Bretagne (province romaine)

La Bretagne (Britannia en latin) est la province romaine qui, du premier au cinquième siècle, couvrait une partie de l'île de Grande-Bretagne correspondant à des territoires qui devinrent par la suite ceux de l'Angleterre, du pays de Galles et du sud de l'Écosse. Pour les Romains, la Bretagne constituait « la terre la plus écartée et le dernier boulevard de la liberté » ; d'après l'écrivain Tacite : « Il n’y a plus de peuples au-delà, rien que des flots et des rochers ».

Pour les articles homonymes, voir Bretagne (homonymie).

Bretagne
(la) Britannia

43410

La Bretagne romaine vers 150.
Informations générales
Statut Province de l'Empire romain
Capitale Camulodunum puis Londinium
Histoire et événements
43-84 Conquête
122 Mur d'Hadrien
142 Mur d'Antonin
297 / vers 314 Division de la province
410 Abandon de la province

Entités précédentes :

Avant la conquête romaine

Avant la conquête romaine, la Bretagne est habitée par des peuples celtes et belges (dans le sud-est de l’île). Des relations de longue date existent avec les civilisations méditerranéennes pour le commerce de chiens de chasse, d'esclaves et de métaux : initialement au départ des Cornouailles, les centres de commerce se sont progressivement déplacés vers l'est. Grâce au nombre de vestiges que le site a laissé, on estime qu'Hengistbury Head en constitua un pôle vers le IIIe siècle av. J.-C.. Ce déplacement pourrait être en relation avec l'évolution de la situation sur le continent.

Les îles Britanniques, riches en minerais (or d'Irlande, étain de Cornouailles), ont entretenu des relations avec Carthage notamment, car les ressources en étain étaient limitées dans le monde méditerranéen. L'existence de la Bretagne est mentionnée pour la première fois dans un périple marseillais du VIe siècle av. J.-C. sous les noms de Ierne (Eire, Irlande) et Alien (Grande-Bretagne)[réf. nécessaire]. Au IVe siècle av. J.-C., le navigateur marseillais Pythéas les désigne comme « îles Prétaniques » (le mot prétare signifie étain[réf. nécessaire]). Au IIe siècle av. J.-C., des itinéraires réguliers furent établis entre la Bretagne et la Méditerranée, et des marchands gaulois, les Vénètes en particulier, servirent d'intermédiaires. Des passerelles commerciales existaient donc aussi avec la Gaule du nord. Les îles Britanniques sont peuplées d'envahisseurs celtiques surimposés aux vieilles populations de l'Âge du bronze, mais ces peuples sont assez différents d'une région à l'autre. En Irlande, en Écosse et dans l'île de Man, les Celtes sont des Gaëls, alors qu'au pays de Galles, en Cornouailles et dans l'ouest de l'Angleterre, ce sont des Brittons, plutôt apparentés aux Armoricains. Les habitants du sud et de l'est de l'Angleterre ont des ressemblances avec les Belges des Pays-Bas, selon César.

La conquête romaine

La conquête romaine procéda par étapes après celle des Gaules.

En 55 av. J.-C., Jules César débarque au sud de l’île de Grande-Bretagne, alors appelée « Bretagne » (Britannia en latin) ; il réitère sa traversée en 54 av. J.-C.. Ces deux débarquements permirent l'établissement de premières relations de pouvoir entre Rome et les royaumes britanniques : de nombreux rois se rallient à César et lui envoient des otages (Trinovantes, Cantiaci, etc.). Il n’y eut cependant ni établissement de colonies, ni annexion. En revanche, un roi des Atrébates, Commios, fuit la Gaule pour s'établir en Bretagne. Ces faits militaires constituèrent donc un précédent et une voie à suivre pour les successeurs de César. Le sud de la Bretagne peut être considéré comme un protectorat romain, car plusieurs rois demandent aux légions romaines une protection contre les raids des Pictes, le peuple de l'Écosse qui ne se soumet jamais à Rome.

