Château Borély

Le château Borély est un château-bastide de style néo-classique du XVIIIe siècle, du quartier de Bonneveine, dans le 8e arrondissement de Marseille, dans les Bouches-du-Rhône en Provence-Alpes-Côte d'Azur[2]. Associé au parc Borély et hippodrome-golf Marseille Borély, il est classé aux monuments historiques depuis 1936[1], et héberge avec son riche décor d'origine le musée des Arts décoratifs, de la Faïence et de la Mode depuis Marseille-Provence 2013[3].

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Château Borély

Château Borély et bassin du jardin à la française
Période ou style Néo-classique
Type Château-bastide
Architecte Charles-Louis Clérisseau
Esprit-Joseph Brun
Début construction 1767
Fin construction 1778
Propriétaire initial Louis Borély
Destination initiale Château-bastide
Destination actuelle Musée des Arts décoratifs, de la Faïence et de la Mode
Parc Borély, hippodrome-golf Marseille Borély
Protection  Classé MH (1936)[1].
Coordonnées 43° 15′ 27″ nord, 5° 22′ 55″ est
Pays France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département
Bouches-du-Rhône (13)
Commune Marseille (8e)
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Bouches-du-Rhône
Géolocalisation sur la carte : Marseille

Historique

Famille Borély

Sous le règne du roi Louis XIV, Joseph Borély (d'une importante et richissime famille de négociants de commerce maritime marseillais) achète le à Alzéar d'Antoine, un domaine-bastide-fermier et viticole du quartier de Bonneveine, sur la route du bord de mer de Marseille (sur l'actuel parc Borély et hippodrome-golf Marseille Borély, au bord du parc du Prado, avec vue sur mer Méditerranée, îles du Frioul, et château d'If). Cette même année 1684, son frère François Borély est nommé premier échevin de Marseille, signe de sa réussite familiale dans le grand négoce[4]. Nicolas et Louis Borély (les deux fils de Joseph) résident longtemps à Alexandrie en Égypte où ils tiennent un comptoir d'import marseillais de blé, riz, soie, et d'huile pour la fabrication du savon[5](bien avant que la cité phocéenne ne se spécialise dans le savon de Marseille, fabriqué à partir de la culture de l'arachide en Afrique noire).

Nicolas Borély (fils aîné) est nommé à son tour 1er échevin de Marseille en 1747, et anobli en 1753 par le roi Louis XV. Il se fait construire un somptueux hôtel particulier près du Vieux-Port de Marseille, à l'angle de la rue Vacon et de la rue Saint-Ferréol (détruit en 1848). Son frère cadet, Louis Borély, de retour à Marseille en 1755, agrandi le domaine familial de Bonneveine par des acquisitions successives de domaines voisins : « La Tirane », « La Michèle », « La Dumone », et « La Valbelle » en 1764.

Fondation du château

Louis Borély fait construire ce château (emblème de la famille Borély, un des plus fastueux des châteaux et bastides de Marseille) par le célèbre architecte Charles-Louis Clérisseau, dont le projet de façade remis le [6] est probablement jugé trop compliqué par Louis Borély, qui demande alors à l'architecte local Marie-Joseph Peyre (directeur des bâtiments du roi) de le simplifier[7]. Ce château de trois niveaux, est flanqué de deux pavillons, d'une vaste cour, et d'un portail sur l'arrière, avec de nombreuses pièces très richement décorées et meublées, et d'une remarquable chapelle privée ovoïde en marbre[8].

Propriétaires successifs

Louis Joseph Denis Borély (fils héritier du précédent) achève les travaux de construction du château de son père, qu'il fait richement décorer et meubler. Il meurt sans laisser d'enfants le .

Son frère cadet, Honoré Borély, membre honoraire de l'Académie de peinture et de sculpture de Marseille, hérite de tout ses biens. Ce dernier continue d'entretenir le château et accroît notamment la bibliothèque[9]. Il s'éloigne du château pendant la Révolution française, pour le récupérer plus tard pratiquement intact. Il mourra le .

Sa fille unique, Louise-Jeanne-Marie Borély, hérite du château et de tout ses biens. Elle épouse le comte Pierre Léandre de Mark-Tripoli de Panisse-Passis[10] le . Ce dernier conserve le château et enrichit encore ses précieuses collections d'art.

Son fils, le marquis Gaston de Panisse, hérite à son tour de cette somptueuse demeure. Ne résidant pas à Marseille et ayant de surcroit hérité[11] de son oncle Alexandre, Gaston de Panisse ne tient pas à conserver le Château Borely. À cette époque l'arrivée du chemin de fer et l'expansion du port, d'abord planifiée vers le sud, bouleversent l'urbanisme de la ville. Paulin Talabot, industriel impliqué dans le développement de la compagnie PLM et celle des Docks de Marseille négocie avec la ville de Marseille un accord tripartite enterriné par le Conseil Municipal: en 1856 Gaston de Panisse échangera le château contre une indemnité et un terrain situé dans le secteur des Chartreux, qui lui permettra de réaliser un belle opération immobilière. Par la suite, il sera décidé que tant le tracé des lignes de chemin de fer que l'extension du port de Marseille ne passeront pas par la partie sud du bord de mer de la ville. Pour Paulin Talabot, le château perd ainsi tout intérêt. La ville le rachète en 1860. Elle y aménage l'Hippodrôme et le parc Borely et ouvre les lieux au public[12].

