Centrale nucléaire de Paks

La centrale nucléaire de Paks (en hongrois : Paksi atomerőmű) est située dans la région centrale de la Hongrie, à 5 km de Paks et à 100 km au sud de la capitale Budapest.

Description

Il s'agit de l'unique centrale nucléaire construite en Hongrie. Elle comprend quatre réacteurs à eau pressurisée du type VVER-440/V213 de conception soviétique.

Ces quatre réacteurs permettent de produire 53,5 % de l'électricité du pays en 2014[1].

Les réacteurs VVER sont équipés de systèmes de refroidissement de secours et de systèmes évolués pour le traitement des défaillances.

Chaque réacteur contient 42 tonnes de combustible de dioxyde d'uranium légèrement enrichi. Après avoir été utilisé pendant quatre ans dans le réacteur, les barres de combustible sont stockées pendant 5 ans dans une piscine adjacente au réacteur avant d'être transférées vers un stockage définitif. Ces réacteurs devraient être démantelé entre 2032 et 2037 pour un coût estimé en 2013 à 1,31 milliard d'euros l'unité[2].

Nom du réacteur Modèle Puissance brute(MW) Puissance nette(MW) Début de construction Raccordement au réseau Mise en service commerciale
Paks-1 [3] VVER-440/V213 500 479 01.08.1974 28.12.1982 10.08.1983
Paks-2[4] VVER-440/V213 500 477 01.08.1974 06.09.1984 14.11.1984
Paks-3[5] VVER-440/V213 500 473 01.10.1979 28.09.1986 01.12.1986
Paks-4[6] VVER-440/V213 500 473 01.10.1979 16.08.1987 01.11.1987

Extension

En 2009, alors que les quatre réacteurs atteignent les 2GWe, et la Hongrie importe plus de 30 pour cent de son électricité, l'Assemblée nationale hongroise demande à explorer l'idée d'une extension.

En 2012, le projet devient prioritaire pour le gouvernement Orban.

Le 14 janvier 2014, un contrat est passé avec Rosatom pour la construction de deux réacteurs de 1 200 MW chacun d'ici 2023. Ce projet de 12 milliards d'euros sera financé par une ligne de crédit de l'État russe de 10 milliards d'euros sur 30 ans à faible taux d’intérêts[7].

En 2014, un sondage fut commandé au sujet de la légitimité d'un référendum. Le sondage, réalisé du 24 au 28 janvier 2014, affirmait que la majorité des Hongrois (59 %) sont favorables à un référendum au sujet du projet russe d'expansion de la centrale de Paks[8]. Le parti vert hongrois a ensuite réclamé ce référendum[8].

Le 9 décembre 2014, la Russie et la Hongrie ont signé un nouvel accord sur la construction des deux nouveaux réacteurs[9].

La Commission européenne ouvre fin 2015 une enquête approfondie afin de voir si ce projet, attribué sans appel d'offres et contesté par l'opposition, était viable économiquement et conforme aux règles européennes existantes en matière de concurrence[10].

Le 6 mars 2017, la Commission européenne donne son feu vert au projet russe d'extension de la centrale de Paks. En février, le président russe Vladimir Poutine s'était dit prêt à financer la construction de ces deux réacteurs à 100%[10]. Le député écologiste hongrois Benedek Jávor s'est indigné contre un projet allant « clairement à l’encontre de la stratégie européenne de sécurité énergétique »[11].

Ces deux réacteurs sont destinés à remplacer les quatre réacteurs actuels de la centrale[10]. Les travaux préliminaires doivent démarrer en 2018, la construction des réacteurs débutera en 2020, et les deux nouveaux blocs de la centrale nucléaire seront en exploitation commerciale dès 2026 et 2027[12].

En novembre 2020, l'Autorité hongroise de régulation de l'énergie (MEKH) autorise la construction de deux tranches nucléaires du type VVER-1200 sur le site de Paks-II ; la MEKH a évalué la compatibilité de la centrale nucléaire en projet Paks II avec le réseau électrique hongrois et sa contribution à une sécurité d’approvisionnement durable. Le permis de construire définitif sera délivré au plus tard à l’automne 2021 par l’autorité hongroise de sûreté nucléaire (HAEA), chargée de contrôler le projet sous l’angle de la sûreté nucléaire. La Russie a accordé un prêt à taux variable qui pourra atteindre 10 milliards , soit environ 80 % du financement total[13].

Incident en 2003

Un incident de niveau 3 (INES) s'est produit le 10 avril 2003 sur le réacteur n°2. L'incident s'est produit sur des barres de combustibles stockées sous eau dans un réservoir de nettoyage situé à côté de la piscine du combustible. Le réacteur avait été arrêté pour son rechargement annuel et les éléments de combustible ont été déchargés. L'incident provenait des assemblages de combustibles endommagés et présentant des fuites.
L'incident initialement classé en niveau 2 a été reclassé en niveau 3 par les autorités car avec les fuites de combustible, on pouvait craindre d'atteindre la masse critique au fond du réservoir de nettoyage. Cette fuite radioactive a vraisemblablement mis en danger la population environnante. Selon Istvan Kocsis, le directeur de la centrale, la cause évidente de ce grave incident, qui a eu lieu pendant le nettoyage des piles de combustion, est une faute de planification du système de contrôle et de refroidissement produit et opéré par Framatome ANP (AFP, 12 mai 2003). Pour réparer le réacteur endommagé, la société russe TVEL a été préférée à Framatome ANP.

Notes et références

Liens externes

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