Au Ier siècle de l’ère chrétienne, des marchands romains s’installent en Bretagne, avec l’accord de peuples brittoniques, tandis que de nombreux rois bretons sont reçus à Rome par Auguste et ses successeurs[1]. Le latin est enseigné aux enfants de l'élite, le commerce se développe avec Rome, des routes sont construites sur le modèle des voies romaines. Certains métiers inconnus voient le jour, apportés par des immigrés qui viennent de toutes les provinces romaines : métiers du cuir, tannerie, textile, tissage, verrerie, poterie, charpenterie, sculpture d'art à la mode de Rome, etc. Cette immigration fut très limitée quantitativement (peut-être 15 000 à 20 000 personnes), et fut concentrée surtout au sud-est et le long de la côte sud, mais elle permet au pays de se doter d'un début d'infrastructures. Au sud, de vraies villes naissent et remplacent les gros villages de torchis et de bois caractéristiques de La Tène ; le mortier romain et l'architecture méditerranéenne font leur apparition dans le paysage urbain [réf. nécessaire]. C'est sans doute à cette époque que le port de Dubris (Douvres) se développe, au plus près de l'Empire romain, pour être sans doute le plus grand lieu d'échange de la Bretagne avant la conquête romaine[réf. nécessaire].

Un temps, l'empereur Auguste envisage l'invasion de l'île de Bretagne, mais il y renonce vers 10 ap. J.-C. car, sur le continent, il fallait conforter la conquête, encore récente, de la Gaule, les légions romaines devant continuer un travail de pacification et de lutte contre diverses guérillas, et mettre en valeur le territoire par la romanisation (construction de routes, de villes à la romaine, de camps militaires et de ponts), pour que les conquêtes demeurent pérennes, les Gaules étant empruntes de plusieurs siècles de domination celte. De plus, la Bretagne étant une île, une logistique devait être entreprise pour acheminer des légions, construire une flotte puissante et des voies romaines pour déployer les troupes, et trouver un bon port de départ.

En 39, Caligula concentre des troupes près de Gesoriacum (aujourd'hui Boulogne-sur-Mer) et y fait édifier un phare monumental, puis renonce inexplicablement à tout débarquement. En 43, l’empereur Claude souhaite neutraliser les restes du culte druidique, susceptible d’être un appui pour des révoltés gaulois, et dont les bases subsistent en Bretagne[réf. nécessaire][2]. L'intérêt des commerçants romains a également pu influer sur sa décision, tandis qu'il se sert visiblement du roi Verica, spolié de son royaume par les Catuvellauni, comme prétexte à l'invasion. Il envoie en Bretagne quatre légions : les II Augusta, IX Hispana, XIV Gemina et la XX Valeria Victrix, commandées par Aulus Plautius, ancien gouverneur de la Pannonie, Flavius Vespasien, le futur empereur, et Osidius Geta. Les historiens estiment à environ 40 000 hommes le corps de débarquement qui mena la conquête du sud de la Bretagne de 43 à 47. La bataille décisive eut lieu sur la Medway près de l'actuelle Rochester[3]. Claude fit même personnellement le trajet jusqu’en Bretagne, pour revenir célébrer son triomphe à Rome et prendre le titre de Britannicus, qu’il transmit à son fils.

En 60, Néron fait occuper l’île de Mona (Anglesey), et détruire le sanctuaire, foyer de druidisme. En 60 et 61, à la suite du legs à Rome de son royaume par le roi Prasutagos, les brutalités des commerçants et des administrateurs romains contre Boadicée, reine des Icènes, provoquent un soulèvement de tout son peuple. Ses troupes prennent plusieurs villes, massacrent les garnisons romaines et pillent Camulodunum, Verulamium et Londinium. Selon Suétone, Néron envisage d’évacuer l’île, mais Suetonius Paulinus mate la révolte. Les historiens romains annoncent un bilan terrible : 70 000 Romains massacrés au début de la révolte, et sûrement beaucoup plus de Bretons. Sous Vespasien, la conquête romaine reprend. De 71 à 74, Petilius Cerialis soumet les Brigantes dans la chaîne Pennine. De 74 à 77, Frontin conquiert le pays de Galles. De 77 à 84, Julius Agricola s’attaque aux Highlands et envahit la Calédonie. Domitien le rappelle avant qu’il n’en achève la conquête.

