Carmencita

Carmencita est une danseuse espagnole (née Carmen Dauset Moreno en 1868 à Almería[1],[2] et décédée en 1910) connue dans le milieu du music-hall et du café-concert au début du XXe siècle. Elle a aussi acquis une notoriété dans l'histoire du cinéma, pour son apparition dans le film réalisé en 1894 par William Kennedy Laurie Dickson, pour le compte de Thomas Edison : Carmencita. Son portrait a été fait par John Singer Sargent, William Merrit Chase et James Beckworth.

Pour le film du même nom, voir Carmencita.

Au music-hall et au café-concert

Née à Alméria en Andalousie, Carmencita prend des leçons de danse à Malaga, à 200 km plus à l'ouest et apparaît pour la première fois au théâtre Cervantes de Malaga en 1880[3],[4]. En 1882, elle fait une tournée à Paris et au Portugal. Elle retourne à Paris et se produit en 1887 au Nouveau Cirque[5], en 1888 au Concert de l'Horloge[6],[7], puis durant l'Exposition universelle de Paris de 1889 ; en 1889 elle revient au Nouveau Cirque[8], où l'agent Bolossy Kiralfy (en) la remarque et l'engage pour venir aux États-Unis. Elle débute à New-York le 17 Août, 1889 au ballet de l'Antiope. Son association avec Kiralfy s'arrête au début de 1890 et elle commence à être connue quand John Koster et Albert Bial l'engagent dans leur salle de concert de la 23e rue[9], le 10 février 1890[10]. Durant les années qui suivent, Carmencita tourne dans les principales villes des États-Unis. Elle apparaît au music-hall de Koster et Bial en novembre et au début de décembre 1894 avant de vendre ses biens et de retourner en Europe[11]. On la voit au Palace Theatre de Londres en février 1895[12] et régulièrement à Paris, au Théâtre des Nouveautés, à l'Olympia, à l'Alcazar d'été et aux Ambassadeurs[13].

Au cinéma

L'historien américain Charles Musser écrit, dans son histoire du cinéma premier aux États-Unis, que Carmencita est la première femme à apparaître devant une caméra de cinéma, le Kinématographe, mise au point par l'équipe d'Edison, ce qui fait d'elle historiquement la première actrice de cinéma[14].

Pour le film Carmencita, son numéro dansé est enregistré dans le premier studio de cinéma de l'histoire, le Black Maria, situé à West Orange, dans le New Jersey. Carmencita se produisait au Koster & Bial's à New York depuis .

La projection du film suscite des protestations véhémentes de la part des puritains, au motif que les tourbillonnements de la danse soulèvent par moments la robe et les jupons, « à une époque où l’on s’évanouit de voir une cheville de femme. »[15]

Références

  1. Ramirez 1890, p. 111.
  2. (en) Karen Corsano et Daniel Williman, John Singer Sargent and His Muse: Painting Love and Loss, Londres, Rowman & Littlefield, (lire en ligne), p. 245.
  3. James Ramirez, Carmencita: The Pearl of Seville, New York, Press of the Law and Trade Printing Co., , 114–117 p.
  4. « A researcher from the University of Alicante discovers that the Spanish Carmen Dauset Moreno was the first leading actress of sound films »
  5. Frimousse, « La Soirée Parisienne : La Feria de Sevilla », Le Gaulois, (lire en ligne) lire en ligne sur Gallica.
  6. « Spectacles et Concerts », Le Temps, (lire en ligne) lire en ligne sur Gallica
  7. « Courrier des théâtres », le Cri du Peuple, (lire en ligne) lire en ligne sur Gallica.
  8. « Billet des théâtres », La petite Presse, (lire en ligne) lire en ligne sur Gallica
  9. Ramirez 1890, p. 87.
  10. Mora 2011.
  11. Charles Musser, Edison Motion Pictures, 1890-1900: An Annotated Filmography, Washington, D.C., Smithsonian Institution Press, , 94–95 p. (ISBN 1-56098-567-4)
  12. « Entertainment Items », The Observer,
  13. Des affiches sont disponibles à la médiathèque de Chaumont.
  14. (en) Charles Musser, History of the American Cinema, Volume 1, The Emergence of Cinema, The American Screen to 1907, New York, Charles Scribner’s Sons, , 613 p. (ISBN 0-684-18413-3), p. 78
  15. Marie-France Briselance et Jean-Claude Morin, Grammaire du cinéma, Paris, Nouveau Monde, , 588 p. (ISBN 978-2-84736-458-3), p. 26

Bibliographie

  • (es) Kiko Mora, « Carmencita on the road: baile español y vaudeville en los Estados Unidos de América », Elumière, (lire en ligne).
  • (es) Kiko Mora, « Carmen Dauset Moreno, primera musa del cine estadounidense », Zer, vol. 19, no 36, (lire en ligne).
  • (es) Kiko Mora, « Carmencita ante la cámara: fragmentos para una biografía de la artista », La Nueva Alboreá, no 44, (lire en ligne [PDF]).
  • (en) James Ramirez, Carmencita, the pearl of Seville, New York, Press of the law and trade printing co., (lire en ligne [PDF]).

Lien externe

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