Boulevard Barbès

Le boulevard Barbès est un boulevard du 18e arrondissement de Paris, créé en 1867 dans le cadre des transformations de Paris sous le Second Empire.

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18e arrt
Boulevard Barbès

Le boulevard Barbès en 2013.
Situation
Arrondissement 18e
Quartier Clignancourt
Goutte-d'Or
Début 2, boulevard Marguerite-de-Rochechouart, 126, boulevard de la Chapelle
Fin 75, rue Ordener
Morphologie
Longueur 835 m
Largeur 30 m
Historique
Dénomination 1882
Ancien nom Boulevard d'Ornano
Géocodification
Ville de Paris 0649
DGI 0662
Géolocalisation sur la carte : 18e arrondissement de Paris
Géolocalisation sur la carte : Paris
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Situation et accès

La ligne 4 du métro suit, sous terre, le tracé du boulevard, s'arrêtant à trois stations le long de celui-ci : Marcadet - Poissonniers à l'extrémité nord du boulevard (station également desservie par la ligne 12), Château Rouge en son centre, et Barbès - Rochechouart à son extrémité sud (station également desservie par la ligne 2, qui franchit le boulevard au moyen d'un viaduc).

Considéré par la mairie de Paris comme peu confortable, très bruyant et pollué, le boulevard Barbès a fait récemment l'objet d'une requalification complète. Cette opération, labellisée « espace civilisé », a consisté à redistribuer l'espace public au profit des transports en commun, des cyclistes et des piétons, tout en cherchant à améliorer le cadre de vie et à favoriser le dynamisme commercial du boulevard. Les travaux se sont achevés en 2007.

Le boulevard est une artère de la Goutte-d'Or, l'un des principaux quartiers populaires de Paris.

Origine du nom

Armand Barbès.

Cette voie a été nommée en l'honneur d'Armand Barbès (1809-1870), homme politique français né à Pointe-à-Pitre.

Historique

La rue Lévisse/Neuve-Poissonnière

À partir de 1844, une grande partie du parc du Château-Rouge situé sur la commune de Montmartre est loti[1]. Une ordonnance du autorise les différents propriétaires, dont M. Lévisse, à ouvrir plusieurs voies sur les terrains acquis[2]. Alors que la largeur des autres rues est fixée à 12 m, celle de cette nouvelle voie, qui reliait la rue des Poissonniers, qui se connectait avec la rue du Faubourg-Poissonnière située au sud du boulevard de Rochechouart, à la rue Marcadet, est portée à 14 m[2]. Appelée « rue Neuve-Poissonnière » sur le cadastre de 1850, elle est renommée avant 1860 « rue Lévisse ».

Après le rattachement de la commune de Montmartre à Paris par la loi du , la rue Lévisse est officiellement classée dans la voirie parisienne par un décret du [3].

La création du boulevard

Le , un autre décret déclare d'utilité publique le prolongement du boulevard de Magenta depuis l'ancienne barrière Poissonnière jusqu'à la porte de Clignancourt[4]. Cette voie de 30 m de large, dessinée dans le cadre des travaux haussmanniens, absorbe la rue Lévisse, dont la largeur est ainsi doublée[1], et la partie sud de la rue des Poissonniers[5]. Elle englobe au passage la place du Château-Rouge. Le , cette voie, encore en cours de réalisation, prend le nom de boulevard d'Ornano[6].

En 1882, la partie du boulevard d'Ornano au sud de la rue Ordener est renommée « boulevard Barbès ».

Le 15 septembre 1918, durant la Première Guerre mondiale, une bombe explose sur les bâtiments des magasins Dufayel situés no 13 boulevard Barbès lors d'un raid effectué par des avions allemands[7].

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

  • Au no 10, La Fourmi, inaugurée le 12 janvier 1894 : ce café concert vit se produire, entre autres, le jeune Maurice Chevalier, alors âgé à peine de 14 ans. Démolie en 1927, La Fourmi est reconstruite au 114 boulevard Rochechouart[8].
  • Du no 11 au no 15 se trouvent les bâtiments des anciens Grands Magasins Dufayel. En 1856, Jacques François Crespin ouvre le Palais de la Nouveauté sur la section correspondant à l'ancienne rue des Poissonniers. Le commerce s'agrandit le long du boulevard et devient en 1888 les Grands Magasins Dufayel. Après une série d'extensions, ils occupent l'ensemble du quadrilatère compris entre le boulevard et les rues Christiani, de Sofia et de Clignancourt. Les deux dômes à l'angle des rues Christiani et de Sofia sont construits en 1910[9]. Les grands magasins ferment en 1930.
  • Au no 64 et 66, angle de la rue Doudeauville, l'immeuble préexistait au boulevard mais était plus haut, le niveau du sol ayant été abaissé. Un étage supplémentaire est construit sous l'immeuble, étayé[10].
  • Au no 90, l'église Saint-Paul, appartenant à l'église luthérienne de Paris, a été inaugurée le . Elle est l’œuvre d'Adolphe Augustin Rey[11].
  • Magasin Tati de 1948 à 2020[12],[13].

Références

  1. Atlas historique de Paris, les grands lotissements de 1820 à 1850, le lotissement du Château-Rouge.
  2. Ordonnance royale du 31 mars 1847 [lire en ligne].
  3. Adolphe Alphand (dir.), Adrien Deville et Émile Hochereau, Ville de Paris : recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), (lire en ligne), « Classement de rues dans la zone annexée à Paris », p. 341.
  4. Ibid., « Boulevard Barbès, rues de Custine, etc., etc. », p. 334 [lire en ligne].
  5. Notice sur la rue des Poissonniers dans la nomenclature des rues de Paris [lire en ligne].
  6. Article 14 du décret du 2 mars 1867 [lire en ligne].
  7. Excelsior du 8 janvier 1919 : Carte et liste officielles des bombes d'avions et de zeppelins lancées sur Paris et la banlieue et numérotées suivant leur ordre et leur date de chute
  8. « La Fourmi. Paris, 114 boulevard Rochechouart », sur data.bnf.fr (consulté le )
  9. Article sur les Grands Magasins Dufayel, fr.structurae.de.
  10. « Histoire des rues de la Goutte d'Or : le boulevard Barbès », sur actionbarbes.blogspirit.com, (consulté le )
  11. Compte rendu de la séance plénière de la Commission du Vieux Paris du 1er mars 2011 [lire en ligne].
  12. « Le Covid-19 achève le dernier magasin Tati, celui de Barbès à Paris », sur Le Figaro, (consulté le ).
  13. « Comment Tati est devenu Tati », sur Les Inrockuptibles, (consulté le )
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