Bruno Groening

Bruno Gröning, né Bruno Grönkowski à Oliwa, Gdańsk, le et mort à Paris, le , est un prédicateur et guérisseur spirituel allemand. Ne possédant ni formation universitaire théologique, ni médicale, mais les seules connaissances que lui délivrent son intuition et ses propres expériences, il se présente comme un « instrument » au seul service de Dieu pour aider l'humanité. Ses discours appellent chacun à la « grande conversion » pour recouvrer l'ordre, la santé, la paix et la joie[1].

Pour les articles homonymes, voir Groening.

Biographie

Enfance

Bruno Gröning (né Bruno Grönkowski) est le quatrième de sept enfants d'une famille modeste. Il affirme qu'à l'âge de deux ans et demi, confronté à la violence, la méchanceté et ne comprenant pas la raison de sa présence sur Terre, il prie pour en être retiré et, cela lui redonnant confiance, ressent alors joyeusement l'intime conviction d'avoir pour mission d'aider les hommes à retrouver par Dieu la santé et le salut. Avec son entourage (famille, voisinage), il constate sa capacité de soulager des animaux et des êtres humains, et ressent cela comme un don de Dieu[2].

Seconde guerre mondiale

Durant la Seconde Guerre mondiale, forcé à combattre pour la Wehrmacht, il déclare refuser de tuer et, pour cette raison, est plusieurs fois, devant ses camarades, menacé du conseil de guerre. Au cours d'une bataille, il est blessé et fait prisonnier de guerre par les Russes. Une communauté se crée autour de lui à la suite des guérisons vécues par des personnes qui souffraient de troubles graves, qui étaient malades ou déclarées incurables par la médecine.[réf. nécessaire]

Après guerre

De nombreux témoignages écrits de guérisons sont transmis à Bruno Gröning sur sa demande et collectés au cours de sa vie. Beaucoup de ces témoignages sont consignés et diffusés dans des livres publiés par les éditions Grete Haüsler, sur le site web[3] du Cercle des amis de Bruno Gröning et dans trois films documentaires produits par ce cercle, dont le premier s'intitule Le Phénomène Bruno Gröning[4].

Bruno Gröning ne cherche à aucun moment à être connu, mais les journaux, le public et les autorités s'intéressent à lui pour rechercher ses guérisons, ou pour le combattre et l'empêcher d'agir.[réf. nécessaire]

Période d'action publique (1949-1959)

À partir de mars 1949, des journaux commencent à parler de lui, d'abord au sujet de guérisons qui auraient eu lieu durant ses interventions publiques, ensuite à propos de l'opposition qu'il suscite auprès de certaines autorités médicales et politiques. Ces oppositions débouchent sur de très importantes difficultés administratives, avec la police et avec la justice. Des procédures sont lancées par certains médecins à son encontre pour « pratique illégale de médecine », alors qu'il ne fait que prononcer des discours pour le retour à la confiance en Dieu et en la santé. Il travaille, refuse tout argent et adjure simplement les hommes de retrouver la foi en Dieu et d'avoir un comportement qui plaise à Celui-ci[5].

En 1958, alors que, avec le soutien de membres éminents de cette profession[Lesquels ?], il passe avec succès tous les examens de Heilpraktiker (praticien de médecines alternatives) réclamés par les autorités pour que ses activités soient acceptées par l'État, ce dernier choisit finalement de lui refuser administrativement le statut de Heilpraktiker. Puis la justice le condamne, pour non-respect de la « loi sur les praticiens paramédicaux », à une peine de prison avec sursis et une amende. Après avoir déclaré qu'il mourrait des suites des interdictions de pouvoir exercer la mission d'aide de toute sa vie mais qu'il continuerait à aider et à agir après son décès, Bruno Gröning meurt finalement en janvier 1959 de graves brûlures du tube digestif, celles-ci étant déclarées officiellement par les médecins qui l'opèrent sur l'acte du décès comme un cancer de l'estomac[5].

