Céphalée chronique quotidienne

Les céphalées chroniques quotidiennes (ou CCQ) sont des céphalées initialement épisodiques (céphalées de tension ou migraines) qui ont évolué le plus souvent dans un contexte d'abus d'antalgiques.

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Diagnostic

On parle de céphalées chroniques quotidiennes lorsque le patient souffre au moins 4 heures par jour, plus de 15 jours par mois depuis au minimum 3 mois. La plupart des patients se plaignent en fait de céphalées quasi quotidiennes, évoluant le plus souvent depuis plusieurs années (en moyenne 6 ans). La céphalée chronique quotidienne peut prendre plusieurs formes :

Épidémiologie

Il s'agit d'un problème majeur de santé publique, puisque l'on estime que 3 à 5 % de la population générale souffre de CCQ. En consultation spécialisée, 30 à 40 % des patients consultent pour des céphalées chroniques quotidiennes.

Physiopathologie

Deux facteurs principaux sont à l'origine de la transformation de céphalées épisodiques en céphalées chroniques quotidiennes :

  • L'utilisation abusive de traitements antalgiques et/ou d'anti migraineuse de crise
  • Un facteur psychopathologique, notamment un évènement de vie à forte composante émotionnelle ou une comorbidité psychiatrique.

Le mécanisme de l'abus médicamenteux est le suivant : le patient a remarqué que le traitement est d'autant plus efficace que celui-ci est pris tôt dans la crise, le traitement enraye momentanément et de façon plus ou moins complète la céphalée, l'intervalle libre entre les crises se réduit, ce qui entraîne une augmentation de la prise médicamenteuse. Le patient se piège lui-même en prenant le traitement de manière quasi anticipatoire. Tous les médicaments peuvent être mis en cause, les plus souvent concernés sont cependant les médications en vente libre, notamment le Paracetamol.

Les critères IHS (International Headache Society) des céphalées définissent cet abus de médicaments de la façon suivante :

  • la prise médicamenteuse est régulière et dure depuis plus de 3 mois
  • elle est présente :
plus de 15 jours par mois pour les antalgiques non opioïdes (paracétamol, aspirine, anti-inflammatoires non stéroïdiens - AINS),
plus de 10 jours par mois pour les autres traitements de crise (opioïdes, ergotés, triptans, spécialités antalgiques associant plusieurs principes actifs).

Traitement

La prise en charge de ce type de céphalées est complexe et relève d'un avis spécialisé : médecin neurologue, médecin de la douleur.

En général, le traitement consiste à arrêter la prise de médicaments contre la douleur. Cela peut nécessiter un véritable sevrage, en milieu hospitalier, avec prise d'antidépresseurs tricyclique. Les médicaments contre la douleur seront éventuellement remplacés par un traitement de fond. Un suivi médical spécialisé est indispensable.

Liens externes

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