Bratislava

Bratislava (/ˈbracɪslava/) est la capitale de la Slovaquie indépendante depuis 1993, située dans le sud-ouest du pays, à proximité des frontières avec l'Autriche, la Hongrie et la Tchéquie d'une part et de la capitale autrichienne, Vienne, d'autre part.

Bratislava
Presbourg, Posonie

Héraldique

Drapeau

De haut en bas et de gauche à droite :
♦ Vue de la ville depuis le château ♦ Château de Bratislava et le DanubePorte Michel ♦ La place Hviezdoslav ♦ Le palais primatial ♦ Eurovea.
Administration
Pays Slovaquie
Région Bratislava
District Bratislava I à V
Statut Capitale de la Slovaquie
Primator (maire) Matúš Vallo (Progresívne Slovensko, SPOLU)
mandat : 2018-2022
Code postal 8XX XX
Plaque
minéralogique
BA et BL
Code LAU 2 582000
Démographie
Gentilé Bratislaviens
Population 432 864 hab. (31 déc. 2018)
Densité 1 178 hab./km2
Population de l'agglomération 563 682 hab.
Géographie
Coordonnées 48° 08′ 41″ nord, 17° 06′ 46″ est
Altitude 134 m
Superficie 36 759 ha = 367,59 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Région de Bratislava
Bratislava
Géolocalisation sur la carte : Région de Bratislava
Bratislava
Géolocalisation sur la carte : Slovaquie
Bratislava
Géolocalisation sur la carte : Slovaquie
Bratislava
Liens
Site web site officiel
Sources
« Résultat des élections »
« Statistique de population »

    Peuplée de 432 000 habitants en 2018, elle est la plus grande ville de Slovaquie[1]. Les Carpates commencent sur le territoire de la ville (Malé Karpaty, « Petites Carpates »). Elle est traversée par le Danube.

    Bratislava est le siège de la présidence, du parlement et du gouvernement slovaques. Elle abrite des universités, de nombreux musées, théâtres et autres institutions culturelles dont une célèbre philharmonie[2]. Outre les Slovaques, la ville a historiquement été influencée par plusieurs nationalités (Autrichiens, Hongrois…)[3].

    Toponymie

    Le nom de Bratislava date de 1919 ; auparavant la ville portait le nom de Požun en slovaque, tchèque, polonais et croate, Pozsony en hongrois et Pressburg ou Preßburg en allemand (francisé en Presbourg[4], avec la variante slovaque Prešporok[5]).

    La forme Pressburg/Prešporok/Presbourg est probablement dérivée de *Predeslausburg ou « château de Predeslav », un knèze slave vers 900 (l'astérisque indiquant qu'il s'agit d'une forme restituée) ; mais il y a d'autres explications. Dans le contexte de la lutte commune des Slovaques et des Tchèques pour leur émancipation, la première république tchécoslovaque a adopté en 1919 Bratislava, forme due à Pavol Jozef Šafárik (en langue slovaque bratia-sláva pouvant signifier « vive la fraternité » ou « fraternité glorieuse » et évoquant aussi le souvenir du roi Břetislav).

    Presbourg est l'une des villes en -burg qui ont donné leur nom au Burgenland, région autrichienne limitrophe de la Hongrie et de la Slovaquie : le nom Burgenland a été créé dans les années 1950[6]. Le nom hongrois est Pozsony (officiel de 1867 à 1918, le zs hongrois représentant le son du j français et ny se prononçant gn).

    Presbourg est la forme française du nom allemand (officiel de 1804 à 1867). Le français n'effectue plus ce type d'adaptation pour les toponymes nouvellement apparus, alors que sur Bratislava, le polonais a créé Bratysława et l'espéranto Bratislavo. Si Bratislava a prospéré en France durant l'entre-deux-guerres, c'est pour des raisons diplomatiques, pour ménager la Petite Entente francophile (Tchécoslovaquie, Yougoslavie et Roumanie), mais Presbourg et Pozsony ne sont pas pour autant tombés dans l'oubli en français.

    Bien que l'arrêté du 4 novembre 1993 ne donne pas d'appellation pour les habitants de Bratislava, le gentilé utilisé en français pour Bratislava est Bratislavien, Bratislavienne[7]. Le Petit Larousse 2005 possède une entrée Presbourg qui renvoie à Bratislava et ne fournit pas d'appellation pour ses habitants.