L'occupation romaine de l'île ne fut jamais complète, car elle ne s'étendait pas au nord du mur d'Hadrien (long de 95 kilomètres), qui se situe aujourd'hui dans le nord de l'Angleterre (voir la carte de la Bretagne) ; la Bretagne ne comprenait ni ce qu'est aujourd'hui l'Écosse (Caledonia) ni l'actuelle Irlande (Hibernia). La conquête des hautes terres de la Calédonie aurait exigé un effort militaire et financier disproportionné par rapport à l'intérêt de l'opération. On n'y trouvait pas de terres à cultiver, ni de vastes terrains d'élevage, seulement des tourbières et des marais, rien qui pût justifier pour Rome une guerre longue et coûteuse, car les populations locales (les Calédoniens) étaient très hostiles aux Romains.

La conquête romaine incomplète de l’île et la surveillance des peuples récemment soumis exigèrent le maintien de trois légions et de troupes auxiliaires, soit entre 20 000 et 30 000 hommes. La Bretagne devint une province impériale, gouvernée depuis Camulodunum (Colchester), Eburacum (York) ou peut-être déjà Londinium (Londres), par un légat qui devait être un ancien consul, en raison des effectifs à commander.

La Bretagne aux Ier et IIe siècles

Province romaine de Bretagne en 150, montrant les tribus autochtones, les villes, les routes principales et les légions romaines déployées.
Les royaumes-clients du sud de l'île de Bretagne, précédant la conquête romaine.

Au cours des Ier et IIe siècles, la province de Bretagne est organisée en différentes zones :

  • la province proprement dite, répartie entre zone militarisée, suivant la ligne de front, et zone pacifiée, dans l'arrière-pays ;
  • des royaumes-clients, progressivement incorporés à la province au cours de la seconde moitié du Ier siècle (Togodumnus au sud, Prasutagos à l'ouest...).

Tandis que les royaumes-clients ont pu garder une forme d'autonomie, le reste du territoire a donc dû se fondre dans un schéma impérial. Pourtant, ce sont les tribus bretonnes pré-existantes qui en formeront le tissu administratif, comme dans les Gaules (Catuvellauni, Atrébates...). L'organisation de la Bretagne romaine est donc un phénomène hybride, avec d'une part un schéma impérial imposé par Rome, et d'autre part une composante de base proprement bretonne.

Urbanisation

À la suite des nouvelles conquêtes, de nouvelles cités romaines furent créées, sur la base des tribus existantes telles que les Atrébates, les Trinovantes, les Icènes, les Coritani, les Ordovices, les Silures, les Demetae et les Brigantes : parfois, un centre urbain était déjà existant et l'agglomération britto-romaine se fondait dessus (Calleva, Verulamium, Camulodunum...), tandis que d'autres fois, un nouveau centre était fondé par déplacement de population (Noviomagus, Durovernum, Corinium...). On ignore où se trouvait réellement la capitale provinciale à cette époque : certains auteurs penchent pour Londinium (Londres), sans doute fondée dans le courant du Ier siècle - d'autres avancent Camulodunum ou Eburacum.