Diffusion de son enseignement après son décès

Grete Haüsler, l'une de ses principales collaboratrices, prolongeant l'œuvre accomplie de son vivant par Bruno Gröning dans les communautés mises en place à l'époque, avec son concours privilégié en Autriche où elle vivait et exerçait sa profession d'institutrice, fonde en 1979 le Cercle des amis de Bruno Gröning, pour la poursuite de l'aide à l'humanité, ce cercle devant permettre de faire connaître les guérisons divines pouvant encore se produire de nos jours pour soulager les souffrances et retrouver la pleine harmonie.[réf. nécessaire]

Dirigé par Dieter Haüsler depuis le décès en 2007 de Grete Haüsler, ce cercle continue de diffuser l'enseignement spirituel de Bruno Gröning, de nombreux ouvrages, photographies, et recueils de formation destinés à retrouver le chemin vers la nature et vers Dieu. Le cercle transmet essentiellement la possibilité et l'encouragement à se remettre en ordre, à se soigner ou à aider autrui par la prière et la requête, en suivant un processus de lâcher prise, détente et d'attention à son corps, ses émotions, pensées et actions, en se mettant sous la protection de Dieu.

Le Cercle des amis de Bruno Gröning compte actuellement[Quand ?] plus de 80 000 membres à travers le monde, organisés en communautés. Ces communautés se réunissent, selon les conseils de Bruno Gröning, toutes les trois semaines pour capter ensemble le courant divin (Heilstrom), approfondir les fondements et la pratique de cet enseignement, partager les témoignages de prises de conscience, d'aides ou de guérisons, ainsi que permettre de venir en aide à l'humanité en priant et en faisant connaître cet enseignement[6].

Thèses

Une connaissance éternelle oubliée...

Selon Bruno Gröning, la pratique de la captation (ou Einstellen) de la Force naturelle, divine, universelle (ou Heilstrom), comme la connaissance (intuitive ou formalisée) du lien permanent nécessaire avec la nature et Dieu (lien au ciel et à la terre) a toujours existé. Son oubli seul, par l'homme, depuis des millénaires, a nécessité de nos jours d'en reprendre l'enseignement[7].

Cela peut par exemple s'illustrer par l'enseignement pratique du tai-chi-chuan (ou taiji quan) et du Qi gong (ou chi kung), issus de Chine et d'Asie. Cela peut s'illustrer également par la plupart des enseignements religieux, notamment monothéistes.

La Force naturelle universelle : le Heilstrom

D'après Bruno Gröning, une « force universelle », constituant une aide naturelle, ou divine, est en permanence à la disposition de tous les êtres, l'être humain, comme l'air qu'il respire, même si celui-ci l'ignore. Seul l'oubli de cette réalité, associé à l'habitude prise de la soumission au mental et l'intellect, le priverait, contrairement aux animaux et aux plantes, du bénéfice puissant de ce secours disponible et des guidances, en commençant par lui faire oublier son corps, ses émotions ou ressentis authentiques[7].

L'ordre, dont découle harmonie, santé, succès

Pour Bruno Gröning, il est important d'avoir confiance dans la vie, la santé, son médecin, tout en se détachant complètement, en pensées, des maladies, des malheurs et de tous les désordres, lesquels ne font pas partie de l'homme mais en sont des « corps étrangers ». Ainsi, la maladie ne provient pas de Dieu mais de divers désordres (tensions, stress) dans les pensées, sentiments et comportements. Ce désordre est d'abord la conséquence de l'excès de distance pris par l'homme vis-à-vis de la nature, donc vis à vis de Dieu. À l'inverse, le rapprochement avec la nature et l'ordre intérieur facilite le retour à une pleine santé, à l'harmonie joyeuse et au succès des activités. L'homme étant entièrement entouré de l'énergie divine présente dans l'univers, il lui suffit donc d'être calmement à l'écoute de son corps et de capter cette énergie pour retrouver progressivement l'ordre et l'harmonie. La réception naturelle de l'énergie divine agit comme un courant guérisseur sur les endroits du corps ou de la vie qui étaient atteints par les stagnations et les désordres[8].

Crises naturelles de nettoyages : Regelungen

Cette énergie naturelle déclenche un processus de nettoyage naturel, d'assainissement parfois douloureux (telles des poussées de fièvre libératrices), que Bruno Gröning nomme les Regelungen.

Pouvant être brèves ou durer parfois des heures, semaines, mois ou années (en fonction de l'ancienneté des désordres, leur profondeur et l'attitude intérieure de rejet ou d'accueil), l'efficacité de ces nettoyages dépendent beaucoup de la détente et l'ouverture de la personne concernée, ainsi que de l'aide en pensées et requêtes de l'entourage et de tiers.