    Dans la tradition satirique française, le nom de Bratislava a servi en 1998 à créer la dénomination des Bratisla Boys, groupe musical fictif venu du Slovakistan mais pastichant par son répertoire[8] les prestations musicales ou dansantes des militaires de l'Armée rouge devenue russe, qui n'aurait pas laissé pareille parodie la ridiculiser sans réagir (d'ailleurs les ex-Bratisla Boys sont devenus en 2002 le groupe Fatal Bazooka[9],[10]).

    Géographie

    Situation

    Carte de Bratislava.
    Bratislava vue par le satellite SPOT.

    Bratislava est située dans le sud-ouest de la Slovaquie, dans la région de Bratislava. Sa situation aux frontières de l'Autriche à l'ouest et de la Hongrie au sud fait de la ville la seule capitale nationale frontalière de deux autres pays[11]. Bratislava est située à 55 km à l'est de Vienne, à 161 km à l'ouest-nord-ouest de Budapest et à 291 km au sud-est de Prague, mais il n'y a que 60 km jusqu'à la frontière de la Tchéquie, 20 km jusqu'à la frontière avec la Hongrie et km jusqu'à la frontière avec l'Autriche[12].

    La superficie du territoire de la ville est de 367,58 km2, ce qui en fait la ville la plus étendue de Slovaquie après Vysoké Tatry. Le Danube traverse la ville de l'ouest au sud-est. Le cours moyen du Danube commence au niveau de sa confluence avec la Morava au pied du château de Devín. La Morava forme également la frontière nord-ouest de la ville. Le petit Danube se sépare en aval de la ville pour former Žitný ostrov, la plus grande île fluviale d'Europe. Une petite rivière, la Vydrica, rejoint le Danube au niveau du quartier de Karlova Ves.

    Les Carpates, principale chaîne de montagnes de l’Europe centrale, débutent sur le territoire de la ville avec les Petites Carpates (slovaque : Malé Karpaty). Le point le plus bas de la ville est la surface du Danube à 126 m d'altitude et le point culminant est Devínska Kobyla à 514 m. L'altitude moyenne est de 140 m[13].

    Communes limitrophes

    Bratislava jouxte dix communes de Slovaquie au nord et à l'est[14]. Ville frontière, elle est également limitrophe de huit communes autrichiennes et une commune hongroise.

    Climat

    Bratislava est située dans la zone tempérée nord et est soumise à un climat continental avec quatre saisons distinctes. Il y fait souvent venteux avec des variations marquées entre un été chaud et un hiver froid et humide. La ville est l'une des plus chaudes et sèches de Slovaquie. Ces dernières années, les transitions entre l'hiver et l'été et entre l'été et l'hiver semblent avoir été plus rapides. Les épisodes neigeux sont moins fréquents que dans le passé[15]. Certaines zones, en particulier Devín et Devínska Nová Ves sont vulnérables aux inondations du Danube et de la Morava[16]. De nouvelles digues contre les inondations ont été construites sur les deux rives[17].

    Relevé météorologique à Bratislava
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) −3 −2 1 5 10 13 15 14 11 6 1 −1 6
    Température maximale moyenne (°C) 2 5 11 16 22 24 27 27 22 15 8 4 15
    Ensoleillement (h) 70 108 152 221 274 283 271 263 182 134 70 54 2 082
    Précipitations (mm) 42 37 36 38 54 61 52 52 50 37 50 48 557
    Source : www.weatherbase.com[18]

    Histoire

    De la Préhistoire à l'époque romaine

    Pièce originale Biatec et sa réplique moderne sur une pièce de 5 couronnes slovaques.

    La première implantation permanente de la région a commencé durant la période de la culture rubanée, environ 5000 ans av. J.-C. durant le néolithique. Vers 200 av. J.-C., les Celtes de la tribu des Boii fondent la première agglomération significative, une ville fortifiée connue sous le nom d'oppidum. Ils émettent également des pièces de monnaie d'argent nommées biatec[19].