Différentes villes de la province de Bretagne (noms latins) :

Un important réseau de routes couvrait alors le pays, tandis qu'une hiérarchie de fonctionnaires assurait l'administration et que l'armée faisait régner l'ordre. Les liaisons avec le continent s’opéraient par Dubris (Douvres) et Bolonia (Boulogne-sur-Mer), et depuis la Cornouailles par Condevincum (Nantes) et Burdigala (Bordeaux). L’activité et l'exportation minières restaient importantes : mines de plomb argentifère, d’or, de cuivre, d’étain, et même de fer et de charbon.

Vue aérienne de Mediobogdum (Hardknott, Cumberland). Photo mars 2018.

Romanisation

Le latin servait de langue véhiculaire et a fortiori administrative pour les Romains et les populations celtiques locales, estimées à un million d'habitants.

Cependant, la romanisation (ou latinisation) des habitants de l'île (tous appelés Brettones (ou Bretons) par les Romains) resta plutôt superficielle et semble avoir surtout concerné le bassin de Londres, tandis que les vieux fonds celtique et belge perdurèrent, du moins dans les campagnes et particulièrement au pays de Galles, où les Romains s'implantèrent peu. Autrement dit, les « Bretons » continuèrent à parler leur langue celtique, le brittonique, et peut-être germanique pour ce qui est des Belges[4], sauf pour les élites locales, généralement bilingues, pour qui la romanisation obtint un franc succès. Voici ce qu'écrit l'historien Tacite à la fin du Ier siècle :

« En fait, les populations locales et rurales ne furent pas assimilées par les occupants. La langue latine resta une langue étrangère, sans doute nécessaire pour les relations avec les Romains. La latinisation des villes fut plus importante, mais pas au point de faire changer de langue les habitants. »

 Tacite, Vie d'Agricola.

Certains mots anglais ont toutefois une origine qui date vraisemblablement de l'occupation romaine :

  • Aménagement :
    • Street de strata (chaussée),
    • Wall de vallum (palissade, mur),
    • suffixe -chester et -cester dans des noms de localité pour castra (fort),
    • suffixe -coln dans Lincoln, pour colonia (colonie)
  • Vie citadine : dish, de discus (disque), wine de vinum (vin), cheese de caseus (fromage), cheap de caupo (aubergiste)

Défense de la province

Entre 119 et 122, puis en 142, des soulèvements de Brigantes soutenus par les tribus insoumises de Calédonie (Écosse) se produisirent sur la frontière nord de la Bretagne, obligeant à un renforcement du limes (fortification sur la frontière extérieure de l'empire).

C’est au cours du voyage que l'empereur Hadrien (117-138) effectua en Calédonie en 121-122 que la construction du mur d'Hadrien commença pour se terminer en 128. Ce mur était entouré de fossés, jalonné de fortins, de casernes, de toute une infrastructure militaire qui fut efficace pendant plus de trois siècles. Il s’agissait pour l'Empire romain de soulager les forces armées de la pression des Pictes, qui se faisait de plus en plus forte (certains historiens parlent davantage d’une ligne de « démarcation » que d’une ligne de fortification). En 142, l'empereur Antonin le Pieux fit construire un autre mur, entre le Forth et la Clyde, qui « doublait » au nord la fortification déjà édifiée par son père adoptif Hadrien.

La Bretagne aux IIIe et IVe siècles

La Bretagne romaine vers 400. Carte de 1905.

Au cours du IIIe siècle, les troupes romaines de Bretagne participent aux troubles politiques de l’Empire romain et font face à des attaques venues du nord et de la mer, mais qui n’ont pas la gravité des assauts germaniques sur le Rhin ou le Danube. En 193, le légat Clodius Albinus s’insurge après l’assassinat de l’empereur Pertinax. En 197, il débarque en Gaule pour affronter Septime Sévère, et se fait battre à Lyon.

De 208 à 211, Septime Sévère combat les incursions des Calédoniens. Il divise la Bretagne en deux provinces, la Bretagne supérieure (capitale Deva) et la Bretagne inférieure (capitale Eburacum), le long de la ligne allant de la Severn à la Humber. Septime Sévère abandonne le mur d'Antonin pour revenir au mur d’Hadrien dont il remanie et améliore les défenses. Il décède à Eburacum en 211.