Lorsqu'il s'agit de santé humaine, il est impératif que la personne concernée soit soigneusement suivie en permanence par le médecin référent, seul à même de pouvoir diagnostiquer objectivement et sûrement l'état réel de la santé[9].

La nécessaire pratique : Einstellen, Heures de communauté, aides…

Selon Bruno Gröning, un apprentissage, un approfondissement ainsi qu'une pratique quotidienne de l'enseignement, de façon persévérante et régulière, s'avèrent indispensables au dépassement des anciennes habitudes à l'origine des désordres, telles les critiques et l'intellectualisation excessive, pour parvenir avec succès à des améliorations, comme dans beaucoup de domaines, et un retour progressif à un ordre plus proche de la nature… La pratique est notamment conseillée au moins deux fois par jour, en particulier le matin et soir, de quelques minutes à une demi-heure, par le Einstellen : réception calmement dans son corps de la Force de la nature. Bruno Gröning recommande également, peu à peu, de veiller à la nature constructive de ses pensées, de ses propos, oraux et écrits, de ses modes de vie et comportements, et d'en faire tous les soirs un rapide bilan journalier pour permettre leur amélioration.

Selon Bruno Gröning, la très grande pression sociale, environnementale et celle de mauvaises habitudes continuant souvent à s'exercer sur nous, la pratique individuelle est insuffisante et a besoin de se compléter d'entraide et de pratique en commun du Einstellen, pour la raison notamment que la force captée simultanément par plusieurs personnes se démultiplie de façon exponentielle… C'est également pour cette raison qu'ont été instituées par Bruno Gröning des « Heures de communauté », réunions de pratiques organisées au minimum toutes les trois semaines. C'est également la raison de l'organisation d'activités communes, de « cercles de travail » et de congrès. Si ces partages se font de façon privilégiée en réunions physiques, ils se font aussi à distance à l'aide du courrier, du téléphone et d'internet.

L'aide à autrui, donner l'occasion à son prochain de trouver l'aide, s'il le souhaite, dont il a besoin, fait également pleinement partie de la pratique de l'enseignement de Bruno Gröning.

La joyeuse régularité et une persévérante résolution sont seules susceptibles, dans un retour progressif à une vie plus proche de la nature, de rétablir l’ordre, le calme, la santé physique, morale, l'harmonie dans ses propres activités ou celles concernant des tiers que l'on souhaite soutenir[10].

Les sources d'information sur cet enseignement

L'essentiel de l'enseignement de Bruno Gröning étant diffusé de son vivant oralement, et Gröning n'ayant que peu de temps pour écrire, il enregistre la plus grande partie de ses discours et propos échangés lors des heures de communauté sur un magnétophone, malgré la contrainte technique importante que cela représente. Le but poursuivi ainsi est d'en faciliter une diffusion vivante et rigoureuse, ainsi que d'en minimiser les dérives et déformations que pourrait engendrer l'absence de références (comme cela est arrivé pour d'autres enseignements).

Aujourd'hui restaurés pour permettre leurs diffusions orales, ces enregistrements sont également retranscrits pour permettre leurs publications écrites et traductions de l'allemand. Initialement par partie, à destination de la formation des adhérents du cercle, et à présent intégralement, à destination de ces adhérents comme du grand public. Les traductions ne sont pas toutes encore disponibles en français, celles-ci prenant souvent beaucoup de temps en raison de leur caractère nécessairement soigné.

Les thèses essentielles originales de Bruno Gröning, nommées aussi « maximes », ont été rassemblées, sous forme de citations, dans trois petits livrets bleus intitulés Ich gebe Ihnen eine kleine Lebensweisheit (« Je vous donne une petite maxime »). Existant, sous forme papier et numérique (e-book), ces livrets de citations sélectionnées par Thomas Eich sont accessibles en français au grand public par le site de la maison d'édition Grete Haüsler [11].

Les autres thèses et la plupart des discours de Bruno Gröning sont à présent presque entièrement publiés dans leur langue originale allemande, dans un ouvrage dense, intitulé Ich gebe Ihnen zu wissen (« Je vous donne à savoir »). La traduction française de cet ouvrage est en cours de finalisation.

Comme noté précédemment, cet enseignement entre peu en contradiction, par ailleurs, avec maints enseignements de sagesse plus anciens recueillis par l'humanité, auxquels il fournit le plus souvent, au contraire, un éclairage accru et une compréhension plus complète.