    La ville est une des étapes de la route de l'ambre, qui relie la Baltique à l'Italie (Aquilée, Venise, Rome), par Wrocław (Vratislavie, Breslau), Olomouc (Olomuntium, Olmütz), Brno (Eburodunum, Bruna, Brünn, Brin), Bratislava (Prešporok, Prešpurk, Pressburg), Sopron, Ljubljana.

    La région tombe sous l'influence de l'Empire romain entre les Ier et IVe siècles et forme une partie des défenses frontalières de l'empire : les Limes[20]. Les Romains introduisent la viticulture dans la région, tradition viticole qui perdure jusqu'à nos jours[21].

    Période slave

    Extension maximale de la Grande Moravie au IXe siècle

    Les Slaves sont arrivés entre le Ve siècle et le VIe siècle durant la période des grandes migrations qui a suivi la chute de l'Empire romain. Comme réponse aux assauts des Avars, les tribus slaves locales se rebellent et établissent la première entité politique slave connue, l'empire de Samo (623-658). Au IXe siècle, les châteaux de Bratislava (Brezalauspurc) et de Devín (Dowina) furent d'importants centres slaves des Principautés de Nitra et de la Grande Moravie[22]. Cependant, l'identification de ces deux châteaux en tant que forteresses construites en Grande Moravie fait toujours l'objet de débat par manque de preuve archéologique convaincante[23],[24]. La première trace écrite date de l'an 907 et fait allusion à une bataille qui a vu la défaite des troupes bavaroises contre les Hongrois près d'un lieu-dit « Brezalauspurc ». Cette bataille est connectée à la chute de la Grande Moravie sous les attaques des Hongrois[25], bien qu'elle fût déjà elle-même affaiblie de l'intérieur[26] Néanmoins, la localisation exacte de la bataille reste inconnue et certains la placent à l'ouest du lac Balaton[27].

    Début de la période hongroise

    Armoiries de 1436

    Au Xe siècle, le territoire de Presbourg (qui deviendra plus tard Pozsony) fait partie de la Hongrie qui devient en l'an 1000, le royaume de Hongrie et devient un centre économique et administratif important à la frontière du royaume[28]. La position stratégique de la ville fait d'elle le théâtre de nombreuses attaques et batailles, mais également lui apporte un développement économique et un statut politique. Les premiers privilèges de villes sont octroyés par le roi André III[29]. Elle fut déclarée ville royale en 1405 par le roi de Hongrie Sigismond Ier du Saint-Empire qui attribue à la ville le droit d'utiliser ses armoiries en 1436[30].

    Capitale de la Hongrie

    Presbourg au XVIIe siècle.

    Le royaume de Hongrie subit une lourde défaite contre l'Empire ottoman à la bataille de Mohács en 1526. Les Turcs atteignent la ville, l'assiègent mais ne la conquièrent pas[31]. En raison de l'avance des Ottomans en territoire hongrois, la ville fut désignée comme capitale de la Hongrie[32] en 1536, et devient une partie de l'Empire d'Autriche sous les Habsbourg. La ville devient le lieu de couronnement et le siège des rois et des archevêques (1543), de la noblesse et de l'administration. Entre 1536 et 1830, les rois et reines furent couronnés en la cathédrale Saint-Martin[33]. Cependant, le XVIIe siècle est marqué par les révoltes anti-Habsbourg, guerres contre les Turcs, inondations, peste et autres désastres[34].

    Presbourg sur un dessin de 1787.

    La ville prospère au XVIIIe siècle sous le règne de la reine Marie-Thérèse[35], devenant la plus grande ville de Hongrie[36]. La population triple, de nombreux palais, monastères, manoirs et rues sont construits, la ville devient le centre culturel et social de la région[37]. La ville commencera à perdre de son importance sous le règne de Joseph II[35], spécialement lorsque la couronne de Hongrie fut transférée à Vienne en 1783 dans un esprit centralisateur pour renforcer l'union entre l'Autriche et la Hongrie. L'administration fut progressivement transférée à Buda suivie par une grande partie de la noblesse[38]. Les premiers journaux en hongrois et en slovaque y ont été imprimés : il s'agit respectivement de Magyar hírmondó en 1780 et Presspurske Nowiny en 1783[39].

    XIXe siècle

    Carte de Bratislava de 1895.