La Bretagne compte alors quatre colonies militaires romaines : Camulodunum (Colchester), Eburacum (York), Lindum (Lincoln) et Glevum (Gloucester). Les villes, établies sur des sites celtiques anciens ou à proximité immédiate, sont construites selon les principes de l’urbanisme romain (plan géométrique, forum, basilique, thermes, temples). Elles ne regroupent pas plus de 10 % de la population totale. Les campagnes sont organisées en deux structures typiques : au sud de la Tamise, de grands domaines (villae) sont des propriétés de l’élite locale, indigène ou non ; au nord, de multiples villages perpétuent des types d’exploitation datant de l’âge du fer. Le réseau routier a une importance stratégique, permettant d’acheminer rapidement des troupes vers les régions peu sûres. Pour le transport des marchandises, les routes sont concurrencées par les cours d’eau et le cabotage, rapide et plus sûr. L’économie est basée sur la culture des céréales, l’élevage et avant tout l’exploitation des métaux : plomb (verrerie), fer, cuivre, bronze, étain des îles Cassitérides. Ces produits sont échangés contre du vin, de l’huile et des objets en métal nécessaires aux légions stationnées dans l’île.

Vers l'an 250, l'émigration des Frisons (probablement avec l'accord des autorités romaines pour protéger la région des incursions des Calédoniens) vers la côte est de la Bretagne insulaire atteint son summum à la suite de la crue des eaux. De 259 à 274, la Bretagne soutient les empereurs gaulois et fait partie de l'empire des Gaules. En 286, le général Carausius usurpe le pouvoir en Bretagne, et contrôle avec sa flotte la côte de la Gaule de l’Escaut à la Seine. L’auguste Maximien Hercule accaparé par la défense contre les Germains ne parvient pas à le réduire. En 293, le césar Constance Chlore oblige Carausius à quitter ses positions en Gaule. Allectus, fonctionnaire soutenu par les marchands de Londres, assassine Carausius, se proclame empereur à son tour et ramène ses légions en Bretagne. Constance Chlore débarque en Bretagne en 296. Allectus est tué dans les combats et l’Empire reprend le contrôle de la province. En 306, Constance Chlore décède à Eburacum (York), alors qu’il s’apprêtait à marcher contre les Pictes révoltés.

Au IVe siècle, après les grandes réformes de Dioclétien, la province de Bretagne est divisée en plusieurs provinces ; néanmoins, les sources sont rares et les limites de chaque province sont floues et largement discutées par les historiens. Toutefois, voici un exemple probable de partage, du nord au sud :

Le tout forme le diocèse des Bretagnes, dirigé par un vicaire, rattachée à la préfecture du prétoire des Gaules. Le vicaire de Bretagne (dont le dernier représentant fut l'évêque Chrysanthus, qui officia de 395 à 406) habitait dans la grande cité militaire d'Eburacum. À la même époque, Londres devient un atelier monétaire impérial. Les gradés militaires chargés de défendre la Bretagne sont :

Au début du Ve siècle, ces titres seront abandonnés et oubliés.

Le christianisme, quant à lui, touche lentement l’île, et trois évêques bretons participent au concile d’Arles en 314.

En 368-370, Théodose l'Ancien repousse les incursions des Pictes, des Scots et des pirates saxons (voir côte saxonne). En 383, le comte Maxime se fait proclamer empereur après sa victoire contre les Pictes et les Scots. Il passe en Gaule avec une partie de son armée, et l’armée du Rhin puis celle de Rhétie se rallient à lui. La Bretagne est dégarnie, les troupes restantes ne peuvent plus défendre le mur d’Hadrien contre les nouvelles attaques des Pictes et des Scots, et abandonnent cette ligne de défense.

