Boussole (constellation)

La Boussole (en latin Pyxis, littéralement « petite boîte », contraction du nom original Pyxis Nautica) est une petite constellation du ciel austral, sans étoile particulièrement lumineuse.

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Boussole

Vue de la constellation
Désignation
Nom latin Pyxis
Génitif Pyxidis
Abréviation Pyx
Observation
(Époque J2000.0)
Ascension droite Entre 125,0° et 140,5°
Déclinaison Entre -36,75° et -17,00°
Taille observable 221 deg2 (65e)
Visibilité Entre 50° N et 90° S
Méridien 15 mars, 21h00
Étoiles
Brillantes (m≤3,0) 0
À l’œil nu 43
Bayer / Flamsteed 10
Proches (d≤16 al) 0
La plus brillante α Pyx (3,68)
La plus proche ? (? al)
Objets
Objets de Messier 0
Essaims météoritiques Aucun
Constellations limitrophes Hydre
Poupe
Voiles
Machine pneumatique

Histoire

La constellation de la Boussole est limitrophe de l'immense Navire Argo repertoriée par Claude Ptolémée. Elle fut créée par l'astronome français Nicolas-Louis de Lacaille en 1752[1],[2] après avoir observé et catalogué presque 10 000 étoiles durant un relevé de deux ans à l'observatoire royal du cap de Bonne-Espérance. Il a ainsi délimité quatorze nouvelles constellations dans les pans du ciel de l'hémisphère sud qui ne sont pas visibles de l'Europe. Toutes sauf une honoraient des instruments qui symbolisaient l'ère des Lumières[note 1]. Lacaille a latinisé son nom en Pixis [sic] Nautica sur son planisphère de 1763[3].

Les Grecs anciens identifiaient les quatre étoiles principales de la Boussole comme étant le mât du légendaire Navire Argo de Jason[4]. Cependant, malgré cette histoire et même si elle demeure nommée d'après un élément nautique, la Boussole n'était pas considérée comme étant partie intégrante du Navire Argo à l'époque moderne. Par conséquent elle ne partageait pas la suite de lettres grecques de la désignation de Bayer que l'astronome allemand Johann Bayer avait attribué au étoiles du Navire, et qui ont été ensuite réparties entre la Carène, les Voiles et la Poupe par Lacaille lorsqu'il divisât cette constellation en trois[3]. La Boussole est une constellation additionnelle créée par l'astronome français, qu'il séparait du Navire Argo sur sa carte[5].

L'astronome allemand Johann Bode a défini la constellation du Lochium Funis, « le Loch et la ligne »  un instrument autrefois utilisé pour mesurer la vitesse et la distance parcourue en mer  aux côtés de la Boussole sur son atlas d'étoiles de 1801, mais cette représentation n'a ensuite jamais été reprise[5]. En 1844, l'astronome britannique John Herschel a tenté de faire renaître la configuration antique du Naviro Argo en renommant la constellation « le Mât » d'après une suggestion de Francis Baily, mais Benjamin Gould a ultérieurement restauré la nomenclature de Lacaille[3].

Étoiles principales

Lacaille a attribué des désignations de Bayer à dix étoiles, cataloguées de α (Alpha) à λ (Lambda) Pyxidis, tout en ignorant les lettres grecques iota et kappa[3].

α Pyxidis

L'étoile la plus brillante de la constellation est α Pyxidis. Avec une magnitude apparente de seulement 3,68, cette étoile est en fait éloignée de près de 850 années-lumière. Située près de la Voie lactée, elle est encore obscurcie par la poussière interstellaire. C'est une géante bleue très chaude (22 900 K en surface), 18 000 fois plus brillante que le Soleil et 8 fois plus grande que celui-ci. Elle est assez jeune (probablement aux alentours de 18 millions d'années).

Autres étoiles

β Pyxidis est une étoile orangée, 100 fois plus lumineuse que le Soleil.

T Pyxidis est une nova récurrente, de magnitude 14 entre ses explosions espacées en moyenne de 19 ans.

Objets célestes

La Boussole contient l'amas ouvert NGC 2627, distant de 8 000 années-lumière, l'amas globulaire de la Boussole, ainsi que la nébuleuse planétaire NGC 2818.

Notes et références

Notes

  1. L'exception est la Table, nommée d'après la montagne de la Table en Afrique du Sud. Les treize autres constellations (outre la Boussole) sont la Machine pneumatique, le Burin, le Compas, le Fourneau, l'Horloge, le Microscope, la Règle, l'Octant, le Peintre, le Réticule, le Sculpteur et le Télescope[3].

Références

  1. (en) Ian Ridpath, « Lacaille's Southern Planisphere of 1756 », sur Star Tales (consulté le )
  2. Nicolas Louis de Lacaille, « Relation abrégée du Voyage fait par ordre du Roi au cap de Bonne-espérance », Mémoires de l'Académie Royale des Sciences, , p. 519–92 [589] (lire en ligne)
  3. (en) Morton Wagman, Lost Stars : Lost, Missing and Troublesome Stars from the Catalogues of Johannes Bayer, Nicholas Louis de Lacaille, John Flamsteed, and Sundry Others, Blacksburg, Virginie, États-Unis, The McDonald & Woodward Publishing Company, , 6–7, 261–62 p. (ISBN 978-0-939923-78-6)
  4. (en) Ian Ridpath, Eyewitness Companions : Astronomy, Londres, Angleterre, DK Publishing (Dorling Kindersley), , 300 p. (ISBN 978-0-7566-4845-9), p. 210
  5. (en) Ian Ridpath, « Pyxis », sur Star Tales (consulté le )

Voir aussi

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