Bruno Patino

Bruno Patino (ou Patiño)[1], né le à Courbevoie, est un journaliste et dirigeant de presse français.

Pour les articles homonymes, voir Patiño (homonymie).

Il a travaillé dans plusieurs médias : livre, presse quotidienne, presse magazine, radio, télévision et Internet. Directeur éditorial d'Arte France depuis 2015, après avoir été directeur de la station de radio France Culture et de l'École de journalisme de Sciences-Po puis responsable du numérique à France Télévisions, il devient président du directoire d’Arte France à compter du . Bruno Patino est depuis le , président d’ARTE GEIE.

Biographie

Famille

Bruno Patino est le fils de Hugo Patiño, chef d’orchestre à La Paz (il quitte son pays à 39 ans) puis producteur réalisateur pour le service espagnol de Radio France internationale, dont le père est un musicien bolivien indien aymara[2]. Son grand-père maternel fut administrateur général de France Soir[1].

Études

Bruno Patino est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris (Service public, 1986)[3] et de l’ESSEC (1990)[4].

Il est titulaire d’une maîtrise universitaire ès lettres en relations internationales (Master of Arts) à l’Université Johns-Hopkins[5] et d’un doctorat (Université Paris 3 Sorbonne-Nouvelle[6]).

Il est également ancien élève de l’INSEAD (Advanced Management Program)[7].

Carrière

Après un passage chez CCF InterFinanz GmbH à partir de 1989, travaille pour l'Organisation des Nations unies (ONU) à New York de 1991 à 1994, puis au Chili pour le.Programme des Nations unies pour le développement en Amérique latine, et correspondant du quotidien Le Monde de 1992 à 1994.

Directeur délégué du quotidien Info Matin de 1994 à 1996, il est ensuite secrétaire général de la branche littérature d’Hachette Livre de 1997 à 1999.

Devenu chargé de mission à la direction internationale de Canal+, il entre au groupe Le Monde où il occupe les fonctions de secrétaire général du directoire du Monde, de 1999 à 2000 et directeur délégué des Cahiers du cinéma; directeur général du Monde interactif, de 2000 à 2003 puis président de 2003 à 2008; président et directeur de la publication de Télérama de 2003 (après que Le Monde ait acquis une majorité des parts deTélérama)[8] à 2008 ; il est élu le vice-président du groupe Le Monde.

En septembre 2008, il prend la direction de la station de radio publique France Culture qu'il quitte en août 2010 pour rejoindre France Télévisions en tant que directeur général délégué au développement numérique et à la stratégie, et directeur de France 5[9][10].

Depuis mars 2007, il est maître de conférence et directeur de l'école de journalisme de l'Institut d'études politiques de Paris.

Bruno Patino est également l'un des « maestros» de la Fondation[11] créée par Gabriel García Márquez pour le journalisme ibéro-américain.

Il est élu au conseil municipal de Sceaux en mars 2008 sur la liste « Vivre à Sceaux », une liste de centre et de centre droit, dirigée par le maire Philippe Laurent[12], qui l’emporte au second tour face à la liste UMP, mais démissionne dès l’élection et ne siège pas au conseil.[réf. nécessaire]

En 2008, la ministre de la culture de l'époque, Christine Albanel, lui a confié une mission sur « l'avenir du livre »[13][14]. Il a présidé, en octobre 2008, le pôle numérique au sein des États généraux de la presse écrite [15].

Le , il est nommé directeur général délégué aux programmes, aux antennes et aux développements numériques. En avril 2013, il révèle qu'il souffre d'un trouble cognitif particulier : la prosopagnosie[16].

Le , il annonce sur Twitter son départ de France Télévisions, quelques jours avant l’arrivée de Delphine Ernotte à la tête du groupe audiovisuel public. Il est remplacé par Caroline Got, ancienne directrice générale de TMC et NT1[17].

Le , Véronique Cayla, présidente du directoire d'Arte France, annonce dans un communiqué de presse la nomination de Bruno Patino au poste de directeur éditorial d'Arte France, à compter du , en remplacement de Vincent Meslet qui a pris, fin août, la direction de France 2[18],[19].

