Cap Sounion

Le cap Sounion (en grec ancien Ἄκρον Σούνιον / Ákron Soúnion ; en grec moderne Aκρωτήριο Σούνιο / Akrotírio Súnio ou Κάβο κολώνες / Kávo kolónes ou Καβοκολώνες / Kavokolones ; en latin Sunium promontorium, en vénitien Capo Colonne ; appelé cap Colonna avant le XXe siècle) est un cap de Grèce qui s'avance à 45 kilomètres au sud-est d’Athènes dans la mer Égée et qui constitue l'extrémité de l'Attique[1]. Il est surtout renommé pour les ruines d'un temple dédié à Poséidon. Il est classé parmi les parcs nationaux de Grèce[2].

Pour les articles homonymes, voir Cap Colonna (homonymie).

Cap Sounion

Vue du cap Sounion depuis les ruines antiques avec au loin les îles de Makronissos (à gauche) et de Kéa (à droite).
Localisation
Pays Grèce
Périphérie Attique
Coordonnées 37° 38′ 57″ nord, 24° 01′ 41″ est
Golfes Îles Petalis et Saronique
Géolocalisation sur la carte : Grèce

La première mention du cap dans la littérature antique remonte à l’Odyssée (III, 278), qui parle du « Sounion, le saint cap d'Athènes » (Σούνιον ἱρὸν […] ἄκρον Ἀθηνέων / Soúnion hiròn […] ákron Athênéôn). Les esclaves fugitifs, venant des mines du Laurion, s’y réfugient dès le VIIIe siècle av. J.-C. Le cap est fortifié en 413 av. J.-C. pour protéger l’approvisionnement en blé d’Athènes.

À quelques centaines de mètres du temple de Poséidon, se trouvent les ruines d'un sanctuaire dédié à Athéna, dont les ruines ont été réutilisées dès l'époque antique.

Il est souvent dit que ce serait du cap Sounion que se serait jeté Egée dans la mer qui porte maintenant son nom, pensant que son fils Thésée avait échoué face au Minotaure.

Temple de Poséidon

Le temple de Poséidon.

Homère appelait le cap Sounion « le promontoire sacré d'Athènes »[3] et les marins y invoquaient le dieu de la Mer.

Les ruines du temple de Poséidon, bâti au milieu du Ve siècle av. J.-C.[4] surplombent la mer d'une hauteur de près de 60 mètres. Les colonnes du temple mesurent 6,10 mètres de haut, pour un diamètre de 1 mètre à la base et 79 centimètres au sommet. Leurs cannelures, moins nombreuses que d’habitude (16 au lieu de 20), ont été étudiées pour résister à l’action de l’air salin. Le poète anglais Lord Byron grava son nom sur l’une de ces colonnes[4].

Légende

Lors d'une fête à Athènes, les dieux organisèrent un concours pour savoir lequel d'entre eux serait le protecteur de la ville. Poséïdon, dieu des mers, frappa un rocher de son trident. De cette faille, jaillit l'eau salée. Athéna créa l'olivier, symbole de paix qui plus tard deviendra son emblème. Toutes les femmes athéniennes votèrent pour Athéna et tous les hommes pour Poséïdon. Les femmes étant plus nombreuses que les hommes, ce fut Athéna qui devint la protectrice d'Athènes. Alors Poséidon inonda la campagne environnante sous le coup de la fureur, jusqu'à ce que Zeus trouve un arrangement : Poséïdon obtint ainsi un temple au cap Sounion.

Le cap Sounion est souvent cité comme le lieu d’où Égée se serait jeté à la mer[4], bien qu'aucun auteur antique ne le cite nommément[5].

La coutume grecque antique voulait qu'en passant devant le Cap Sounion, le capitaine d'un navire fasse une offrande à Poséïdon; ainsi Pythéas le Massaliote témoigne (dans son Journal de bord)[6]:

« En passant sous le Cap Sounion, j'ai sacrifié à Poséidon comme il se doit deux amphores de vin de Séon que j'ai brisées sous les falaises qui portent son splendide temple »

Dans la culture populaire

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Le temple de Poséidon avec filé d'étoiles

Le lieu apparaît dans le manga Saint Seiya : une première fois dans l'arc Poséidon une seconde fois dans l'arc Omega - Pallas. Le lieu désigne une prison fictive au niveau de la mer où sont enfermés les saints n'ayant pas juré fidélité à Athéna, ou les ennemis de cette dernière. Pour se sortir de cette prison soumise aux marées, la légende relate que seul le pouvoir d'un dieu le permet. Actuellement seules les identités de deux prisonniers ont été révélées.

Bibliographie

  • Émile Chambry, Émeline Marquis, Alain Billault et Dominique Goust (trad. du grec ancien par Émile Chambry), Lucien de Samosate : Œuvres complètes, Paris, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1248 p. (ISBN 978-2-221-10902-1), chap. Toxaris (« Toxaris »), page 838. 

Références

  1. Lucien de Samosate (2015), p. 838
  2. « Le Parc National de Sounion sur le site de l'ambassade de Grèce » (version du 16 novembre 2008 sur l'Internet Archive)
  3. Odyssée, chant III
  4. Véronique Lorelle, « Week-end "mythologie" au cap Sounion », Le Monde, 14 septembre 2005.
  5. selon les auteurs grecs, Égée ne se serait d'ailleurs pas jeté à la mer, mais depuis l'Acropole ; les auteurs latins qui rapportent la noyade d'Égée n'indiquent pas de lieu précis (James George Frazer, Apollodorus, The Library, with an English Translation, Cambridge, MA, Harvard University Press; London, William Heinemann Ltd, 1921, ch.1 note 13 Lire en ligne)
  6. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k33234962/f28.image.texteImage

Liens externes

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