Parc public et musées

Devenu propriété municipal de la ville, le château héberge le musée d'archéologie de Marseille de 1856 à 1989 (transféré depuis au musée d'archéologie méditerranéenne de la vieille Charité de Marseille). Une tèse[13], ou chasse des dames existe toujours dans le parc. Classé aux monuments historiques depuis 1936[1], il est profondément restauré à partir de 2009 pour Marseille-Provence 2013, pour exposer la majeure partie de son fastueux décor d'origine : salon doré, bibliothèque, chambre, grand escalier, chapelle... (musée des Arts décoratifs, de la Faïence et de la Mode , précédemment hébergé au château Pastré).

La partie centrale du domaine de 54 hectares d'origine est transformée en hippodrome-golf Marseille Borély de 15 hectares (inauguré le ) et en parc Borély (inauguré en 1864, transformée en jardin public entre 1860 et 1880 sur une superficie de 17 hectares, par l'architecte paysagiste Adolphe Alphand, collaborateur du baron Hausmann).

Références

  1. Notice no PA00081332, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. « Château Borély - Musée des Arts décoratifs, de la faïence et de la mode », www.myprovence.fr
  3. « Château Borély - Musée des Arts décoratifs, de la faïence et de la mode », www.culture.marseille.fr
  4. Roger Duchêne et Christian Ramade, Le château Borély : Marseille flamboyante, Marseille, Autres Temps, , 62 p. (ISBN 2-84521-029-9), p. 11
  5. Roger Duchêne et Christian Ramade, Le château Borély : Marseille flamboyante, Marseille, Autres Temps, , 62 p. (ISBN 2-84521-029-9), p. 12.
  6. Francine Valette, Le château Borély : Étude historique, synthèse documentaire, , 151 p., p. 16
  7. Roger Duchêne et Christian Ramade, Le château Borély : Marseille flamboyante, Marseille, Autres Temps, , 62 p. (ISBN 2-84521-029-9), p. 13
  8. Francine Valette, Le château Borély : Étude historique, synthèse documentaire, , 151 p., p. 17
  9. Émile Perrier, Les bibliophiles et les collectionneurs provençaux, Marseille, Barthelet & Cie imprimeurs, , 561 p., p. 81
  10. Émile Perrier, Les bibliophiles et les collectionneurs provençaux, Marseille, Barthelet & Cie imprimeurs, , 561 p., p. 82
  11. Il hérite du domaine de Lamanon dont il fait sa résidence
  12. Roger Duchêne, Christian Ramade, "Le Château Borely : Marseille flamboyante", Fondation Regards de Provence, Éditeur feniXX, (ISBN 9782402021999), 62 pages (vers le milieu du livre)
  13. La tèse est un espace planté de rangées de buissons et pourvu de filets qui permettait autrefois de chasser les petits oiseaux, ainsi pris au piège ; ce loisir était souvent pratiqué par les dames dans les grandes propriétés, voir Jardins de France, avril 2003, page 36. Voir également Gilles Mihière, Les Bastides marseillaises, éditions Jeanne Laffitte, pages 95 et 96.

Annexes

Bibliographie

  • [Sicard 1880] Adrien Sicard, « Les origines du château Borély et du Musée d'archéologie de Marseille », Réunion des sociétés savantes des départements à la Sorbonne en 1880. Section des beaux-arts, vol. 4e session, , p. 74-80 (lire en ligne)
  • Émile Perrier, Les bibliophiles et les collectionneurs provençaux, Marseille, Barthelet & Cie imprimeurs, , 561 p.
  • Adrien Blés, Dictionnaire historique des rues de Marseille, Éd. Jeanne Laffitte, Marseille, 1989, p. 61, (ISBN 2-86276-195-8).
  • Roger Duchêne et Christian Ramade, Le château Borély : Marseille flamboyante, Marseille, Autres Temps, , 62 p. (ISBN 2-84521-029-9).
  • Simone Bourlard-Collin, Nicole Martin-Vignes et Christine Daffis-Felicelli, Les Borély : Une famille...Une demeure..., Marseille, Catalogue de l'exposition au musée Borély de décembre 1980 à avril 1981, Imprimerie municipale de Marseille, , 53 p.
  • Francine Valette, Le château Borély : Étude historique, synthèse documentaire, , 151 p.
  • Librairie Hachette et société d'études et de publications économiques, Merveilles des châteaux de Provence, Paris, Collection Réalités Hachette, , 324 p.
    Préface du Duc de Castries vice-président de l'Association des Vieilles maisons françaises : Basse Provence : Marseille, Château Borély, Les pompes et les fastes d'un prince du négoce..., pages 76 à 83


Articles connexes

Liens externes

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