C/2012 S1 (ISON)

C/2012 S1 (ISON) est une comète rasante découverte en septembre 2012 et qui s'est désintégrée fin novembre 2013 au terme de son approche du Soleil.

C/2012 S1 (ISON)
La comète ISON photographiée le
Établi sur 6 682 observations couvrant 784 jours
Caractéristiques orbitales
Époque 14 décembre 2013
(JD 2456640.5)[1]
Demi-grand axe −2 446,5207 ua
Excentricité 1,0000[1]
Périhélie 0,0124 ua[1]
Aphélie > 120 000 ua[1]
Période >1 000 000 ans[1]
Inclinaison 62,4°[1]
Dernier périhélie [1]
Prochain périhélie Détruite[2]
Caractéristiques physiques
Diamètre du noyau < 1[3] km
Magnitude absolue (H) 10,2 à 4,75
Découverte
Découvreurs Vitaly Nevsky
Artyom Novichonok
(ISON-Kislovodsk)[4]
Date
Désignations C/2012 S1

À partir d'observations effectuées par le télescope spatial Swift en janvier 2013, on calcula que le noyau d'ISON était d'un diamètre d'environ cinq kilomètres[5], réduit à deux kilomètres[6] par des estimations ultérieures, puis moins de un kilomètre de diamètre à partir des observations de la caméra HiRISE de MRO en orbite martienne[3]. Dans la nuit du 13 au , Emmanuel Jehin et Cyrielle Opitom, de l'Université de Liège, en Belgique, observaient une augmentation de l'activité de la comète d'un facteur 10 grâce au télescope Trappist, basé à l'observatoire de La Silla, au Chili. La comète a pu être observée avec des jumelles et à l'œil nu le 14 novembre 2013. D'abord incertaine, sa désintégration a été confirmée dans les tout premiers jours de décembre.

Découverte

La comète ISON le 10 avril 2013

La comète a été découverte le par Vitali Nevski et Artiom Novitchonok à l'aide d'un télescope de quarante centimètres de l'International Scientific Optical Network (ISON) près de Kislovodsk en Russie[4]. Des images de la comète réalisées par le Mount Lemmon Survey le et par Pan-STARRS le ont rapidement été retrouvées[7]. De nouvelles observations ont été réalisées le 22 septembre par une équipe de l'observatoire Remanzacco en Italie avec le réseau iTelescope[4],[8]. La découverte fut annoncée le 24 septembre par le Centre des planètes mineures[7].

Orbite

Position orbitale de la comète ISON le après son périhélie.

Elle a atteint son périhélie (point le plus proche du Soleil) le à une distance d'environ 0,012 UA (1 800 000 kilomètres ou 2,6 rayons solaires) du centre du Soleil[9]. Le rayon solaire étant de 700 000 kilomètres, cela signifie que la comète est passée approximativement à 1 100 000 kilomètres (soit 1,6 rayon solaire) de la surface du Soleil.

Son orbite presque parabolique suggère qu'elle pourrait être directement issue du nuage d'Oort et n'être jamais entrée dans le Système solaire interne auparavant[10],[11]. La comète est passée à environ 0,07 UA (10 000 000 kilomètres) de Mars le . Le jeudi , lors de son périhélie, elle passa à 1,17 million de kilomètres du Soleil. La majorité des spécialistes avaient estimé qu'il était probable que la comète se désintègre lors de son passage à proximité du Soleil. Malgré le fait que la situation était très incertaine les premiers jours ayant suivi le périhélie[12], les images des jours suivants semblent indiquer que la comète n'existerait plus[13]. Selon certaines estimations, la comète se serait désintégrée peu de temps avant son périhélie, sans qu'il soit pour autant encore possible de dire si la tache brillante visible continuant sur l'orbite de la comète après son approche était constituée simplement de débris ou si un petit noyau issu de l'objet d'origine était toujours là[13]. Quoi qu'il en soit, les images des tout premiers jours de décembre (1-3 décembre) semblent indiquer qu'il n'existe plus aujourd'hui de la comète qu'un nuage de poussière et qu'il est de plus en plus improbable qu'il demeure des morceaux du noyau de la comète[13].

Certains éléments orbitaux de la comète ISON sont similaires à ceux de la Grande comète de 1680 et les deux astres pourraient être deux fragments d'un même corps parent[14].

Luminosité

La comète ISON, la Terre, Mercure et le Soleil (image SECCHI du ).

