ameilhon, Histoire du Bas-Empire, vol. 1, (lire en ligne), p. 323
  6. (en) Hugh N. Kennedy, The Great Arab Conquests : How the Spread of Islam Changed the World We Live In, Londres, Weidenfeld & Nicolson (présentation en ligne)
  7. Liban en 2003 sur berclo.net
  8. Jacques Heers, « Châteaux et fortifications des croisés en Terre sainte », sur clio.fr,
  9. François Guizot, Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, (lire en ligne), p. 216
  10. Guillaume de Tyr, Historia rerum in partibus transmarinis gestarum sur fordham.edu
  11. Désirée Sadek Aziz, Liban, terre éternelle, Beyrouth, Arziates, , p. 62
  12. Patrizia Fabbri et al. (trad. Laura Meijer), Liban - Le livre d'or, Florence, Bonechi, , p. 73
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