Controverses

De son vivant, moqueries, réprimandes, reconnaissances

De sa petite enfance, après 1906, où il portait déjà assistance aux animaux et à son entourage, jusqu'à l'année 1949 où commencent les débuts de son activité publique de conversion et guérison, ses activités ne s'exercent que de façon relativement privée, Bruno Gröning n'est l'objet d'aucune entrave majeure autre que quelques moqueries et critiques.

Ceci à côté de remerciements sincères et écrits de reconnaissance pour l'aide que Bruno Gröning se sentait irrésistiblement poussé souvent à donner.[réf. nécessaire]

Ne sachant agir que selon sa plus intime conviction et ne dire que ce qu'il considère vrai, sans souci des désaccords (se disant « n'écouter jamais que Dieu et non les hommes », il est en conséquence, enfant, l'objet de nombreuses et sévères réprimandes de son père et de fréquentes moqueries, voire de violences, de son entourage.[réf. nécessaire]

Durant son action publique, de façon générale, Bruno Gröning fait l'objet de nombreuses reconnaissances retracées, pour partie, par les journaux et livres d'époque, tels des soutiens d'hommes d'Église, de certains médecins, de nombreux Heilpraktiker (professionnels de santé naturelle), et de différentes hautes personnalités.[réf. nécessaire]

En remerciement et retour des aides de Dieu reçues par les hommes, avec l'intercession et le concours de Bruno Gröning, celui-ci réclame instamment non pas de l'argent mais ce qu'il nomme « de petits bouts de papiers » témoignant par écrit et attestant des aides ou guérisons reçues. Le recueil de ces témoignages écrit a pour objectif de faciliter la diffusion de la foi et de renforcer la confiance des hommes dans le bien. La plupart des témoignages écrits ainsi recueillis et collectés sont toujours accessibles et consultables de nos jours.[Où ?]

Interdictions de discours publics, entraves juridiques (1949-1959)

Une fois l'activité de Bruno Gröning devenue soudainement publique, l'adhésion autant que l'opposition à son enseignement vont s'accroître, à la mesure des rassemblements de foule suscités, de l'événement médiatique et presque politique ainsi créé.

Dès les débuts de son activité devenue désormais publique en 1949 (à la suite d'un article publié dans la presse par le père d'un enfant malade soulagé)[réf. nécessaire], cette activité déplace de grandes foules à la recherche d'aide et guérisons et les obstacles voient alors le jour. Bruno Gröning est ainsi rapidement placé devant maintes difficultés de la part, d'un côté, des autorités politiques locales craignant troubles et désordres, d'un autre côté, de certaines autorités médicales en désaccord avec ces événements et, peut-être, craignant une hypothétique déconsidération ou concurrence, bien que Bruno Gröning considère comme indispensable une relation de confiance avec les médecins et la coopération avec ceux-ci.

Ainsi, Bruno Gröning est maintes fois interdit d'activité par les autorités locales, dans les endroits où il commence à faire ses discours et où s'opéreraient, selon des témoignages[Lesquels ?], des guérisons et transformations spectaculaires dans la foi et la joie. Après la parution de quelques articles à sensation élogieux, il est également l'objet de plusieurs procès, ceci tout au long des dix ans de son action publique[12].

Ainsi se retrouve-t-il en 1951, pour la première fois, au tribunal pour « pratique illégale de l'art de guérir ».

Premier grand procès

Tandis que, en 1949, le ministère de l'intérieur de Bavière considérait avant tout son activité comme œuvre de bénévolat désintéressée, il la considère, au contraire, à partir de 1951, comme « actes thérapeutiques », aux sens légal autrement dit médical du terme. Concernant le contexte juridique en Allemagne, la loi locale avait permis librement l'« art de guérir » jusqu'en 1939. Mais depuis une loi de 1939, au début de la guerre, cette possibilité avait été légalement interdite par les autorités nazies, celle-ci étant dès lors décrétée réservée aux seuls médecins nazis. Bien que le pays est depuis plusieurs années officiellement sorti du nazisme et la guerre terminée en 1951, c'est, paradoxalement, cette loi qui est pourtant mise en avant pour contester alors l'activité de Bruno Gröning.