    La paix de Presbourg entre l'Autriche et la France fut signée dans la ville en 1805[40]. En 1809, les troupes napoléoniennes détruisent le château de Devín[41]. On fonde l'Académie hongroise des sciences grâce à la donation d'István Széchenyi. Le hongrois est proclamé à Presbourg langue officielle en 1843 pour la législation, l'administration et l'éducation publique par la diète[42]. Comme réaction à la révolution hongroise de 1848, Ferdinand V signe au palais primatial les lois d'avril qui incluent l'abolition du servage[43]. La ville avait choisi le camp des insurgés mais fut reprise par les troupes autrichiennes en décembre 1848[44]. Le développement industriel du XIXe siècle touche également la ville et en 1840, le premier chemin de fer hippomobile du royaume de Hongrie[45] est construit entre Presbourg et Svätý Jur[46]. Une nouvelle ligne pour Vienne utilisant des locomotives à vapeur est ouverte en 1848 et la ligne pour Pest en 1850[47]. De nombreuses autres institutions sont fondées, par exemple la plus ancienne banque toujours en activité actuellement en Slovaquie fut fondée en 1842[48]. La ville construit son premier pont permanent sur le Danube, le Starý most ou vieux pont en 1891[49].

    Première République tchécoslovaque

    Garde des « légionnaires » tchécoslovaques sur le pont de Bratislava en 1919.

    Avant la Première Guerre mondiale, la ville était composée de 42 % d'Allemands, 41 % de Hongrois et 15 % de Slovaques selon le recensement de 1910. Après la fondation de la Tchécoslovaquie le , la ville fut incorporée dans le nouvel État[50]. La population dominante hongroise et allemande tenta d'empêcher l'annexion de la ville par la Tchécoslovaquie et déclara la ville libre. Cependant, les légions tchécoslovaques occupèrent toute la ville le [50] et elle devint le siège des institutions politiques slovaques. Le , la population allemande et hongroise manifeste contre le nouvel État, les troupes tchécoslovaques ouvrent le feu près du marché couvert[51]. Le , le nom Bratislava est adopté pour la première fois[52]. En 1930, au recensement tchécoslovaque, les Hongrois ne représentent plus que 15,8 % de la population.

    Capitale de la Slovaquie

    Destructions par les bombardements alliés à la raffinerie de pétrole Apollo en septembre 1944.

    En 1938, l'Allemagne nazie annexe l'Autriche voisine par l'Anschluss, Plus tard dans la même année, les quartiers de Petržalka et Devín sont annexés par l'Allemagne sur une base ethnique[53],[54]. Bratislava fut déclarée capitale de la première République slovaque le , mais le nouvel État tombera vite dans la sphère d'influence allemande. En 1941–1942 et 1944–1945, le gouvernement slovaque déporte la majorité des quinze mille juifs de Bratislava[55] dont la plupart seront envoyés dans les camps de concentration de Pologne[56]. La ville fut bombardée par les Alliés et occupée par les troupes allemandes en 1944. Elle fut prise par l'Armée rouge le [53] À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la majorité des Allemands furent évacués par les autorités allemandes, et peu d'entre eux retournèrent après la guerre car leurs biens avaient été confisqués par les décrets Beneš[57].

    Après la prise de pouvoir des communistes en Tchécoslovaquie en février 1948, la ville fait partie du bloc de l'Est. La ville annexe de nouveaux territoires et accroît de manière significative sa population qui atteint 90 % de Slovaques. De larges quartiers résidentiels faits de tours préfabriquées sont construits, en particulier le quartier de Petržalka. Le gouvernement communiste fait également construire des monuments grandioses comme le pont Nový Most et le bâtiment de radio Slovaquie parfois aux dépens du paysage urbain du centre historique.

    En 1968, après l'échec du Printemps de Prague qui tentait de libéraliser le régime, la ville fut occupée par les troupes du Pacte de Varsovie. Peu après, celle-ci devient la capitale de la République socialiste slovaque, l'un des deux États de la Tchécoslovaquie fédéralisée. En 1988, les opposants au régime anticipent la chute du communisme en organisant une manifestation aux bougies, et en novembre 1989 la ville devient un des centres de la contestation lors de la Révolution de velours[58].

    Le , la ville devient la capitale de la nouvelle République slovaque à la suite de la dissolution de la fédération Tchécoslovaque, ce qu'on appelle le Divorce de velours[59].

