Cedant arma togae

Cedant arma togae est une locution latine, littéralement traduite par : « Que les armes cèdent à la toge », ou traditionnellement rendue par l'expression : « L'épée le cède à la toge[1] ».

Armoiries de la famille Parthon de Von.

Elle est le premier hémistiche d'un vers de Cicéron pour son propre hommage, en souvenir de son consulat. Cette sentence s'emploie pour signifier la supériorité du pouvoir civil sur le pouvoir militaire, le gouvernement militaire, représenté par les armes, cédant le pas au gouvernement civil, qui arbore la toge.

Le vers complet est : Cedant arma togae, concedat laurea linguae[2],[3] que l'on pourrait traduire par : « Que les armes cèdent à la toge, les lauriers à l'éloquence ».

Dans son invective prononcée devant le Sénat en -55, le Contre Pison, Cicéron fait l'exégèse de ce vers: « Je n'ai pas dit "ma" toge, celle dont je suis revêtu, ni entendu par le mot d'armes le bouclier et l'épée d'un seul général, mais, parce que la toge est le symbole de la paix et du calme, les armes, au contraire, celui des troubles et de la guerre, j'ai voulu faire entendre, à la manière des poètes, que la guerre et les troubles doivent s'effacer devant la paix et le calme»[4].

Citations littéraires

Alexandre Dumas utilise cette formule au chapitre VI du Comte de Monte-Cristo (1844) pour décrire la situation en France lors de la Première Restauration (1814-1815)[5].

Devise héraldique

Armoiries de Bălți.

Cedant arma togae est la devise héraldique de :

Notes et références

  1. Cicéron, De officiis (Des devoirs), I, 22.
  2. Source : Tome 20, page 249, Œuvres complètes de Cicéron - Paris : Garnier frères, 1866-1874. - 20 vol. ; in-18. Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-18949 (20).
  3. D'autres sources indiquent : « Cedant arma togae, concedat laurea laudi ».
  4. Paragraphe 57. Traduction de P. Grimal dans son édition du discours dans la Collection des Universités de France (coll. Budé), 1966.
  5. « — Ma chère, dit la marquise, mêlez-vous de vos colibris, de vos épagneuls et de vos chiffons, et laissez votre futur époux faire son état. Aujourd’hui les armes se reposent et la robe est en crédit ; il y a là-dessus un mot latin d’une grande profondeur. — Cedant arma togœ, dit en s’inclinant Villefort. — Je n’osais point parler latin, répondit la marquise. » Alexandre Dumas (1802-1870), Le Comte de Monte-Cristo (1844), chapitre VI (« Le substitut du procureur du roi. » ; page 74 du tome 1 dans l’édition C. Lévy (1889), voir dans Wikisource la page 74 et son fac similé. Consulté le 8 juillet 2016.
  6. Alphonse Chassant, Dictionnaire des devises historiques et héraldiques, supplément par H. Tausin, Paris, 1895, tome I, page 66.
  7. Alfred De Ridder, Devises et cris de guerre de la noblesse belge, Bruxelles, 1894, p. 13.

Bibliographie

  • [Orcel 2009] Michel Orcel, Le Livre des devises : où se trouvent colligées, traduites et illustrées mille cinq cent quatre-vingt-trois devises d’Occident et d’ailleurs, Paris, éditions du Seuil, , 547 p. (ISBN 978-2-02-100087-0), p. 83-84 « Cedant arma togae ».
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