En , le tribunal de Munich acquitte l'accusé, son président déclarant que « Le Tribunal trouverait inopportun de condamner l'accusé sur la base d'une expertise unilatérale. Car affirmer que l'activité de Bruno Gröning tombe sous la loi régissant l'art de guérir est plus que douteux, puisqu'elle s'applique à un domaine encore trop peu exploré aujourd'hui. » En appel, Bruno Gröning est à nouveau acquitté, son activité précédente ayant été déclarée de bonne foi.

Malheureusement cependant, à ses yeux de par une faiblesse juridique de sa défense ainsi que de déclarations inconsidérées et aveuglées de certains de ses partisans, ce verdict désigne aussi son activité comme procédant à des « actes thérapeutiques ». Bien que celui-ci ne fait uniquement que des discours, prières et requêtes à Dieu, le seul véritable guérisseur avec la nature selon lui, ne diagnostiquant pas ni ne prescrivant. Mais du fait de cette qualification en « actes thérapeutiques », ces activités activités publiques se voient par là pratiquement interdites dans toute la région où le verdict a été prononcé[12].

C'est pour cette raison qu'est constituée l'association Gröning, permettant des discours d'ordre spirituel et faciliter les guérisons divines dans un cadre associatif beaucoup plus restreint mais ainsi de caractère « privé ».

Association Gröning

Face aux entraves officielles et interdictions dont il est à présent l'objet systématiquement dans son action publique, afin de pouvoir continuer, quoique dans un cadre plus restreint, à aider les hommes, comme il s'en considère la responsabilité devant Dieu depuis sa petite enfance, Bruno Gröning constitue le l'association Gröning, association basée sur des communautés locales se réunissant très régulièrement[13].

Ce moyen doit permettre ainsi de continuer à toucher, par ses discours spirituels et les aides associées, un certain nombre de personnes en quête d'aide, en donnant à son activité un cadre légal et privé. Bruno Gröning est le président de cette association et, journaliste à Heidelberg, Egon Arthur Schmidt en est alors secrétaire. Ce dernier, après une longue période d'action fidèle et efficace, comme de nombreux responsables de l'entourage de Bruno Gröning, semble plus tard oublier l'intérêt profond du public en détresse pour des préoccupations plus personnelles. Ceci alors que Bruno Gröning ne touche aucune rétribution pour ses activités. La séparation nécessaire avec ce dernier ne peut avoir lieu qu'en 1955[13].

Second grand procès

Le , devant la pression de quelques médecins et notables influents[Lesquels ?], considérant l'activité de Bruno Gröning de façon défavorable, gênante et nocive, le ministère public entreprend une nouvelle action en justice contre lui (dont l'on peut retrouver aujourd'hui la plupart des archives écrites, comme celles des journaux d'époque.[Où ?])

Bien que l'activité de Bruno Gröning ne s'exerce guère désormais sous la forme de discours publics mais plutôt sous la forme de réunions privées en « heures de communauté », cette action en justice serait alors destinée, aux dire de différentes sources « proches du dossier »[Lesquelles ?], à lui empêcher désormais toute activité, fut-ce au moyen de l'internement juridique ou psychiatrique [14].

Cherchant les motifs juridiques possibles, on[Qui ?] l'attaque alors sur deux griefs principaux. Premièrement, on lui reproche, d'enfreindre une loi sur les Heilpraktiker[C'est-à-dire ?], bien que ces derniers aient défendu la pratique de Bruno Gröning, y compris en lui accordant le diplôme de Heilpraktiker, et bien qu'il ne fasse lui-même que des discours spirituels, sans jamais parler de diagnostics de maladie, expliquant que Dieu seul, avec la nature, permet de guérir l'homme.

Deuxièmement, on l'attaque en justice, étonnamment[non neutre] tardivement, au motif du décès, bien des années avant, de la jeune fille Ruth Kuhfuss, souffrant, en 1949, d'une très grave tuberculose pulmonaire[réf. nécessaire]. Celle-ci avait alors, obstinément refusé les soins médicaux dont elle avait besoin, y compris les séjours au sanatorium qui auraient pu la soutenir. Bruno Gröning avait lui-même alors déclaré, devant son médecin, comme impossible de lui venir personnellement en aide, et l'avait exhorté à suivre les traitements qui lui étaient prescrits. Tout cela à l'opposé, d'une part, d'une demande très insistante de Emil Kuhfuss son père, influent fonctionnaire à la caisse d'épargne, inquiet à juste titre pour la santé de sa fille et, d'autre part, aux demandes impératives de Otto Mecklenburg (qui se révélera plus tard, selon différents témoins[Lesquels ?], être un escroc financier), alors lié juridiquement à Bruno Gröning par un contrat censé l'aider [Comment ?] et se considérant lui-même comme son « manager ». (Il déclarera même, devant témoins[Lesquels ?], voir Bruno Gröning comme « le meilleur cheval de son écurie ». Otto Mecklenburg oblige, à ce titre, Bruno Gröning à rendre visite à la jeune fille à plusieurs reprises pour répondre aux souhaits de son père, tout en demandant pour ces visites, très souvent de fortes sommes d'argent, sans en informer Gröning. Pour obtenir ces visites, il recourt au chantage juridique et financier, le menaçant de porter plainte pour rupture de contrat et de lui faire payer « très cher » un éventuel refus, tout en subtilisant les courriers adressés par Emil Kuhfuss à Bruno Gröning.