Fin de la Bretagne romaine

En 407, les troupes romaines repoussent des tentatives de débarquement des peuples germaniques qui viennent d'envahir la Gaule et proclament empereur leurs généraux Marcus, puis Gratien, puis Constantin III. Celui-ci transfère ses troupes en Gaule et laisse l’île sans défenseurs. Après 410, les Bretons romanisés abandonnés par les troupes romaines, ne peuvent rien contre les attaques des Saxons, des Angles, des Jutes, des Pictes et des Scots. Les forces romaines en Gaule sont impuissantes à lui apporter de l’aide.

En 429, Saint Germain d’Auxerre se rend en Bretagne lutter contre le pélagianisme, une doctrine chrétienne considérée comme hérétique, et aide les Bretons à lutter contre les envahisseurs. Les sources sur cette période sont rares et souvent légendaires. La résistance des Bretons est attribuée à divers personnages : le roi Vortigern (du conseil à Londres) vers 425 ou 450, qui fonde un royaume en Bretagne, le chef de guerre Ambrosius Aurelianus entre 460 et 480, qui conduit des réfugiés en Armorique, etc. L'est de l'île tombe sous l'autorité des Anglo-Saxons. Cette région se referme sur elle-même et perd par exemple le contact avec l'Église catholique à Rome. Au pays de Galles cependant, la résistance s'organise, aidée par le relief montagneux des monts cambriens (la région ne tombera aux mains des Anglais qu'en 1282). De cette époque trouble, les dark ages, naîtra la légende du roi Arthur.

Le passage progressif et probablement pacifique des Bretons vers l'Armorique amène cette région à prendre le nom de Petite-Bretagne, ou encore Letavia, et à adopter la langue bretonne. Durant le haut Moyen Âge, quelques rois sont parvenus à étendre leur pouvoir des deux côtés de la Manche[5].

Sites archéologiques romains

  • Mur d'Hadrien, dont le fort de Vindolanda, à Chesterholm, où l'on a découvert d'exceptionnels restes de correspondances des soldats stationnés dans ce fort,
  • Théâtre de Verulamium, près de St Albans,
  • Thermes romains de Bath,
  • Amphithéâtre de Caerleon,
  • Fort de Deva Victrix, à Chester.

Notes et références

  1. Dion Cassius, ou les Res Gestae Augusti
  2. « Boudicca, la Vercingétorix anglaise », sur www.lhistoire.fr (consulté le )
  3. Jean-Philippe Genet, Les îles britanniques au Moyen Âge, Hachette 2005 p. 12.
  4. Stephen Oppenheimer, The origins of the British (2006)
  5. Léon Fleuriot, Les origines de la Bretagne, Paris, Payot, , 355 p., p. 355.

Voir aussi

Bibliographie

  • Histoire générale de l’Empire romain de Paul Petit, 1974, édition du Seuil
  • MILLETT, M., The Romanization of Britain. An essay in archaeological interpretation, Cambridge, 1990.
  • MACREADY, S., & THOMPSON, F.H., Cross-Channel Trade between Gaul and Britain in the pre-Roman Iron Age, London, 1984.
  • WACHER, J. (ed), The Civitas Capitals of Roman Britain, Leicester, 1975.
  • TODD, M. (ed), A companion to Roman Britain, London, 2004.
  • Patrick Galliou, « Ombres et lumières sur la Bretagne antique », dans Bernadette Cabouret-Laurioux, Jean-Pierre Guilhembet et Yves Roman (directeurs d'ouvrage), Rome et l’Occident : IIe s. av. J.-C. au IIe s. apr. J.-C., Presses Universitaires du Mirail, (ISBN 978-2-8107-0052-3, lire en ligne), pages 351 à 372
  • Yann Coz, Rome en Angleterre : l’image de la Rome antique dans l’Angleterre anglo-saxonne du VIIe siècle à 1066, Garnier, 2011.

Articles connexes

Liens externes

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