Au moment de sa découverte, la magnitude apparente de la comète était d'environ 18,8, bien trop faible pour être visible à l'œil nu mais suffisante pour qu'elle soit repérée par de gros télescopes amateurs[15],[16]. Sa luminosité augmente progressivement au fur et à mesure qu'elle approche du Soleil, atteignant déjà par exemple 16,3 en janvier 2013[17]. Elle a commencé à être visible à l'aide de télescopes amateurs au mois d'août 2013. Elle aurait dû passer au plus près le à environ 65 millions de kilomètres de la Terre ; si elle ne s'était pas désintégrée, la période de visibilité se serait étendue jusqu'au milieu du mois de janvier 2014[16],[10], et les observateurs de l'hémisphère nord auraient été particulièrement bien placés pour l'observer à la fin du mois de décembre 2013[18].

Lorsque la comète atteint son périhélie le , elle est à moins de 1° du Soleil rendant son observation difficile du fait de l'éclat du Soleil[19]. La comète aurait pu devenir ensuite extrêmement brillante si elle était resté intacte et peut-être atteindre une magnitude négative[8]. Le magazine britannique Astronomy Now (en) estimait même qu'elle pourrait brièvement être plus brillante que la pleine Lune[11],[10]. Il est cependant difficile de prédire la luminosité d'une comète, surtout quand celle-ci passe aussi près du Soleil : les forces de marée pourraient entraîner sa dislocation ou, à l'inverse, l'effet de contre-jour pourrait augmenter sa luminosité. Les comètes Kohoutek et C/1999 S4 (LINEAR) (en) ont en ce domaine été décevantes.

Toutefois, si la comète ISON avait survécu, elle aurait pu ressembler à la comète McNaught, à la Grande comète de 1680 ou à C/2011 W3 (Lovejoy)[8],[20] (à titre de comparaison, la comète la plus brillante depuis 1910 a été la comète Ikeya–Seki en 1965, avec une magnitude de -10[21]). De nombreux médias l'avaient d'ailleurs déjà annoncée comme la « grande comète de 2013 ».

Notes et références

  1. (en) « MPEC 2013-W13 : Observations and orbits of comets », IAU Minor Planet Center,
  2. Que reste-t-il de la comète ISON ?, Sciences et Avenir (consulté le 4 décembre 2013)
  3. (en) « CBET 3720 : Electronic Telegram No. 3720 », IAU Minor Planet Center,
  4. (en) Giovanni Sostero, Nick Howes, and Ernesto Guido, « New Comet: C/2012 S1 (ISON) », Team of observers of Remanzacco Observatory in Italy, (consulté le )
  5. Rob Garner, « NASA's Swift Sizes Up Comet ISON »,
  6. Phil Plait, « 12 Cool Facts about Comet ISON », sur Slate,
  7. (en) « MPEC 2012-S63 : COMET C/2012 S1 (ISON) », IAU Minor Planet Center, (consulté le ) (CK12S010)
  8. (en) Nancy Atkinson, « New ‘Sun-Skirting’ Comet Could Provide Dazzling Display in 2013 », Universetoday.com (consulté le )
  9. (en) « MPEC 2012-T08 : Observations and orbits of comets », IAU Minor Planet Center, (consulté le )
  10. (en) Peter Grego, « New comet might blaze brighter than the full Moon », Astronomy Now (consulté le )
  11. (en) Jeff Hecht, « Newly spotted comet may outshine the full moon », New Scientist (consulté le )
  12. (en) « JPL Close-Approach Data: C/2012 S1 (ISON) », 2 octobre 2012 (dernière observation) (consulté le )
  13. Comet ISON Is No More, NASA Says, NPR, 3 décembre 2013.
  14. (en) J. Bortle, « the orbital elements' distinct and surprising similarity to those of the Great Comet of 1680 », comets-ml · Comets Mailing List, (consulté le )
  15. (en) Joe Rao, « Newfound Comet =C/2=012 S1 May Dazzle in 2013 », Space.com (consulté le )
  16. (en) Michael E. Bakich, « New comet will light up the sky », Astronomy (consulté le )
  17. spaceweather.com Consulté le 18 janvier 2013.
  18. (en) David Dickinson, « Will we have a Christmas comet in 2013? », (consulté le )
  19. (en) Kelly Beatty, « A "Dream Comet" Heading Our Way? », Sky & Telescope, (consulté le )
  20. (en) Alan Boyle, « Super-comet or super-dud? We'll see », Cosmic Log (consulté le )
  21. (en) « Brightest comets seen since 1935 », International Comet Quarterly (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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