Durant la préparation du procès, la défense de Bruno Gröning est entravée, en ce sens que la plupart des témoins à décharge de la défense sont refusés, tandis que la plupart des témoins à charge de l'accusation sont acceptés[réf. nécessaire]. Parmi les témoins de l'accusation figurent d'anciens collaborateurs, tels justement Otto Mecklenburg (qui était coaccusé lors du premier procès) qui s'opposent désormais de façon virulente à Bruno Gröning.

Ce long procès, qui égraine la vie de Bruno Gröning, épuisant physiquement et moralement pour celui-ci, ne prend fin que « grâce »[non neutre] à sa mort, au début de 1959. Celui-ci avait prédit et annoncé à ses proches ce « retour imminent dans l'au-delà » décrit, selon ses mots, paradoxalement, comme « le plus beau jour de sa vie »[14].

Réactions à l'enseignement de Bruno Gröning aujourd'hui

Depuis la mort terrestre en 1959 de Bruno Gröning, tous les successeurs qui se sont donné pour tâche de poursuivre son enseignement, comme le Cercle des Amis de Bruno Gröning, ont connu et connaissent, globalement, quoique de façon moins passionnée qu'hier, les mêmes genres contradictoires de réactions que du vivant terrestre de celui-ci.

Sensibilité des enjeux

Cela peut s'expliquer par la puissance et la sensibilité des différents enjeux que cela concerne. Les espoirs et les enthousiasmes, tout comme les inquiétudes, les méfiances et les peurs, sont d'autant plus compréhensibles que, comme d'autres par ailleurs, l'enseignement de Bruno Gröning peut toucher de nombreux enjeux :

  • enjeux de sécurité et de bon ordre public (administratif, juridique et politique) ;
  • enjeux de santé publique (physique, morale) et de bien-être ;
  • enjeux religieux, philosophiques, spirituels de « visions du monde » ;
  • enjeux d'intérêts financiers et matériels, liés par exemple aux questions de santé, d'agriculture, d'alimentation ou d'énergie ;
  • enjeux de paix entre les individus, les peuples, les États...

Oppositions rationalistes, soupçons ou accusations de dérives sectaires

Si, du vivant de Bruno Gröning, certains, refusaient catégoriquement, selon la vision de l'univers entièrement « rationaliste » et « scientifique » qui était la leur, que des aides ou guérisons, scientifiquement « inexplicables » selon les connaissances du moment, puissent intervenir (par « action spirituelle », au moyen d'une « force de la nature » ou de la « force de Dieu »), de la même façon, aujourd'hui, beaucoup refusent toujours et ne peuvent admettre pour les mêmes raisons de fond, l'éventuelle réalité de mêmes types d'aides et guérisons, comme cela est compréhensible.

Cette opposition s'est notamment manifestée, plus particulièrement en France, par l'activité d'associations spécialisées, par l'accusation, dans les années 90, de plus de mille associations d'activités « sectaires » par une commission de députés de l'assemblée nationale et son rapport parlementaire, notamment sur la base d'accusations portées par l'UNADFI. L'activité de la dite commission a été remplacée aujourd'hui par celle de la Miviludes, mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (auprès du premier ministre). Comme vis-à-vis de très nombreuses autres associations, celle-ci a soupçonné le Cercle des amis de Bruno Gröning de « dérives sectaires »[15].

Dans le prolongement de ces soupçons et accusations, à l'occasion de l'organisation en par le Cercle des amis de Bruno Gröning, dans le 18è arrondissement de Paris, d'une grande conférence publique parmi de nombreuses autres conférences à travers la France, des élus locaux et des associations de Paris se sont intensément mobilisés pour faire annuler cette conférence, laquelle fut donc, effectivement, annulée.[16].