    Chronologie

    Le château de Brastislava depuis le Danube

    Division territoriale

    Le palais primatial.

    Le conseil communal est composé de 45 membres élus pour 4 ans au suffrage uninominal majoritaire à un tour. À sa tête, le maire qui porte le titre de Primator est élu au suffrage universel direct en un tour. Le primator actuel est Matúš Vallo qui a été élu pour un premier mandat le 10 novembre 2018.

    Pour des besoins administratifs nationaux, la ville est divisée en 5 districts numérotés de I à V. Ces districts sont eux-mêmes divisés en 17 quartiers pour les besoins administratifs locaux. Ils sont administrés par un Starosta entouré d'un conseil dont le nombre de membres varie en fonction du nombre d'habitants du quartier concerné.

    La division la plus petite sont les territoires cadastraux identiques aux quartiers à l'exception de Nové Mesto découpé en Nové Mesto et Vinohrady, Ružinov découpé en Ružinov, Nivy et Trnávka.

    Le tableau ci-dessous reprend les quartiers par district :

    Divisions territoriales de Bratislava (districts et quartiers)
    Bratislava I Bratislava II Bratislava III Bratislava IV Bratislava V
    Staré Mesto Ružinov Nové Mesto Karlova Ves Petržalka
      Vrakuňa Rača Dúbravka Jarovce
      Podunajské Biskupice Vajnory Lamač Rusovce
          Devín Čunovo
          Devínska Nová Ves  
          Záhorská Bystrica  

    Population

    Depuis les origines de la ville jusqu'au XIXe siècle, les Allemands étaient le groupe ethnique dominant[60]. Cependant, après le compromis austro-hongrois de 1867, un processus de magyarisation se mit en place de sorte que, à la fin de la Première Guerre mondiale, 40 % de la population se déclarait de langue hongroise, 42 % allemande et 15 % slovaque[60]. Après la création de la Tchécoslovaquie en 1918, Bratislava est restée une ville multi-ethnique mais avec une tendance démographique différente due à une politique de slovaquisation. Cette ville multiculturelle, cosmopolite et multiethnique est composé de Slovaques, d'une très importante minorité hongroise, d'une communauté rome nombreuse. Parmi les autres minorités, il y a des Chinois, des Vietnamiens, des Roumains, des Allemands, des Ukrainiens et des Turcs.

    Le graphe ci-dessous présente l'évolution de la population de 1400 à 2010 (en milliers).

    Architecture et paysage urbain

    Panorama de Bratislava en hiver.

    Le paysage urbain de Bratislava est caractérisé par des tours médiévales et d'imposantes constructions du XXe siècle mais un boom de la construction au début du XXIe siècle est en train d'opérer des changements profonds. Les démolitions d'anciens immeubles présentant un grand intérêt de style baroque classique se sont multipliées depuis 2000 et donc sont à jamais perdus pour le pays. Beaucoup d'immeubles modernes, de qualité architecturale qui ne fait pas l'unanimité continuent de pousser comme des champignons dans le centre historique de la ville, en profonde transformation. Les démolitions et les reconstructions d'immeubles modernes se poursuivent actuellement. Les quartiers périphériques de Bratislava restent très marqués par les grands ensembles de l'ère communiste, qui aujourd'hui encore concentrent 70 % de la population totale de la ville.

    Panorama de Bratislava en hiver.

    Culture

    Musées et lieux culturels

    Siège de la radio slovaque.
    Galerie nationale slovaque.

    Bratislava est le cœur culturel de la Slovaquie. Du fait de son caractère historique multi-culturel lié à la présence de groupes ethniques allemand, hongrois, slovaque et juif, la ville comprend de nombreux théâtres, musées, galeries, salles de concert et de cinéma.

    Le Festival international du film de Bratislava (IFF)

    Le Festival international du film de Bratislava (IFF), créé en 1999.

    La Biennale d'illustration de Bratislava (BIB)

    La ville organise depuis 1967 la Biennale d'illustration de Bratislava (BIB), biennale internationale qui délivre les prix parmi les plus renommés pour les illustrateurs de livres pour la jeunesse. Les prix sont le Grand Prix BIB, la Pomme d'Or de Bratislava, la Plaque d'Or de Bratislava. Le jury est international, composé de personnes appartenant au monde de la culture.

