Kouprey

Bos sauveli

Bos sauveli
Kouprey (Bos sauveli)
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Mammalia
Infra-classe Eutheria
Cohorte Laurasiatheria
Ordre Cetartiodactyla
Sous-ordre Ruminantia
Famille Bovidae
Sous-famille Bovinae
Tribu Bovini
Genre Bos

Espèce

Bos sauveli
Urbain, 1937

Répartition géographique

Statut de conservation UICN


CR A2d; C1+2a(i); D :
En danger critique d'extinction

Statut CITES

Annexe I , Rév. du 01/07/1975

Synonymes

Le Kouprey (Bos sauveli) (du khmer kū̞ pre̞j (គោព្រៃ) : « bœuf sauvage ») est un bovidé sauvage apparenté au banteng et au gaur[1] et nommé en l'honneur de René Sauvel, un vétérinaire français opérant au Cambodge. Aucun animal vivant n'a été vu depuis 1988, et l'espèce est peut-être éteinte.

Histoire

En 1937, René Sauvel, vétérinaire au Cambodge, offre un taurillon à Achille Urbain, directeur du parc zoologique de Vincennes. Ce jeune mâle, transféré au zoo de Vincennes ( ou il vivra du 9 Avril 1937, au 2 Février 1940 ), sera l'holotype de la nouvelle espèce décrite par Urbain ( nommé Bos Sauveli en l'honneur de René Sauvel ) et le dernier individu à être élevé en captivité[2].   

Le kouprey faisait était déjà l'objet de récits et de poèmes durant la période angkorienne, déclamés à l'occasion du nouvel an Khmer. Pour les Cambodgiens, le Kouprey était le symbole de la puissance et de la fécondité. Le Kouprey aurait également figuré sur des peintures rupestres, et des restes auraient été trouvés dans des tombes à Ban Chiang[3]. Des statues représentants des koupreys ont été sculptées sur des bas-reliefs du temple du Bayon. Les Européens commencent à entendre parler du kouprey avec le début de la période coloniale, le Kouprey est mentionné dans plusieurs ouvrages du 19ème siècle, et du début du 20ème siècle[3].

Il se pourrait que des koupreys aient été domestiqués au Cambodge. En effet, un spécimen du muséum de Bourges, arrivé vivant à la ménagerie du Jardin des plantes de Paris en 1871 et décrit alors comme un « bœuf du Cambodge », a été identifié, après analyses ADN, comme un kouprey. Il présente toutefois des différences notables avec le kouprey typique et l'hypothèse a été faite qu'il s'agissait d'un animal issu de la domestication de l'espèce, les différences observées étant semblables à celles apparues chez les bos taurus domestiqués[3],[4].

Dans les années 1950 et 1960, le kouprey est observé et étudié à plusieurs occasions. La guerre d'Indochine puis au Cambodge, les bombardements et les campagnes de défoliation, rendent par la suite très difficiles les expéditions scientifiques. Après la chute du régime des Khmers rouges, les tentatives d'observer à nouveau des kouprey ont généralement échoué, la dernière observation décrite, par le professeur Le Vu Khoi de l'université d’Hanoï, ayant eu lieu en 1988[5]. L'espèce, déjà rare au moment de sa découverte pourrait être éteinte.

Description

   Caractéristiques
   
Masse 600 à 910 kg
Longueur 210 à 220 cm
Hauteur 170 à 190 cm
Queue 100 à 110 cm
Cornes 4080 cm
Robe clairesombre  
Saison des amours avril  
Gestation 8.5 mois
Petit(s) 1 / an
Poids à la naissance   kg
Sevrage   mois
Maturité sexuelle   ans
Durée de vie 20 ans