Actes de reconnaissance individuels ou institutionnels

En raison même des enjeux ci-dessus, l'enseignement de Bruno Gröning, symétriquement, suscite également de nombreux actes de reconnaissance publics documentés par écrit, quels que soient la valeur et le crédit que l'on accorde, ou non, à ceux-ci. Ces actes sont de diverses catégories, tels :

  • témoignages d'aides ou de guérisons écrits, commentés par des médecins ou d'autres spécialistes scientifiques pour une partie d'entre eux ;
  • livres, reportages, articles, émissions de radio, de télévision, films (dont certains, parfois, récompensés) ;
  • reconnaissances institutionnelles au sein de plusieurs états (par exemple en Inde, en Afrique) ;
  • attribution le du « Peace Pole Award » au Cercle des amis de Bruno Gröning par la World Peace Prayer Society (WPPS), affiliée à l'Organisation des Nations unies (ONU), pour trente années d'engagement au service de la paix et du bien-être.

Bibliographie

  • Thomas Eich (éd.), citations de Bruno Gröning, Je vous donne une petite maxime, tomes 1, 2, 3, éditions Grete Haüsler.
  • Thomas Eich, Ma vie s'appelle aider. Biographie de Bruno Gröning. Tome 1, éditions Grete Haüsler.
  • Grete Haüsler, Connaissances et sagesses, éditions Grete Haüsler.
  • Matthias Kamp, Bruno Gröning. Révolution dans la médecine, éditions Grete Haüsler, 2002.
  • Marie-France Esperce, Bruno Gröning, guérisseur allemand. La Guérison par voie spirituelle, Paris, Edilivre, 2015.

Filmographie

  • Thomas Busse, Film documentaire en 3 parties : Le Phénomène Bruno Gröning (Das phänomen Bruno Gröning), éditions Grete Haüsler (disponible sur le site des éditions et, depuis , librement accessible sur YouTube).
  • Thomas Eich, Film documentaire simple : Aux côtés de Bruno Gröning - Vie et oeuvre de Grete Haüsler (An der Seite Bruno Grönings), disponible sur le site des éditions Grete Haüsler (non accessible sur YouTube).
  • Thomas Eich, Film documentaire en 3 parties : Le Phénomène de la guérison (Das phänomen der Heilung), éditions Grete Haüsler (non disponible à l'achat pour le moment mais librement accessible sur YouTube depuis ).

Références

  1. Thomas Eich, Ma vie s'appelle aider, éditions Grete Haüsler, p. 7-8, 15-17.
  2. Thomas Eich, Ma vie s'appelle aider, éditions Grete Haüsler, p. 15-17.
  3. site du Cercle .
  4. Films Le Phénomène Bruno Groening, Aux côtés de Bruno Groening, Le Phénomène de la guérison
  5. Film Le Phénomène Bruno Groening
  6. Films Aux côtés de Bruno Groening, Le Phénomène de la guérison.
  7. Thomas Eich (éd.), Je vous donne de petites maximes, éditions Grete Haüsler.
  8. Ursula Moya et Lucien Peuziat, « Le courant guérisseur selon Bruno Gröning », dans Biocontact, no 198, janvier 2010, p. 14-15
  9. Matthias Kamp, Révolution dans la médecine, éditions Grete Haüsler.
  10. Film Le Phénomène de la guérison, éditions Grete Haüsler
  11. « Grete Häusler GmbH », sur https://www.gh-verlag.de/ (consulté le ).
  12. Thomas Eich, L'Action de Bruno Gröning de son vivant et de nos jours, éditions Grete Haüsler, p. 37-38.
  13. Thomas Eich, L'Action de Bruno Gröning de son vivant et de nos jours, éditions Grete Haüsler, p. 40-42.
  14. Thomas Eich, L'Action de Bruno Gröning de son vivant et de nos jours, éditions Grete Haüsler, p. 42-46.
  15. http://www.derives-sectes.gouv.fr/sites/default/files/publications/francais/rapport2009_mise_en_ligne.pdf
  16. « Paris: Une secte veut tenir une conférence dans le 18e, des élus s'opposent », sur www.20minutes.fr (consulté le )

Voir aussi

Liens externes

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