    La Biennale d'animation de Bratislava (BAB)

    Depuis 1991 se déroule la Biennale d'animation de Bratislava (BAB) ou Festival international de films d'animation pour enfants, biennale internationale qui rassemble et récompense des réalisateurs de films d'animation pour les enfants.

    Tourisme

    Infrastructure

    Bratislava a accueilli en 2006 près de 700 000 visiteurs, le nombre exact de ceux n’y passant que pour la journée étant mal connu. Un facteur déterminant du succès touristique de Bratislava a été le lancement, en 2001, de la compagnie aérienne à bas coût Sky Europe qui a fait de l’aéroport de la ville son hub. La compagnie n'existe plus depuis 2009.

    Édifices

    Le palais Grassalkovitch.
    Ancien bâtiment du Théâtre national slovaque.
    La porte de Michel.
    Place principale.
    Place Hviezdoslav.

    Le paysage urbain de Bratislava est caractérisé par un mélange de styles avec ses tours médiévales, ses bâtiments Art nouveau ou résolument modernes. La plupart des monuments historiques sont concentrés dans la vieille ville. L’hôtel de ville de Bratislava est un ensemble de bâtiments érigés aux XIVe et XVe siècles et abrite aujourd’hui le musée municipal. La porte de Michel est le dernier vestige des fortifications médiévales et à ce titre un des plus anciens bâtiments de la ville.

    Le centre historique comprend également de nombreux palais baroques à l'image du palais Grassalkovitch (1760) et résidence aujourd'hui du président de la République slovaque ou du palais primatial. Ce dernier conçu par Melchior Hefele entre 1778 et 1881 pour le cardinal József Batthyány (primat de Hongrie) servit de cadre à la signature du traité de Presbourg, consécutive à la bataille d’Austerlitz entre Napoléon et François II.

    Parmi les églises majeures, il faut citer la cathédrale gothique Saint-Martin construite entre le XIIIe et le XVIe siècle où furent couronnés près de dix-neuf rois et reines entre 1563 et 1830, l’église franciscaine du XIIIe siècle ou encore l'église Saint-Élisabeth plus connue sous le nom d’église bleue, une superbe église de style Sécession hongroise.

    Le monument majeur du XXe siècle de Bratislava est le pont Neuf sur le Danube avec son restaurant panoramique en forme de soucoupe volante.

    Bratislava possède également deux châteaux. Le premier appelé tout simplement château de Bratislava surplombe la ville et le Danube. Plusieurs fois détruit et reconstruit, il est resté longtemps à l'abandon (entre 1811 et 1950) avant d’être reconstruit en style autrichien. Le second est lui complètement en ruine, il s'agit du château de Devin au-dessus de la rivière Morava qui constitue la frontière entre l'Autriche et la Slovaquie. Il a été détruit par les troupes de Napoléon en 1809 et constitue aujourd’hui encore un symbole national slovaque fort.

    Bien qu'il n'y ait aucun rapport entre Bratislava, capitale de la Slovaquie et la ville de Saumur, située dans l'ouest de la France, les cités présentent un panorama assez similaire, avec un fleuve en premier plan (le Danube ou la Loire), un clocher qui pointe sa flèche vers le ciel, et en arrière-plan un château ceint de remparts et orné de quatre tours[61].

    Économie

    Immeuble à Mlynské Nivy.

    Bratislava est le principal pôle économique de Slovaquie. Les investissements internationaux ont beaucoup dynamisé la capitale. Les entreprises I.T, de services, et de commerce, attirent les gens des campagnes les plus reculées.

    S'y trouvent surtout représentés les services, la construction mécanique avec l'usine partagée entre Volkswagen AG et Porsche où sont assemblées les modèles haut de gamme de leurs marques et des boîtes de vitesses, et l'industrie électrotechnique ; un aéroport international (M. R. Štefánik) ; et un port fluvial. La ville est un carrefour routier et ferroviaire international important.

    Le tourisme est aussi une source de revenus de la ville.

    Le PIB par habitant de la région de Bratislava est de 186 % de la moyenne de l'Union européenne des 28 (UE28), la ville étant donc la première région quant au PIB de toutes les régions dans les 10 États ayant adhéré à l'Union en 2004.