Les taureaux koupreys mesurent jusqu'à 1,90 m au garrot[6] pour une masse de 600 à 900 kg[7]. Ils sont de couleur noirâtre avec des « bas » aux jambes ; les plus âgés deviennent grisâtres sur les flancs. Les vaches sont plus petites, d'une couleur variant du gris argenté ou du gris souris au brun, parfois irrégulièrement tachetées de noir. Entre leurs pattes antérieures, les taureaux portent un long fanon qui traîne dans l'herbe quand ils avancent[5]. Chez les vaches, le fanon ne mesure qu'environ 10 cm, mais reste plus long que celui du bateng ou du gaur. Les femelles ont des cornes de 40 cm en forme de lyre. Celles des mâles, de grande envergure et jusqu'à 80 cm, pointent vers le haut et l'avant. La queue est longue (de 100 à 110 cm)[7].

Leur espérance de vie est de 20 ans. Ils ont un jeune par portée, de décembre à février. Les troupeaux, mobiles, d'une vingtaine de bête en saison sèche, se font et se défont ; ils se mêlent à d'autres bovins comme les bantengs ou les buffles d'eau[7].

Les koupreys se trouvent dans une petite zone au Cambodge, de part et d'autre du Mékong au voisinage de Kosker [កោះកេរ] et de Chep, et s'étendent au Vietnam aux environs de Ban Methuot, et au Laos au nord du lac Repou [ទន្លេរពៅ][8]. Ils vivent uniquement en forêt clairsemée[9]. Ils forment de petites hardes en période de reproduction.

Notes et références

  1. Anne Ropiquet et Alexandre Hassanin, « Resolving a zoological mystery: the kouprey is a real species », Proceedings of the Royal Society of London B: Biological Sciences, vol. 274, no 1627, , p. 2849–2855 (DOI 10.1098/rspb.2007.0830)
  2. Maryvonne Leclerc-Cassan, Le parc zoologique de Paris, des origines à la rénovation, Somogy éditions d'art, , 295 p., p. 159
  3. « Le bœuf gris cambodgien (Bos sauveli Urbain 1937) »,
  4. Alexandre Hassanin, Anne Ropiquet, Raphaël Cornette, Michel Tranier, Pierre Pfeffer, Philippe Candegabe et Michèle Lemaire, « Le kouprey (Bos sauveli Urbain, 1937) a-t-il été domestiqué au Cambodge ? », Comptes Rendus Biologies, vol. 329, no 2, , p. 124-135 (DOI 10.1016/j.crvi.2005.11.003)
  5. [PDF]David Brugière et Philipe Chardonnet, « Découverte et extinction du kouprey, une histoire empreinte de mystère », Espèces, no 8, , p. 58-66 (lire en ligne, consulté le )
  6. Achille Urbain, « Une nouvelle espèce de bovidé asiatique », Comptes Rendus de l'Académie des Sciences, vol. 309, , p. 1006-1007 (lire en ligne)
  7. Mario Melletti, Alexandre Hassanin et Marzia Mirabil, « Kouprey Bos sauveli A. Urbain, 1937 », dans Mario Melletti et James Burton, Ecology, Evolution and Behaviour of Wild Cattle : Implications for Conservation, Cambridge University Press, (DOI 10.1017/CBO9781139568098.016, présentation en ligne, lire en ligne), p. 231-239
  8. Alexandre Hassanin, « Description du Kouprey par Achille Urbain » (Communication présentée à la séance de l'Académie Vétérinaire de France, Parc zoologique de Paris - 23 octobre 2014), Le Bulletin Sauvage, vol. 1, no 1, , p. 1-10 (lire en ligne)
  9. [PDF]René Sauvel, « Le Kou-prey ou bœuf gris du Cambodge », Société nationale de protection de la nature et d'acclimatation de France, , p. 89-109 (lire en ligne)

Bibliographie

  • Achille Urbain, « Le kou prey ou bœuf gris cambodgien », Bulletin de la Société zoologique de France, vol. 62, 1937, p. 305-307, texte intégral sur Gallica.

Articles connexes

Liens externes

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