Le , Bruno Patino est nommé président du directoire d'Arte France à compter du [20], puis président d'Arte GEIE, la structure qui regroupe Arte France et Arte Allemagne, à partir du [21][22].

Ouvrages

  • Pinochet s’en va, IHEAL, 2000 (étude sur la transition chilienne)
  • Avec Jean-François Fogel, Une presse sans Gutenberg, Grasset, 2005 (ISBN 978-2-246-69951-4) (impact d’Internet sur la presse et le journalisme)
  • Avec Jean-François Fogel, La condition numérique, Grasset, 2013 (ISBN 978-2-246-76801-2) (transformations anthropologiques, sociales et économiques, induites par l'entrée dans l'ère du numérique[Quoi ?])
  • La civilisation du poisson rouge : Petit traité sur le marché de l'attention, Grasset, 2019 (ISBN 978-2246819295) (économie de l'attention par les industries du web qui marient les neurosciences et les données personnelles[23] et système de récompense aléatoire[24])

En 2016, il publie Télévisions chez Grasset, un récit personnel sur son expérience à la direction générale des programmes de France Télévisions mêlant anecdotes tirées de ses carnets et analyses des mutations de la télévision[25].

Vie privée

Il rencontre sa femme lors de ses études à Sciences-Po. Ils ont deux enfants.[1] Il est atteint de prosopagnosie[26][16].

Notes et références

  1. Philippe Lançon, « Un ange passe », sur Libération.fr, (consulté le )
  2. « Un ange passe : Bruno Patino. Descendant d’un compositeur bolivien, le patron de France Culture fait carrière plus vite que la musique. », sur Libération,
  3. http://www.sciences-po.asso.fr/profil/bruno.patino86.
  4. « Livre%20%3A%20La%20civilisation%20du%20poisson%20rouge%2C%20par%20Bruno%20Patino%20%28E90%29 », sur essecalumni.com (consulté le ).
  5. (en) « Bruno Patino », sur Reuters Institute for the Study of Journalism (consulté le ).
  6. « Le sommeil du lion » : la transition à la démocratie au Chili : 1988-1993, Études latino-américaines, Paris 3, 1998, 2 vol., 564 p.
  7. republique-des-lettres.fr, « Bruno Patino », sur republique-des-lettres.fr (consulté le )
  8. Catherine Mallaval et Olivier COSTEMALLE, « Un homme du «Monde» aux commandes de «Télérama» », sur Libération.fr, (consulté le )
  9. « Bruno Patino quitte France Culture », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
  10. « Bruno Patino, actuel directeur de France Culture, quitte son poste pour s'occuper du numérique de France Télévisions », sur Franceinfo, (consulté le )
  11. (es) « Fundación Gabo », sur Fundación Gabo (consulté le )
  12. Résultat des municipales à Sceaux, site du ministère de l'Intérieur.
  13. « Le devenir numérique de l'édition - Du livre objet au livre droit - Bruno Patino. », Ministère de la Culture, (lire en ligne)
  14. « Christine Albanel missionne Bruno Patino sur le livre numérique », sur Livres Hebdo (consulté le )
  15. « Franceinfo - Actualités en temps réel et info en direct », sur Franceinfo (consulté le ).
  16. « France Télévisions : Bruno Patino annonce son départ », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  17. « Bruno Patino ajoute Arte à son CV », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  18. « Bruno Patino nommé directeur éditorial d'Arte », sur telerama.fr, (consulté le ).
  19. Aude Dassonville, « Bruno Patino devient le nouveau président d’Arte France », sur Le Monde, .
  20. « Arte. Bruno Patino va présider la chaîne franco-allemande à partir du 1er janvier », Ouest France, (lire en ligne)
  21. « « Arte veut accentuer sa présence dans plusieurs pays d'Europe assez rapidement », affirme Bruno Patino », sur Les Échos, (consulté le )
  22. « Bruno Patino : la pêche au poisson rouge », sur www.franceinter.fr, (consulté le )
  23. « Numérique : sommes-nous devenus des poissons rouges ? », sur France Culture (consulté le ).
  24. « Télévisions », Editions Grasset, (lire en ligne, consulté le )
  25. « Bruno Patino », sur Leaders Europe, (consulté le )

Liens externes

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