Boussu-lez-Walcourt

Boussu-lez-Walcourt (en wallon Boussu-dlé-Walcoû) est une section de la commune belge de Froidchapelle située en Région wallonne dans la province de Hainaut.

Pour les articles homonymes, voir Boussu (homonymie).

Boussu-lez-Walcourt

Panorama de Boussu-lez-Walcourt
Administration
Pays Belgique
Région  Région wallonne
Communauté  Communauté française
Province  Province de Hainaut
Arrondissement Thuin
Commune Froidchapelle
Code postal 6440
Zone téléphonique 071
Démographie
Gentilé Boussutois
Population 1 500 hab.
Densité 84 hab./km2
Géographie
Coordonnées 50° 13′ 35″ nord, 4° 22′ 36″ est
Superficie 1 795 ha = 17,95 km2
Localisation

Localisation de Boussu-lez-Walcourt au sein de Froidchapelle
Géolocalisation sur la carte : Hainaut
Boussu-lez-Walcourt
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Boussu-lez-Walcourt
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Boussu-lez-Walcourt

    Géographie[1]

    Village situé au centre de l’Entre-Sambre-et-Meuse, au nord de Cerfontaine et de Froidchapelle, à l’est d‘Erpion et de Vergnies, au sud de Castillon et de Fontenelle, et à l’ouest de Silenrieux.

    Le complexe des Barrages de l'Eau d'Heure comprend deux barrages et trois pré-barrages et couvre une partie des communes de Boussu-lez-Walcourt (province de Hainaut) et de Cerfontaine (province de Namur). Il forme le plus grand espace d’eau de la Belgique, d’une superficie de 635 ha et d’un volume d’eau de 86 305 000 m3. Il se compose des lacs de l’Eau d’Heure et de la Plate-Taille et des pré-barrages ou lacs de Falemprise, du Ri-jaune et de Féronval. Le site est dominé par une tour panoramique de 107 m de hauteur et la route construite sur le barrage a une longueur de 107 m de longueur.

    Histoire[2]

    On y a découvert des vestiges d’une habitation belgo-romaine et un cimetière franc en 1888.

    En 1201, Élisabeth de Merbes fait don de l’autel (chapelle ou église) à l’abbaye de Lobbes. Six ans plus tard, une partie de cette dîme est réservée au prieuré d’Oignies. En 1291, le domaine de Boussu est détaché de la seigneurie de Barbençon et donné au cadet de cette famille. Trois maisons vont se succéder à la tête de ce nouveau fief : les Barbençon, dits de Boussu, les Desmanet et les de Hennin.

    En 1406, le village et le château sont incendiés par Jean de Bavière, prince-évêque de Liège. La paroisse, dédiée à saint Rémy, est érigée vers 1444. En 1575, on érige la tour de l’église. En 1736, le décimateur, l’abbaye de Lobbes, reconstruit l’église. Cette dernière sera abattue en 1867 pour faire place au bâtiment actuel.

    Michel de Ligne accorde en 1458 des droits et des privilèges aux Boussutois.

    En 1473, la seigneurie de Septanes (origine probable : 7 aulnes), à la limite de Barbençon, est possédée par Jacques de Thiant, habitant de Valenciennes.

    En 1636, la peste emporte 101 habitants dont le dernier est le curé Pierre Bardeau. Albert de Ligne, prince de Barbençon, construit un fourneau à Féronval (littéralement : le val du forgeron) en 1650.

    Le traité de Nimègue (1678) incorpore la principauté de Barbençon, dont fait partie le village, au domaine du roi de France.

    En 1760, on construit une route carrossable de Boussu à Barbençon.

    Le village est versé dans le département du Nord, à la création de cette division administrative en 1790.

    Début juin 1815, des troupes françaises, qui se dirigent vers Charleroi, Ligny et Waterloo, campent autour du village. Moins d’un mois plus tard, elles seront remplacées par un corps d’armée prussien.

    En 1815 comme en 1830, les cinq paroisses de la principauté de Barbençon (Barbençon, Boussu, Erpion, Renlies, Vergnies) sont oubliées et restent dans l’archidiocèse de Cambrai; elles sont donc dirigées par des curés français; ce n’est qu’en 1890 qu’elles seront réunies au diocèse de Tournai.