    Bratislava est la cinquième région de l'UE (Eurostat, données de l'an 2011[62]). En 2013, la région de Bratislava est arrivée 6e dans le classement des régions européennes ayant les meilleurs PIB/habitant (devant la région parisienne classée 8e)[63].

    Transport

    Transport routier

    Le programme autoroutier slovaque fait de Bratislava le principal nœud autoroutier de Slovaquie. Ces autoroutes doivent à terme la relier à tous les pays voisins[64].

    • L'autoroute reliera Bratislava à l'Ukraine via Trnava - Trenčín - Žilina - Prešov - Košice.
    • Au niveau de Žilina, l'autoroute la connectera avec la Pologne.
    • L'autoroute relie la frontière tchèque à la frontière hongroise via Bratislava. C'est la seule autoroute dont la construction est terminée.
    • L'autoroute relie Bratislava à la frontière autrichienne toute proche. Un prolongement de cette autoroute est prévu pour créer une rocade autour de la ville.
    • Une voie express, la est égalemant planifiée pour relier le sud de la Slovaquie à sa capitale, Bratislava.

    Transport ferroviaire

    La ville est reliée par des trains directs vers l'Autriche, la Hongrie, la Tchéquie, la Pologne, l'Allemagne et le reste de la Slovaquie. Les principales gares ferroviaires sont Bratislava hlavná stanica et Bratislava-Petržalka.

    Transport urbain

    Le transport public à Bratislava est organisé par Dopravný podnik Bratislava, une société publique détenue par la ville. Il est appelé Mestská hromadná doprava (MHD, Transport en Commun Urbain) et est doté d'un réseau de trams, de trolleybus et de bus, principalement de marques TEDOM et SOR[65]. Un service de transport intégré relie les transports urbains avec les lignes de bus et de trains périurbains.

    Transport aérien

    Transport fluvial

    Le Danube à Bratislava

    Sport

    Bratislava possède une longue tradition de clubs et de sportifs représentés dans les compétitions slovaques et internationales.

    Bratislava possède de bonnes infrastructure pour les sports d’hiver, avec trois domaines : le Zimný štadión Ondreja Nepelu (patinoire de dix mille places), le stade Vladimír Dzurilla et le Dúbravka Stadium.

    L'équipe de hockey sur glace du HC Slovan Bratislava représente la ville en KHL depuis la saison 2012/2013. C’est l’un des clubs slovaque les plus titrés avec 12 victoires en Championnat de Slovaquie et 1 victoire en Coupe continentale.

    Pour le football, Bratislava est actuellement représentée par un club en première division, la Corgoň Liga. Le Slovan Bratislava, fondé en 1919, qui évolue au Tehelné pole. Le Slovan est le club de football le plus titré de l'histoire slovaque, c’est notamment le seul club de Tchécoslovaquie à avoir remporté la Coupe d'Europe des Vainqueurs de Coupe en 1969.

    La ville est également représentée dans les divisions inférieures par l’Inter Bratislava et le FC Artmedia Petržalka.

    Le centre de sports nautiques Čunovo, situé à proximité du barrage de Gabcikovo, accueille des parcours de slalom en eau vive et une zone de rafting. Il accueille de nombreuses compétitions nationales et internationales dans les différentes disciplines du canoë-kayak.

    Avec la ville slovaque de Košice, Bratislava a accueilli le championnat du monde de hockey sur glace en 2011 et 2019.

    Éducation

    Personnalités liées à la ville

    Jumelages

    Bratislava a tissé des liens avec de nombreuses villes à travers le monde[66],[67] :

    Notes et références

    1. (sk) « Office de la statistique de la République slovaque », sur statisyics.sk (consulté le )
    2. (en) [PDF] Brochure - Welcome to Bratislava, City of Bratislava (2006).
    3. (en) [PDF] Brochure - Monuments and Culture, City of Bratislava (2006).
    4. Il existe une rue de Presbourg à Paris en souvenir de la paix de Presbourg de 1805
    5. (en) [PDF] Ethnic polarisation in an ethnically homogeneous town, Peter Salner, Czech Sociological Review, 2001.
    6. [PDF](de) Die Entstehung des Landesnamens „Burgenland“.
    7. Dictionnaire Hachette 2004
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