    En novembre 1916, des hommes sont déportés en Allemagne comme travailleurs civils; dans le Liber memorialis de la paroisse, le curé note prudemment : « … 14 paroissiens partent pour l’étranger. »

    La commune paie un lourd tribut lors de la 2e guerre mondiale : 11 habitants décèdent en exode, 7 réfugiés sont tués lors de l’arrivée de l’ennemi (bombardement le 13 mai notamment) et 6 autres habitants meurent sous les balles ou dans des camps de prisonniers de guerre et de concentration.

    Dans la soirée du 28 août 1942, un bombardier canadien chute au sud de la commune : deux hommes d’équipage sont tués et les deux autres parviennent à regagner l’Angleterre par la France, l’Espagne et Gibraltar. Un groupe de résistants, le Refuge C 60 Le Linot, reçoit par deux fois des parachutages d’armes à Badon. Un V2 s’écrase le 19 octobre 1944, occasionnant quelques dégâts matériels.

    Dès les années soixante, Boussu-lez-Walcourt assiste a un renouveau au niveau démographique et économique. La restauration, lancée sous le mandat de Pierre de Munck, bourgmestre, de l'église et de l'administration communale atteste de cette période. L'approche de la fusion des communes affaiblit progressivement la commune tant au niveau économique que politique.

    Batailles

    Quatre batailles se sont déroulées dans le village et ses environs :

    • Bataille de Walcourt (25 août 1689) : défaite des Français (commandés par le maréchal d’Humières) par le prince de Waldeck, qui est à la tête d’un détachement néerlandais.
    • Victoire française du 4 juillet 1693 : remportée sur les Hollandais par le comte de Verteillac (tué au combat à Boussu-lez-Walcourt, sa tombe se trouve dans la collégiale Sainte-Waudru à Mons).
    • Le 16 octobre 1793 : massacre de 400 Français, soldats improvisés qui se croient à l’abri mais qui sont attaqués par 3 000 Autrichiens placés sous les ordres d’un major wallon, Pessler.
    • Victoire française du 7 floréal an II ou 26 avril 1794 : lors d’un mouvement général depuis Philippeville jusqu’à Dunkerque, sous les ordres de Charbonnier, l’armée des Ardennes, met en fuite ses adversaires. Tout à coup, les Français sont attaqués par des paysans pro-autrichiens commandés par Charles Graux, de Virelles. Croyant avoir affaire aux habitants du lieu, les soldats français incendient le village.

    Monument

    • Monument du maquis : à Badon, entre le barrage de la Plate Taille et le village, une stèle fixée sur un bloc de marbre, inaugurée le 11 septembre 1988, rappelle qu’en cet endroit le refuge C 60 « Le linot » de l’Armée Secrète a reçu en trois parachutages 9 tonnes d’armes et de matériel de transmission, après réception du message : « La carpe est muette et le buffet est vide ».

    Galerie photos

    Notes et références

    1. André Lépine, Les barrages de l’Eau d’Heure dans Histoire et patrimoine des communes de Belgique, Racine, , page 307.
    2. André Lépine, Boussu-lez-Walcourt - Notes d'histoire sur le village, Cahier du Musée de Cerfontaine, n° 222, , 45 p.

    Bibliographie

    • « 80 monuments insolites d’Entre-Sambre-et-Meuse », Chaier du Musée de Cerfontaine, no 520,
    • André Lépine, « Boussu-lez-Walcourt - Les paroisses de Boussu, Erpion et Vergnies », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 205b,
    • André Lépine, « Boussu-lez-Walcourt - Notes d'histoire sur le village », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 222,
    • André Lépine, « Boussu-lez-Walcourt - État civil du XIXe siècle », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 236,
    • André Lépine, « Boussu-lez-Walcourt - Liste des électeurs de 1970 (+ Erpion et Vergnies », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 307,
    • André Lépine, « Boussu-lez-Walcourt - Registres paroissiaux 1900-1976 », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 380,
    • Roger Anthoine, « Boussu-lez-Walcourt - 28/29 août 1942 : la chute d'un Hampden », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 411,
    • Roger Anthoine et Emile Detroux, « Boussu-lez-Walcourt - Badon, haut lieu de la Résistance en 1943-1944 », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 421,
    • Arnould Arnould, Notice sur le village de Boussu-lez-Walcourt, Bruxelles, Gustave Deprez, 1895; réédtion du musée de cerfontaine, 2007

    Articles connexes

    • Famille de Hennin de Boussu Walcourt
    • LABILLOY André (né à Barbençon 1918 décédé à Montpellier en 2008), pharmacien fondateur de son officine à Boussu-lez-Walcourt (1943-1982). Aujourd'hui: pharmacie Marchal-De Prez.

    Lien externe

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